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Rapport d’étude du Prof. LOUDYI (ENA-Meknès): « Les sols dans la zone deMeknès »I- PRESENTATION DE LA ZONEI- 1. Situation géographique de la zone étudiéeLa zone étudiée fait partie d'un ensemble plus vaste, le Saïs de Meknès-Fès, quis'étend sur environ 100 Km d'ouest en est et sur 30 à 40 Km du nord au sud. Le plateau deMeknès en occupe la partie occidentale et en représente 2/3 environ. Le plateau de Meknèsdomine de 100 mètres environ la partie orientale qui constitue la plaine de Fès.Le plateau de Meknès se trouve ainsi limité par la vallée de l'oued Beth et le PlateauCentral à l'ouest, la plaine de Fès à l'est, les montagnes du Prérif au nord et les montagnes duMoyen-Atlas au sud. Cette situation assure au Plateau de Meknès une large ouverture sur lesvents d'Ouest frais et humides, mais également sur les vents d'Est secs, froids l'hiver etchauds l'été.I- 2. Le paysage agricoleIl s’agit d’une région agricole par excellence où la totalité des terres sont cultivées,exceptés quelques domaines protégés et les zones de fortes pentes, souvent caillouteuses,constituant la limite du plateau avec les montagnes voisines.Les cultures annuelles occupent l'essentiel du terrain. Les surfaces emblavées en bléreprésentent environ 50 % de la superficie du plateau; viennent ensuite les légumineuses, lesfourrages et les cultures oléagineuses. De même, toutes sortes de cultures maraîchères y sontégalement pratiquées, elles sont dominées par la pomme de terre et ...

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Rapport détude du Prof. LOUDYI (ENA-Meknès): « Les sols dans la zone de Meknès » I- PRESENTATION DE LA ZONE I- 1. Situation géographique de la zone étudiée La zone étudiée fait partie d'un ensemble plus vaste, le Saïs de Meknès-Fès, qui s'étend sur environ 100 Km d'ouest en est et sur 30 à 40 Km du nord au sud. Le plateau de Meknès en occupe la partie occidentale et en représente 2/3 environ. Le plateau de Meknès domine de 100 mètres environ la partie orientale qui constitue la plaine de Fès. Le plateau de Meknès se trouve ainsi limité par la vallée de l'oued Beth et le Plateau Central à l'ouest, la plaine de Fès à l'est, les montagnes du Prérif au nord et les montagnes du Moyen-Atlas au sud. Cette situation assure au Plateau de Meknès une large ouverture sur les vents d'Ouest frais et humides, mais également sur les vents d'Est secs, froids l'hiver et chauds l'été. I- 2. Le paysage agricole Il sagit dune région agricole par excellence où la totalité des terres sont cultivées, exceptés quelques domaines protégés et les zones de fortes pentes, souvent caillouteuses, constituant la limite du plateau avec les montagnes voisines. Les cultures annuelles occupent l'essentiel du terrain. Les surfaces emblavées en blé représentent environ 50 % de la superficie du plateau; viennent ensuite les légumineuses, les fourrages et les cultures oléagineuses. De même, toutes sortes de cultures maraîchères y sont également pratiquées, elles sont dominées par la pomme de terre et l'oignon. La culture de la vigne, qui a fait du plateau de Meknès l'une des principales régions viticoles du pays, a fortement régressé sauf dans les zones sableuses situées à l'ouest de la zone. Quelques espèces s'y sont par contre fortement développées, ce sont le pommier, le poirier, l'amandier... L'olivier, quant à lui, est peu répandu au niveau du plateau et est surtout planté sur le pourtour, dans quelques terrains accidentés au niveau des vallées encaissées, ainsi qu'en bordure des routes et des parcelles de cultures. L'irrigation destinée aux cultures maraîchères et à l'arboriculture, se développe rapidement. L'eau provient de quelques sources localisées en particulier en bordure du Moyen Atlas, ou alors plus généralement de puits creusés jusqu'à une quarantaine de mètres. Enfin signalons que l'élevage au niveau du plateau n'est pas à négliger. L'élevage laitier, plus particulièrement, prend de plus en plus d'importance avec le développement de l'irrigation. Le paysage agricole tel que succinctement décrit est déterminé par les caractéristiques naturelles du plateau. Après le précédent aperçu sur la situation géographique, des aspects relatifs la topographie, à la géologie, au climat et aux sols seront abordés.
