Saint-Pétersbourg

Louis Réau

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CSJLES VILLES D'ART CELEBRES
Saint-PétersbourgMÊME COLLECTION
Fougères, gravures.Athènes, par Gustave i68 Munich, par Jean Chantavoine, gravures.134
par Nancy, par André Hallays, 118 gravures.Avignon et le Comtat-Venaissin,
André Hall.ws. gravures.137 Naples et son Golfe, par Ernest Lémonon,
124 gravures.Berne et Genève, par Antoine Sainte-Bâle.
gi.ivures.Marie Perrin. iiï Nimes, Arles, Orange, par Roger Peyre,
S gravures,
s
Blois. Chainbord et les Châteaux du
Blésois. p.ir Fernand Bûurnon, ioi gravures. Nuremberg, par P.-J. Réf. ioO gravures.
Bologne. 1^.11 Pierre DE iioucHArD. Oxford et Cambridge, par Joseph Aynard,124
par Ch. Sainier. icr-, gravures.Bordeaux,
Padoue et 'Vérone, par Roger Peyre,Bourges, et les Abbayes et Châteaux du
125 gravures.
Berry, par G. Hardy et A. GANDirriox.
Palermegravures. et Syracuse, par Charles Diehl,1:4
i;(i gravures.
par Henri Hv-MAxs.Bruges et Ypres.
Paris, par Georges Riat. isi gravures.iib gravures.
Poitiers et Angoulème. par H. Labbép.n Henri Hv.mans. gravures. deBruxelles, 137
j.A MauviniiiRE. 11; gravures.
par H. Prentout, io4grav.Caen etBayeux, —Pompéi (Histoire Vie privée), par Henry
et les villesCarthage, Timgad, Tébessa, Thedenat, de l'Institut, 125 gravures.
antiques de l'Afrique du Nord, par René
(Vie
1 Pompéi publique), par Henry Thedenat,l'Institut, gravures.Gagnât, de 1 ',
de l'Institut, gravures.77
Clermont-Ferrand. Royat et le Puy-de- Prague, par Louis Léger, de l'Institut,m grav.
par G. Desdevises du De?ert etDôme
Ravenne, par Charles Diehl. gravures.
I. BRtHiEK. 142 gravures. 134
Rome (l'Antiquité), par Emile Beriaux,Cologne, par Louis Réau. ID7 gravures.
I ih gravures,
Constantinople. par H. Barth, 105 grav.
(Des catacombesRome .a Jules IIi, par Emile
Cordoue Grenade, par Cli.-E. Schmidt.et Bertaux, gravures.117
117 gravures.
Rome (De Jules II à nos jours), par Emile
Cracovie, par Marie-Anne dk Bovet, 118 grav.
Bertaux. io"o gravures.
Dijon et Beaune. par A. KrEiscLAus/. Rouen, par Camille Enlart. 108 gravures.
I II) gravures,
Saint-Pétersbourg, par Louis Réau, iîo gra-
Dresde, par G. Sebvières, gravures.119
Florence, par Emile Gebhart, de l'Académie
Seville, par Cli.-Eug. Sch.midt, m gravures,
t'rant,'aise 17b gravures.
Stockholm et Upsal, par Lucien Mauey,
Fontainebleau, par Louis Di.MiER. loq gravures.
Gand etTournai, par Henri Hymans, i2ograv. Strasbourg, par Henri Welschinger, de l'Ins-
Gènes, par Jean de Fdville. i^o gravures, titut, 1 gravures.17
Grenoble et par Marcel Rey.mond,Vienne, Tours et les Châteaux de Touraine. par
118 gravures. Paul Vitfy. gr.ivures1-7
Le Caire, par Gaston Migeôn, i-,', gravures. L. Morel Payen.Troyes et Provins, par
120 gravuresLondres, Hampton Court 'Windsor, paret
Joscpli Aynard, i(>4 gravures. Tunis et Kairouan. par Henri Saladin.
no gravures.Milan, par Pierre-Gauthiez, loq gravures.
Venise, par Pierre Gusman, 130 gravures.Moscou, par Louis Léger, de l'Institut.
gravures. Versailles, par André Pératé, 14(1 gravures.93Russes-
Les Villes d'Art célèbres
Saint-Pétersbourg
LOUIS REAU
DIRECTF.UR DE LIXSTITUT FRANÇAIS DE SAINT-PÉTERSBOrRG
Ouvrage illustré 150de Gravures
PARIS
LIBRAIRIE RENOUARD, H. LAURENS, ÉDITEUR
6 . RUE DE TO U R NON . 6
I913
Tuus droiU de traductiun et de reproduction réserves pour t'-u'^ py
-(9 -
M. PAUL BOYER
Langues Orientales.Directeur de l'Ecole des
Hommnge ii'o ifectueuse gratitude.
