Adaptation à la durée chez l enfant de 2 à 5 ans - article ; n°1 ; vol.81, pg 33-50
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Adaptation à la durée chez l'enfant de 2 à 5 ans - article ; n°1 ; vol.81, pg 33-50

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Description

L'année psychologique - Année 1981 - Volume 81 - Numéro 1 - Pages 33-50
Résumé
Peu de recherches ont été consacrées au rôle des conditionnements à la durée et à la précision de leurs mécanismes chez l'enfant de moins de 5 ans. Nous avons conditionné des enfants de 4 ans et demi (première expérience) et des enfants de 2 ans et demi (deuxième expérience) à différer leurs réponses, en augmentant progressivement le délai d'attente obligatoire entre deux réponses successives. Le conditionnement à la durée est possible chez les 4 ans et demi et l'ajustement temporel au délai très précis, que l'enfant se représente lui-même la situation (consigne minimale) ou que l'expérimentateur l'informe sur les contingences de renforcement (consigne « informatise r>). Le conditionnement à la durée n'est possible chez un enfant de 2 ans et demi que si celui-ci développe, pendant le délai d'attente, une activité motrice importante, concurrente de la réponse opérante. Une consigne « informative » donnée par l'expérimentateur n'améliore pas la performance.
Summary
Few studies have been devoted to the role of conditioning to duration and the precision of its operation in children younger than fiee years. Four and a half year olds (experiment 1) and two and a half year olds (Expe-riment 2) were conditioned to space their responses by extending the waiting period between two successive responses. Conditioning to a DRL proved possible for the four and a half year olds who managed a very precise adjustement to the temporal delay whether they interpreted the situation themselves (minimal instructions), or were instrucled by the experimenter (with informative instructions). Conditioning of the two and a half year olds was possible only if the child developed gross motor activities during the waiting period. Instructions given by the experimenter about the contigencies of 'reinforcement did not lead to improvements in performance.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Viviane Pouthas
Adaptation à la durée chez l'enfant de 2 à 5 ans
In: L'année psychologique. 1981 vol. 81, n°1. pp. 33-50.
Résumé
Peu de recherches ont été consacrées au rôle des conditionnements à la durée et à la précision de leurs mécanismes chez
l'enfant de moins de 5 ans. Nous avons conditionné des enfants de 4 ans et demi (première expérience) et des enfants de 2 ans
et demi (deuxième expérience) à différer leurs réponses, en augmentant progressivement le délai d'attente obligatoire entre deux
réponses successives. Le conditionnement à la durée est possible chez les 4 ans et demi et l'ajustement temporel au délai très
précis, que l'enfant se représente lui-même la situation (consigne minimale) ou que l'expérimentateur l'informe sur les
contingences de renforcement (consigne « informatise r>). Le conditionnement à la durée n'est possible chez un enfant de 2 ans
et demi que si celui-ci développe, pendant le délai d'attente, une activité motrice importante, concurrente de la réponse opérante.
Une consigne « informative » donnée par l'expérimentateur n'améliore pas la performance.
Abstract
Summary
Few studies have been devoted to the role of conditioning to duration and the precision of its operation in children younger than
fiee years. Four and a half year olds (experiment 1) and two and a half year olds (Expe-riment 2) were conditioned to space their
responses by extending the waiting period between two successive responses. Conditioning to a DRL proved possible for the
four and a half year olds who managed a very precise adjustement to the temporal delay whether they interpreted the situation
themselves (minimal instructions), or were instrucled by the experimenter (with informative instructions). Conditioning of the two
and a half year olds was possible only if the child developed gross motor activities during the waiting period. Instructions given by
the experimenter about the contigencies of 'reinforcement did not lead to improvements in performance.
Citer ce document / Cite this document :
Pouthas Viviane. Adaptation à la durée chez l'enfant de 2 à 5 ans. In: L'année psychologique. 1981 vol. 81, n°1. pp. 33-50.
doi : 10.3406/psy.1981.28356
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1981_num_81_1_28356L'Année Psychologique, 1981, SI, 33-50
Laboratoire de Psychologie expérimentale
Université René-Descartes et EPHE 3e section
associé au CNRS1
ADAPTATION A LA DURÉE
CHEZ L'ENFANT DE 2 A 5 ANS2
par Viviane Pouthas
SUMMARY
Few studies have been devoted to the role of conditioning to duration
and the precision of its operation in children younger than five years. Four
and a half year olds (experiment 1) and two and a half year olds (Expe
riment 2) were conditioned to space their responses by extending the
waiting period between two successive responses. Conditioning to a DRL
proved possible for the four and a half year olds who managed a very precise