I- 3. Topographie Du point de vue topographique, le plateau de Meknès se caractérise par un relief tabulaire avec une altitude variant de 800 m aux confins du Plateau Central à l'ouest et du Moyen-Atlas au sud, à environ 500 m à l'est au voisinage de la plaine de Fès, ce qui lui
confère une pente moyenne de l'ordre de 0.5 % d'ouest en est. La ville de Meknès située au centre de la bordure nord du plateau, se trouve à 550 m d'altitude. La pente n'est cependant pas uniforme. Le plateau est sillonné par de nombreuses vallées orientées globalement vers le nord-ouest, excepté au pied des montagnes du Zerhoun, où des oueds coulent dans la direction est-ouest. Les pentes sont en général inférieures à 5 %. Des pentes plus élevées (15 à 30 %), sont observées dans les zones de piémont en bordures des montagnes qui bordent le plateau (Zerhoun, Moyen Atlas, Plateau Central). Ailleurs dans le plateau, les pentes restent inférieures à 15 %, exceptions faites de quelques vallées encaissées par endroits (oued El Kell, oued Wislane) où les pentes dépassent 15 %. Les autres vallées sont plus ou moins largement ouvertes et se caractérisent avec de nombreux autres talwegs par des pentes ne constituant aucune contrainte aux travaux agricoles.  Grâce à sa topographie, le plateau de Meknès se trouve drainé de façon efficace. Ce drainage est assuré par quelques petites rivières qui coulent de façon permanente ainsi que par des vallées et talwegs assurant l'écoulement des eaux excédentaires pendant les périodes de pluies. Seules quelques cuvettes éparses représentant une surface de quelques centaines d'hectares au total, échappent à ce réseau naturel de drainage et voient s'y localiser des sols à hydromorphie plus ou moins prononcée.
I- 4. Données géologiques Mises à part quelques petites surfaces recouvertes de formations quaternaires, la géologie du plateau de Meknès se caractérise par des affleurements du miocène et du pliocène constitués surtout de calcaires reposant sur des formations sableuses qui apparaissent par endroits pour couvrir des surfaces non négligeables. I- 41. Les formations quaternaires
Elles sont de natures diverses, mais ne recouvrent qu'une faible surface au total. Il s'agit essentiellement d'alluvions et de colluvions recouvrant le fond des vallées et des talwegs. Elles sont en général épaisses et portent des sols très profonds. Ailleurs, elles sont localisées sur les bordures sud du plateau, aux confins du Moyen-Atlas et du Plateau Central et sont essentiellement constituées d'apport colluviaux ou de divers matériaux déposés au niveau des cônes de déjection de différents petits torrents ou encore de coulées de basaltes quaternaires en provenance des régions volcaniques du Moyen-Atlas. Les sols sont alors très caillouteux et exploités plutôt en tant que pâturages. I- 42. Les calcaires
Tout en montrant l'existence de calcaires durs et de calcaires crayeux, les géologues ont souligné la complexité des dépôts calcaires à l'échelle de l'ensemble du bassin lacustre du Saïs. On peut distinguer en effet: - Des calcaires durs à très forte teneur en carbonate de calcium. Ils prédominent et se présentent sous trois principaux faciès : calcaires à grains fins très compacts, calcaires détritiques à algues et calcaires à pseudoolithes.
- Des calcaires crayeux ou tufs ou encore formations travertineuses. Il s'agit de calcaires riches en argile, peu consolidés ou tout à fait pulvérulents selon les endroits. I- 43. Les autres formations géologiques
Parmi les autres formations géologiques rencontrées dans le Saïs, ce sont les sables qui sont les plus répandus. Il s'agit de sables, dits fauves, et qui sont le plus souvent rouges et riches en sesquioxydes. Les sables reposent sur des marnes tortoniennes intercalées avec des grès et des conglomérats que l'on n'observe que très localement surtout au niveau des vallées les plus encaissées. D'autres formations apparaissent aussi, ce sont des schistes paléozoïques, des basaltes et argiles triasiques et des calcaires dolomitiques. De telles formations sont localisées au niveau des bordures du plateau et annoncent les formations géologiques rencontrées au niveau des montagnes voisines. A part les sables fauves et accessoirement les marnes tortoniennes qui constituent les roches mères de certains types de sols, les autres formations ne sont que très peu représentées au niveau du plateau.