Copyright b)' Henri Laurens, iqijLe tramway électrique de la Neva en hiver.
SAINT-PETERSBOURG
CHAPITRE PREMIER
LA BHAUTl- DE SAINT-PÉTERSBOURG
Linubliou tébia. Pctni tvori_-nié ;
I.ioubliou tvoï strogui, stroïny vid.
PoOCIIKINIC.
(Piéhule du Cjv.,/i,-r Jv hron;/
)
De toutes les grandes capitales de l'Europe,Saint-Pétersbourg est proba-
blement la plus inconnue, en tout cas la plus méconnue. Il est bien rare que
Russes ou étrangers la nouvelle capitale desparlent de tsars sans l'opposer
à l'ancienne et cette comparaison entre « la jeune impératrice " et la
'I douairière " détrônée, tourne presque toujours à la confusion de l'usur-
patrice.
Que reproche-t-on à la ville de Pierre le Grand?
anciennes Russie, Moscou, ont leur Lavra,L,es métropoles de la Kiev et
leur Kreml, acropoles qui dominent fièrement la large nappe étalée du
Dnêiir ou les méandres de la MoskA-a. Pétersbourg est une ville plaie,SAIXT-PHTERSBOURG2
>.« un marais fétide couvert de maisons Du haut de la flèchesans relief,
Saint-Isaac, on n'aperçoit à perte dede l'Amirauté ou de la coupole de
« » qui surnagentqu'une immense et fastidieuse étendue de poldersvue
niveau de la Baltique. Comme à Amsterdam et à Venise,à peine au-dessus du
pilotisqui sont aussi des villes paludéennes, les maisons assises sur s'en-
dans la vase. I^a conséquence d'une pareille situation, c'est que Pé-foncent
millions d'habitants ni canalisation, ni eautersbourg, n'offrant à ses deux
potable, est ravagé périodiquement par des épidémies de choléra et que
dépasse celle de toutes les autres capitales de l'Europe.la mortalité y
Tandis que la " sainte » Moscou résume presque tout le passé de la Russie,
Pétersbourg est une ville neuve, une « parvenue » sans traditions et sans
souvenirs. C'est une capitale artificielle, improvisée de toutes pièces par
caprice tout-puissant d'un tsar (jui a fait prévaloir sa volonté contrele
coalisées de la nature et de l'histoire. • un innnense \'ersailles »les forces
où la vie a été artificiellement captée et canalisée, une agglomération de
et de bureaux, desservie par un peuple de fonctionnaires. Etministères
" 'cette ville de tchinovniks est une cité morose et guindée, où le mouve-
ment a ([uelque chose d'automatique, où la gaieté se cache, connue honteuse
d'elle-même.
—Enfin et c'est là peut-être le principal grief des Moscovitescomme d'ail-
des étrangers — Pétersbourg n'est pas une vraie ville russe. Son nomleurs
même rend un son allemand. Elle est située, pour ainsi dire, en marge de
la Russie, dans les " marches du nord », à trente verstes de la frontière
Finlande, qui un culture suédoise, à la lisièredu grand-duché de est pays de
des Provinces Paltiques, qui sont imprégnées de allemande. Sa popu-
lation cosmopolite et métissée est un mélange de toutes les races " allo-
') »gènes de l'Empire : Finnois, Allemands, Polonais, Tatars ; et la « colonie
russe elle-même, renouvelée par un afflux continuel de moujiks qui viennent
combler les vides faits par le choléra, est dépourvue de ce patriotisme
local, de cet orgueil de la cité que les Moscovites ressentent pour la
u matouchka Moskva ". indigènes sentent aussi déracinés que lesLes s'y
métèques. Dans cette capitale de l'Empire russe, dont les monuments ont
été presque tous construits par des architectes étrangers : Français, Italiens,
moinsAllemands et ne sont que des inntations plus ou serviles de l'art
><.d'Occident, rien qui u sente la Russie
Ainsi Pétersbourg ne trouve grâce ni devant les hygiénistes, ni devant
les archéologues, ni devant les patriotes ou plus précisément les « nationa-
listes " russes.
conclusionEa de ce réquisitoire, c'est que, puisque la fondation de Pé-