Rationalité, monnaie et activité - article ; n°1 ; vol.15, pg 207-216
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Description

Revue de l'OFCE - Année 1986 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 207-216
This article discusses recent analyses of the real effects of monetary aggregates. Monetarists, at first, then proponents of the New Classical Economics, in a more extreme fashion, have contended that systematic monetary policies have no influence on production or employment. However empirical studies do not support this proposition : A relation between money and activity is indeed observed. Real business cycle theories cannot convincingly account for such a relation, which is closer to what Keynesian theory predicts. But this theory implies that agents do not exhaust perceived gains from trade. How then can economic rationality be reconciled with monetary disequilibrium ? The paper offers a review of the various attempts to give this approach orthodox foundations. Its conclusion is that near- rationality seems, for now, to be the most useful « as-if » assumption in explaining macro-economic fluctuations.
Cet article fait le point sur les travaux récents portant sur les effets réels de la variation des agrégats monétaires. Le monétarisme d'abord, puis sous une forme plus radicale la nouvelle école classique, concluent qu'une politique monétaire systématique ne peut influencer la production ou l'emploi. Les travaux empiriques ne confirment pas cette conclusion, car il existe de fait une relation entre monnaie et activité. Les théories du cycle réel de l'activité ne fournissent pas une explication convaincante de cette relation, qui est davantage conforme aux prédictions de la théorie keynésienne. Mais cette dernière implique l'existence de gains potentiels de l'échange qui ne seraient pas mis à profit par les agents économiques. Comment alors concilier la rationalité économique et le déséquilibre monétaire ? L'article passe en revue les différentes théories de cette conciliation, pour conclure que le concept de quasi-rationalité fournit pour l'instant l'hypothèse provisoire la plus utile pour l'explication des fluctuations macroéconomiques.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Herschel I. Grossman
Rationalité, monnaie et activité
In: Revue de l'OFCE. N°15, 1986. pp. 207-216.
Résumé
Cet article fait le point sur les travaux récents portant sur les effets réels de la variation des agrégats monétaires. Le monétarisme
d'abord, puis sous une forme plus radicale la nouvelle école classique, concluent qu'une politique monétaire systématique ne
peut influencer la production ou l'emploi. Les travaux empiriques ne confirment pas cette conclusion, car il existe de fait une
relation entre monnaie et activité. Les théories du cycle réel de l'activité ne fournissent pas une explication convaincante de cette
relation, qui est davantage conforme aux prédictions de la théorie keynésienne. Mais cette dernière implique l'existence de gains
potentiels de l'échange qui ne seraient pas mis à profit par les agents économiques.
Comment alors concilier la rationalité économique et le déséquilibre monétaire ? L'article passe en revue les différentes théories
de cette conciliation, pour conclure que le concept de quasi-rationalité fournit pour l'instant l'hypothèse provisoire la plus utile
pour l'explication des fluctuations macroéconomiques.
Abstract
This article discusses recent analyses of the real effects of monetary aggregates. Monetarists, at first, then proponents of the
New Classical Economics, in a more extreme fashion, have contended that systematic monetary policies have no influence on
production or employment. However empirical studies do not support this proposition : A relation between money and activity is
indeed observed. Real business cycle theories cannot convincingly account for such a relation, which is closer to what Keynesian
theory predicts. But this theory implies that agents do not exhaust perceived gains from trade.
How then can economic rationality be reconciled with monetary disequilibrium ? The paper offers a review of the various attempts
to give this approach orthodox foundations. Its conclusion is that near- rationality seems, for now, to be the most useful « as-if »
assumption in explaining macro-economic fluctuations.
Citer ce document / Cite this document :
Grossman Herschel I. Rationalité, monnaie et activité. In: Revue de l'OFCE. N°15, 1986. pp. 207-216.
doi : 10.3406/ofce.1986.1057
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1986_num_15_1_1057monnaie et activité Rationalité,
Herschel I. Grossman,
Brown University et National Bureau
of Economie Research (Etats-Unis) (l)
Cet article fait le point sur les travaux récents portant sur les
effets réels de la variation des agrégats monétaires. Le monéta
risme d'abord, puis sous une forme plus radicale la nouvelle
école classique, concluent qu'une politique monétaire systémati
que ne peut influencer la production ou l'emploi. Les travaux
empiriques ne confirment pas cette conclusion, car il existe de
fait une relation entre monnaie et activité. Les théories du cycle
réel de l'activité ne fournissent pas une explication convaincante
de cette relation, qui est davantage conforme aux prédictions de
la théorie keynésienne. Mais cette dernière implique l'existence
de gains potentiels de l'échange qui ne seraient pas mis à profit
par les agents économiques.
