Croissance et caractéristiques des grandes villes du Sud-Est asiatique : foyers du nouveau  culte - article ; n°31 ; vol.8, pg 567-604
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Tiers-Monde - Année 1967 - Volume 8 - Numéro 31 - Pages 567-604
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 434
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

T. G. McGee
Croissance et caractéristiques des grandes villes du Sud-Est
asiatique : foyers du nouveau culte
In: Tiers-Monde. 1967, tome 8 n°31. pp. 567-604.
Citer ce document / Cite this document :
McGee T. G. Croissance et caractéristiques des grandes villes du Sud-Est asiatique : foyers du nouveau culte. In: Tiers-
Monde. 1967, tome 8 n°31. pp. 567-604.
doi : 10.3406/tiers.1967.2370
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1967_num_8_31_2370CROISSANCE ET CARACTÉRISTIQUES
DES GRANDES VILLES
DU SUD-EST ASIATIQUE :
FOYERS DU NOUVEAU CULTE (I)
par T. G. McGee*
I. Introduction. — Les villes du Sud-Est asiatique
et le Tiers Monde (2)
De 1950 à i960, la population urbaine du globe (3) a plus que doublé,
passant de 313 à 655 millions (4). Jamais, même au début de la période de
croissance résultant de la révolution industrielle de l'Europe du Nord-Ouest,
la population urbaine mondiale n'avait connu un accroissement aussi rapide.
Certes, des taux de croissance aussi élevés avaient été constatés pour quelques
villes, mais non pour toutes. La principale raison de cette « explosion » urbaine
est la montée en flèche de la population des villes des pays sous-développés
où vivent plus des deux tiers de l'humanité. Dès lors un accroissement, même
très léger, de la population de leurs villes, peut faire faire au total de la popu-
* Chargé de cours de géographie urbaine à l'Université Victoria de Wellington.
(1) L'auteur remercie les éditions G. Bell & Fils de l'avoir autorisé à incorporer certains
passages de son livre La ville du Sud-TLst asiatique : étude des principales cités du Sud-Est
asiatique, 1967.
(2) La définition du Tiers Monde admise dans cette étude est celle proposée par Buchanan
(1964) dans son article Profiles of the Third World ; elle englobe les sociétés communistes
de Chine, de Cuba et du Nord Viêt-nam. Pour une définition différente voir Worsley (1964),
The Third World, pp. ix-x, et Buchanan (1966).
(3) Une définition inter-culturelle précise de la zone urbaine n'a pas encore été trouvée.
Dans cette étude, sauf indication contraire, on entend par « population urbaine » la popul
ation d'une « agglomération urbaine » (urban place) , comptant plus de 100 000 habitants.
(4) Ces chiffres reposent sur les données contenues dans le tableau 2 : « World Population
and World Urban Population 1 800-1 960 » de l'essai intitulé Historical Aspects of Urban
ization, par Lampard, p. 524, de l'ouvrage : Philip M. Hauser et Leo Schnore (éd.),
The Study of Urbanisation, New York, John Wiley & Sons Inc., 1965 ; et dans le tableau 1 :
« World Population by Regions, 1 920-1 960 by decade », p. 6 du Rapport du Départe
ment des Affaires sociales et économiques des Nations Unies, Report on the World Social
Situation, 1963. G. McGEE T.
lation urbaine mondiale un bond d'une amplitude sans commune mesure
avec celle enregistrée au moment des plus grandes poussées antérieures.
Quelques chiffres permettront de se rendre mieux compte de la rapidité de
la croissance des villes du Tiers Monde dans la période d'après-guerre :
Caracas est passé de 350000 âmes en 1941 à 1 500000 en 1963, Manille de
1,3 million en 1948 à 2,1 millions en i960, le grand Bombay de 2,8 millions
en 195 1 à 4,1 millions en 1961. Des accroissements de cet ordre ne sont pas
exceptionnels : on pourrait en trouver de comparables dans presque tous les
pays du Tiers Monde. En fait, sur les 342 millions dont s'est augmentée la
population urbaine du globe au cours de la dernière décade, 200 millions sont
le fait des villes du Tiers Monde. Ces chiffres apparaissent fantastiques compar
és à ceux de la période initiale de la « révolution urbaine » mondiale (1 800-1 850)
au cours de laquelle le total de la population citadine augmenta
de 9,9 millions (1), dont 7,3 millions pour les villes de l'Europe occidentale.
