La mosaïque cosmologique de Mérida: étude technique et stylistique. (I) - article ; n°1 ; vol.19, pg 17-68
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Description

Mélanges de la Casa de Velázquez - Année 1983 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 17-68
52 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 72
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Mlle Janine Lancha
La mosaïque cosmologique de Mérida: étude technique et
stylistique. (I)
In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 19, 1983. pp. 17-68.
Citer ce document / Cite this document :
Lancha Janine. La mosaïque cosmologique de Mérida: étude technique et stylistique. (I). In: Mélanges de la Casa de
Velázquez. Tome 19, 1983. pp. 17-68.
doi : 10.3406/casa.1983.2386
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230X_1983_num_19_1_2386LA MOSAÏQUE COSMOLOGIQUE DE MERIDA:
ETUDE TECHNIQUE ET STYLISTIQUE. (I)
Par Janine LANCHA
Membre de la Section Scientifique
avec diverses contributions (v. Appendices)
Entre le 25 octobre et le 8 novembre 1966, E. Garcia Sandoval mit au jour
cette mosaïque, dans la maison romaine dite du mithraeum à 100 m au sud de
Abréviations d'ouvrages et d'articles fréquemment cités :
Lorenzo Abad Casai, Pintura romana en Mérida, Augusta Emerila, Madrid, 1976, p. 163-184, =
Abad, Emerita. Antonio Blanco Frejeiro, El mosaico de Mérida con la alegoria de Saeculum
Aureum, Estudios sobre el mundo helenislico. Anales de la Universidad Hispalense, série
Filosofia y Letras n° 8, Seville, 1971, p. 15 1-178 = Blanco. /£>., Los mosaicos romanos de Mérida,
Augusta Emerita, Madrid, 1976, p. 183-198 = Blanco, Emerita. ID.. Mosaicos romanos de
Mérida, Madrid, 1978 = Blanco, Mosaicos. Eugenio Garcia Sandoval, El mosaico cosmogônico
de Mérida, Xl° Congreso nacional de arqueologia, Mérida, 1968, Câceres, 1969, p.743-768
Garcia Sandoval I. ID., El mosaico cosmogônico de BSA A, XXXIV, XXXV, 1969, p.9-
29 = Garcia Sandoval II. Gilbert Charles Picard, Observations sur la mosaïque de Mérida,
CMGR II, Paris, 1975, p.l 19-124 = Picard, Mosaïque cosmologique. E. Alfôldi-Rosenbaum,
Technische und stilistische Beobachtungen zum kosmologischen Mosaik von Mérida und seiner
Umrahmung, dans A. Alfoldi et alii, Aion in Mérida und Aphrodisias, Mayence, 1979, p. 26-34 =
Alfôldi, Aion. Marie-Henriette Quet, La mosaïque cosmologique de Mérida. Extrait de
Conimbriga, XVIII, 1979 et XIX, 1980, Paris, 1981 = M. H. Quet.
Les abréviations des titres de revues sont celles de l'Année Philologique, et de la Revue des
Etudes anciennes pour certaines espagnoles; par ailleurs, CMGR I ou II = Colloque
international pour l'étude de la mosaïque antique, La mosaïque gréco-romaine. I, 1965, II, 1975,
Paris. 18 JANINE LANCHA
la Plaza de Toros1. Depuis cette date, les exégèses se sont succédé2 ; la dernière
en date, due à M. H. Quet, s'est imposée par l'intelligence et l'érudition de sa
démonstration. Ses "propositions de lecture" fournissent un dossier qui
emporte, à nos yeux, la conviction: la mosaïque nous offre l'image de
Yoikouménè, sous le pouvoir bénéfique de Rome, et elle transmet un message
à la fois idéologique et culturel d'une rare cohérence. L'harmonie de l'univers
s'y trouve représentée dans un tableau savant et concret à la fois, où la forme et
la couleur séduisent d'emblée le spectateur.
Le livre de M. H. Quet est né, dit-elle,3 "d'une exclamation spontanée de
reconnaissance devant le pavement : Dion, Aelius Aristide...". L'étude qui suit
est née, quant à elle, d'une question : comment une œuvre de cette qualité a-t-
elle été réalisée? Cette question est restée, à ce jour, sans réponse satisfaisante,
nous semble-t-il, c'est pourquoi nous proposons ici un essai de réponse.
M. H. Quet note en effet (p. 16, 47) qu'elle ne fera pas d'analyse
iconographique formelle; qu'il faudrait pouvoir faire l'étude de la palette du
mosaïste et de son art d'utiliser les couleurs aux divers registres (p. 1 79, n.735) ;
elle demande (p. 187, n.758) l'origine et la date du vêtement de l'enfant qui
accompagne Aestas et signale très brièvement, à la suite d'A. Blanco4, les
quelques restaurations modernes qu'elle a observées dans la mosaïque:
tesselles dorées, tête et torse de Nilus, corps de Copiae, une partie du fond
marin, les verts de Natura, quelques tesselles sur le front et dans la couronne
de Mons, la tunique de l'enfant qu'Aestas tient par le bras.
