Comment travailler les responsabilités parentales dans les situations  de « maltraitances » infantiles
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Comment travailler les responsabilités parentales dans les situations de « maltraitances » infantiles ?Extrait du Espace d'échanges du site IDRES sur la systémiquehttp://www.systemique.be/spip/article.php3?id_article=203Comment travailler lesresponsabilités parentalesdans les situations de «maltraitances » infantiles ?- SAVOIR THÉORIQUE - Documents pédagogiques : conférences,videos,notes de cours - Échanges à partir des conférences - Date de mise en ligne : mercredi 11 octobre 2006Espace d'échanges du site IDRES sur la systémiqueCopyright © Espace d'échanges du site IDRES sur la systémique Page 1/8Comment travailler les responsabilités parentales dans les situations de « maltraitances » infantiles ?13 février 2002Comment travailler les responsabilités parentalesdans les situations de « maltraitances » infantiles ?Par Stéphano CIRILLOpsychologue, thérapeute familial, professe dans 2 contextes de travail :"Le centre fondé par Mara SELVINI PALAZZOLI à Milan :Traitements de familles en demande pour un enfant lui-même non-demandeur : essentiellement des jeunes fillesanorexiques et des adolescents toxicomanes ou psychotiques. (SELVINI désirait une patientèle homogène afin depouvoir réaliser des recherches) Thérapies très chères, clients venant de très loin, adolescentes très dégradéesphysiquement, familles supposées très motivées."Le Centre pour l'Enfant Maltraité de Milan :Mandaté par le juge pour travailler avec des parents « maltraitants », ...

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Comment travailler les responsabilités parentales dans les situations de « maltraitances » infantiles ?
Extrait du Espace d'échanges du site IDRES sur la systémique
http://www.systemique.be/spip/article.php3?id_article=203
Comment travailler les
responsabilités parentales
dans les situations de «
maltraitances » infantiles ?
- SAVOIR THÉORIQUE -
Documents pédagogiques : conférences,videos,notes de cours -
Échanges à partir des conférences -
Date de mise en ligne : mercredi 11 octobre 2006
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Comment travailler les responsabilités parentales dans les situations de « maltraitances » infantiles ?
13 février 2002
Comment travailler les responsabilités parentales
dans les situations de « maltraitances » infantiles ?
Par
Stéphano CIRILLO
psychologue, thérapeute familial, professe dans 2 contextes de travail :
"Le centre fondé par
Mara SELVINI PALAZZOLI à Milan
:
Traitements de familles en demande pour un enfant lui-même non-demandeur :
essentiellement des jeunes filles
anorexiques et des adolescents toxicomanes ou psychotiques. (
SELVINI
désirait une patientèle homogène afin de
pouvoir réaliser des recherches) Thérapies très chères, clients venant de très loin, adolescentes très dégradées
physiquement, familles supposées très motivées.
"Le Centre pour l'Enfant Maltraité de Milan :
Mandaté par le juge pour travailler avec des parents « maltraitants », non-demandeurs. Ceux ci sont en thérapie
sous contrainte pour récupérer la garde de leurs enfants placés par le juge.
Comparaison entre ces 2 types de familles :
Notamment au niveau des techniques d'interventions
A priori, ces populations sont très différentes, d'un côté des personnes extrêmement demandeuses et motivées, de
l'autre, des parents dans le déni.
Un examen plus attentif et un détour par l'histoire de la thérapie familiale permettent de se rendre compte qu'il n'en
est rien :
"Historiquement, l'inclusion de la famille au sein de la thérapie a paru nécessaire car il existait un manque de
reconnaissance, de demande, de motivation de la part du patient désigné.
C'est ce manque de reconnaissance, de la part du patient, de sa propre souffrance qui constitue le dénominateur
commun entre ces populations. Le thérapeute n'ayant, dès lors, d'autre choix que de prendre appui sur les dires
d'autres personnes que le patient (familles ou intervenants).
Une première difficulté est liée au manque de reconnaissance par le patient de sa propre souffrance :
Prenons l'exemple de l'anorexie, il est possible de lire la fonction du symptôme :
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"comme un message inter-relationnel (grève de la faim contre quelqu'un), "comme une auto-thérapie (protection du
sujet, par lui-même, contre sa souffrance).
Le symptôme est donc, paradoxalement, à la fois expression et défense contre l'expression de cette souffrance.
