Compte rendu d un séjour d étude au Laboratoire de Conditionnement du Pr  J. Konorski - article ; n°1 ; vol.63, pg 51-83
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Compte rendu d'un séjour d'étude au Laboratoire de Conditionnement du Pr J. Konorski - article ; n°1 ; vol.63, pg 51-83

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Description

L'année psychologique - Année 1963 - Volume 63 - Numéro 1 - Pages 51-83
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

G. Lelord
J. Massion
A. Fessard
Compte rendu d'un séjour d'étude au Laboratoire de
Conditionnement du Pr J. Konorski
In: L'année psychologique. 1963 vol. 63, n°1. pp. 51-83.
Citer ce document / Cite this document :
Lelord G., Massion J., Fessard A. Compte rendu d'un séjour d'étude au Laboratoire de Conditionnement du Pr J. Konorski. In:
L'année psychologique. 1963 vol. 63, n°1. pp. 51-83.
doi : 10.3406/psy.1963.27026
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1963_num_63_1_27026NOTES
Centre dbEtuàes de Physiologie nerveuse (C.N.R.S.)
COMPTE RENDU D'UN SÉJOUR D'ÉTUDE
AU LABORATOIRE DE CONDITIONNEMENT
DU Pr J. KONORSKI
par G. Lelord et J. Massion1
AVANT-PROPOS
de A. Fessard
Tout a été dit, et même un peu plus qu'il n'était justifié — compte
tenu de l'époque et du contenu positif d'une grande œuvre — sur la
rigidité dogmatique, les faiblesses et, jusqu'à un certain point, l'action
stérilisante du pavlovisme originel. Dans un livre lucide et riche en
réflexions pénétrantes [16], l'un de ceux qui furent formés à cette école,
J. Konorski, n'a pas craint de porter un jugement sévère sur plusieurs
points de la théorie générale du fonctionnement cérébral selon Pavlov.
1. C'est au titre de boursiers, l'un de l'Académie polonaise des Sciences
l'autre du ministère de la Santé de Pologne, dans le cadre des accords culturels
franco-polonais, que nous avons eu l'occasion d'effectuer à Varsovie, en
mars 1962, un séjour de trois semaines, destiné à prendre contact avec les
chercheurs et les méthodes d'expérimentation de l'Institut Nencki que dirige
le Pr Konorski. L'intérêt de ce voyage a dépassé largement notre attente.
Agrémenté par un accueil très chaleureux, notre stage à Varsovie a bénéficié
d'une organisation sans défauts : sous la haute direction du Pr Konorski,
un programme fut établi qui nous permit de prendre contact avec chaque
chercheur et de connaître ses lignes de recherches et ses préoccupations expé
rimentales. De plus, nous avons eu l'occasion d'assister à de nombreuses
séances de conditionnement et de participer nous-mêmes à l'élaboration de
réflexes alimentaires du type II.
Nous ne prétendons pas donner ici une revue générale des travaux effec
tués sous la direction du Pr Konorski. Ce sont les notes prises sur le vif au
moment même de notre visite dans chaque laboratoire qui ont servi de base
à notre exposé. Le lecteur désireux d'approfondir ces données pourra se référer
au livre de Konorski et à la collection des Ada Biologiae Experimentalis, où
sont publiés la majorité des travaux du laboratoire.
Que le Pr et ses collaborateurs trouvent ici l'expression renouvelée
de notre admiration pour leurs beaux travaux, et de notre reconnaissance pour
la sollicitude dont ils ont entouré notre séjour.
Nous exprimons également vive gratitude aux Prs D. Albe-Fessard
et A. Fessard, parrains de ce voyage ; ce sont eux qui nous ont demandé de
rédiger, pour L'Année psychologique, le compte rendu que l'on va lire. 52 NOTES
Mais, au contraire de ceux qui se contentèrent de critiquer ou d'apporter
au système des retouches secondaires, Konorski, continuant d'exploiter
à la tête d'une école fort active les ressources infinies de la méthode du
conditionnement, se présente aujourd'hui comme l'heureux pionnier
de deux élargissements décisifs de la théorie primitive. Celle-ci, sou
cieuse de préserver sa pureté, s'était délibérément écartée des explications
fondées soit sur les concepts de la psychologie classique, soit sur les lois
élémentaires de la neurophysiologie analytique. Konorski, sans répudier
ce qu'il jugeait solide dans les schémas pavloviens, est l'un de ceux qui
