Nouvelles études sur le Tardenoisien français (Suite) - article ; n°12 ; vol.31, pg 551-569
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1934 - Volume 31 - Numéro 12 - Pages 551-569
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Raoul Daniel
Nouvelles études sur le Tardenoisien français (Suite)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1934, tome 31, N. 12. pp. 551-569.
Citer ce document / Cite this document :
Daniel Raoul. Nouvelles études sur le Tardenoisien français (Suite). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1934,
tome 31, N. 12. pp. 551-569.
doi : 10.3406/bspf.1934.6418
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1934_num_31_12_6418SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 551
Les usines de Saint- Gobain et les fonderies, ont utilisé longtemps
les sables, de bien des gisements du Tardenois. A Montbani, ces
transports ont certainement porté un sérieux préjudice aux recher
ches préhistoriques, par destruction de nombreuses pièces lithiques.
On a dit que le voisinage d'un cours d'eau, n'était pas toujours une
condition nécessaire aux préhistoriques. Nous pensons cependant,
que la présence de l'eau, a presque toujours été la règle pour l'ét
ablissement d'un campement ou d'un habitat, et que ce n'est que très
exceptionnellement que cette condition n'a pas été réalisée. En
cherchant bien, on retrouve, comme с est le cas à Montbani, que cette
région, qui semble sèche, était au contraire autrefois, copieusement
irriguée. On remarque à l'Est de l'emplacement, situé à la cote 160,
un ravin assez profond, venant de loin et se continuant encore
aujourd'hui au Nord, par un ruisseau qui s'écoule en direction de la
ferme de Montbani. Ce ravin qui borde presque sur deux côtés, la
station préhistorique, étudiée par nous, a été creusé par les eaux, et
formait même certainement une rivière navigable.
En effet, au cours d'une conversation, avec le Prince André Po-
niatowski et M. le Curé de Limé, nous avons appris que lors de
certains travaux on avait trouvé, dans le ravin, la proue d'un assez
grand bateau. S'agissait-il d'une pirogue monoxyle ; malheureuse
ment on ne sait encore, ou a été transporté ce vestige, si intéres
sant, pour 1 histoire géologique et archéologique, du lieu dit Montb
ani, dépendant de la commune de Mont-Notre-Dame (Aisne).
Incidemment j'appelle l'attention sur les noms de la localité prin
cipale et du lieudit, qui semblent s'opposer, dans une rivalité peut-
être lointaine
Nouvelles études sur le Tardenoieien français.
(Suite) (1).
PAR
Raoul DANIEL.
Station Tardenoisienne pure du Pavillon de chasse du Prince A. Po-
niatowski » à Montbani commune de Mont-Notre-Dame (Aisne).
(Fouilles R. Daniel et H. Desmaisons, 1932-33).
(1) Bulletin de la S. P. F. 1932. Raoul Daniel. — Nouvelles études sur le Tar-
denoisien français.
(La Sablonnière à Goincy et le Géant de Montpreux
(Aisne).
— — 1933. — Le parc de l'ancien château de Fère-en-Tarde-
nois (Aisne).
La grotte du Lendemain à Buthiers (S.-et-M.)
— — 1934 : stations d'Hédouville (S.-et-O.) SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 552
Vu l'importance des travaux publiés sur Montbani (1), c'est
sans grand enthousiasme que j'entrepris à titre documentaire,
de nouvelles recherches dans la région de Mont-Notre-Dame ;
mes appréhensions étaient heureusement mal fondées, car dès
mon arrivée sur le terrain, le 14 Juillet 1932, je trouvais en
surface, à la cote 160, une magnifique série lithique de l'industrie
Tardenoisienne. C'est grâce à l'exploitation des sables Barto-
niens pour les verreries de Saint-Gobain, que je dois la bonne
fortune de cette découverte. Les ouvriers avaient, il y a quel
ques années, enlevé sur un espace restreint les couches sableuses
azoïques et s'étaient arrêtés, fort heureusement, juste à la couche
archéologique, formée de sable gris reposant sur le cailloutis. Encour
agé par cet heureux début et à la suite d'observations répétées,
j'acquis la certitude qu'il existait sous la butte de sable un niveau
archéologique absolument vierge et très riche en industrie lithique ;
la partie basse du terrain englobée dans la zone bouleversée par la
guerre n'offrait par contre que peu d'intérêt.
