Questions mérovingiennes. I. La formule : N. rex Francorum v. inl. - article ; n°1 ; vol.46, pg 138-149
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Questions mérovingiennes. I. La formule : N. rex Francorum v. inl. - article ; n°1 ; vol.46, pg 138-149

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1885 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 138-149
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1885
Nombre de lectures 7
Langue Français

Extrait

Julien Havet
Questions mérovingiennes. I. La formule : N. rex Francorum v.
inl.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1885, tome 46. pp. 138-149.
Citer ce document / Cite this document :
Havet Julien. Questions mérovingiennes. I. La formule : N. rex Francorum v. inl. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1885,
tome 46. pp. 138-149.
doi : 10.3406/bec.1885.447336
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1885_num_46_1_447336QUESTIONS MÉROVINGIENNES
I.
LA FORMULE : N. REX FRANC ORUM V. INL.1.
On lit dans tous les traités de diplomatique que les souverains
mérovingiens joignaient à leur titre de roi des Francs , rex
Francorum, celui d'homme illustre, virinluster, selon l'orth
ographe de cette époque ; que la formule de suscription, régulière
ment inscrite en tête de leurs diplômes, était : N. rex Fran
corum vir inluster; et l'on ajoute habituellement que les rois
avaient pris ce titre, emprunté à la hiérarchie officielle de l'em
pire romain, depuis que l'empereur Anastase avait conféré au roi
Glovis Ier la dignité, purement honorifique, de consul.
Si l'on ouvre une édition quelconque du recueil des diplômes
mérovingiens, celle de Bréquigny 2, celle de Pardessus 3, celle de
Teulet4, celle de Tardif5 ou celle de Karl Pertzc, on rencontre,
1. Co mémoire a été lu devant l'Académie des inscriptions et belles-lettres, le
20 mars 1885. Les considérations qui y sont exposées avaient fait précédemment
l'objet d'une communication verbale à la Société de l'École des chartes (séance
du 26 février 1885).
2. Diplomata, charlx, epistolx, et alia documenta, ad res Francicas spe-
ctantia, etc. Ediderunt L. G. 0. Feudrix de Bréquigny, F. J. G. La Porte du
Theil. Pars I, tomus I. Parisiis, J. L. Nyon, 1791, in-fol.
3. Diplomata, chartee, epistolx, leges aliaque instrumenta ad res Gallo-
Francicas spcctanlia , prius collecta a VV. CC de Bréquigny et La Porte du
Theil, etc. Edidit J. M. Pardessus. Lutetiœ Parisiorum, 1843-1849, 2 vol. in-fol.
4. Diplomata et chartx Merovingicx xtatis, etc. (anonyme). Paris, 1851,
in-8°. C'est la transcription des pièces reproduites dans les fac-similés de
Letronne : voy. la note 2 de la page suivante.
5. Ministère de la maison de l'empereur, etc. Archives de l'Empire. Invent
aires et documents, etc. Monuments historiques, par M. Jules Tardif. Paris,
J. Claye, 1866, in- 4°.
6. Monumentu Germaniae historica, etc. Edidit Georgius Heinricus Pertz.
Diplomatům imperii t. I. (Publié par K. Perlz.) Hannoverae, 1872, in-fol. 139
presque à chaque page, la formule en question : Chlodovius, ou
Chlothacharius, ou Childerichus, etc., rex Francorum vir
inluster. Il semble donc impossible de douter que les rois de la
première race aient véritablement pris et porté ce double titre.
C'est pourtant ce que je prétends contester. Je crois qu'aucun
roi mérovingien n'a porté le titre de vir inluster;
diplôme authentique d'un roi de la première race ne contient
les mots : rex Francorum vir inluster; et que, si tous les
éditeurs ont lu et imprimé ces mots, tous les éditeurs se sont
trompés et ont mal lu.
Ma conviction est fondée sur l'examen des diplômes originaux.
Le nombre des actes authentiques des rois mérovingiens, dont
le texte nous est parvenu, est d'environ quatre-vingt-dix1. Sur
ce nombre, plus de cinquante ne nous sont connus que par des
copies, postérieures de plusieurs siècles aux originaux perdus :
nous ne savons jusqu'à quel point ces copies sont exactes. Trente-
sept nous sont parvenus en original : ceux-là seuls fournissent
des renseignements parfaitement sûrs. Il est d'ailleurs facile de
les étudier. Tous sont conservés à Paris, trente-six aux Archives
nationales, un à la Bibliothèque nationale. Tous ont été repro
duits en fac-similé, dans la publication de Letronne2, dans celle
de Tardif3 ou dans la collection de l'Ecole des chartes 4.
Or, dans aucun de ces trente-sept originaux, on ne trouve
