Nouvelles découvertes à la grotte de Téoulé (Haute-Garonne) - article ; n°1 ; vol.49, pg 81-90

Robert Romain, Georges Malvesin-Fabre, L. Michaut.

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1952 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 81-90
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1952
• Nombre de lectures: 11
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Romain Robert
G. Malvesin-Fabre
Lucien Michaut
Nouvelles découvertes à la grotte de Téoulé (Haute-Garonne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1952, tome 49, N. 1-2. pp. 81-90.
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Robert Romain, Malvesin-Fabre G., Michaut Lucien. Nouvelles découvertes à la grotte de Téoulé (Haute-Garonne). In: Bulletin
de la Société préhistorique française. 1952, tome 49, N. 1-2. pp. 81-90.
doi : 10.3406/bspf.1952.8025
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1952_num_49_1_8025SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 81
Nouvelles découvertes à la grotte de Téoulé
( Haute-Garonne) .
PAR
Romain ROBERT, Georges MALVESIN-FABRE, L. MICHAUT.
La minuscule grotte dite « abri de Téoulé » est située au voisi
nage immédiat de la grotte de Tarte (1), la riche station aurigna-
cienne bien connue, sur le territoire de la commune de Cassagne
(Haute-Garonne) dans les environs de Salies-du-Salat et non loin
de la grotte ornée de Marsoulas.
Cette cavité est creusée dans une falaise calcaire surplombant
le vallon où coule le Laouin, afïluent du Salât.
Précisons immédiatement que nous rejetons le terme d'« abri >;
qui a été employé pour désigner cette station. Considérons, en
effet, que l'appellation d'abri doit être réservée à des emplace
ments protégés simplement par un surplomb rocheux et sans
aucune délimitation précise dans le sens latéral, ce qui n'est pas le
cas à Téoulé. La présence de parois latérales fait de cette cavité
une petite grotte malgré son peu de profondeur (4 mètres environ).
Historique. — Cette station fut fouillée il y a 27 ans par Sir Basil
Thomson, de Londres, qui n'y rencontra que des dépôts de faible
puissance : l'"50 d'épaisseur totale à l'entrée et 0m70 vers le fond.
Aussi, son exploitation fut-elle de courte durée. Dans l'étude publiée
dans les Mélanges Begouën (2) l'auteur déclare : « Les fouilles ont
commencé le 10 août 1924 et en trois jours, tout l'abri a été vidé ».
— Il y rencontra quelques débris néolithiques surmontant un gis
ement paléolithique avec industrie lithique et osseuse de l'Auri-
gnacien, faune à Rhinoceros tichorhinus, Bison, Equus et Rangifer
tarandus auxquels s'ajoutent Vulpes vulpes, Rupicapra Pyrenaica
et un oiseau indéterminé.
Il recueillit également dans la couche profonde quelques débris
humains en mauvais état qui furent étudiés par le Pr H. V. Vallois.
Le savant anthropologiste y reconnut les restes d'un homme adulte
de petite taille et ceux d'un enfant, mais constata que ces osse
ments, trop fragmentés, ne pouvaient donner aucune indication
sur la race.
En réalité, la grotte n'avait pas été complètement vidée, car un
amoncellement de déblais subsiste encore à l'heure actuelle dans
la cavité où des glaneurs de pièces sont souvent venus leur rendre
visite.
D'autre part, la cavité se prolongeait par une sorte de diverti-
(1) Chanoine J. Bouyssonie. -■- La Grotte de Tarte. Mélanges Begouen,
1939, p. 179.
(2) Sir Fi a s i 1 Thomson. — L'Abri au rig пас i en de Téoulé près Tarte.
Mélanges Begouen, p. 195.
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rule avec un plancher surélevé qui paraissait être constitué par un
relief du rocher lui-même.
Visitant, il y a quelques années, avec un groupe de préhistor
iens, ce gisement considéré comme totalement exploité, l'un des
signataires (R. R.) s'aperçut que le plancher surélevé du diverti-
cule était en réalité de nature stalagmitique. Cette croûte de calcite
enlevée laissait apparaître un amas de forte pierraille conglomérée,
sous lequel subsistait un faible prolongement de la couche auri-
gnacienne en place.
