Recherches sur les paroisses et les fabriques au commencement du XIIIe siècle d après les registres des Papes - article ; n°1 ; vol.15, pg 387-418
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Recherches sur les paroisses et les fabriques au commencement du XIIIe siècle d'après les registres des Papes - article ; n°1 ; vol.15, pg 387-418

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1895 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 387-418
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Maurice Clément
Recherches sur les paroisses et les fabriques au
commencement du XIIIe siècle d'après les registres des Papes
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 15, 1895. pp. 387-418.
Citer ce document / Cite this document :
Clément Maurice. Recherches sur les paroisses et les fabriques au commencement du XIIIe siècle d'après les registres des
Papes. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 15, 1895. pp. 387-418.
doi : 10.3406/mefr.1895.6146
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1895_num_15_1_6146RECHERCHES
SUR LES PAROISSES ET LES FABRIQUES
AU COMMENCEMENT DIT XIIIe SIECLE
d'après les eeg-istees des papes
Les ouvrages spéciaux, traitant de l'administration tempor
elle des paroisses, destinés à la pratique, durent s'occuper, et,
en fait, ne s'occupèrent généralement que de la situation ré
sultant du décret de 1809.
Les traités de droit canonique sont extrêmement brefs sur
l'historique des fabriques. Les pins estimés mentionnent seu
lement quelques textes de Conciles, comme le Concile de Vienne
de 1311, ajoutant qu'il ne faut pas rechercher l'origine des
fabriques au delà du XIIIe siècle, en l'absence de toute trace
de leur existence.
Les documents ne font pourtant point défaut. Mais si l'on
craint, en interrogeant les pièces des Archives locales, de ren
contrer des coutumes particulières, étrangères ou peut-être con
traires au droit de l'Eglise, toute sécurité est offerte par les
Registres des Papes (1), qui n'ont pas seulement l'avantage de
relater sûrement le droit de l'Eglise, mais présentent les do
cuments eux-mêmes qui le constituent.
A l'aide des Registres d'Innocent TU (1198-1216) et de Ho-
norius III (1216-1227), on peut étudier ce qu'étaient les fa-
(1) Cette recherche est rendue beaucoup plus facile depuis les tr
avaux de MM. les Membres de l'Ecole française de Eome. LES PAROISSES ET LES FABRIQUES 388
briques au commencement du XIIIe siècle, réputé l'âge mythique
de cette institution.
Ces textes permettent d'établir: 1° le sens auquel répond à
cette époque le terme de fabrica; de rechercher: 2° la situation,
à cette époque, des paroisses, dans lesquelles devait se former
la fabrique; 3° comment il était pourvu à l'entretien des églises;
4° la part que pouvaient avoir à ce soin les laïques ; 5° l'a
ttitude du pouvoir temporel.
I.
Sens du terme " Falbrica „.
Il ne semble pas qu'à l'origine le mot fahrica fût spéci
alement réservé à l'entretien des églises. Tout établissement pou
vait avoir sa fabrique. Comme le nom l'indique, on entendit
d'abord par fabrica l'action de construire une église, par exten
sion la masse nécessaire à cette construction.
La construction faite, il faut l'entretenir. Ce sera encore
fabrica, et la masse d'entretien prendra le même nom.
Enfin s'il n'y a pas de grosses réparations à faire, il y a
toujours l'acquisition et le soin des objets mobiliers de l'église,
et une série de frais quotidiens exigés par le culte catholique*
Ce complément de travail comme le complément de deniers
qui permet de l'exécuter sera encore désigné sous le nom de
fabrica.
Il serait difficile de préciser l'apparition de ce terme.
Le Bréviaire romain, dans l'Appendice, à la date du 2 mars,
relatant la division faite par le pape Simplicius des obla
tions de l'Eglise en quatre parts, dit que l'une de ces parts
sera destinée à la fabrique de l'église "in ecclesiae fabricamn.
Le rédacteur des leçons ne semble pas rapporter le décret de COMMENCEMENT DU XIII0 SIÈCLE. 389 AU
Simplicius mais le traduire dans le langage reçu à son époque.
Le Liber Pontificalis, publié par M. l'Abbé Duchesne, ne porte
pas cette mention, à l'article de Simplicius.
Mais le même décret, renouvelé par les Capitulaires, con
tient cette expression de f dòrica (1).
Au XIIIe siècle, ce terme, avec ses extensions, est commun
ément reçu.