adjustement to the temporal delay whether they interpreted the situation
themselves (minimal instructions), or were instructed by the experimenter
(with informative instructions). Conditioning of the two and a half year
olds was possible only if the child developed gross motor activities during the
waiting period. Instructions given by the experimenter about the con-
tigencies of 'reinforcement [did not lead to improvements in performance.
I. Introduction
Peu de recherches ont été consacrées jusqu'à maintenant
à la connaissance du temps chez l'enfant de moins de 5 ans
et aux conduites qui sont révélatrices de son adaptation au
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris.
2. Cette recherche a été réalisée avec la précieuse collaboration
d'A. Y. Jacquet et C. Pierandrei. Nous tenons à remercier Mme Feltain,
directrice de l'école maternelle des Clos-Saint-Marcel à Sceaux, Allory, de la crèche de Sceaux, et tout le personnel de l'école et de la
crèche dont l'accueil bienveillant a permis d'effectuer cette recherche dans
les meilleures conditions. 34 Viviane Pouthas
temps. Notre travail prend place dans ce domaine peu exploré.
Nous nous intéressons précisément aux conduites qui peuvent
rendre compte de l'adaptation à la durée. En effet, nous faisons
l'hypothèse générale, à la suite de bon nombre de philosophes
et de psychologues du début du siècle, que la durée est la
« matière première du temps ». Guyau (1898) affirmait que le
« temps est, à l'origine, l'intervalle conscient entre le besoin
et sa satisfaction ». Cette expérience frustrante du délai, c'est
dès le berceau que l'on s'y trouve confronté : délai entre la
sensation de faim et la phase consommatoire, entre le cri et le
contact sécurisant qu'il appelle. Nous ferions donc très précoce
ment l'expérience du temps dans l'attente, « cette étape prépa
ratoire qui sépare le besoin de son apaisement » (Janet, 1928).
Les premières expériences relatives au temps sont d'ordre
affectif, mais comment le jeune enfant va-t-il progressivement
prendre en compte la durée dans son comportement et par
quels mécanismes va-t-il apprendre à estimer la longueur du
délai qui le sépare de l'événement attendu ?
Nous ne pouvons pas répondre à cette question puisque les
travaux relatifs au développement de la connaissance du temps
s'intéressent presque exclusivement aux enfants de plus de
5 ans (Piaget, 1946, 1968 ; Fraisse et Vautrey, 1952). Le dernier
ouvrage de synthèse sur la notion de durée, celui de Montangero
publié en 1977, a pour titre La notion de durée chez Venjani de
5 à 9 ans. Et Friedman (1978), dans sa revue de question sur
le développement de la notion de temps chez l'enfant, fait
remarquer que peu de recherches ont été consacrées à l'adaptation
à la durée chez l'enfant de moins de 4 ans.
Les expériences de conditionnement à la durée ont mis en
évidence de remarquables estimations temporelles chez l'animal.
On sait que des régulations temporelles conditionnées jouent
aussi un rôle chez l'homme et peuvent être observées dès les
premières semaines de la vie du bébé humain (Marquis, 1941 ;
Brackbill et Fitzgerald, 1972). Mais l'homme est en outre capable
de prendre connaissance du temps et de tenir compte de cette
connaissance dans ses adaptations.
Dans les expériences que nous allons décrire, nous avons
étudié comment un enfant de 2 à 5 ans acquiert une régulation
temporelle conditionnée de son activité propre et comment cette
adaptation à la durée peut être modifiée par la
représentation que l'enfant acquiert de la situation. La durée el l'enfant de 2 à 5 ans 35
II. Choix et mise au point de la méthode
Nous avons choisi d'associer la méthodologie du conditio
nnement opérant et l'observation systématique du comportement
de l'enfant.
A. La méthodologie du conditionnement opérant
Les programmes à intervalle fixe (FI) et de renforcement des
basses cadences de réponse (DRL)3 sont des outils adéquats pour
interroger l'animal sur son estimation du temps et répondre aux
questions : le sujet est-il capable de distribuer ses actions dans
le temps, de différer un acte pendant un certain intervalle de
temps ? Très peu d'expériences ont été réalisées sur le jeune
enfant avec cette méthode. Trois problèmes se posent : le choix
de la réponse, le choix de l'agent renforçateur et la consigne
que l'on donne à l'enfant au début du conditionnement.
A. 1. Le choix de la réponse. — Appuyer sur un levier, ou tirer
un bras de levier vers soi (Long, Hammack, May et Campb
ell, 1958 ; Weisberg, 1969), ou encore toucher une balle (Rein-
ghold, Stanley et Doyle, 1964) sont les réponses les plus souvent
choisies. Nous avons sélectionné une réponse d'appui sur un gros
bouton coloré monté sur une clef morse.
A. 2. Le choix de l'agent renforçateur. — Les agents renforça
teurs utilisés peuvent être regroupés en deux classes :
a) ceux qui être consommés : confiseries, sucreries,
morceaux de fruits ; ou bien jetons, petite monnaie qui
peuvent être échangés contre un jouet à la fin de l'expérience
(Weisberg, 1966) ;
b) ceux que nous appelons agents renforçateurs « cognitifs » :
diapositives, séquences

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