D'où la difficulté d'établir une alliance thérapeutique avec le patient. Avec sa famille, par contre, cela reste possible.
Rq . : Proposer une thérapie familiale dans le cas d'enfants jeunes est délicat car :
ils n'ont pas la force contractuelle de refuser une thérapie individuelle
ni celle de pousser leurs parents à l'autocritique comme peuvent le faire les adolescents dans le cadre d'une
thérapie familiale.
Une seconde difficulté de la thérapie familiale est l'autocritique et la reconnaissance par la famille de sa
responsabilité :
Lorsqu'une autocritique de la part des parents est possible, les résultats de la thérapie sont nettement meilleurs :
Les recherches démontrent que la prise en charge hospitalière avec intervention centrée sur l'anorexie
(intra-psychique) donne de moins bons résultats que la prise en charge familiale à la demande des parents (position
autocritique de leur part, reconnaissance du relationnel dans le symptôme).
Continuons la comparaison entre les 2 types de thérapies, à la demande et sous contrainte :
De façon générale, quand une famille est en demande d'une thérapie familiale, elle passe le plus souvent par deux
phases :
un premier mouvement d'autocritique (acceptation de la thérapie)
suivi d'un refus de la responsabilisation, du jugement, (rejet de la « faute » sur le conjoint, l'enfant,...)
Lors d'une thérapie sous contrainte :
la reconnaissance de la responsabilité des parents est indispensable
le sentiment de culpabilité et la tentation de rejeter la « faute » sur autrui est amplifié (d'autant que la «
maltraitance » est clairement énoncée)
Attention à ne pas confondre reconnaissance de la responsabilité des parents et culpabilisation de ceux-ci.
Vignette clinique N°1 (famille en demande pour un enfant non-demandeur)
Famille consultant pour un garçon autiste de 6 ans :
Elle est constituée du couple et de deux enfants (le garçon de 6 ans et sa petite soeur de 2 ans), ils proviennent du
sud de l'Italie mais vivent dans le nord loin de leurs familles d'origine.
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3 séances de thérapie familiale :
"Hypothèse :
Il existe un lien entre le début des symptômes (à l'âge de 2 ans) et la situation problématique dans
laquelle la maman de l'enfant se trouvait à l'époque par rapport à sa famille d'origine.
"Situation bloquée :
la famille n'apporte aucun élément étayant l'hypothèse de départ, la mère parle seulement de
ses difficultés de couple, la thérapie tourne en rond.
La thérapeute pensant que la famille ne reviendra plus propose une rencontre où elle prescrit des séances de
Holding dans un centre spécialisé.
A l'issue de ces séances, les parents reviennent avec une cassette vidéo très émouvante attestant des progrès de
l'enfant, la maman parvient alors à faire part à la thérapeute de ses rapports avec sa famille d'origine.
La thérapeute a donc eu besoin de gagner la confiance de la maman en démontrant que la situation pouvait se
décoincer (prescription de séances de Holding) pour que celle-ci puisse se questionner à propos de ses relations
avec sa famille d'origine.
Auparavant ce questionnement était vécu comme trop dangereux pour elle car :
"Son enfant était « fini » (causes biologiques),
"Elle n'avait plus aucune attente au niveau de son couple, La
situation lui apparaissait comme bloquée. Dans un réflexe de protection, elle refusait de mettre en question ses
rapports avec sa famille d'origine.
En thérapie familiale, la reconnaissance de la souffrance est difficile pour les parents mais aussi pour les enfants.
Le symptôme est devenu pour l'enfant son seul moyen d'exprimer son agressivité :
"Envers sa famille, (Effet d'autodestruction à travers lequel il attaque ses parents)
"A l'encontre de lui même, (Les parents sont idéalisés, l'enfant est le seul responsable de la souffrance qu'il impose
à ses parents).
Il est important de faire appel à une attitude de reconnaissance des responsabilités spécifiques à cette famille, une
attitude de culpabilisation globale est contre-productive, il faudrait se demander quels sont les comportements
spécifiques de la famille qui ont abouti à l'émergence de ces symptômes (ex . : tous les enfants de parents divorcés
ne deviennent pas toxicomanes).
Une des façon d'y parvenir, lors des premières séances de thérapies familiales est de :
1.Construire (avec la famille) et formuler une hypothèse qui permette de donner un sens à ce qui se passe.