I- 5. Le climat Le climat de la région est considéré comme un climat de type méditerranéen semi-aride à hiver tempéré. Il se caractérise par un léger gradient d'aridité croissante d'ouest en est. Le plateau de Meknès occupant la partie ouest de cet ensemble, se trouve favorisé par la quantité de précipitations qu'il reçoit. C'est ainsi que l'on passe de 600 mm environ de pluie à Aïn Lorma, située tout à fait à l'ouest du plateau, à 550 mm à Meknès et à moins de 500 mm à Aïn Taoujdate, située plus à l'est dans la plaine de Fès. L'examen des données relatives aux précipitations montre que le climat de Meknès est caractérisé par deux périodes bien marquées: - une période humide qui s'étale entre les mois d'octobre et d'avril, et qui coïncide avec la période la plus fraîche, - une période à la fois sèche et chaude, qui s'étale de mai à septembre. Le climat de cette région se caractérise aussi par son irrégularité. Le tableau 1 montre la variation interannuelle dans les précipitations. Cette irrégularité climatique n'est pas sans effet sur le comportement des agriculteurs. Les décisions des exploitants concernant aussi bien l'assolement, les divers inputs que de plus gros investissements, dépendent dans une large mesure, de leur propre appréciation des risques liés à la variabilité climatique et ses conséquences sur les rendements et les prix des productions animales et végétales.
Tableau 1. Précipitations des quinze dernières campagnes agricoles Campagnes agricoles Précipitations 1985-1986 561
86-87 409 87-88 536 88-89 553 89-90 621 90-91 557 91-92 474 92-93 323 93-94 397 94-95 253 95-96 684 96-97 567 97-98 554 98-99 267 1999-2000 274 Le fait que l'irrigation se développe de façon évidente au niveau du plateau de Meknès et soit envisagée par certains agriculteurs, y compris comme appoint pour les céréales, traduit que la crainte du risque climatique en est au point où des solutions palliant les aléas et tendant à limiter la variabilité des rendements sont activement recherchées et mises en exécution II- TYPOLOGIE DES SOLS II- 1. Les principaux types de sols Les principaux travaux consacrés à l'étude et à la cartographie des sols de la région ont mis en évidence la prédominance de trois classes de sols: - sols isohumiques, - sols calcimagnésiques, - sols à sesquioxydes de fer et/ou de manganèse. D'autres sols sont également présents. Des caractères vertiques plus ou moins bien développés tels que, teneur en argile, gonflement-retrait en fonction des saisons, faces de glissement sont fréquemment observés. Les sols vertiques sont ainsi rencontrés aussi bien dans les vallées qu'en position de plateau. Les sols peu évolués ne sont pas non plus absents. Ils sont régulièrement observés au niveau des pentes ainsi que dans les vallées où ils se retrouvent avec les vertisols. A l'intérieur de chaque classe, le nombre de groupe de sols reste limité à 1, voire à 2. C'est ainsi que: - la classe des sols isohumiques est représentée par un seul groupe, celui des sols marrons, appartenant à la sous-classe des sols isohumiques à pédoclimat frais pendant la période pluvieuse; - au niveau de la classe des sols calcimagnésiques, c'est la sous-classe des sols carbonatés qui est représentée par les sols bruns calcaires essentiellement. Le groupe des rendzines n'est rencontré que localement, - les sols à sesquioxydes sont représentés par la sous-classe des sols
fersiallitiques. Deux groupes d'importance à peu près égale sont rencontrés: le groupe des sols fersiallitiques à réserves calciques, le plus souvent peu lessivés, d'une part, et le groupe des sols fersiallitiques sans réserves calciques lessivés, d'autre part. - les vertisols sont représentés par la sous-classe des vertisols à drainage externe possible et le groupe des vertisols à structure arrondie; - les sols peu évolués, quant à eux, appartiennent à la sous-classe des sols peu  évolués non climatiques et sont essentiellement représentés par le groupe des sols d'apports et accessoirement par le groupe des sols peu évolués d'érosion, localisés sur les fortes pentes. Les sols de la région présentent beaucoup de caractères communs et l'on observe localement, tous les cas de sols intergrades entre les sols marron, les sols à sesquioxydes et les vertisols. Il est alors le plus souvent fait recours à l'appréciation de l'intensité avec laquelle s'expriment certaines caractéristiques pour distinguer entre eux. Les teneurs et les distributions du calcaire, de la matière organique, du fer et de l'argile, ainsi qu'à l'occasion d'autres caractéristiques sont ainsi utilisées. II- 2. Teneur et distribution du calcaire
