Organisation productive et réseaux - article ; n°13 ; vol.9, pg 19-32
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Description

Flux - Année 1993 - Volume 9 - Numéro 13 - Pages 19-32
Recent analyses of current transformations of productive organization have stressed the increasing role played by non-market relationships (and this does not imply a weakening of competition and a decrease in market relationships - the contrary would appear to hold) and other social relationships, which are not reducible to mere institutional and organizational dimensions. Accounting for these new dimensions, which participate in productive organization (in the broad sense), is nonetheless often carried out in a reductive mode, narrowly associating social and spatial proximity, and at the same time, designating territorial integration as the new, orthodox spatial form of productive organization. This article reviews these various analyses and attempts to demonstrate how relying on the notion of social networks makes it possible to better take into account the new social and spatial dimensions of productive organization.
Les analyses récentes des transformations actuelles de l'organisation productive mettent en évidence la place croissante qu'y tiennent les relations non marchandes (même si ceci ne signifie pas, bien au contraire, un affaiblissement de la concurrence et une diminution des relations marchandes) et d'autres relations sociales, irréductibles aux seules dimensions institutionnelle et organisationnelle. La prise en compte de ces nouvelles dimensions participant de l'organisation productive (au sens large) s'effectue souvent sur un mode réducteur, associant étroitement proximité sociale et proximité spatiale et désignant, du même coup, l'intégration territoriale comme nouvelle forme spatiale canonique de l'organisation productive. L'article reprend ces diverses analyses et tente de montrer comment le recours à la notion de réseaux sociaux permet de mieux prendre en compte les nouvelles dimensions sociales et spatiales de l'organisation productive.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nicole May
Organisation productive et réseaux
In: Flux n°13-14, 1993. pp. 19-32.
Résumé
Les analyses récentes des transformations actuelles de l'organisation productive mettent en évidence la place croissante qu'y
tiennent les relations non marchandes (même si ceci ne signifie pas, bien au contraire, un affaiblissement de la concurrence et
une diminution des relations marchandes) et d'autres relations sociales, irréductibles aux seules dimensions institutionnelle et
organisationnelle. La prise en compte de ces nouvelles dimensions participant de l'organisation productive (au sens large)
s'effectue souvent sur un mode réducteur, associant étroitement proximité sociale et proximité spatiale et désignant, du même
coup, l'intégration territoriale comme nouvelle forme spatiale canonique de l'organisation productive. L'article reprend ces
diverses analyses et tente de montrer comment le recours à la notion de "réseaux sociaux" permet de mieux prendre en compte
les nouvelles dimensions sociales et spatiales de l'organisation productive.
Abstract
Recent analyses of current transformations of productive organization have stressed the increasing role played by non-market
relationships (and this does not imply a weakening of competition and a decrease in market relationships - the contrary would
appear to hold) and other social relationships, which are not reducible to mere institutional and organizational dimensions.
Accounting for these new dimensions, which participate in productive organization (in the broad sense), is nonetheless often
carried out in a reductive mode, narrowly associating social and spatial proximity, and at the same time, designating territorial
integration as the new, orthodox spatial form of productive organization. This article reviews these various analyses and attempts
to demonstrate how relying on the notion of "social networks" makes it possible to better take into account the new social and
spatial dimensions of productive organization.
Citer ce document / Cite this document :
May Nicole. Organisation productive et réseaux. In: Flux n°13-14, 1993. pp. 19-32.
doi : 10.3406/flux.1993.961
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/flux_1154-2721_1993_num_9_13_961Organisation productive
FLUX
et réseaux n° 13 1 14
Juillet - Décembre
1993
pp. 19 - 32
NICOLE MAY
INTRODUCTION
Depuis plusieurs années, la notion de « réseaux » est de plus en plus fr
équemment utilisée pour caractériser les transformations en cours de
l'organisation productive au sens large1 et certaines de ses dimensions spa
tiales.
Cette multiplication des usages de la notion de réseaux relative à l'orga
nisation productive n'est pas sans créer une certaine confusion.
Cela tient d'abord à ce que cette notion est très souvent utilisée de façon
métaphorique comme nouvelle figure de l'organisation productive, c'est-à-
dire aussi comme catégorie générale permettant de penser et de (se) représent
er, dans son ensemble, cette organisation. Or, cet usage, parce qu'il pose
comme données l'unité et la cohérence des processus participant de l'organi
sation productive, risque d'occulter les interrogations relatives tant aux dyna
miques propres de chacun de ces processus qu'aux éventuels décalages et
contradictions à travers lesquels ils se développent.
