Politique de l emploi et réduction de la durée du travail - article ; n°1 ; vol.4, pg 99-116
20 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Politique de l'emploi et réduction de la durée du travail - article ; n°1 ; vol.4, pg 99-116

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
20 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de l'OFCE - Année 1983 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 99-116
That the reduction in the length of the working-week seems to be the preferred mean of combatting unemployment is symptomatic of an evolution which has lead European governments to an acceptance of a permanently lower level of economic activity, and to formulate policies most aptly described at an international level as « competition by deflation ». The logic of work sharing is the adaptation of the supply of labour to the existing amount of employement. It is therefore a redistribution of a given amount of unemployment. If it is to be a genuine social advance, the reduction in the working week should be accompanied by a change in the distribution of income between all social groups. But when seen as an employment policy, it clearly implies only a redistribution of the existing wage bill between the employed and unemployed. In this article, we investigate the conditions necessary for the success of such a policy and its probable effects on employment. The results of the simulations of econometric models which have been performed for a number of European countries — similar for the most part — are then analysed. But despite these efforts of quantification, a great uncertainty remains as to the effects of such a policy on both production processes and the behaviour of agents. Moreover a further theoretical and empirical analysis of these effects leads us to doubt that the reduction in the length of the working week provides any answer to the problem of unemployment.
Que la réduction de la durée du travail apparaisse comme un moyen privilégié de lutte contre le chômage est symptomatique d'une évolution qui a conduit les gouvernements européens à s'accommoder de la récession actuelle, à inscrire leur politique dans ce qui est devenu au niveau international une « concurrence par la dépression ». La logique du partage du travail est en effet celle de l'adaptation de l'offre de travail à l'emploi, celle d'une autre répartition d'un volume donné de chômage. Si elle est conquête sociale, la réduction de la durée du travail devrait s'accompagner d'une modification de la répartition des revenus entre toutes les catégories sociales. Considérée comme une politique de l'emploi, elle implique une redistribution de la seule masse salariale entre personnes employées et chômeurs. Dans cet article, on s'interroge sur les conditions de réussite d'une telle politique, sur les effets probables qu'une réduction de la durée du travail aura sur l'emploi. Les résultats des simulations, convergents pour la plupart, qui ont été effectuées au moyen de modèles économétriques dans plusieurs pays européens, sont alors analysés. Mais au-delà des efforts de quantification, l'incertitude demeure quant aux effets d'une telle mesure sur les processus de production et les comportements des agents. Une analyse à la fois théorique et empirique de ces effets est présentée et elle conduit à douter de ce que la réduction de la durée du travail constitue réellement une réponse au problème de l'emploi.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Paul Fitoussi
Daniel Szpiro
Politique de l'emploi et réduction de la durée du travail
In: Revue de l'OFCE. N°4, 1983. pp. 99-116.
Citer ce document / Cite this document :
Fitoussi Jean-Paul, Szpiro Daniel. Politique de l'emploi et réduction de la durée du travail. In: Revue de l'OFCE. N°4, 1983. pp.
99-116.
doi : 10.3406/ofce.1983.947
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1983_num_4_1_947Abstract
That the reduction in the length of the working-week seems to be the preferred mean of combatting
unemployment is symptomatic of an evolution which has lead European governments to an acceptance
of a permanently lower level of economic activity, and to formulate policies most aptly described at an
international level as « competition by deflation ». The logic of work sharing is the adaptation of the
supply of labour to the existing amount of employement. It is therefore a redistribution of a given amount
of unemployment. If it is to be a genuine social advance, the reduction in the working week should be
accompanied by a change in the distribution of income between all social groups. But when seen as an
employment policy, it clearly implies only a redistribution of the existing wage bill between the employed
and unemployed. In this article, we investigate the conditions necessary for the success of such a policy
and its probable effects on employment. The results of the simulations of econometric models which
have been performed for a number of European countries — similar for the most part — are then
analysed. But despite these efforts of quantification, a great uncertainty remains as to the effects of
such a policy on both production processes and the behaviour of agents. Moreover a further theoretical
and empirical analysis of these effects leads us to doubt that the reduction in the length of the working
week provides any answer to the problem of unemployment.
