Préhistoire à Saint-Denis-d'Oléron (Charente-Maritime) - article ; n°1 ; vol.66, pg 457-469

P. Tardy, J.-P. Mohen, R. Joussaume

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1969 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 457-469
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1969
• Nombre de lectures: 37
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Roger Joussaume
Jean Pierre Mohen
Pierre Tardy
Préhistoire à Saint-Denis-d'Oléron (Charente-Maritime)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1969, tome 66, N. 1. pp. 457-469.
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Joussaume Roger, Mohen Jean Pierre, Tardy Pierre. Préhistoire à Saint-Denis-d'Oléron (Charente-Maritime). In: Bulletin de la
Société préhistorique française. 1969, tome 66, N. 1. pp. 457-469.
doi : 10.3406/bspf.1969.4196
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1969_hos_66_1_4196de la Société préhistorique française, tome 66, 1969, Etudes et Travaux Bulletin
Préhistoire à Saint-Denis-cTOléron (Charente-Maritime)
par R. Joussaume, J.-P. Mohen et P. Tardy
Résumé. — La collecte, sur un même site archéologique de Saint-Denis-d'Oléron, d'un ensemble de silex,
de tessons souvent petits et de quelques objets de bronze a permis, malgré l'absence d'une stratigraphie sûre
et à la suite d'une étude typologique précise, de déterminer en particulier deux occupations, l'une se rapportant
à la civilisation peu-richardienne (Néolithique moyen de Saintonge), et l'autre datant de la fin du Bronze
final ou du début de l'âge du Fer. Dans son contexte régional, ce mobilier archéologique acquiert toute sa
valeur.
I. — LIEU ET CONDITIONS mique et des objets en bronze dessinés par
P. Tardy à qui l'on doit également le tableau DE LA DECOUVERTE récapitulatif de la poterie.
C'est en 1963 que l'un d'entre nous (R. J.) a
découvert dans un jardin (propriété familiale)
du village de Saint-Denis-d'Oléron (Charente-Mar
itime) (fig- 1), les premiers vestiges que nous
présentons aujourd'hui. Ce ramassage s'est pours
uivi pendant trois ans sur un terrain n'excédant
pas 40 m X 15 m.
Coordonnées : X = 312,92 ; Y = 122. Carte
1/50 000e, feuille XIII : 30, Ile d'Oléron.
L'altitude en ce point est d'environ 8 m.
Ce matériel archéologique étant le produit de
ramassages de surface, aucune stratigraphie cer
taine n'a pu être effectuée ; toutefois, des labours
profonds ont mis en évidence l'existence d'une
couche de patelles sous environ 20 à 25 cm de
terre végétale. Les vestiges semblent mélangés
à ces coquillages et le tout a pu être remonté
soit à la suite de profonds labours, mais plus
certainement encore lors du creusement de fosses
pour y planter des arbres.
Deux civilisations distinctes, au moins, sem
blent occuper cet endroit : un ensemble néoli
thique et un ensemble du Bronze Final III beau
coup plus important par la quantité des vestiges
recueillis. Quelques indices évoquent la civil S*-Gtorq«». isation d'Artenac et d'autres faciès régionaux, tel d'OKron le Vienne- Charente.
R. Joussanme s'est attaché plus particulièr
ement au lithique dont il a dessiné les planches,
aux restes ostéologiques et aux coquillages. Fig. 1. — Extrémité nord de l'île d'Oléron. Station de Saint- J.-P. Mohen s'est chargé de l'étude de la céra- Denis-d'Oléron. Dépôt de la Sablière.
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II. — ETUDE DU MATERIEL également quelques cristaux de Glaucophane, des amas mod
estes d'Ouralite et d'assez rares grains de Magnetite. » (Lettre
de C.-T. Le Roux du 8 mars 1966.)
La hache pendeloque est surtout connue dans Í. — Le lithique (fig. 2 et 3). la civilisation de S.O.M. et l'on peut penser que
dans notre région elle a été introduite par le
groupe de Vienne-Charente en rapport étroit avec a) Hache polie perforée (fig. 2, n" 6).
la S.O.M. La hache-pendeloque en roche dure
a été trouvée dans deux tombes : celle du Bec- Découverte le 9 juillet 1964, il s'agit d'une des-Deux-Eaux (1) et celle de Morgaillon à Saint- petite hache à perforation biconique à son talon.
Martin-de-Brem (Vendée) (2) et sur un site Elle mesure 55 mm de longueur et 33 mm dans complexe la station d'Ors (Ile d'Oléron) occupé sa plus grande largeur. depuis le Néolithique moyen jusqu'à l'âge du
Bronze ancien (3).
b) Les silex.
965 silex ont été ramassés sur cette station.
Pour la plupart mal venus, les outils sont peu
nombreux.
Nucleus : 19 exemplaires.
—à dos cortical à lamelles et éclats (Subprismat
iques de Gabet et Massaud) (4). Ils sont de petites dimensions
(25 à 40 mm), diminutifs pour employer le terme de J. de
Heinzelin de Braucourt (5). 5 exemplaires.
— Nucleus prismatiques à un plan de frappe 2 exemplaires
également de petite taille.
— Nucleus subpyramidal 1 exemplaire.
—globuleux (ou polyédrique) 3 exemplaires.
— Nucleus informes 7 exemplaires.
— Pierre-de-jet nous nommons ainsi une jolie petite pièce
en silex noir, dont la technique de fabrication rappelle la
préparation du nucleus levallois.
Il faut noter que la plupart de ces nucleus
ont été réutilisés comme rabots.
Perçoirs : 44 exemplaires.
—de type « Moulin de Vent » (Définition L.
Rejou complétée par M. Clouet) (6) 9 pièces plus ou
moins typiques dont les dimensions (longueur, largeur, épais
seur) varient de 20 à 30 mm (fig. 3, nos 11, 12, 13).
— Perçoirs atypiques (Définition F. Bordes) 19 exemplaires
dont 8 sur éclats épais, 9 sur éclats minces et 2 sur éclats
d'épanelage. 6 des 9 pièces épaisses sont proches du type
Moulin-de-Vent. Des deux perçoirs sur éclats d'épanelage l'un Fig. 2. — Industrie lithique. 1 Flèche à ailerons équarris fut dégagé sur le talon. 2 à 5 Flèches tranchantes ; 6 Hache-pendeloque 7 à 13 : Grattoirs. — Perçoir latéral sur éclat épais 1 exemplaire.
— Perçoir à aileron 1 exemplaire.
— Becs 4 exemplaires. En 1966 une analyse en fut exécutée, grâce à
l'obligeance de Monsieur le Professeur Giot, par — Epines (Définition A. Cheynier) 3 exemplaires sur
C.-T. Le Roux, au laboratoire d'Anthropologie éclat.
Préhistorique de Rennes. — Microperçoirs 5 exemplaires sur éclat de faibles dimens
ions. « Eclogite à grain fin, massive malgré un litage à peine
distinct. Comme minéraux essentiels, on trouve un Pyroxene
Grattoirs : 64 exemplaires. incolore, constituant la majorité de la roche, dans laquelle sont
disséminés des Grenats légèrement rosés se présentant en petits — Grattoirs-museaux (Définition D. Sonneville-Bordes et grains, de section polygonale en lame mince. Ces cristaux sont J. Perrot) entourés d'une légère auréole d'altération et sont fréquemment - Grattoirs épais à museau 4 exemplaires. groupés en agrégats.
-plats à 3 exemplaires (fig. 2, n° 11). « Comme minéraux accessoires, il faut noter l'abondance du
Rutile, présent en grains à très fort relief, de couleur ambrée Il faut ajouter 5 grattoirs à épaulement ; le plus grand
et présentant parfois des formes cristallines nettes. A signaler atteint 50 mm de long. Ils sont tous sur éclats.
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I Aimes retouchées :
• Retouche directe : 2 lames longues de 55 mm
et un fragment.
• Retouche inverse : une seule (fig. 3, n° 7).
Eclats denticulés et micro denticulés : 7 exemp
laires.
nos 4 et 5). Coches : 33 exemplaires (fig. 3,
L'une d'entre elles est sur éclat à bords abattus.
Racloir : un seul sur éclat cortical, assez mal
venu.
Pièce esquillée : 1 exemplaire.
Lamelles retouchées :
• Retouche directe : 6 exemplaires dont la
longueur varie de 25 à 35 mm (fig. 3, nos 8 et 9).
• Retouche inverse : 2 exemplaires.
Lamelles à bords abattus : 1 exemplaire.
Il faut ajouter un fragment de lamelle à bord
abattu et aux troncatures retouchées, l'autre
bord étant cortical (rectangle).
Couteaux :
n° • A 2). dos cortical : 1 exemplaire typique (fig. 3,
Fig. 3 Industrie lithique. 1 et 2 Couteaux ; 3 Grattoir ; 4 et 5 : Coches ; 6 : Burin d'angle ; 7 : Lame à retouche • A dos abattu : 1 (fig. 1, n° 1). inverse ; 8 à 10 : Fragments de lame retouchée ; 11 à 13 : Perçoirs.
Burins : 6 exemplaires, tous sur lamelles
(fig. 3, n" 6).
— Grattoirs denticulés 7 exemplaires.
— 4 burins d'angle ; longueur 20 à 25 mm. Certains (fig. 2, n°