Son sens primitif de construction se vérifie constamment
dans un grand nombre d'actes pontificaux, intéressants non seu
lement à ce point de vue mais aussi comme nous donnant la
date de la reconstruction des grandes églises.
C'est ainsi qu'en 1221, Honorius III, informé de la cons
truction de Notre-Dame de Reims, entreprise sur un plan grand
iose, "structura egregia et adeo dispendiosa. ..„ accorde une
indulgence aux fidèles qui y contribuent par dévotion à la Sainte
Vierge, en l'honneur de laquelle l'église est construite, "ipsa
ecclesia fabricatur (2) „.
Un acte de la môme époque parle, dans le même sens, de
l'achèvement d'une construction: " de consummationefabricae „(3).
De l'action de construire, on passe au sens de l'édifice const
ruit. C'est ce sens que l'on retrouve dans un rescrit d'Inno
cent III, de 1198, approuvant et louant le Chapitre de Rouen
qui sacrifie une partie de ses revenus pour la restauration de
" ad restaurandam fabricam JRothomagensis ecla cathédrale,
clesie „ (4).
(1) Add. 4 ad Capitili. 58. — Cité par Du Cange. Gloss. v° Fabrica
(2) Regesta Honorii III, anno 5°, epist. 574, f.° 115. La même
année, une indulgence est accordée pour la reconstruction de l'église
S* Maurice de Magdebourg, (ib, ep. 507, f. 102). Même indulgence pour
Burgos en 1224 (ib. an. 8, ep. 6, f. 84). — Le Regeste d'Honorius III
a été analysé par M. Pressuti.
(3) Ib. an. 6, ep. 154, f. 182 v°.
(4) Reg. Innocenta III, 1. I, ep. 254. — Reg. Vatic. 4, f. 63 v°. 390 LES PAROISSES ET LES FABRIQUES
Rien n'est plus naturel que d'identifier par l'emploi d'un
même terme l'objet matériel et les éléments qui fourniront à
l'homme la faculté d'en user. Aussi voit-on se servir, à la môme
époque, dans un même texte, du sens dérivé et du sens primitif.
Honorius III s'adressant, en 1221, à l'Archevêque de To
lède, relate la nécessité où se trouve l'église cathédrale de cette
ville. Le précédent archevêque a du faire démolir l'ancienne
cathédrale, qui menaçait ruine, pour construire, à la place, un
vaste édifice mais, faute de ressources, et par suite de la ra
reté de la pierre et du bois, on désespère d'achever la cons
truction, u de ejusdem consummatione fabrice penitus despere-
turv. Il y a cependant des fonds destinés à cette cathédrale.
Le rescrit rappelle même que l'édifice ancien avait été anté
rieurement un temple païen, et que lorsque la ville de Tolède
avait été arrachée aux mains des infidèles, ce temple avait été
dédié au culte chrétien avec les biens destinés à l'entretenir,
et que le texte n'hésite pas à appeler fabrique : " cum ejus
fàbrica „. Ces ressources toutefois sont insuffisantes, car cette
" fabrique „ a peu de revenus: "pro tenuitate reddituum ipsius
fabrice v. L'Archevêque obtient la faculté de prendre le tiers
de la somme destinée à l'entretien des autres églises de son
diocèse, " tertiam fabricarum partem ecclesiarum „, et de l'a
" convertere in fattribuer à la fabrique de l'église cathédrale,
brice opus ecclesie tue „ (1).
Il y a donc, au commencement du XIIIe siècle, des fabri
ques d'église.
Faut-il s'attendre à une législation uniforme, et affirmer
que chaque église a sa fabrique. Cette unité est impossible,
car la condition des églises présente la plus grande diversité.
(1) Reg. Honorii III, an. 6, ep. 154, f. 182 v°. COMMENCEMENT DU XIIIe SIÈCLE. 391 AU
IL
Etat des paroisses au commencement du XIIIe siècle.
La condition des églises ne varie pas seulement par suite
de circonstances locales; les différences résultent de l'organi
sation ecclésiastique elle-même. Les églises sont régulières ou
séculières. Elles sont dans une certaine dépendance de leur
fondateur et de ses successeurs, ou sont à l'abri de ce lien par
suite de leur origine ou de leur privilège.
Une considération non moins importante semble être que
le XIIIe siècle est une période de formation des paroisses ru
rales. Solide et durable, cette instit

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