Comment alors concilier la rationalité économique et le déséq
uilibre monétaire ? L'article passe en revue les différentes théo
ries de cette conciliation, pour conclure que le concept de
quasi-rationalité fournit pour l'instant l'hypothèse provisoire la
plus utile pour l'explication des fluctuations macroéconomiques.
Une question fondamentale de la macroéconomie qui se
pose de façon récurrente et nourrit le débat de politique
économique depuis plusieurs décennies peut être ainsi fo
rmulée : les variations de la quantité de monnaie ont-elles
des conséquences réelles ? La réponse donnée par la nouv
elle théorie quantitative de la monnaie sous l'impulsion de
Milton Friedman différait peu de celle de Jean Bodin :
« La quantité de monnaie est extrêmement importante pour
les grandeurs nominales, pour le revenu nominal, pour le
niveau du revenu en dollars — importante pour ce qu'il
advient des prix, mais elle n'est pas du tout ou
si cela est un peu exagéré, pas très importante pour ce qui
arrive à la production réelle dans la longue période »
(Milton Friedman, 1969). Bref les effets de la politique
monétaire sont essentiellement transitoires. Une telle con
clusion contredit les enseignements de la théorie keyné
sienne : Keynes lui-même ne se proposait-il pas de cons
truire une « théorie monétaire de la production » ?
(1) Cet article a été rédigé spécialement pour la Revue de l'OFCE. La « National Science
Foundation » a subventionné la recherche sur laquelle il est fondé.
Observations et diagnostics économiques n° 15 /avril 1986 207 Herschel I. Grossman
Pourtant la « nouvelle école classique » de l'équilibre
d'anticipations rationnelles a voulu accentuer l'affirmation
de Friedman en énonçant une proposition radicale, celle de
l'inefficacité de la politique monétaire : seule une variation
non anticipée de la quantité de monnaie aurait des consé
quences réelles (de très court terme) et les erreurs d'antici
pation ne pourraient découler que d'un comportement arbi
traire des autorités monétaires. Cette proposition a relancé
le débat, bien que son caractère esthétique n'ait pu mas
quer son absence de pertinence empirique ; car de fait il
existe une relation empirique entre variation de la quantité
de monnaie, production et emploi.
L'article de Herschel Grossman fait le point sur l'état le
plus récent de cette controverse, notamment aux Etats-
Unis. Outre son intérêt théorique, il témoigne de
l'inflexion de la recherche américaine vers un mode de
pensée plus keynésien, enrichi par les développements les
plus récents de la macroéconomie. Inflexion qui mérite
d'autant plus d'être retracée que « la nouvelle école class
ique » avait contribué dans les années soixante-dix à la
réémergence du néo-libéralisme et au changement de polit
ique monétaire aux Etats-Unis en 1979, dont on sait les
conséquences malencontreuses, notamment en Europe.
J.P. F.
208 Rationalité, monnaie et activité
La liaison empirique entre agrégats monétaires et activité économi
que est généralement interprétée comme reflétant l'existence d'effets
réels de la politique monétaire. Nombre d'épisodes passés semblent
s'accorder avec cette interprétation. Il est par exemple difficile de nier
que la politique monétaire anti-inflationniste ait joué un rôle dans la
récession de 1982 aux Etats-Unis.
Certains économistes, dont King et Plosser (1984), ont contesté une
telle interprétation et élaboré des modèles de fluctuations réelles dans
lesquels la corrélation observée entre monnaie et activité résulte un
iquement de l'influence conjointe d'autres déterminants : chocs affectant
les préférences des agents, la technologie et les ressources, ou encore
la vitesse de circulation de la monnaie. Ces auteurs n'ont toutefois pas
réussi à isoler, en excluant les variations des agrégats monétaires, un
ensemble de facteurs, ayant les caractéristiques structurelles approp
riées, l'amplitude suffisante et la régularité requise pour être à l'origine
des fluctuations réelles observées. Cette inaptitude à identifier des
déterminants alternatifs tend à renforcer la lecture communément
admise de l'histoire économique, selon laquelle la politique monétaire
influence l'activité réelle (2).
Etant donné l'interprétation habituelle de la relation observée entre
monnaie et activité, toute analyse théorique et empirique des fluctua
tions macroéconomiques doit, pour être acceptable, admettre l'exi
stence d'effets réels de la politique monétaire, de même que son effet
sur l'inflation. Une telle analyse doit être en accord avec les caractéris
tiques générales des données observées, à savoir :
1) les valeurs présentes des agrégats monétaires sont corrélées
avec les futures de l'activité réelle et de l

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