une seule fois en toutes lettres les mots : rex Francorum vir
inlusterb.
1. K. Pertz en compte quatre-vingt-dix-sept ; mais les sept ou huit premiers
de son édition et quelques-uns des suivants sont faux; d'autre part, deux ou
trois de ceux qu'il a relégués au rang des faux sont probablement authent
iques.
2. Diplomata et chartx Merovingicx astatis in archive Francise asservata,
ou Diplômes et chartes de l'époque mérovingienne sur papyrus et sur vélin,
etc., publiés par M. Letronne. Paris, sans date, gr. in-fol. C'est la collection
connue sous le nom de première série des fac-similés des Archives nationales.
3. Inventaires et documents, etc. Fac-similé de chartes et diplômes méro
vingiens et carlovingiens, etc. Paris, J. Claye, 1866, gr. in-fol. C'est l'atlas de
l'inventaire des Monuments historiques publiés par J. Tardif; cet atlas est connu
aussi sous le nom de seconde série des fac-similés des Archives nationales.
4. Fac-similés à l'usage de l'École des chartes, n° 106, planche xxiv.
5. Je cite ci-après les diplômes originaux des Archives nationales d'après les
numéros d'ordre de l'édition de J. Tardif (T.) ; j'ajoute, quand il y a lieu, entre
parenthèses, l'indication des fac-similés publiés par Mabillon, De re diplomatica ш
Cinq diplômes sont mutilés au commencement et ont perdu la
formule initiale l. Vingt-deux portent, après les mots rex Fr an-
cor urn, une abréviation composée des lettres v. inl. ou v. inlt.2.
Dix enfin donnent, à la place de cette abréviation, deux mots
commençant par les mêmes lettres : mais ce ne sont pas les
vir inlusler, ce sont les mots viris inlustribus3.
Dans les actes où on lit distinctement viris inlustribus, les
éditeurs ont imprimé ces mots ; dans ceux où on lit seulement
v. inl. ou inlt., ils ont imprimé vir inluster. Je crois qu'ils
auraient dû imprimer partout viris inlustribus.
En effet, la règle la plus élémentaire et la plus évidente de la
critique paléographique est que, pour lire une abréviation dont
le sens est douteux, il faut se guider sur les exemples analogues
où l'abréviation est remplacée par un mot en toutes lettres. Dans
nos trente-deux diplômes non mutilés, nous avons dix exemples
certains de rex Francorum viris inlustribus et pas un exemple
de rex Francormn vir inluster ; donc, jusqu'à preuve du con
traire, rex v. inl. doit se lire rex Francorum
(Mab.), Letronne (L. ), ou Tardif (T.; les numéros des fac-similés sont les
mômes que ceux des pièces dans son édition) et le numéro de classement des
pièces dans le musée des Archives nationales (Mus.) ; cette dernière indication
sert en même temps de renvoi à l'ouvrage intitulé : Musée des Archives natio
nales, etc. Publié par la direction générale des Archives nationales. Paris,
Henri Pion, 1872, in-4°.
1. T. 4 (T., Mus. 1); T. 14 (L. 11); T. 16 (T., Mus. 10) ; T. 17 (Mab. p. 377,
L. 13); T. 27 (L. 20 bis). — T. 41 (T.) est, dit-on, une copie et non un original :
Sickel, Monumenta Germaniae, etc., besprochen (Berlin, 1873, in-8°), p. 13,
note **.
2. V. inlt. : T. 44 (L. 37, Mus. 26); T. 45 (L. 38); T. 48 (L. 41). — V. inl. :
T. 11 (Mab. 376 pi. xvii, L. 8, Mus. 6); T. 15 (L. 12, Mus. 9); T. 20 (L. 16,
Mus. 12); T. 22 (L. 1.8, Mus. 14); T. 25 (Mab. 379, L. 20); T. 28 (L. 24, Mus.
16); T. 30 (L. 25. Mus. 17); T. 31 (L. 26); T. 32 (L. 27); T. 33 (Mab. 381,
L. 28); T. 34 (Mab. 383, L. 29, Mus. 19) ; T. 35 (L. 30, Mus. 20); T. 37 (L. Ш) ;
T. 38 (L. 33, Mus. 22); T. 42 (Mab. suppl. 69, L. 35); T. 43 (Mab. 385, L. 36,
Mus. 25); T. 49 (L. 42); T. 50 (Mab. 385, L. 43, Mus. 29); Bibl. nat., ms.
lat. 9007 (exposé dans la galerie des chartes, reproduit en fac-similé dans la
collection de l'École des chartes : K. Pertz, n° 71, p. 63).
3. Vmis inlustrebus : T. 47 (L. 40, Mus. 28). — Viris inlbus. : T. 7 (Mab.
375, L. 5); T. 21 (L. 17, Mus. 13). — V. inlustribus : T. 46 (L. 39, Mus. 27).
— V. inlbus. : T. 23 (L. 19). — lbus. : T. 5 (Mab. suppl. 69, L. 3, 2).
— ibus : T. 9 (Mab. 377 [reproduction inexacte], L. 7). — Vir. inl., avec
des signes d'abréviation après les deux mots : T. 6 (Mab. suppl. 70, L. 4,
Mus. 3); T. 12 (L. 9, Mus. 7); T. 13 (L. 10, Mus. 8). inlustribus. Cette raison est si simple et si péremptoire viris
qu'elle pourrait presque dispenser d'en donner d'autres.
Mais il y en a d'autres à donner. La formule viris inlustri
bus est bien connue. En dehors des dix exemples fournis par les

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents