Restauration de l effigie-portrait de Caïus Ofellius Ferus à Délos - article ; n°1 ; vol.112, pg 413-432
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Restauration de l'effigie-portrait de Caïus Ofellius Ferus à Délos - article ; n°1 ; vol.112, pg 413-432

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1988 - Volume 112 - Numéro 1 - Pages 413-432
La statue, monumentale, en marbre de Caïus Ofellius Férus n'avait pu être érigée et présentée depuis sa découverte en 1880 à l'Agora des Italiens à Délos. Sa restauration a été réalisée en septembre-octobre 87. Son principe : restituer à la sculpture ses aplombs d'origine, son maintien par un système léger rendant à l'œuvre sa lisibilité. Pour cela, deux barres en acier inox marine furent introduites dans le marbre, sur une longueur suffisante pour atteindre le centre de gravité placé très haut. Malgré l'extrême difficulté de l'opération le forage fut réalisé sans risque pour l'œuvre au moyen d'une fore,use à outil tubulaire diamanté. Les barres ont été collées avec une résine époxyde et scellées dans un bloc de béton. L'Éphore des Cyclades Mme Zaphiropoulou a déterminé les proportions de ce socle.
Τό μνημειώδες μαρμάρινο άγαλμα τοΰ Caïus Ofellius Férus δέν είχε ποτέ στηθεί καί παρουσιαστεί άπό τότε πού ανακαλύφθηκε, τό 1880, στην 'Αγορά τών 'Ιταλών της Δήλου. Ή αποκατάσταση του πραγματοποιήθηκε τό Σεπτέμβριο-Όκτώβριο τοΰ 1987. Σκοπός ήταν νά αποκατασταθεί ή πρωταρχική κάθετη στάση τοΰ γλυπτού, καί νά στηριχτεί μέ μιά ελαφριά κατασκευή μέ τρόπο πού νά γίνεται καταληπτό. Γι' αυτό τό λόγο πέρασαν μέσα στό μάρμαρο δύο χαλύβδινες ανοξείδωτες ράβδους, αρκετά μακρυές ώστε νά φτάνουν στό κέντρο βάρους πού είναι τοποθετημένο πολύ ψηλά. Παρά τίς μεγάλες δυσκολίες τοΰ εγχειρήματος ή διάτρηση πραγματοποιήθηκε χωρίς νά κινδυνεύσει τό έργο μέ ένα τρυπάνι μέ διαμάντι. Οί ράβδοι στερεώθηκαν μέ ρητίνη έποξειδομένη καί συγκολλήθηκαν μέσα σέ δγκο άπό σκυρόδεμα. Ή κ. Ζαφειροπούλου, Έφορος Κυκλάδων, καθόρισε τίς διαστάσεις αύτης της βάσης.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Georges Barthe
Didier Besnainou
Restauration de l'effigie-portrait de Caïus Ofellius Ferus à Délos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 112, livraison 1, 1988. pp. 413-432.
Résumé
La statue, monumentale, en marbre de Caïus Ofellius Férus n'avait pu être érigée et présentée depuis sa découverte en 1880 à
l'Agora des Italiens à Délos. Sa restauration a été réalisée en septembre-octobre 87. Son principe : restituer à la sculpture ses
aplombs d'origine, son maintien par un système léger rendant à l'œuvre sa lisibilité. Pour cela, deux barres en acier inox marine
furent introduites dans le marbre, sur une longueur suffisante pour atteindre le centre de gravité placé très haut. Malgré l'extrême
difficulté de l'opération le forage fut réalisé sans risque pour l'œuvre au moyen d'une fore,use à outil tubulaire diamanté. Les
barres ont été collées avec une résine époxyde et scellées dans un bloc de béton. L'Éphore des Cyclades Mme Zaphiropoulou a
déterminé les proportions de ce socle.
περίληψη
Τό μνημειώδες μαρμάρινο άγαλμα τοΰ Caïus Ofellius Férus δέν είχε ποτέ στηθεί καί παρουσιαστεί άπό τότε πού ανακαλύφθηκε,
τό 1880, στην 'Αγορά τών 'Ιταλών της Δήλου. Ή αποκατάσταση του πραγματοποιήθηκε τό Σεπτέμβριο-Όκτώβριο τοΰ 1987.