Que le lecteur se rassure: pas plus que M. H. Quet, nous ne tenterons "la
quête impossible des modèles" (p. 209) mais, en caractérisant la technique et le
style des figures, nous espérons entrevoir la main du ou des mosaïste(s).
Historique de la dépose et de la restauration.
La mosaïque se trouve encore actuellement5 dans la pièce qu'elle ornait
dans l'Antiquité, mais elle n'est pas véritablement in situ : déposée pendant
1 . Les fouilles de Mérida dépendaient alors de l'U niversité de Madrid, et étaient placées sous
la direction du Professeur M. Almagro.
2. La bibliographie concernant la mosaïque a été récemment rassemblée et discutée par M. H.
Quet (M. H. Quet, p. 1-19).
3. M. H. Quet, p. 13 note 4.
4. Cf. Blanco, Emerita, p. 193; ID., Mosaicos, n° 17 p.35 sq.
5. Nous devons à l'amabilité de M. J.M. Saenz de Buruaga, Directeur du Musée de Mérida,
un renseignement concernant l'avenir proche de la mosaïque. Il y aurait un projet de la
déposer de nouveau et de l'exposer verticalement comme un tableau sur un mur du
nouveau musée archéologique de Mérida, selon une suggestion d'A. Blanco. Une copie
serait alors placée dans la pièce qu'orne la mosaïque, dans la maison du mithraeum. LA MOSAÏQUE COSMOLOGIQUE DE MERIDA (I) 19
l'hiver 1968, elle fut entreposée dans la pièce voisine, aux peintures de
troisième style, et restaurée peu à peu, au fur et à mesure de son installation
dans la pièce où elle avait été trouvée, mais sur un nouveau lit de pose. Toutes
les restaurations furent effectuées à cette occasion, en trois mois, dans l'hiver
1968. Du lit de pose d'origine rien n'a été conservé. La mosaïque est
actuellement replacée sur un lit de 10 cm de chaux mêlée à une faible quantité
de ciment, selon une suggestion du regretté A. Garcia y Bellido, comme a bien
voulu nous le préciser oralement E. Garcia Sandoval. Avant de mettre la
mosaïque en place, on a creusé jusqu'à 0,60 m de profondeur pour installer
une chape de ciment ; entre la chape et le lit de pose moderne de la mosaïque,
un coussin d'air a été ménagé pour isoler les tesselles de l'humidité. La grande
lacune à droite a été comblée par du ciment, pour consolider l'ensemble du
pavement.
L'inventeur et les restaurateurs6 durent alors tamiser la terre pour y
récupérer les tesselles qui n'adhéraient plus au nucleus, et creuser le sol pour
installer la chape de ciment. Ils affirment n'avoir rien trouvé d'autre, comme
matériel archéologique, que les quelques fragments de céramique et de
lampes7 mentionnés dans Garcia-Sandoval, I p. 767. Il dit n'avoir remarqué
aucun vestige de sol antérieur au pavement. D'après A. Diaz-Pintiado, il y
aurait eu au centre de la pièce un effondrement important, qui avait été
comblé pour poser la mosaïque, dans l'Antiquité8. Il se souvient encore très
bien avoir vu en place des vestiges d'une peinture murale, à 14 cm au-dessous
du niveau de la mosaïque cosmologique. Cette peinture est antérieure à celle
qui couvre encore aujourd'hui les quatre murs de la pièce et dont la couleur,
beige à décor rectiligne rouge, diffère considérablement de la peinture
antérieure, signalée par A. Diaz-Pintiado. D'ailleurs, trois fragments de la
peinture antérieure9 sont encore visibles aujourd'hui, dans l'angle sud-ouest et
le long du mur ouest, mais ils ne sont plus au même niveau par rapport à la
Le mosaïste F. Cruzado Moro et son élève, A. Diaz-Pintiado. F. Cruzado reçut 500
pesetas par jour pour ce travail.
En dépit de la bonne volonté du personnel du Musée archéologique de Mérida, ces tessons
sont restés introuvables.
Un autre élément de l'histoire de cette partie de la maison est fourni par la présence de
tuiles de construction antiques, sur la mosaïque, dans la partie centrale, visibles sur une
diapositive prise à la découverte. Ces tuiles témoignent d'une occupation tardive de la
pièce par des squatters; elles étaient elles-mêmes recouvertes par des tuiles du type tegula,
provenant de l'effondrement du toit.
Ces fragments ne sont pa

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