Paul Celan, une parole qui fait signe - article ; n°1 ; vol.83, pg 181-191
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Description

Communications - Année 2008 - Volume 83 - Numéro 1 - Pages 181-191
Mettre en scène la parole poétique de Paul Celan apparaît comme un défi à la représentation théâtrale. Elle nous engage à une traversée, à une expérience. Comment, en effet, donner à voir un espacement qui semble n’appartenir qu’au mouvement secret et peu visible de l’écriture? Nous indiquerons dans un premier temps ce qui constitue la singularité de cette poésie, puis dans un second temps en quoi elle ébranle l’approche dramaturgique du metteur en scène et la pratique de l’acteur.
Staging Paul Celan’s poetry appears as a challenge to theatrical performance. It commits us to a crossover, to an experience. Indeed, how can we offer the vision of a spacing which seems to belong to the secret and hardly obvious movement of writing? First, we will indicate what establishes the peculiarity of this poetry and, second, how it disturbs the actor’s own approach to dramaturgy as well as his own practice.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2008
Nombre de lectures 56
Langue Français

Extrait

Pierre Antoine Villemaine
Paul Celan, une parole qui fait signe
Mettre en scène la parole poétique de Paul Celan apparaît comme un
défi à la représentation théâtrale. Elle nous engage à une traversée, à une
expérience. Comment, en effet, donner à voir un espacement qui semble
n’appartenir qu’au mouvement secret et peu visible de l’écriture ?
Attentive à sa provenance et à sa destination, la poésie de Celan crée
une langue singulière, une langue qui n’est pas à disposition, qui n’est
pas donnée, une langue qu’il rebalbutie, qu’il recompose. Elle incite ainsi
l’acteur à une autre disposition d’écoute à l’espace, à sa propre présence,
à sa propre parole, elle l’engage à se recomposer une voix et un corps.
Dans les mots qui suivent, nous indiquerons dans un premier temps ce
qui constitue la singularité de cette poésie, puis dans un second temps en
quoi elle ébranle l’approche dramaturgique du metteur en scène et la
pratique de l’acteur.
(« Pallaksch, Pallaksch ») : ce sont les derniers mots du poème de Paul
Celan,
Tübingen, Janvier
1
. Ils sont entre parenthèses dans le poème : c’est
une suspension. Ils sont entre guillemets : c’est une citation. Il s’agit bien
d’une parole rapportée, d’un rappel : ce sont les mots d’une langue que
bégayait Hölderlin.
Un balbutiement, un idiome enfantin, une ritournelle, un murmure ?
Que disent ces mots ? Le oui et le non
2
? Est-ce un nom propre ? Qu’im-
porte. Ils appellent, ils rappellent. Ils signalent. Celan reprend des paroles
anciennes dont le sens est nul. Un bégaiement, une parole singulière,
inintelligible, dont la reprise n’est pas l’intelligence de quelque chose,
mais la marque d’une entente : Celan s’inscrit dans une filiation de
destin.
(« Pallaksch, Pallaksch »). Des mots témoins, « du non-écrit, durci / en
langue
3
… ». Un coup, une frappe. La mémoire, l’évocation d’un cri. Le
retentissement d’un silence. Fracture. Brisure. Césure. Les mots vibrent
181
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