Pourtant cette augmentation de 7 millions en cinquante ans, soit à peine
3,5 % de l'augmentation de la population urbaine du Tiers Monde en dix
ans, a eu, pour la transformation des sociétés européennes, des conséquences
beaucoup plus importantes que les 200 millions dont s'est augmentée en dix
ans la population du Tiers Monde.
Cet accroissement de 7 millions de citadins en Europe occidentale a marqué
en effet le début de la vraie révolution urbaine qui a provoqué un changement
décisif dans les structures sociales de l'Europe du Nord-Ouest, de l'Amérique
du Nord et des colonies de peuplement blanc d'Australie et de Nouvelle-
Zélande. Ce changement se produisit d'abord en Grande-Bretagne où les
villes en expansion absorbèrent progressivement une fraction de plus en plus
large de la population totale (dépassant finalement de beaucoup les 50 %)
pour donner naissance vers 1900 à une « société urbanisée » (2). Il s'étendit
bientôt après aux autres nations de l'Europe septentrionale, aux États-Unis,
au Canada, à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande. Ce changement de type
de société était en somme fort compréhensible. Les innovations technolo
giques ayant provoqué la croissance de l'industrie, du commerce et des services,
utilisaient la terre non comme fournisseur des principaux moyens de produc
tion mais pour y trouver les emplacements nécessaires, réduisant ainsi au min
imum les conflits d'espace inévitablement impliqués dans toute division du
travail. La révolution industrielle a, tout à la fois, amené une concentration
croissante de la population dans les villes et introduit des améliorations tech-
(1) Voir tableau 4 : « Share of World's Large City (100 000 and over), Population by
Major Continental Region », dans Philip M. Hauser (éd.), Urbanisation in Asia and the Far
East, Calcutta, U.N.E.S.C.O., Tensions and Technology Series, 1957, p. 58.
(2) Par sociétés urbanisées, on entend les pays dont la majorité de la population (plus
de 50 %) habite les villes petites ou grandes. Voir Kingsley Davis, The Urbanization of
the Human Population, in Scientific American, sept. 1965, vol. 213, n° 3, pp. 41-53.
568 DES GRANDES VILLES DU SUD-EST ASIATIQUE CROISSANCE
niques qui, par augmentation de la productivité agricole, ont permis un exode
rural vers les cités industrielles. En Europe occidentale, comme dans les autres
sociétés capitalistes, le processus d'urbanisation a été ainsi nettement lié au
développement de l'économie et en particulier à celui de l'industrialisation.
La vraie révolution urbaine des nations industrialisées, transformant les
sociétés rurales en sociétés urbaines, les pays métropolitains en pays de métrop
oles, a donc donné naissance aux sociétés urbanisées. Dès lors la forme prédo
minante de l'habitat dans les nations industrialisées devint la ville et de plus
en plus la « ville géante », tentaculaire, absorbant les campagnes, remplaçant
les traditionnels problèmes ruraux par de nouveaux problèmes de transport,
de logement, en un mot créant un nouveau mode de vie. Reste à savoir si
l'actuelle croissance des villes du Tiers Monde amènera une transformation
de leurs sociétés comme Га fait jadis la « vraie révolution urbaine ». Davis (i)
a montré que dans la quarantaine de pays sous-développés pour lesquels il
existe des données portant sur les dernières décades, le pourcentage moyen
d'augmentation de la population urbaine a été de 20 % alors que pour seize
pays industrialisés il a atteint seulement 1 5 % au plus fort de leur urbanisation.
Davis va même plus loin en soutenant qu'en dépit de l'élévation prononcée
actuelle du taux d'urbanisation dans les pays sous-développés, les conditions
démographiques très différentes prévalant dans ces régions empêcheront la
formation de sociétés urbanisées. A son avis, la cause principale en est l'accroi
ssement naturel de la population des villes de l'actuel Tiers Monde, plus élevé
que celui antérieurement atteint par les villes des pays industrialisés lorsqu'elles
en étaient à la même phase de croissance. Ce point de vue est contraire à
l'opinion générale selon laquelle la croissance des villes du Tiers Monde est
due principalement aux déplacements de la population des campagnes vers
les villes. Cependant, suivant Davis, il y a toute raison de croire q

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