Les sols de la région de Meknès sont rarement totalement décarbonatés. On y décèle au moins des traces de carbonates libres à un niveau ou à un autre du profil. Les résultats de nombreuses observations effectuées dans la région ont abouti aux constatations suivantes: Concernant les sols à sesquioxydes, deux cas généraux se présentent: - quand ils sont développés sur sables, ils ne présentent tout au plus que des traces de carbonates et ne montrent aucune forme d'accumulation calcaire; - quand ils sont développés sur les autres roches mères, ils sont alors argileux dès la surface et montrent souvent en profondeur un horizon d'accumulation calcaire sous forme diffuse et quelquefois sous forme d'amas friables ou même de nodules. Les autres sols, vertisols et sols peu évolués, se caractérisent par un profil calcaire peu différencié, leurs teneurs en calcaire ne montrant aucune variation notable avec la profondeur. On peut néanmoins y retrouver quelques amas friables disséminés à la base des profils. Les sols peu évolués montrent en général des taux de calcaire élevés semblables à ceux des sols calcimagnésiques, quand ils sont situés au niveau des pentes. Dans les vallées, leurs teneurs, quoique plus faibles, restent supérieures à celles des vertisols. Les sols isohumiques et calcimagnésiques présentent un taux de calcaire élevé, du moins en profondeur pour les isohumiques. Une croûte ou un encroûtement calcaires sont présents dans toutes les situations. En matière de nutrition, des effets négatifs dus au calcaire, sont observés au niveau de nombreuses plantes cultivées. II- 3. La matière organique des sols de la région
A part les sols sableux et les sols peu évolués des pentes, dont les teneurs sont les plus faibles, tous les autres sols tendent à avoir des taux voisins, situés entre 2.5 et 3 %. Ces
valeurs sont le résultat de centaines d'observations effectuées dans la région depuis de nombreuses années. L'examen de la répartition de la matière organique avec la profondeur, utilisée comme critère de différenciation entre certains sols, montre que dans leur majorité, les sols de la région sont fortement imprégnés d'humus sur toute leur épaisseur. C'est ainsi que le taux de matière organique diminue de façon progressive et régulière avec la profondeur pour les vertisols, les sols peu évolués des vallées, les sols fertiallitiques sableux et jusqu'à l'encroûtement massif des sols isohumiques. Une bonne majorité des sols présentent ainsi, des taux de plus de 2 % de matière organique entre 20 et 40 cm. La diminution brutale de matière organique que l'on peut observer en passant de l'horizon A à l'horizon sous-jacent, se rencontre chez les sols calcimagnésiques ainsi que les sols peu évolués des pentes et généralement chez les sols fertiallitiques argileux dès leur surface. Aucune étude approfondie n'ayant encore été réalisée au niveau de ces sols sur la matière organique, celle-ci reste mal caractérisée, si ce n'est par des analyses courantes, se bornant aux déterminations du carbone et de l'azote totaux. A cet effet on peut signaler que le rapport C/N de cette matière organique est très bas; il est voisin de 10 en surface et diminue à 7 environ en profondeur. II- 4. La texture et la structure
Mis à part les sols sableux développés sur sables fauves, dont la texture est franchement sableuse dans toute la partie supérieure du profil tout au moins, tous les autres sols ont une texture équilibrée ou argileuse. Les sols fersiallitiques développés sur sables se caractérisent par un profil textural très différencié. Ils présentent un horizon argileux à une profondeur variant de 40 à 100 cm, selon la topographie. Dans les bas-fonds, ils sont plus profonds et l'horizon sableux de surface est plus épais. Le taux d'argile atteint rarement 15 % en surface et dépasse 30 % dans l'horizon sous-jacent. La transition entre horizon sableux et argileux est le plus souvent graduelle. Concernant les sols peu évolués et les vertisols, l'argile est distribué de façon régulière sur tout le