Σκοπός ήταν νά αποκατασταθεί ή πρωταρχική κάθετη στάση τοΰ γλυπτού, καί νά στηριχτεί μέ μιά ελαφριά κατασκευή μέ τρόπο
πού νά γίνεται καταληπτό. Γι' αυτό τό λόγο πέρασαν μέσα στό μάρμαρο δύο χαλύβδινες ανοξείδωτες ράβδους, αρκετά μακρυές
ώστε νά φτάνουν στό κέντρο βάρους πού είναι τοποθετημένο πολύ ψηλά. Παρά τίς μεγάλες δυσκολίες τοΰ εγχειρήματος ή
διάτρηση πραγματοποιήθηκε χωρίς νά κινδυνεύσει τό έργο μέ ένα τρυπάνι μέ διαμάντι. Οί ράβδοι στερεώθηκαν μέ ρητίνη
έποξειδομένη καί συγκολλήθηκαν μέσα σέ δγκο άπό σκυρόδεμα. Ή κ. Ζαφειροπούλου, Έφορος Κυκλάδων, καθόρισε τίς
διαστάσεις αύτης της βάσης.
Citer ce document / Cite this document :
Barthe Georges, Besnainou Didier. Restauration de l'effigie-portrait de Caïus Ofellius Ferus à Délos. In: Bulletin de
correspondance hellénique. Volume 112, livraison 1, 1988. pp. 413-432.
doi : 10.3406/bch.1988.1753
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1988_num_112_1_1753k&
RESTAURATION DE L'EFFIGIE-PORTRAIT
DE CAIUS OFELLIUS FERUS À DÉLOS
soit maintenue agents découverte1 Caïus connue mise Exhumée Ofellius atmosphériques, que à par l'abri ; par brisée Férus en d'éphémères quelques dans 1880, aux (A le chevilles, à elle 4340) Musée l'Agora photographies étais s'altéra. resta de elle de des près Délos2. bois ne Italiens put de (fig. prises être soixante-dix Pendant 1-2). par érigée au Il Th. début cette faudra et Homolle, ans présentée. longue du attendre sur siècle, les la période, On statue lieux 1949 où ne l'œuvre l'a mêmes soumise pour acéphale longtemps qu'elle de était aux de sa
sf A la demande de J. Marcadé, et sur les conseils d'A. Pasquier, conservateur en chef
du département des antiquités grecques du Louvre, une première étude sur la
restauration de la statue fut demandée à D. Besnainou qui vint à Délos en septembre
1985. L'Éphore des antiquités des Cyclades, Ph. Zapheiropoulou, en accepta les principes
et le projet put être réalisé en septembre-octobre 1987 : il fallait restituer à la sculpture
ses aplombs d'origine, son maintien par un système suffisamment léger et rendre à
l'œuvre sa lisibilité et sa hardiesse, malgré l'absence de la jambe droite.
ÉTAT AVANT RESTAURATION
Caïus Ofellius Férus, un negociator romain, donateur du portique Ouest de l'Agora
des Italiens, est représenté dans la nudité héroïque et selon le type de l'Hermès
d'Olympie : la jambe droite en appui, l'autre fortement fléchie, son corps présente un
déhanchement assez prononcé. Sa pondération est proche de celle du Diadumène et du
Pseudo-Athlète de Délos; le geste dynamique du bras droit est un salut ou un
mouvement de harangue ; l'épaule gauche porte le manteau qui s'enroule autour du bras
gauche.
(1) Th. Homolle, BCH 5 (1881), p. 395. E. Lapalus, L'Agora des Italiens, EAD XIX (1939), p. 54-56. Cf.
ID, 1688.
(2) Cf. BCH 74 (1950), «Chronique», p. 374. J. Marcadé, Au Musée de Délos (1969), p. 117-118. GEORGES-LOUIS BARTHE ET DIDIER BESNAINOU [BCH 112 414
Fig. 1-2. — Caïus Ofellius au moment de sa découverte.