2.Sonder les ressources de la famille pour le changement.
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Exemple :
Jeune fille anorexique de 18 ans.
"La diète est la première chose qu'elle ait jamais faite pour elle-même, avant elle s'était toujours occupée de sa
mère avec qui elle avait une relation fusionnelle. "Ce contrôle de son corps était un message adressé à sa mère et
au couple parental : « je ne suis pas fragile et dépressive comme ma mère qui a toujours tout encaissé dans son
mariage ».
Le message fait-il sens pour les parents ? Quelles sont leurs capacités à se mobiliser ? Dans cette situation :
reconnaissance de la mère et plus tardive du père.
Le but de la thérapie est de susciter une expression de la souffrance :
"autre que par le symptôme
"qui critique de façon limitée et spécifique "qui abouti de la part des parents à une
autocritique constructive.
Réponse à une question du public, quelle différence CIRILLO fait-il entre la culpabilité et la responsabilité : La
culpabilité écrase, désespère, elle est globale et tournée vers l'arrière, le passé. La responsabilité mobilise, répare,
elle est précise, limitée, tournée vers l'avant, le futur.
6 sortes de déni de moins en moins radicaux :
1.des faits (je ne l'ai pas abusée,...) 2.de la conscience (j'étais ivre,...) 3.de la responsabilité (c'est de sa faute à
elle, ...) 4.de l'impact (ça lui a appris à faire l'amour,...)
Vignette clinique N°2
(Situation où ce ne sont pas les parents qui sont demandeurs de la thérapie )
Famille comprenant le couple parental (le père, 65 ans et la mère, 64 ans) et 4 filles (Giovanna 37, Paola 35, Giulia
33, Francesca 30). Seule Francesca vit encore chez ses parents.
La demande est portée par la soeur cadette et concerne la soeur aînée, devenue anorexique suite à l'échec de son
mariage.
1.Premier rendez-vous avec toute la fratrie :
"Giovanna nie son problème :
plus envie de manger car dépressive, problèmes
dentaires
"Les autres soeurs reconnaissent que chacune d'elles éprouve des difficultés :
Paola, 35 ans :
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Depuis que son compagnon l'a quittée, elle vit seule avec son fils de 4 ans
Ses difficultés :Elle a besoin de sa mère pour garder son fils Elle ne parvient pas à se stabiliser affectivement
Giulia, 33 ans :
Elle vit en couple
Ses difficultés :Elle ne peut concevoir l'idée d'avoir un enfant Elle dépense beaucoup d'argent
Francesca, 30 ans :
Vit chez ses parents avec lesquels elle ne s'entend pas
Ses difficultés :Instable dans son travail Dépense également beaucoup trop d'argent
2.Les parents acceptent la thérapie de famille à condition que celle-ci ne se transforme pas en procès contre eux :
"Le père est très réticent "La mère reconnaît des problèmes familiaux et de couple, elle est en thérapie individuelle
(même thérapeute que sa fille Giovanni)
Anamnèse
La vie de famille a été influencée par les nombreux déménagements, que nécessitait la profession du père
(ingénieur), et par les soucis pour son épouse de retrouver du travail (enseignante) et de faire garder ses enfants. La
première des filles (Giovanna) a été conçue avant le mariage, ce qui a été dissimulé aux familles d'origine du couple.
Les autres grossesses ont été très rapprochées ce qui a été vécu comme pénible pour le couple. La mère est
devenue dépressive, les deux filles aînées ont été encouragées, par le père, à prendre en charge le ménage et les
cadettes, dès l'âge de 8 ans.
Ce qui pose problème pour la thérapie :
Il n'y a pas de demande de la part des parents
La mère est très culpabilisée
Le père se sent coupable d'avoir été un mauvais mari ¢Ils ne parviennent pas à adopter une attitude
autocritique.
L'âge des enfants et des parents ¢Qui rend difficile d'investir sur la réparation à l'égard des enfants.
"Les deux filles aînées perçoivent leur mère comme abusive, contrôlante, méchante, envers ses enfants et son mari.
"Elles prennent le contre-pied dans leur relation conjugale où elles donnent tout
"Les parents interprètent ce que
leurs filles disent comme des critiques et énumèrent « les fautes » de celles-ci : Paola a fait une TS à 18 ans,
Giovanna a falsifié ses résultats scolaires, Francesca débuté une anorexie, Julia est partie de la maison pendant 3
ans.