profil, avec une légère augmentation en profondeur, dans certains cas. Pour les autres sols, calcimagnésiques et isohumiques, le taux d'argile est plus élevé en surface et semble diminuer avec l'augmentation du taux de calcaire. Excepté le cas des sols sableux, la structure est en général grumeleuse en surface pour tous les sols de la région. En profondeur, elle reste polyédrique pour les sols fortement imprégnés de calcaire et devient prismatique quand la texture est argileuse. Pour les vertisols, une structure polyédrique très grossière, laissant apparaître des faces de glissement, est observée à la base du profil. D'une manière générale, la structure est bien développée et stable et confère aux sols de la région, une bonne résistance envers certains facteurs de dégradation. II- 5. La profondeur et la charge en éléments grossiers
La profondeur des sols de la région est variable, mais elle est en général supérieure à 40 cm. Les sols les plus épais se localisent dans les flancs et fonds de vallées, tandis que les sols les moins profonds se situent en positions hautes et couvrent les surfaces planes du
plateau. Dans ce dernier cas, les sols sont en général limités par des encroûtements et croûtes calcaires. Les croûtes dont l'épaisseur est de l'ordre de 10 cm, sont selon les situations, soit massives, soit constituées de feuillets moins épais (1-2 cm) superposés et séparés par de la terre fine. Dans ce dernier cas, elles sont fortement fissurées et se débitent en plaques qui sont remontées vers la surface avec les travaux du sol. Dans le cas des croûtes massives, un matériel approprié s'avère nécessaire pour les briser. La charge en éléments grossiers n'est importante que dans les sols de la périphérie, au pied des montagnes. Ailleurs, sur toute l'étendue du plateau, elle est faible et ne constitue pas une contrainte. Les éléments grossiers sont alors, surtout constitués de débris de croûte ou de nodules calcaires répartis dans la masse du sol, suite aux différents travaux aratoires.  On peut signaler que les Services de l'Agriculture ont réalisés de nombreux travaux d'épierrage. Quelques milliers d'hectares ont été ainsi mis en valeur. A l'intérieur du plateau, l'épierrage a eu pour effet d'améliorer la profondeur des sols en cassant et en extrayant les croûtes et dalles calcaires. Mais il a également affecté le profil calcaire des sols en relevant le niveau de carbonates libres dans les horizons de surface. Dans le piémont, les sols concernés par les actions d'épierrage sont développés sur des calcaires durs ou des basaltes non ou peu calcaires, l'épierrage a alors eu pour effet de favoriser la mise en culture et la mécanisation des terres. La présence d'une semelle de labour est également à signaler dans certaines situations. Elle est observée dans les sols soumis à de nombreux passages de matériels lourds. Elle est ainsi observée au niveau des grandes exploitations mécanisées. Située juste en dessous de l'horizon travaillé, son épaisseur dépasse rarement 7 cm. Cette semelle est suffisamment tassée dans certains cas pour s'opposer à l'infiltration de l'eau. Des labours appropriés, réalisés tous les trois à cinq ans devraient être suffisants pour lever cette contrainte. II- 7. Aptitude des sols Les classements des sols réalisés au niveau de la région de Meknès font apparaître une prédominance des classes I à III au niveau du plateau et celles des classes V à VIII ailleurs, en zones de piémonts. Les classes I à III présentent des aptitudes bonnes à excellentes pour la production agricole et ne nécessitent que peu ou pas daménagements. Elles occupent lessentiel du paysage au sein du plateau. Les autres classes qui présentent des contraintes majeures plus ou moins sévères (pente, charge en cailloux, faible épaisseur, taux de calcaire, horizon limitant), sont localisées dans les vallées encaissées et sur les bordures méridionales. Défoncements et épierrages sont pratiqués dans les versants peu pentus et permettent de valoriser des surfaces non négligeables qui sajoutent aux bonnes terres de cultures.
III. IMPLICATIONS POUR L'AGRICULTURE
Par les données générales relatives à cette région, telles que ci-dessus succinctement exposées, il est visé d'apporter des éléments utiles pouvant permettre de juger de l'importance de cette région du point de vue agricole.
