Langage, maîtrise et société
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Une réflexion de quelques pages, menée dans le cadre d'un cours de philosophie : en partant des bases de la structure du langage occidental (voir livre de François Jullien dans cette même rubrique), analyse de la société contemporaine à travers le concept de maîtrise.

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Langue Français

Extrait

I. LANGAGE, PENSEE ET REPRESENTATION DU MONDE
A l’origine de ce que nous sommes, à l’origine même de ce qui caractérise nos sociétés
occidentales, il faut trouver une conception particulière du monde. Le rapport au monde et l’explication
qu’on en donne sont des éléments fondamentaux dans la conception de l’identité d’une société ou
d’un individu. Mais comment se constitue la représentation du monde, sa conceptualisation ? Tout
dépend en fait de la façon dont on va
penser
le monde.
Mais si l’homme
pense
le monde, il le pense avec ses mots ; notre représentation du monde se
construit à l’aide du langage, elle dépend de l’utilisation d’une langue.
Le lien entre représentation et langage introduit alors la question majeure du déterminisme par la
langue sur la construction du rapport au monde. Il faut identifier le trio soudé de la pensée, du langage
et de la représentation du monde, où chaque membre influence les deux autres.
François Jullien remonte à la Grèce antique pour identifier ce trio tel qu’il est en Occident (il montrera
que la Chine ancienne fonctionne selon un tout autre mode).
C’est la philosophie grecque qui va peu à peu identifier l’idée de
logos
, finalement conceptualisée par
Aristote ; « Les Grecs nous ont légué principalement une chose qui ne se dit complètement que dans
leur langue :
logos
logos
signifiant à la fois parole – discours – définition – argumentation –
jugement (susceptible de vrai ou de faux) – ordre et, finalement, logique.
1
»
L’héritage est immense : le
logos
s’est imposé en Occident comme la structure principale du langage
et de la pensée. Toute rationalité se construit sur les principes définis par le
logos
. François Jullien
revient alors sur ces bases, posées par Aristote, qui définissent le
logos
et par là, structurent le
langage, guident la pensée et mènent à une conception particulière du monde.
1) La parole dit « quelque chose »
Les Grecs ont donné les principes de la parole occidentale : lorsque je parle, je dis « quelque chose »
et ce « quelque chose » est unique, a une identité. Si je ne dis pas un « quelque chose », je ne dis
rien, je ne suis pas pertinent. La parole identifie, elle répond à un « quoi ? », elle a un objet, un sens,
qui est unique.
2) Le principe de non-contradiction
Cette unité du sens est liée à un principe (axiome) posé par Aristote, à la source de toute la logique
(
logos
) occidentale : le principe de non-contradiction. (Une chose ne peut être à la fois ceci et son
contraire).
3) La parole suppose qu’il y ait toujours un interlocuteur
L’interlocuteur est fondamental : sans lui la parole n’est plus entendue, elle perd sa consistance,
s’annule. L’occidental parle toujours à un autre ou à lui-même mais toujours à quelqu’un. C’est ce
renvoi d’un interlocuteur à un autre qui assure la validité de la pensée et contribue à la recherche de
la vérité (c’est tout l’enseignement des dialogues socratiques).
1.
François Jullien,
Si parler va sans dire
, Seuil, 2006
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