Le socle original de la statue se trouve dans la niche 18 de l'Agora ; il porte une
dédicace nommant C. Ofellius Férus et la signature de deux sculpteurs athéniens :
Dionysios, fils de Timarchidès et Timarchidès fils de Polyclès d'Athènes.
L'œuvre en marbre, d'une hauteur exceptionnelle, est taillée d'un seul bloc, sauf
quelques pièces périphériques. Son exécution est très soignée, et en dehors des endroits
altérés, l'épiderme garde un fini agréable. Le marbre utilisé est du Paros très blanc, à
grain moyen, sans veinage. Quelques réseaux de fissures sont visibles dans la région du
bras gauche et de l'épaule droite. Une fente de clivage parcourt la cuisse gauche (fig. 3).
La matière n'est toutefois pas altérée à cœur.
D'une hauteur de 2,50 m environ, la statue avec tous ses fragments atteint une
masse (calculée) dépassant 1,5 tonne. En raison de sa morphologie classicisante au large
thorax et de la disparition du support qui la lestait et renforçait l'arrière de la jambe
droite, le centre de gravité est placé très haut. Pour la restauration, la disparition du
polygone de sustentation est une contrainte imposée. Dès l'origine, la prouesse technique
consistant à arrêter le manteau à la hauteur de la cheville gauche portait préjudice à la
stabilité. 1988] RESTAURATION DE L'EFFIGIE-PORTRAIT DE CAIUS OFELLIUS 415
Fig. 3. — Fente de clivage de la jambe gauche.
Fig. 4. — Éléments détachés.
La statue est aujourd'hui fragmentaire : il faut distinguer les parties brisées, les éléments
rapportés taillés à part, et les manques. Ces derniers viennent malheureusement grever la
composition générale. Il s'agit de :
— la tête-portrait : partie essentielle qui a relégué Caïus Ofellius Férus au rang de simple
référence ;
— l'avant-bras droit et la main droite qui pouvait tenir un attribut;
— le pouce, l'index et le majeur de la main gauche avec l'objet qu'elle portait;
— le sexe ; .
GEORGES-LOUIS BARTHE ET DIDIER BESNAINOU [BCH 112 416
— le cou de pied et le talon gauches;
— le volume postérieur du pied droit;
— le mollet droit ainsi que son renfort arrière;
— la dernière retombée du pan gauche du manteau ;
— le pli situé le long du bras gauche, ainsi que celui en forme de «J» de la masse du manteau
sur l'épaule, encore repérable sur les photographies du siècle dernier;
— la plinthe de la statue, à l'exception des embases des pieds.
Des éléments sont détachés et brisés (fig. 4). Outre les deux pieds, le bras droit est
fracturé à la naissance de l'épaule. Le départ du mollet est cassé juste sous le genou droit.
Ces deux dernières portions de membres ont été sectionnées lors des premières
manipulations de prises de vues. Une observation attentive des documents photographi
ques anciens le montre.
Bien que le bloc de marbre soit de dimension colossale, trois éléments y sont
rapportés. Les sculpteurs ont certainement rencontré des insuffisances de matière ou
quelque défaut de la pierre, nécessitant des «affranchissements», puis l'apport de pièces
taillées à part. La plus volumineuse d'entre elles constitue la partie du manteau rejetée
derrière l'épaule gauche.
A son revers (fig. 5), deux mortaises rectangulaires sont creusées. La mortaise
inférieure débouche sur un petit orifice : un éclat de matière a probablement sauté
accidentellement en raison de la faible épaisseur du marbre en ce point (fig. 6). Au-
dessous de celle-ci, deux incisions profondes forment des segments de drapé qui
apparaissent de face, entre bras et torse. Le morceau s'emboîte dans un logement (fig. 7)
qui comporte une mortaise identique. Un canal de coulée, débouchant verticalement,
servit à acheminer le plomb de scellement. Il se poursuit jusqu'à une fenêtre triangulaire
correspondant à

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