Ainsi, compte tenu de sa situation, de sa topographie, de son climat et de la nature et de la qualité de ses sols, cette région apparaît comme une zone favorisée, ne présentant que peu de contraintes pour l'agriculture. Occupant une position centrale par rapport au nord marocain, cette région se trouve bien desservie en routes et voie ferrée facilitant les échanges et notamment l'acquisition d'intrants pour l'agriculture ou l'écoulement des productions. Située à l'ouest du Moyen Atlas et au sud du Prérif, la région reste largement ouverte à l'influence atlantique. Le climat de cette région est, certes, moins humide que celui du Gharb ou du Prérif, mais il reste nettement plus favorable que celui des autres grandes régions agricoles du pays (Tadla, Haouz, Souss, Doukkala). Concernant les sols, les principales contraintes que l'on peut localement rencontrer, relèvent soit de la présence d'une accumulation calcaire, soit de la texture argileuse ou trop sableuse, soit d'un taux élevé de calcaire. A part les sols localisés en haut des pentes, qui peuvent montrer avec leur faible profondeur, soit un taux élevé en calcaire, soit un drainage excessif quand ils sont sableux, tous les autres sols ne présentent tout au plus qu'une seule contrainte mineure. Les contraintes, telles que, salinité élevée, mauvais drainage, texture lourde, profondeur faible, charge en éléments grossiers, faible teneur en matière organique et instabilité structurale, que l'on rencontre dans dautres zones à travers le pays, sont absentes dans cette région. On peut considérer en définitive au regard de ses différentes caractéristiques physiques, que cette région est dotée de bonnes potentialités agricoles telles que reconnues par les services du ministère de lagriculture. Ces potentialités peuvent encore être améliorées (épierrage) et préservées en gérant convenablement la fertilité des sols et en luttant contre certaines dégradations (semelle de labour, diminution de l'humus). IV- FERTILITE DES SOLS
IV -1. Constituants minéraux des sols
o Les principaux paramètres relatifs aux constituants minéraux des sols sont donnés au tableau 2. La terre fine représente près de 89 % en moyenne de la terre prélevée. Les valeurs minimale et maximale sont très éloignées, mais le coefficient de variation et lécart type restent très faibles, et ne dépassent pas 7.1 et 6.4 % respectivement. La majorité des valeurs serait donc concentrée autour de la moyenne. Tableau 2. Paramètres statistiques relatifs à la granulométrie des sols Facteur Min Max Moy E-T C-V Terre fine 44 97.8 89.0 6.4 7.1 Sable 5.4 95.2 33.1 20.9 63.2 Limon 3.1 68.6 40.5 14.4 35.7
Argile 1.7 59.9 26.4 10.8 40.9 o o  Lexamen du tableau 3 qui concerne la terre fine fait apparaître que seule une très faible proportion (moins de 9 %) des sols de la zone renferme plus de 20 % déléments grossiers. La majorité des sols (57 %) sont constitués de plus de 90 % de terre fine. Il ny aura, en conséquence, pas deffets négatifs sur la nutrition des plantes. Tableau 3. Répartition des sols en classes de teneur en terre fine Classes de teneur 40-50 % 50-60 % 60-70 % 70-80 % 80-90 % +90 % Effectif 2 2 8 46 236 384 Fréquence % 0.3 0.3 1.3 6.8 34.8 56.6 o o Les teneurs en sable, limons et argile (tabl. 2) sont plus variables à travers les sols. o Concernant les sables, la plus grande proportion des sols en contient de 20 à 40 %. Des teneurs plus élevées, supérieures à 60 % sont présentes et comptent 13 % du total. La présence de sols sableux est surtout liée aux affleurements des sables fauves du miocène, que lon rencontre surtout dans les zones de Aïn Taoujtate, Boufekrane et Aït Yazem. o Pour les limons et argile, les fréquences les plus élevées sont observées respectivement pour les classes 40-50 et 20-30 % (tabl. 4). Chacune de ces deux classes regroupent plus du tiers des cas de sols étudiés. Néanmoins les teneurs restent très étendues, puisque les fortes fréquences de classes de teneurs se répartissent entre 30 et 60 % de limons pour près de 75 % des sols. De même, les plus fortes fréquences des classes sont observées pour des valeurs comprises entre 10 et 40 % dargile pour plus de 80 % des sols. Tableau 4. Répartition des sols en classes de teneur en limon et argile Limon Argile Effectif % Effectif % 0-10 29 4.3 42 6.2 10-20 55 8.1 149 22.0 20-30 59 8.7 257 37.9 30-40 121 17.9 153 22.6 40-50 232 34.2 60 8.9 50-60 147 21.7 17 2.5 60-70 35 5.2 0 0 Ces distributions favorisent surtout les textures de types argilo-limoneux ou limono-argileux, qui vont prédominer dans la zone.