Résumé
Que la réduction de la durée du travail apparaisse comme un moyen privilégié de lutte contre le
chômage est symptomatique d'une évolution qui a conduit les gouvernements européens à
s'accommoder de la récession actuelle, à inscrire leur politique dans ce qui est devenu au niveau
international une « concurrence par la dépression ». La logique du partage du travail est en effet celle
de l'adaptation de l'offre de travail à l'emploi, celle d'une autre répartition d'un volume donné de
chômage. Si elle est conquête sociale, la réduction de la durée du travail devrait s'accompagner d'une
modification de la répartition des revenus entre toutes les catégories sociales. Considérée comme une
politique de l'emploi, elle implique une redistribution de la seule masse salariale entre personnes
employées et chômeurs. Dans cet article, on s'interroge sur les conditions de réussite d'une telle
politique, sur les effets probables qu'une réduction de la durée du travail aura sur l'emploi. Les résultats
des simulations, convergents pour la plupart, qui ont été effectuées au moyen de modèles
économétriques dans plusieurs pays européens, sont alors analysés. Mais au-delà des efforts de
quantification, l'incertitude demeure quant aux effets d'une telle mesure sur les processus de production
et les comportements des agents. Une analyse à la fois théorique et empirique de ces effets est
présentée et elle conduit à douter de ce que la réduction de la durée du travail constitue réellement une
réponse au problème de l'emploi.Politique de l'emploi et réduction
de la durée du travail
Département Jean-Paul Fitoussi des Etudes et de Daniel l'OFCE Szpiro *,
Que la réduction de la durée du travail apparaisse comme
un moyen privilégié de lutte contre le chômage est symptomatique
d'une évolution qui a conduit les gouvernements européens à
s'accommoder de la récession actuelle, à inscrire leur politique
dans ce qui est devenu au niveau international une « concurrence
par la dépression ». La logique du partage du travail est en effet
celle de l'adaptation de l'offre de travail à l'emploi, celle d'une
autre répartition d'un volume donné de chômage.
Si elle est conquête sociale, la réduction de la durée du travail
devrait s'accompagner d'une modification de la répartition des
revenus entre toutes les catégories sociales. Considérée comme
une politique de l'emploi, elle implique une redistribution de la
seule masse salariale entre personnes employées et chômeurs.
Dans cet article, on s'interroge sur les conditions de réussite
d'une telle politique, sur les effets probables qu'une réduction
de la durée du travail aura sur l'emploi. Les résultats des simul
ations, convergents pour la plupart, qui ont été effectuées au
moyen de modèles économétriques dans plusieurs pays européens,
sont alors analysés. Mais au-delà des efforts de quantification,
l'incertitude demeure quant aux effets d'une telle mesure sur les
processus de production et les comportements des agents. Une
analyse à la fois théorique et empirique de ces effets est présentée
et elle conduit à douter de ce que la réduction de la durée du
travail constitue réellement une réponse au problème de l'emploi.
L'aggravation du chômage dans un contexte inflationniste a affaibli
la crédibilité d'une politique de la croissance pour résoudre le problème
de l'emploi. Le caractère non coopératif des relations internationales,
en aggravant la « contrainte » extérieure, conduit les gouvernements,
quelles que soient leurs intentions de départ, à adopter plus ou moins
explicitement des politiques restrictives. L'augmentation du chômage
devient un substitut au protectionnisme, un instrument qui permettrait
d'atteindre un objectif d'un ordre supérieur : l'équilibre des échanges
extérieurs et le maintien de la parité de la monnaie.
(*) Les auteurs remercient Domenico Mario Nuti et Giancarlo Rossi pour leur lecture critique
d'une version préalable de cet article.
Observations et diagnostics économiques n° 4 / juin 1983 99 :
:
:
Jean-Paul Fitoussi, Daniel Szpiro
A l'échelle du monde la crise est pourtant de nature keynésienne
aux politiques restrictives menées dans la plupart des pays occidentaux
s'ajoute notamment le fait que l'on n'a pas créé dans les pays nouvel
lement industrialisés le pouvoir d'achat correspondant à la capacité de
production récemment installée. A l'échelle d'un pays développé elle
s'analyse en terme d'insuffisance de compétitivité (coûts salariaux trop
élevés) et/ou d'inadaptation structurelle de l'appareil de production. Que
la plupart des pays développés raisonnent dans les mêmes termes aurait
dû attirer l'attention sur l'insuffisance de l'argumentation ou au moins
susciter des politiques économiques plus coopératives. La stratégie
actuelle aboutit à un équilibre à « basse pression » de l'économie mondiale
qui implique que toute relance dans un seul pays soit vouée à l'échec.
L'existence d'un volant de chômage apparaît comme inéluctable. Selon
un mémorandum récent de la Commission des Communautés Européennes,
il faudrait pour stabiliser le taux de chômage autour de 11 % de la popul
ation active (12 millions de chômeurs) un taux de croissance supérieur
à 3 %. Ce qui semble impossible à court terme et improbable à moyen
terme.
Dans un tel contexte, la possibilité de l'investissement étant réduite
par la perspective d'une faible croissance, le problème de l'emploi devient
celui de la réduction volontaire ou contrainte de l'offre de travail. En
raison d'une illusion arithmétique, 8 hommes travaillant 6 heures devraient,
pense-t-on, apporter la même contribution productive que 6 hommes
travaillant 8 heures. D'où l'idée de substituer une modalité de rationnement
à une autre. Sur le marché du travail, l'existence du chômage implique
que le système économique choisisse spontanément une certaine procé
dure de rationnement ; celle où les offreurs de travail sont soit totalement
satisfaits soit totalement exclus d'une activité productive. La théorie éco
nomique est quasiment muette sur les raisons de ce choix. Sa rationnante
ne peut être fondée que sur des arguments généralement exogènes aux

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents