Innovation et gestion des grands services publics locaux - article ; n°1 ; vol.22, pg 617-720
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Description

Annuaire des collectivités locales - Année 2002 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 617-720
104 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

M. Robert Hertzog
6. Innovation et gestion des grands services publics locaux
In: Annuaire des collectivités locales. Tome 22, 2002. pp. 617-720.
Citer ce document / Cite this document :
Hertzog Robert. 6. Innovation et gestion des grands services publics locaux. In: Annuaire des collectivités locales. Tome 22,
2002. pp. 617-720.
doi : 10.3406/coloc.2002.1455
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/coloc_0291-4700_2002_num_22_1_14556. Innovation et gestion
des grands services
publics locaux
Sous la direction de
Robert Hertzog
Juliette Birnbaum
Bernard Dyssli
Yannick Galland
Christophe Pierucci
Anne Schneider
Raphaël
Guy Siat
Bruno Trescher Sommaire
I. Action culturelle 619
ILéconomique 627
III. Action sociale 637
IV. Communication > 647
V. DÉCHETS SOLIDES - ÉNERGIE 661
VI. Eau - Assainissement 675
VII. Enseignement - Formation 691
VIII. Environnement - Espaces verts 695
IX. Population 701
X. SÉCURITÉ PUBLIQUE 705
XL Transports publics 713
XII. Urbanisme 717 I. Action culturelle
Christophe Pierucci
Les politiques locales continuent de chercher à répondre à une demande crois
sante en matière culturelle. Particulièrement vive, celle-ci se manifeste à travers la
forte activité du secteur associatif, qu'illustrent notamment les associations du patr
imoine. Ce phénomène qui a pris une ampleur considérable ces dernières années se
caractérise par son amateurisme, au bon sens du terme. En effet, ces associations réu
nissent des « citoyens ordinaires auxquels n'est reconnu aucun mandat de type scien
tifique ou politique [et] qui ne se satisfont pas de l'offre publique qui leur est
proposée sans pour autant la négliger ou l'ignorer1 ».
Face à cette vigueur de la société civile, les collectivités locales font preuve
d'initiative, sous l'impulsion notamment des communes, souvent à la tête de l'action
culturelle locale. Vingt ans après les lois de décentralisation, leurs initiatives pour
raient en outre bénéficier d'une rénovation de la décentralisation culturelle qui sem
ble s'engager.
I) Les classiques de l'action culturelle locale :
lecture, cinéma et patrimoine
Certains domaines apparaissent comme les fondamentaux de l'initiative cultu
relle des collectivités territoriales et concentrent l'essentiel des réalisations. Il s'agit
1. « Les associations du patrimoine », Développement culturel, a" 136, septembre 2001.
619 Chroniques
tout d'abord de la lecture, qui est souvent conçue comme « le premier moyen de
réduire les inégalités, car sans elle on ne peut pas accéder aux autres formes de
culture2 ». Plus immédiatement les actions autour de la lecture cherchent à lutter cont
re l'illettrisme. L'instrument premier de ces politiques est, bien entendu, la bibliothè
que municipale que fréquentent aujourd'hui 25,7 % des Français, taux qui continue
de progresser. De petites communes s'y emploient, se distinguant notamment par
leurs efforts pour ouvrir un point lecture là où rien n'existait (Margny-lès-Compiègne
dans l'Oise3). D'autres initiatives prennent la forme de salons consacrés au livre et à
la lecture. Dans les grandes villes de tels événements sont régulièrement organisés et,
selon des modalités diverses, s'efforcent souvent d'impliquer les jeunes publics (par
exemple Montpellier4). Des communes de taille moins importante manifestent égale
ment leur esprit d'initiative. C'est ainsi que Pont-de-Claix, en Isère, vient de recevoir
le label « ville de lecture » en raison de ses réalisations dans ce domaine. La ville
organise depuis sept ans le salon « Objectif Lire » et vient de s'engager dans un pr
ogramme plus vaste. Dans le cadre d'une convention triennale signée avec l'État et
divers partenaires, la commune devrait notamment privilégier la lutte contre l'ille
ttrisme, renforcer le salon existant et mettre en place des ateliers d'écriture5.
Par ailleurs, les collectivités continuent de soutenir le cinéma, de plusieurs
façons. D'une part, elles soutiennent la production des œuvres cinématographiques
(voir Chronique 1998) et, d'autre part, elles s'efforcent d'éviter le piège de la prolifé
ration des multiplexes sans pour autant renoncer aux nombreux avantages qu'offre
leur installation. Formalisant plus que d'autres cette recherche d'un équilibre, la com
munauté urbaine de Nancy a, dès 1997, mis en place un observatoire des pratiques
cinématographiques. Celui-ci a pu jouer les espaces de négociation entre les diffé
rents modes d'exploitation du cinéma et maintenir une offre différenciée « qui ren
force même le cinéma d'art et essai en en doublant le nombre de salles6 ». Dans des
communes de taille plus modeste, face à la concurrence des multiplexes et aux risques
pour le centre-ville, c'est le rachat (voir l'exemple de Livry-Gargan7) ou le soutien de
certaines salles qui sont privilégiés.
L'aide aux salles rencontre cependant des limites. C'est ainsi que, paradoxale
ment, la commune de Montreuil annonçait récemment la municipalisation du cinéma
le Méliès en raison du succès de l'établissement8. En effet, avec plus de 2 200 entrées
hebdomadaires le cinéma a dépassé le seuil au-delà duquel les collectivités peuvent
2. G. Lacroix, premier adjoint au maire de Pont-de-Claix, Isère, Maires de France, février 2001,
p. 41.
3. Maires de France, décembre 2001, p. 73.
4. Ibid.
5. Maires de France, février 2001, p. 40.
6. F. Pélissier, adjoint au maire en charge du développement urbain et économique sur l'agglomérat
ion, Maires de France, janvier 2001, p. 39.
7. Le Courrier des maires, juin-juillet 2001 , p. 49.
8. La Gazette, 17 décembre 2001, p. 10.
620 Action culturelle 1
aider les salles. Le projet pourrait cependant rester sans suite dans la mesure où la
future loi sur la démocratie de proximité devrait relever ce seuil à 10 000 entrées heb
domadaires et le supprimer pour les salles d'art et essai.
Enfin, les initiatives autour de la mise en valeur du patrimoine local négligé se
multiplient. Celles-ci prennent parfois la forme d'expositions d'art contemporain
dans des lieux délaissés par le public. L'expérience permet alors de revitaliser des
richesses oubliées tout en offrant la possibilité de découvrir les travaux d'artistes con
temporains (Saint Fiacre, Morbihan9). Dans la même perspective, les réalisations
peuvent prendre la forme de réhabilitations. C'est ainsi que la commune de Dragui-
gnan a racheté une église du xvie siècle, longtemps laissée à l'abandon, pour en assu
rer la restauration avant d'y installer un centre culturel10. À côté de ces classiques de
l'action culturelle locale, les initiatives des collectivités empruntent aussi des sentiers
plus innovants.
II) Vers l'institutionnalisation des « espaces intermédiaires »
De nombreuses communes n'ont pas hésité à relayer depuis plusieurs années
certaines initiatives de création artistique sortant des sentiers battus. Ces « espaces
intermédiaires » ont pris corps sous les noms de friches, laboratoires ou fabriques.
Parmi les plus représentatifs peuvent être mentionnés la « Friche Belle de mai » à
Marseille, « Culture commune » à Lens, qui accueille notamment la « Fabrique
théâtrale », « Mains d' œuvres » à Saint-Ouen, « Le Fourneau » à Brest, « L'abattoir »
à Chalon-sur-Saône, « Le lieu unique » à Nantes, « Le Confort Moderne » à Poitiers,
« La Caserne » entre Cergy et Pontoise ou encore « Uzeste musicale ».
L'effort des collectivités territoriales n'a pas été vain puisqu'en quelques
années le phénomène est passé de la confidentialité à une reconnaissance institution
nelle propice au développement local au sens large.
En effet, dans ces lieux la production artistique réunit des « acteurs, concept
eurs, exécutants, publics qui ne sont plus dans les postures classiques mais dans une
interaction permanente ». Des publics divers sont ainsi associés au processus de créa
tion, « de l'émergence de l'écriture à la socialisation du travail ». Ces projets peuvent,
en outre, donner lieu à des résidences artistiques permettant de « remettre les ar

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