IV- 2. Texture des sols Les données disponibles comparées pour quelques communes de louest du plateau, partie où les sables fauves affleurent assez fréquemment, montrent que les textures argileuses et
limoneuses dominent (tabl. 5). Les textures sableuses sont assez fréquentes dans certaines communes, en relation avec labondance des étendues de sables. Ailleurs dans le plateau, la texture est à dominante argileuse (plateau de Haj Kaddour) ou sableuse, dans la région de Taoujtate.
Tableau 5. La texture des sols des différentes communes Communes Dominante Dominante Dominante Argileuse Limoneuse Sableuse Agouraï 52.4 47.6 0.0 Aït Yazem 26.0 41.1 32.8 Tamchachate 46.9 49.2 3.8 Oukhalfen 39.0 51.7 9.3 Jerry 41.8 41.8 16.4 Jahjouh 39.6 30.2 30.2
IV- 3. Le calcaire total et le pH Les données qui décrivent les valeurs du pH et du calcaire total dans les sols de louest du plateau apparaissent au tableau 6. Tableau 6. Données relatives au pH et au calcaire total Facteur Min. Max. Moy. pH eau 4.8 8.9 7.6 pH KCl 4.0 7.8 6.7 Calcaire total % 0 50 8.0 IV- 31. Le calcaire total Le calcaire total des sols de la partie occidentale du plateau, se situe entre 0 et 50 %, ce qui représente une gamme de variation très étendue. On peut remarquer que certains, parmi les sols analysés, ne renferment pas de calcaire. Il sagit des sols développés sur sable, mais aussi sur les roches mères du Primaire (schistes, quartzites). Ailleurs dans le plateau, la teneur moyenne en calcaire est plus élevée et devrait se situer comme pour les sols de Aït Yazem et dAgouraï autour de 15 % (tabl. 7). Les teneurs en calcaire actif ne dépassent 7 % que localement dans les sols peu profonds, en situation de pente forte et développés sur des calcaires pulvérulents. IV- 32. Le pH des sols
Le pH des sols varie dans une large mesure. Il passe de valeurs acides (pH eau de 4.8) à des valeurs basiques atteignant pH 8.9 (tabl. 6). La valeur moyenne du pH (7.6), situe ces sols parmi les sols neutres à légèrement basiques. La différence moyenne entre pH eau et pH KCl est légèrement inférieure à 1. Les sols de la région sont assez bien saturés. Lexamen de la répartition des sols au sein de diverses classes de pH (tabl. 8), montre la
prédominance des sols basiques, puisquils représentent les ¾ de la population. Cela indique que les sols de la zone restent nettement influencés par le calcaire. Tableau 7. Le calcaire total et le pH comparés pour les sols des communes de la zone ouest du plateau de Meknès Communes Calcaire total pH eau pH KCl Agouraï 13.1 8.5 7.5 Aït Yazem 15.7 8.1 7.2 Tamchachate 2.8 7.4 6.3 Oukhalfen 5.0 6.9 6.1 Jerry 4.7 7.5 6.7 Jahjouh 5.9 7.6 6.7 Tableau 8. Répartition des sols en classes de pH H eau H KCl Classe % % < 5 0.2 8.5 5 - 5.5 2.1 6.9   5.5 - 6 6.5 7.1 6 - 6.5 9.7 4.9 6.5 - 7 5.2 14.5 7 - 7.5 5.9 53.2 7.5 - 8 16.8 5.0 8 - 8.5 49.3 0 > 8.5 4.4 0
IV- 4. La matière organique et l'azote L'examen des données du tableau 9 permet de constater que les teneurs en matière organique de sols répartis sur lensemble du plateau de Meknès, sont concentrées pour environ 80 % des cas, entre 2 et 3.5 % en surface. Dans l'horizon sous-jacent on retrouve encore 80 % environ des sols qui dosent entre 1.5 et 3 % en matière organique. La figure 1 ci-dessous schématise cette répartition et montre pour les deux horizons, qu'environ 10 % des parcelles, présentent des niveaux inférieurs ou supérieurs aux teneurs les plus fréquentes. Tableau 9: Distribution des sols en classes de MO MO MO (0-20 cm) (20-40cm) Effectif % Effectif % 0 - 0,5 % 0 0 0 0 0,5 - 1 1 0,5 11 5,45
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