Distinctions morphologiques entre deux types d érosion souterraine - article ; n°3 ; vol.32, pg 475-486
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Revue de géographie alpine - Année 1944 - Volume 32 - Numéro 3 - Pages 475-486
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Publié le 01 janvier 1944
Nombre de lectures 23
Langue Français
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Pierre Chevalier
Distinctions morphologiques entre deux types d'érosion
souterraine
In: Revue de géographie alpine. 1944, Tome 32 N°3. pp. 475-486.
Citer ce document / Cite this document :
Chevalier Pierre. Distinctions morphologiques entre deux types d'érosion souterraine. In: Revue de géographie alpine. 1944,
Tome 32 N°3. pp. 475-486.
doi : 10.3406/rga.1944.5068
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1944_num_32_3_5068DISTINCTIONS MORPHOLOGIQUES
ENTRE
DEUX TYPES D'ÉROSION SOUTERRAINE
par Pierre CHEVALIER
M. Pierre Chevalier, vice-Président de la Société Spéléologiquc
de France, poursuit dans les assises de la Dent de Crolles de
passionnantes explorations, exigeant la connaissance et la pratique
de l'escalade la plus hardie, et un esprit de suite inébranlable.
Ayant eu l'occasion de rencontrer M. Chevalier à Lyon, j'ai aussi
appris qu'il pouvait apporter aux géographes des notions scienti
fiques tout à fait neuves. La distinction entre la morphologie des
conduites forcées et celle des cours d'eau souterrains, appuyée sur
l'examen d'un immense réseau, m'avait si vivement intéressé que
j'ai demandé à M. Chevalier de la rédiger pour les lecteurs de la
Revue de Géographie Alpine. Voici cet article, à la fois bref et
substantiel, qui nous fait bien augurer de sa collaboration.
Jules Blache.
Il ne semble pas que l'on ait cherché jusqu'à présent à établir
de distinctions dans la morphologie des conduits souterrains; il
y a pourtant des différences fondamentales entre les deux types
d'érosion que nous avons pu observer plus particulièrement dans
le réseau souterrain de la Dent de Crolles où ils coexistent, et qui
sont :
a) l'érosion sous pression, en conduite forcée;
b)normale, en écoulement libre.
Dans le cas d'un réseau noyé, l'eau agrandira peu à peu la
ligne d'infiltration primitive, joint ou diaclase, tendant à lui donner
une forme circulaire qui offre au courant le minimum de résistance; P. CHEVALIER. 476
la forme elliptique, correspondant à un stade intermédiaire, sera
la plus fréquente. Les galeries et les puits creusés par un même
courant dans un terrain homogène auront des sections du
ordre de grandeur; les puits pourront être parcourus- par l'eau
aussi bien de bas en haut que de haut en bas.
Dans le cas d'un réseau non noyé, la pesanteur jouera au con
traire le rôle principal. Dans les galeries, l'érosion n'affectera que
le lit du ruisseau qui s'encaissera peu à peu, conduisant à des
sections plus hautes que larges. Dans les puits, où l'eau tombe en
chute libre, la vitesse augmente avec la hauteur de chute, et la
forme évoluée sera celle d'un paraboloide ou d'une cloche, de très
vastes dimensions par rapport aux galeries qui les précèdent ou
leur succèdent.
Limitant pour le moment à ces caractéristiques essentielles les
différences théoriques entre les deux types d'érosion, nous donne
rons ci-dessous le résultat plus détaillé de nos observations sur
le terrain.
La Dent de Crolles, dans laquelle se développe notre grand
réseau souterrain, est constituée par un tronçon de synclinal perché
à l'Est du massif de la Chartreuse. L'axe de ce est incliné
à 20 % environ vers le Nord. Cette pente assez forte et régulière
a été très favorable à nos observations, car c'est grâce à cela que le
réseau est entièrement penetrable.
Il traverse la Dent du Sud au Nord sur une distance de 2.500
mètres et sur une dénivellation de plus de 400 mètres, se dévelop
pant dans l'Urgonien et l'Hauterivien calcaire jusqu'à la limite
imperméable de l'Hauterivien marneux; il est constitué par la
superposition d'un réseau fossile, dont le bassin d'alimentation
lui-même a disparu, et d'un réseau actif provenant du plateau de
lapiaz supérieur et collecté sous terre pour sortir à la source du
Guiers Mort. Les trois entrées actuellement connues sont :
Le Trou du Glaz (1697 m.) dans la face Ouest, sortie principale
du réseau fossile;
La Grotte du Guiers Mort (1311 m.) dans la face Nord, sortie du
réseau actif;
La Grotte Chevalier (1670 m.) dans la face Sud-Est, entrée prin
cipale probable du réseau fossile.
L'ensemble mesure plus de 14 kilomètres de galeries et de puits
et est actuellement le important des réseaux souterrains de
France; nous n'entrerons pas dans le détail de sa description et
de nos hypothèses concernant sa formation et son évolution, nous
bornant ici à une étude morphologique des conduits. Jí
Pl. I. — Galerie elliptique.
Déversoir supérieur du Guiers Mort, à quelques mètres de l'entrée de la
grotte. Ne fonctionne plus qu'en période de crue. La section de cette galerie,
presque circulaire, est symétrique par rapport au joint de stratification qui
lui a donné naissance.
Pl. II. — Formation d'un méandre :
augmentation d'amplitude avec la profondeur.
Le ruisselet a surcreusé à l'origine une galerie fossile du type elliptique et
son parcours est formé d'une succession de tronçons à peu près rectilignes.
Le lit actuel, ici à 2 mètres plus bas, est au contraire en méandres d'ampli
tude croissante. On remarquera sur la paroi de droite l'ondulation verticale
correspondant aux variations de forme du lit du ruisseau au cours du
creusement. III. — Puits Pl.
en cloche.
Ce puits, vu ici de bas en
haut, s'ouvre sur le pla
teau de lapiaz de la Dent
de Crolles. Son entrée est
très étroite, de quelques
décimètres de côté; le
fond, 30 mètres plus bas,
a une section de 5 m.
sur 10 environ.
Pl. IV. — Ancien lit
et lit actuel
du Guiers Mort
souterrain.
On voit ici côte à côte
deux types de galeries :
à droite la galerie de
transition (largeur 3 m.,
hauteur 2 m.)» à gauche
la haute galerie creusée
en écoulement libre et
dont le Guiers Mort oc
cupe le fond (largeur 2 à
3 m., hauteur 10 à 15 m.). DISTINCTIONS MORPHOLOGIQUES D'ÉROSION SOUTERRAINE. 477
A. — Réseaux du type conduite forcée.
1. Galeries elliptiques. — La plupart des galeries sont creusées
aux dépens d'un joint de stratification, qui apparaît nettement le
long de la galerie; il est particulièrement mis en évidence dans les
laminoirs, où l'eau a augmenté la largeur de la galerie aux dépens
de sa hauteur, utilisant probablement un décollement de joint
(Glaz, extrémité Sud de la Galerie 43 : hauteur 0 m. 10 à 0 m. 20,
largeur 10 m.).
PRINCIPAUX TYPES OE GALERIES
A. CONDUITE FORCEE B. ECOULEMENT LIBRE
Joint de stratification Oiaclase
laminoir
ellipse
С Galerie de "
cercle
transition
Fig. 1. — Principaux types de galeries.
Dans le cas général, la section de la galerie est elliptique, le
grand axe étant horizontal ou oblique selon que la galerie est orien
tée ou non suivant le pendage (galerie supérieure du Glaz, ancienne
galerie du Guiers Mort, Grotte Chevalier).
Quelques tronçons plus rares de galeries proviennent de l'agra
ndissement de diaclases; ils sont plus hauts que larges, d'un tracé
très rectiligne, et leurs parois sont planes et parallèles (Trou du
Glaz, diaclase entre le Puits Fernand et la Galerie 43, portions de
la Galerie 43; Guiers Mort, grand collecteur; Grotte Chevalier, laby
rinthe) .
2. Puits à section constante. — Les puits d'un réseau sous
pression doivent être considérés simplement comme des galeries
dont l'orientation serait verticale au lieu d'être horizontale. Ils ont
pour origine des diaclases, qui ont servi de liaison entre (deux
joints de stratification, et se raccordent par des courbes aux galeries
10 P. CHEVALIER. 478
qu'ils font communiquer. A la Dent de Crolles, le pendage étant
voisin de 20 %, les diaclases transversales et les puits qui les ont
agrandies font également avec la verticale un angle de 20 % ; aussi
reconnaît-on un puits de ce type aux caractéristiques suivantes :
Section à реп près constante sur toute la hauteur.
Inclinaison générale du puits : parois non verticales, margelle
de raccordement convexe.
Section elliptique des galeries qu'il relie.
3. Remarques générales. — La circulation de l'eau sous, pression
paraît obéir

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