Observations sur l établissement de la commune de Vézelay. - article ; n°1 ; vol.13, pg 447-463
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1852 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 447-463
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1852
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Félix Bourquelot
Observations sur l'établissement de la commune de Vézelay.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1852, tome 13. pp. 447-463.
Citer ce document / Cite this document :
Bourquelot Félix. Observations sur l'établissement de la commune de Vézelay. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1852,
tome 13. pp. 447-463.
doi : 10.3406/bec.1852.445069
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1852_num_13_1_445069OBSERVATIONS
SUB L ETABLISSEMENT DK
LA COMMUNE DE VÉZELAY
Dans uu article intitulé : Recherches sur l'insurrection com
munale de Vézelay, au douzième siècle, et publié dans ce Recueil
en 1 85 1 ' , M. Léon de Bastard a cherché à établir que le soulève
ment des bourgeois de Vézelay contre l'abbé Pons de Montbois-
sier, en 1 1 52, n'a pas eu pour but, de la part des insurgés, la
conquête de droits politiques ; que les résultats de la révolte ont
été nuls à cet égard ; que le rôle des bourgeois s'est borné à ser
vir d'instruments au comte Guillaume de Nevers, alors en quer
elle avec l'abbé.
En résumé, sans refuser d'une manière absolue à la ville de
Vézelay, s'insurgeant contre son seigneur ecclésiastique, l'appli
cation du mot commune, que les textes contemporains font pa
raître trop clairement , l'auteur s'efforce d'en effacer la réalité.
A ses yeux, commune est là un mot insignifiant et sans valeur;
la lutte de 1152 a lieu entre l'abbé et le comte, et les bourgeois
n'y prennent qu'une part secondaire .; c'est le comte qui les fait
agir pour sa cause contre l'abbaye et qui leur donne des chefs
choisis par lui. Ainsi, point d'intérêts, de volonté, de but propres
chez les habitants de Vézelay ; point de droits réclamés ou acquis,
point de magistrats électifs établis par eux : telle est la thèse sou
tenue par M. de Bastard.
Ce tableau est-il exact? Les textes et l'interprétation rationnelle
des textes sont-ils conformes à une pareille opinion? Je ne le
pense pas, et je vais m'efforcer de démontrer la réalité de la com
mune de Vézelay. Il ne s'agit en aucune façon de polémique per-
1. Bibl. de l'École des eh., 3e série, t. H, pag. 339.— Déjà, en 1848, l'auteur
avait publié, dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de
l'Yonne (t. II, p. 557), (in article sur le même sujet, en y joignant une liste des habi
tants de Vézelay qui commirent des violences lors de l'insurrection communale. 448
sonneile ; comme l'honorable confrère auquel je réponds , je ne
cherche qu'une seule chose : la vérité. Son mémoire renferme
des détails intéressants sur deux insurrections qui sont comme
les préliminaires des luttes de 1 152. On doit lui savoir gré d'a
voir ainsi concouru à éclairer l'histoire de Vézelay, et ce n'est
pas moi qui discuterai son mérite ni ses loyales intentions. Mais
je crains (il me permettra de le lui dire) qu'il ne se soit laissé aller
sans le vouloir à cette influence des idées préconçues qu'il con
damne chez les autres ; je crains que son mémoire ne serve à de
plus ardents de machine de guerre contre les communes du moyen
âge. Bien des gens ont fait, bien des gens font et feront de la
politique avec l'histoire. Quelques personnes aujourd'hui crient
haro sur les communes ! Elles regardent les bourgeois des siècles
passés comme des rebelles que leurs seigneurs légitimes , pour
en avoir raison, auraient dû châtier plus rudement qu'ils ne l'ont
fait ; elles trouvent qu'on a trop glorifié dans ces derniers temps ,
comme étant l'origine de nos privilèges municipaux , les insur
rections des petits contre les grands, et qu'il faut les dépouiller
du prestige dont le libéralisme moderne Jes a entourées ; elles
pensent enfin que, l'histoire de l'une de nos vieilles communes
tombée sous les coups des démolisseurs, on en renversera deux,
puis trois, et que l'édifice entier s'écroulera. Ces tendances me
semblent fâcheuses, et je me féliciterais pour ma part de contri
buer à empêcher qu'elles se propageassent.
