L’erreur d’Onfray, c’est ce qui arrive parfois à de bons scientifiques lorsqu’ils s’aventurent à traiter des sujets qui ne sont pas leurs domaines de recherches. Voir le déplorable cas de Shlomo Sand, qui comme Onfray a découvert des vérités depuis longtemps admises dans la communauté scientifique appropriée. Déjà dans son livre « Traité d’athéologie – Physique de la métaphysique » il avançait des propos qui prouvaient une méconnaissance de l’analyse critique de la Bible hébraïque et du Nouveau Testament.
La Bible: Yigal Bin-Nun répond à Soler et Onfray 12 juil 2012par webmaster ⋅ ⋅ Je ne pourrais fournir une meilleure réponse à cette question que celle du rabbin Yeshaya DAlsace. Le passionnant philosophe Michel Onfray est tout émerveillé davoir découvert lanalyse critique de la Bible.Dommage quil ne lait fait que par lintermédiaire deJeanSolerau lieu daller voir les travaux deNadav Neeman,Israël Finkelstein, Israël Knohl, (traduits en anglais),André Lemaire, Thomas Römeret bien dautres. Quant àJean Soleril connait assez bien son sujet dans ses grandes lignes, mais les détails laissent à désirer. Ses plus grands défauts sont ses interprétations du judaïsme contemporain qui nont absolument rien à voir avec la société israélite et judéenne de lépoque royale, perse ou gréco romaine. Ses déductions sont inspirées par ses malheureuses convictions idéologiques et ses efforts de
recherche à tout prix de liens directs entre les deux époques et entre deux sociétés tout à fait différentes. Soler, dans son dernier livre, nest en fait quun pamphlétaire qui commeOnfray(que japprécie comme philosophe atypique) dans son déplorable article, mélange la discipline scientifique avec ses croyances et idéologies contemporaines, ce qui constitue une prise de position contraire à la rigueur scientifique. Il est tout à fait dans son droit en tant que philosophe de prôner lathéologie, mais il nest pas dispensé davoir des rudiments sur lanalyse critique actuelle de la Bible.
Moïse avec les tables de la loi Un Rabbin qui me réjouit Mais le plus intéressant dans cette histoire nest niSolerniOnfraymais plutôtYeshaya DAlsace. Un rabbin qui métonne et me réjouit par ses connaissances en matière dexégèse contemporaine des textes bibliques. Pourvu dune grande ouverture desprit, il concilie ses connaissances scientifiques avec
ses convictions religieuses. BravoYeshaya DAlsaceque je félicite à cette occasion pour sa brillante réponse au turbulent philosophe questOnfray. Lerreur dOnfray cest ce qui arrive parfois à de bons scientifiques lorsquils saventurent à traiter des sujets qui ne sont pas leurs domaines de recherches. Voir le déplorable cas deShlomo Sand, qui commeOnfraya découvert des vérités depuis longtemps admises dans la communauté scientifique appropriée. Déjà dans son livre Traité dathéologie – Physique de la métaphysique » il avançait des propos qui prouvaient une méconnaissance de lanalyse critique de la Bible hébraïque et du Nouveau Testament. Qui ne sait aujourdhui quà lorigine le Cantique des Cantiques nest quune anthologie de chansonnettes populaires qui nont rien à voir avec une interprétation allégorique. Nimporte quel manuel dintroduction à la Bible aurait fait comprendre à Onfray que la guerre éclair deJosuéet lextermination des Cananéens nest quune œuvre de fiction qui reflète lépoque de sa rédaction sous le règne deJosiaset na rien à voir avec lorigine des Israelites qui nétaient en fait que des autochtones.Et les exemples sont nombreux. Deux mots sur Onfray, Soler et le christianisme.
La Cène (Léonard de Vinci). Les efforts de présenter la Grèce comme alternative au judéo-christianisme
véhiculent une idée sournoise. Elle ressemble trop au mouvement deMarcionqui voulait déjudaïser le christianisme ou plus exactement de le désemitiser ou le dé-israéliser. Ce courant a été rejeté par les pères de léglise tout simplement parce quils avaient compris quune religionchrétienne naissante navait de sens, de raison dexister et de se propager quen relation intrinsèque avec son origine israélite et judéenne, aussi bien du point de vue géographique ou territorial que du point de vue littéraire.
Le rouleau de la Torah, contenant les 5 premiers livres de lAncien Testament Cette littérature qui deviendra plus tard le canon biblique mais aussi une énorme quantité décrits hébraïques (probablement plus de 50 livres extra bibliques) dont une partie a été trouvée parmi les 950 rouleaux du désert de Judée Qumran, Nahal Hever, Murabaat, Massada etc.) Une branche dissidente Ainsi, la civilisation occidentale (dune grande partie du monde chrétien et musulman), ne serait pas comme on a tendance à dire une civilisation judéo chrétienne, tout simplement parce que le christianisme nest en fait quune branche du judaïsme qui ne devint dissidente que longtemps aprèsJésus.Cest
une branche messianique du Judaïsme presque au même titre que le mouvement Habad partisan de la messianité du Loubavitcher. Notre civilisation mondiale serait plutôt le fruit dune symbiose israélo-hellénistique. Quant auJésushistorique, tel quon pourrait le percevoir à travers les textes tardifs de ses disciples encore juifs et non chrétiens (dans le Nouveau Testament), il est loin davoir voulu comme le prétendentSoleretOnfray, séparer les affaires religieuses de létat. Il était loin aussi de vouloir récuser lusage de la violence. Il navait non plus aucune intention de prêcher un pacifisme, comme plus tard le prônèrent les premiers chrétiens. Bien au contraire, tout comme les prêtres duYahad desmanuscrits du désert de Juda, il prêchait le renouveau politique du Royaume dIsraël, tout comme dautres messies judéens avant lui. Pour atteindre ce but il est évident quil ne pouvait pas exclure lusage de la révolte contre loccupant romain. Ce nest que plus tard que certains courants cherchèrent à tout prix à établir une distinction radicale entreJésuset les nombreux autres messies de cette époque
eschatologique. Une analyse des écrits sectaires »du désert de Juda retraçant latmosphère politique et religieuse qui engendra la révolte contre Rome prouve bien quen ce sensJésuset ses disciples nont rien de particulier ou doriginal par rapport à leur contextesocio culturel. Ce nest que progressivement que seffectua un relatif éloignement des sources judéennes et israélites. ParYigal Bin-Nun