Cela renvoie ensuite - et ceci apparaît comme une conséquence de l'indé
termination qu'autorise un usage par trop métaphorique de la notion - au
fait que, sous un même mot, les uns et les autres désignent des processus
différents, sans que ces différences soient toujours clairement mises en
évidence.
Nicole MAY, sociologue, est spécialiste
d'analyses urbaines et spatiales. Elle a L'objet de ce texte est de tenter de clarifier quelque peu la situation, en
travaillé dans diverses structures de mettant en lumière les différents usages de la notion de réseaux relative aux recherche sur la planification urbaine, les réorganisations productives en cours. On le fera en distinguant entre trois mouvements sociaux urbains et les carac-
grandes acceptions de la notion de réseaux, acceptions qui, chacune, privilétérisations spatiales des transformations
économiques récentes. Elle a été, plus de gient des traits spécifiques de ces réorganisations. L'analyse de ces trois
dix ans, chargée de mission au Plan acceptions et des problèmes qu'elles soulèvent constituent les trois parties de Urbain (Ministère de l'Équipement) où ce texte. elle s'est occupée de plusieurs pro
grammes de recherche et, notamment, du
programme "Mutations économiques et La quatrième partie, conclusive, propose une perspective d'analyse des
urbanisation", mené conjointement avec réorganisations productives en cours en termes de réseaux sociaux. L'exposé
le Commissariat Général du Plan et la de cette perspective répond à un double objectif : DATAR. Elle a rejoint récemment le
LAITS (ENPC) pour y reprendre des tr
avaux de recherche sur les transformations Texte écrit en octobre 1992 pour la Première Convention Romande de Troisième Cycle de
des configurations urbaines liées aux Sociologie sur l'analyse sociologique des réseaux (Yverdon, 25-27 novembre 1992) et révisé en
mutations économiques en cours. septembre 1993.
19 n° 13 I U Juillet - Décembre 1993 FLUX
- dépasser les limites des travaux actuels relatifs à duit-marché et la façon dont les spécifications de la
certains aspects définis des réorganisations productives - demande « remontent » dans l'organisation productive) ;
et, à cet égard, l'approche proposée est donc explicit
- les modes de coordination entre tâches, fonctions ement partielle ;
et phases de la production mais aussi entre activités,
- mettre en lumière ce qu'implique le travail néces technologies, entreprises participant d'un même proces
saire de construction préalable de l'objet si l'on veut sus de production ;
passer d'un usage métaphorique à un usage méthodolo
- les conceptions et représentations de la production gique de la notion de réseaux - et, à cet égard, l'exercice
proposé à propos des sociaux détient une portée elle-même, c'est-à-dire corrélativement les normes
plus générale. explicites et implicites de gestion et de coordination à
l'oeuvre dans les entreprises.
L'ensemble de ces transformations et leur caractère
global conduisent à accorder une attention renouvelée à la LE RESEAU COMME FIGURE
question de la socialisation productive - c'est-à-dire à DE L'INTÉGRATION
l'analyse de l'ensemble des modes de relation, de coordiPRODUCTIVE nation, d'ajustement permettant de relier les différents
éléments participant d'un même processus de production.
Que l'on parle de fin du taylorisme, de néo- ou de Certes, il convient de le souligner, division et socialisa
post-fordisme, de la spécialisation flexible comme nou tion de la production constituent les deux faces d'un
veau régime d'accumulation, de production en régime même processus et, à cet égard, la socialisation a toujours
d'innovation permanente, de l'émergence d'un nouveau constitué, même au temps du taylorisme triomphant, une
schéma de production..., tous ceux qui travaillent sur des dimensions constitutives de l'organisation productive.
l'organisation de la production s'accordent, au-delà de Pour autant, si l'on peut dire que « la question nodale est
leurs différences, pour considérer que les réorganisa aujourd'hui comment relier quand elle était hier comment
tions engagées depuis maintenant deux décennies ne diviser ou séparer » (May, 1986, p.3), ce n'est pas simple
constituent pas des modifications « à la marge » : ce qui ment l'effet d'un déplacement des regards, lesquels se
se joue, c'est une restructuration globale de l'organisat porteraient maintenant sur des processus qui, bien
ion productive antérieure. qu'existant auparavant, n'étaient jusqu'alors que peu ou
pas pris en compte dans les analyses.
Ce caractère global signifie que les réorganisations
en cours affectent et les différents éléments participant Si l'attention se porte aujourd'hui, de façon privilé
des procès de production (toujours au sens large), et les giée, sur l'ensemble des modalités et processus de la
modes d'articulations entre eux. Ainsi, ce qui change, socialisation productive, c'est que tout à la fois :
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