En commençant ce travail de réfutation, j'éprouve, je l'avoue,
un certain embarras : l'auteur du mémoire dont je m'occupe
est tout à la fois avec moi et contre moi. D'une part, il constate
formellement en plusieurs endroits de son travail l'existence
d'une commune à Vézelay, dans la seconde moitié du xne siècle;
il intitule ce travail : Recherches sur l'insurrection communale de
Vézelay, et il écrit les phrases suivantes, qui sont la reconnais
sance la plus claire, la plus explicite du fait communal :«.... Donna
« lieu à l'établissement éphémère d'une commune (p. 347); —
« Surgit une insurrection qui donne naissance à la commune de
« Vézelay (p. 354) ; — Ce passage nous fait assister à, la nais-
« sance de la commune (p. 358); — La commune fut détruite
« (p. 364) ; — Les faits qui précèdent montrent la part essen-
« tielle que prit le comte de Nevers à la formation de la commune
« de Vézelay (ibid.). « D'autre part, il s'attache à démontrer que
la ville de Vézelay n'a possédé aucun des attributs caractéris- 449
tiques des communes, et que M. Aug. Thierry , dans les trois
lettres qu'il a consacrées à l'histoire de la commune de Vézelay ' ,
n'a fait qu'un récit imaginaire, une sorte de roman. Il y a là con
tradiction, et les deux propositions se détruisent l'une l'autre.
Cependant , malgré des aveux imprudents, l'intention est évi
dente, et c'est à elle que je dois m'adresser. Je chercherai donc à
renverser les arguments invoqués par M. de Bastard contre la
réalité de la commune de Vézelay, en traitant les points sui
vants :
1° Le nom de commune est acquis à l'établissement de Vé
zelay par les témoignages nombreux et formels des contempor
ains 2° ; L'établissement fondé à Vézelay répond au sens du mot
commune au douzième siècle ; il réunit, quant aux causes , à la
nature, au but et aux résultats, les conditions caractéristiques
des établissements qui se sont, à cette époque, formés dans les
villes où l'on reconnaît l'existence de communes.
I.
XIIIe Voyons siècle, d'abord le mot de commune quelle manière, est appliqué dans les à la textes ville du de XIIe Vézelay. et du
Hugues de Poitiers, moine de l'abbaye et secrétaire de l'abbé, qui
a raconté l'insurrection des habitants de Vézelay avec ses passions
personnelles et le désir de plaire à son supérieur, dit : Et conve-
nientes ad prsefixum diem et locum, confœderati sunt tyranno ,
legitimo domino suo abjurato , paciscentes ad invicem per ma-
num tyranni execratam communiam et conspirantes contra caput
suum 2. Dans une chronique de Vézelay qui a été imprimée
dans la Nouvelle bibliothèque du P. Labbe, on lit sous l'année
1 156 : Burgenses Vezeliaci pravam communiam, quam adversus
abbatem Pontium et dominos suos, fratres scilicet monasterii Ve
zeliaci, fecerant, coacti a rege Ludovico, abjuraverunt in manu
illius 3. Dans l'Histoire du glorieux roi Louis VII on trouve :
1. Lettres sur Vhist. de France, lett. XXII, xxin, XXIV.
2. Historia Vizeliacensis monasterii, aiictore Hugone Pictavino, apud d'Acheiy,
Spicilegium, éd. in-l'ol., t. il, p. 529, col 2.
.!. Nova bibliotli. man usai p/nrum, t. I, p. 397. — v»y. aussi Script, rer. galt
et franc , ( XII, |>. 345 '■ ,,- 1
Vizeliacenses burgenses, communiam inter se facienles , adversus
dominum suum abbatem et monachos, superbia inflati, insur-
rexerunt ; communiter siquidem conjuraverunt quod ecclesiie
dominio ulterius non subjacerent Dans le même récit, le
terme communia est encore employé plusieurs fois, et il est
accompagné de mots qui caractérisent toutes les phases de
l'établissement communal : Super inquietatione Vizeliacensis
communia...; qui prsßdictam communiam manutenebat...; com
muniam dissiparifaceret..; voluntatem de prsedicta communia face-
ret...; communia deinceps non consentiret ; communiam quoque
relinquerent et earn non iterarent \ Le pape Adrien IV,
dans une lettre du 2 1 mai 1155, adressée au roi Louis VII, r
ecommande à

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