Des fouilles sérieuses s'imposant, je sollicitais du Prince A. Po-
niatowski l'autorisation d'exécuter des travaux dans son magnifique
domaine de Montbani. Celui-ci, ayant bien voulu me faire l'honneur
de s'intéresser à mes recherches, et m'aj^ant le plus aimablement du
monde, accordé toutes les facilités, ce dont je le remercie bien vive
ment, j'entrepris avec l'aide de mon collaborateur et ami M H. Des
maisons l'étude systématique du gisement.
Pendant les années 1932-33 nous avons exploré ensemble une
superficie d'environ 200 mètres carrés à une protondeur variant de
0m30 à lm75 ; près de 150 cubes de sable furent remués par
nous, sans le secours d'ouvriers ; partout la couche archéologique fut
rencontrée « in situ » sans aucune trace de remaniement. Notre Col
lègue le Com1 Octobon, qui explora en 1917 la région de Montbani
sur près de deux kilomètres, ne pratiqua, à notre connaissance,
aucune fouille sur cette partie de la butte de sable, recouverte par
les bruyères, qui, d'après l'importance de nos récoltes, devait
être le centre des habitats Tardenoisiens Les fouilles furent toujours
exécutées par la méthode de la tranchée continue, toute la couche
archéologique, absolument intacte et bien en place, a été passée au
crible, les milliers de silex que contenaient les emplacements des
anciennes huttes Tardenoisiennes, ont été intégralement recueillis,
tout a été examiné avec un soin minutieux, seuls les éclats sans
intérêt ont été rejetés ; ce qui a été conservé forme des séries impres
sionnantes et d'une valeur scientifique certaine. Je m'excuse de
mettre en avant la méthode de travail que M. Desmaisons et moi
(1) Com' Octobon. — Ateliers des buttes de sable de Montbani, Rév. Anihrop.
Mai-Juin, 1920. Bulletin S. P. F. Avril 1923). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 553
avons toujours appliquée à nos fouilles, mais il importait d'en faire
état, car la découverte de pièces capitales, dans un milieu non
remanié, vient bouleverser de fond en comble les théories émises
jusqu'à ce jour par des préhistoriens, qui sur la foi de docu
ments trop incomplets se sont peut-être trop hâtés de conclure...
Les nouvelles fouilles de Montbani éclairent d'un jour nouveau la
question tardenoisienne et, en plein accord avec mon ami M. Des
maisons, j'en conclus que, en ce qui concerne la région du Tardenois.
Le Tardenoisien « pur » (ou Tardenoisien I du Comr Octobon) est
contemporain du Néolithique final, peut-être même [du Chalcotithique.
Ces faits indiscutables seront exposés en détail au cours de cet article.
I
Situation.
Dans les landes, sur une butte de sable recouverte de bruyères,
cote 160 (carte des plans directeurs du Ministère de la Guerre au
1/20.000) à environ 200 mètres et au N. du pavillon de chasse du
Prince A. Poniatowski. Le gisement se trouve dans la partie clô
turée du domaine de Montbani, en bordure des terres cultivées et
d'un petit chemin conduisant au pavillon.
Les habitats Tardenoisiens avec couche « in situ » se trouvaient
sur le sommet et sur la partie déclive de la butte de sable; la partie
basse du gisement a malheureusement été en partie anéantie, car elle
est englobée dans la zone bouleversée par les obus.
П.
Fouilles.
Les travaux qui furent exécutés à Montbani, en collaboration avec
mon ami M. Desmaisons eurent lieu, à intervalles irréguliers pen
dant les années 1932-33.
Favorisés par un été particulièrement sec (condition indispensable
pour le tamisage des sables) nous avons pu en Août et en Septembre
1933 consacrer une vingtaine de jours à l'étude suivie du gisement.
Une tranchée continue d'une profondeur variable (0ш30 à lm75) a par
tout mis à nu la couche archéologique reposant sur le cailloutis (voir
la coupe et l'étude géologique de M. Desmaisons). Nous poursuivons
d'ailleurs nos fouilles et l'étude de cet horizon.
Nous avons tenu à laisser vers le sommet de la butte un témoin de
la couche Tardenoisi

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