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Conclusions :
Les parents étaient donc en situation d'échec avec leurs 4 enfants depuis leur adolescence ce qui a suscité un
sentiment de culpabilité extrême et une difficulté à passer à un sentiment de responsabilité. Ceux-ci considèrent la
thérapie comme un procès auquel ils ne peuvent pas se soustraire et dont ils espèrent une absolution.
Les filles cherchent à légitimer leurs sentiment d'exploitation et d'abandon, leur perception.
Le thérapeute décide alors
"Que ce qui peut être thérapeutique pour les filles serait qu'elles renoncent à tenter d'obtenir quelque chose auquel
elles ont droit mais que leurs parents ne pourront jamais leur donner (dettes et dons,
Nagy
). "De leur fournir un
exemple de résignation en arrêtant lui-même de pousser
les parents à la reconnaissance et la responsabilisation.
Rq : attention à ne pas positiver les parents de façon trop précoce, à ne pas proposer la réconciliation trop vite avant
que les enfants ne soient légitimés dans leurs souffrances (
Alice Miller
)
Vignette clinique N°3
(Famille non-demandeuse)
Famille composée d'une mère de 34 ans, d'un père en prison, de deux petites filles Mère toxicomane depuis l'âge de
18 ans, séropositive depuis l'âge de 20 ans
Mandat du juge :
"Madame a exposé sa fille à des expériences traumatiques "Madame ne sait pas subvenir aux besoins de ses
enfants "Soit-elle accepte un placement dans un centre thérapeutique avec ses deux enfants, soit ceux-ci seront
placés.
La maman nie les faits (plusieurs attouchements sexuels d'un voisin sur sa fille aînée), elle se dit victime, du fait de
sa toxicomanie, d'un jugement injuste.
Les services sociaux consultés mettent en lumière une 3ème expérience traumatique de ce genre.
Pour accompagner Madame dans le chemin vers la reconnaissance, il faut lui donner une explication clinique de ce
que ces comportements nuisent à ses enfants :
Cette hypothèse se construit sur 3 éléments :
1.Théoriques
Madame est maltraitante car elle a été elle-même maltraitée et que son couple n'a pas été réparateur.
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2.données précises sur la situation de maltraitance (voir ci dessus)
3.données sur le « trigénérationnel »
Elle s'est mariée extrêmement jeune (13 ans), elle se dit la seule fille de sa famille (elle a deux soeurs) à avoir été
abusée sexuellement (par son père, son beau père, son grand père maternel, un oncle et un voisin). Ses deux
grossesses étaient désirées (plusieurs IVG avant), elles ont été suivie et Madame a géré sa consommation durant
celles ci. Les services sociaux encadrant Madame la reconnaisse comme étant une maman sachant subvenir aux
besoins de ses enfants.
Hypothèse :
Madame a beaucoup de compétence mais un point aveugle « Vous avez voulu être plus protectrice que votre propre
mère mais vous n'avez pas été bien protégée durant votre enfance alors vous ne le faites pas de façon efficace »
Evolution :
"Dans un premier temps :
La maman n'accepte pas la définition de négligence, elle ne pouvait pas imaginer que les faits se produiraient à cet
endroit là, c'est le monsieur qui n'a pas su se maîtriser, ça pourrait arriver à n'importe qui,...
On passe du déni des faits au déni de la responsabilité, on avance.
"Dans un second temps,
Elle reconnaît qu'il s'agit d'un manque de protection de sa part arguant que la prise de conscience des premiers
attouchements subis par sa fille a été tellement douloureux qu'elle n'a pas voulu l'admettre et qu'elle a sous-évalué
par la suite le danger.
"Un entretien a lieu avec la soeur de Madame et sa tante (femme de l'oncle abuseur)
Lors de celui-ci Madame apprend :
oqu'elle n'est pas la seule à avoir subi des attouchements mais que sa soeur a su s'opposer à ceux-ci oque son
père n'était pas l'homme qu'elle connaissait mais un proxénète qui avait prostitué sa mère oque sa tante ne
reconnaît pas son défaut de protection envers elle
Avec un enfant inachevé, on ne peut se passer d'inviter la génération supérieure.
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