Ce modeste lambeau devait, malgré son exiguïté, nous livrer
un certain nombre de documents faisant l'objet de la présente
note.
Industrie lithique. — La couche nous a offert quelques pièces
présentant une morphologie intéressante. Nous donnons, ci-des
sous, la description succincte de celles qui méritent le plus de
retenir l'attention (3) :
Un grattoir double sur éclat épais, profil assez caréné, retouches
longues et assez plates (Fig. I, n" 12).
Grattoir caréné surélevé, presque nucléiforme avec expansion
latérale favorisant la préhension, retouches longues et plates,
front irrégulier avec expansions angulaires (Fig. 1, n° 13).
Petit grattoir caréné, surélevé, tiré d'un éclat très épais, avec
plan de frappe lisse; bulbe de percussion saillant ayant été dimi
nué en cours de façonnage; la technique marque une combinaison
de la retouche feuilletée et de la retouche plate. Une extrémité
dégagée de part et d'autre semble annoncer la morphologie du
grattoir-museau à double épaulement, mais la partie la plus active
paraît être placée latéralement (Fig. 1, n° 1).
Grattoir fruste sur extrémité de lame épaisse irrégulière, arête
latérale retouchée avec emploi localisé de la technique feuilletée
(Fig. I, n° 2).
Grattoir convexe sur extrémité de lame épaisse à section trian
gulaire, fines retouches plates. Le talon et les deux arêtes latérales
sont aménagés par des retouches en grande partie feuilletées
(Fig. I, n° 3).
Petit grattoir surélevé sur extrémité d'éclat allongé, base amincie
pour favoriser la préhension et peut-être l'emmanchement (Fig. 1,
n° 4).
Grattoir fruste sur extrémité d'un éclat épais conservant un
témoin de cortex (Fig. I, n° 5).
Racloir sur arête latérale d'une lame assez épaisse; la partie
active présente des retouches tantôt plates et tantôt feuilletées.
Les deux extrémités et une partie du dos ont été aménagées par une
sorte de martelage qui a intéressé la face d'éclatement (Fig. 1,
n° 8).
Petit éclat mal venu, à plan de frappe légèrement préparé, bulbe
de percussion aplati et diminué; l'arête active latérale porte de
nombreuses et fines esquillures d'usage lui donnant un aspect
légèrement denticulé (Fig. I, n° 10).
(3) Les objets recueillis ont été examinés par M. l'Abbé Breuii. et il
a été tenu compte des précieuses remarques qu'il a formulées à leur
sujet. Fig. 1. — Industrie lithique de la Grotte de Téoulé. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 84
Petit grattoir sur fragment de lame courte. La retouche est fine
n° et s'étend 9). sur les arêtes latérales, mais le front est irrégulier (Fig. 1,
Grattoir caréné, surélevé et étroit, sur l'extrémité d'un éclat
courbe et irrégulier, combinaison de la retouche plate pour le front
d'attaque et de la retouche feuilletée pour les parties latérales.
La morphologie générale, quoique irrégulière, facilite la préhen
sion et présente la partie active en position latérale (Fig. I, n° 6).
Grattoir caréné sur résidu de nucleus.
Grattoir-racloir caréné surélevé sur éclat très épais; bulbe de
percussion enlevé; façonnage par retouche scalariforme.
Eclat épais aménagé, avec plan de frappe lisse très réduit et
cône de percussion nettement détouré. Le bulbe de percussion
a été fortement diminué; une arête latérale partant du cône a
été finement retouchée et ce travail d'aménagement se complète
sur la face opposée pour aboutir à un tranchant sensiblement
rectiligne. L'extrémité a reçu un coup de burin pour donner une
sorte de burin triédrique (Fig. I, n° 14).
Eclat à large plan de frappe lisse. Fort bulbe de percussion por
tant sur sa partie dorsale la trace de nombreux enlèvements prati
qués à l'aide d'une technique très fruste. Patine très profonde,
blanchâtre, augmentant le caractère archaïque de la pièce. L'arête
latérale est nettemen