ont le plus contribué à rétablir les contacts avec les deux grandes
disciplines classiques, les enrichissant du même coup de données nouv
elles.
En 1928, publiée dans nos Comptes rendus de la Société de Biologie
(Section polonaise), paraissait une note de S. Miller et J. Konorski [23],
présentant un type de réflexe conditionnel, dit du « deuxième type », qui
différait notablement par son schéma du type proprement pavlovien.
Dans son désir d'échapper coûte que coûte au verbalisme de la psychol
ogie subjective, Pavlov avait choisi comme témoin un type de réponse
conditionnable simple et dépourvue de conséquences, le plus souvent
la sécrétion salivaire, parfois le mouvement de retrait d'une patte,
événements « terminaux » ne jouant aucun rôle dans l'application du
stimulus de renforcement. En faisant au contraire intervenir des réponses
motrices qui sont suivies de l'octroi d'une récompense ou de l'annulation
d'une punition, Konorski retrouve les conditions de dressage de la psy
chologie animale classique et celles des apprentissages naturels, où
prédominent les comportements moteurs adaptés. C'est là un enrichi
ssement capital du schéma de la réflexologie conditionnelle en même
temps qu'un trait d'union entre ceux qui s'y tiennent et ceux qui se
réfèrent dans leurs explications aux concepts généraux d'adaptation,
de « loi de l'effet », d'anticipation, de motivation.
Mais Konorski apparaît également sur un autre plan comme l'artisan
de la première heure d'un rapprochement dont la fécondité s'affirme
aujourd'hui avec éclat. Pavlov et ses élèves avaient fréquemment
opposé la méthode des réflexes conditionnels aux méthodes classiques
de la neurophysiologie analytique, considérant la première comme seule
capable d'aboutir à une « vraie » physiologie du cerveau. Le livre de
Konorski est d'abord une tentative sincère pour réconcilier Pavlov et
Sherrington. Son auteur essaye de trouver dans les schémas sherring-
toniens des mécanismes réflexes spinaux les bases d'une explication
analytique, à l'échelle neuronique, de la formation dans le cortex
cérébral des liaisons temporaires et de leurs diverses modalités. Il y
ajoute une hypothèse personnelle sur la plasticité du système nerveux
central. Tentative méritoire, qui apparaît aujourd'hui prématurée,
mais qui amorçait un rapprochement nécessaire, devenu irrésistible
depuis que le progrès des techniques d'exploration électrophysiologique
du cerveau permet d'étudier l'activité locale des structures chez l'animal MASSION. SÉJOUR AU LABORATOIRE DU Pr J. KONORSKI 53 LELORD,
éveillé exécutant ses performances. On peut dire que la liaison est main
tenant faite entre les deux sortes d'approches expérimentales, qui sont
en quelque sorte complémentaires [6, 24].
L'école de Konorski s'est surtout distinguée, sur le plan expérimental,
en associant à la méthode du conditionnement du second type celle des
ablations corticales localisées. Mais Konorski poursuit en même temps
son effort de rapprochement entre écoles physiologiques différentes en
envoyant plusieurs de ses élèves se former à l'étranger aux méthodes
de l'électrophysiologie cérébrale. C'est ainsi que deux d'entre eux,
Mlle Jankowska et M. Bruner, sont venus travailler chez nous ; le second
y est encore. En réciprocité, deux de nos collaborateurs, MM. Lelord
et Massion, sont allés passer quelque temps à l'Institut Nencki de
Varsovie. C'est ce qu'ils y ont vu et appris qu'ils exposent dans les
pages qui suivent.
I. — ÉTUDE DE LA RÉPONSE CONDITIONNÉE DE TYPE II
ET DE SES RELATIONS
AVEC LE RÉFLEXE CONDITIONNÉ CLASSIQUE
ET LES COMPORTEMENTS CONDITIONNÉS
par G. Lelord
Si, au cours du conditionnement alimentaire classique de Pavlov,
l'attitude et la motricité du chien n'étaient pas sans faire l'objet d'obser
vations, c'est le réflexe salivaire que l'on considérait sans exception
comme le témoin fondamental du conditionnement.
Au contraire, dans les travaux anglo-saxons qui, parallèlement et
vers la même époque, étudiaient l'apprentissage chez le rat, l'obser
vation essentielle était le comportement d'ensemble de l'animal, les

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