La région d Ain Mlila dans les hautes plaines constantinoises - article ; n°2 ; vol.3, pg 29-64
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Méditerranée - Année 1962 - Volume 3 - Numéro 2 - Pages 29-64
36 pages

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Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 281
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Armand Frémont
La région d'Ain Mlila dans les hautes plaines constantinoises
In: Méditerranée, 3e année, N°2, 1962. pp. 29-64.
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Frémont Armand. La région d'Ain Mlila dans les hautes plaines constantinoises. In: Méditerranée, 3e année, N°2, 1962. pp. 29-
64.
doi : 10.3406/medit.1962.1035
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medit_0025-8296_1962_num_3_2_1035LA REGION D'AIN MLILA
DANS LES HAUTES PLAINES
CONSTANTINOISES
La région d'Aïn Mlila est située au cœur des Hautes Plaines du
Constantinois, à égale distance de Batna et de Constantine, de la
frontière tunisienne et du Hodna. Ce n'est pas une région naturelle
aux limites bien déterminées, encore qu'au sein des Hautes Plaines
elle possède une certaine individualité physique. Son unité géogra
phique est fondée sur quelques traits de ses genres de vie tradition
nels et surtout sur leurs transformations les plus récentes : la vie de
relations qui y est de plus en plus importante s'organise autour de la
petite ville d'Aïn Mlila promue au rang de sous-préfecture i.
I. — LES HAUTES PLAINES ET LEUR CADRE MONTAGNEUX
Le morcellement du relief est un élément essentiel de la région
d'Aïn Mlila. Le terme de « Hautes Plaines * appliqué pour désigner
l'ensemble de la région est abusif ici comme presque partout ailleurs.
Morcelées, certes, mais imposantes par leurs dénivellations, de nomb
reuses montagnes découpent la région. Ce morcellement accentué
est caractéristique de la région centrale des Hautes Plaines constan-
tinoises : à l'ouest comme à l'est (mais sous des formes différentes) ,
l'horizon s'élargit sur « les larges ondulations » de .la région de Sétif
(1) Cette étude, réalisée dans des conditions très particulières, ne puise pas aux
sources habituelles de la géographie (archives, statistiques, plans) que l'auteur n'a
pas eu le loisir de consulter. Il s'excuse auprès des lecteurs des multiples imperfect
ions qui proviennent de ces lacunes. L'essentiel de la documentation est donc
constitué d'observations. Le Douar Ouled Zouai, plus souvent observé, est fréquem
ment cité en exemple. L'auteur doit une reconnaissance particulière à Monsieur
Rieux, colon, et à tous les Ouled Zouai. 30 A. FREMONT
.956
AÏM FAK KOOti
n* dej Odd AyaaA
Courbes Fig. I. de — niveau Croquis de régional 850 et 1 000 (Echelle m. : 1/200 000)
Au-dessus de 1 000 m.
^ Escarpement important. ..^... Oued exoréïque.
O Lac.
Ain Kercha : Village de colonisation.
Ain Mlila : Sous-Préfecture (anciennement centre de commune mixte).
+ * Principales Chemin de fermes fer. européennes.
ou sur les formes plus amples encore des hautes plaines orientales 2.
Ici, au contraire, s'établit un équilibre entre la masse des montagnes
et l'étendue des plaines. Mais la sécheresse du climat et ses nuances
(2). J. Dresch. — Questions morphologiques des hautes plaines constantinoises.
Bulletin de l'Association des Géographes français, mai-juin 1950, pp. 90 à 95. AIN MLILA 31
sont d'autres éléments de grande importance pour définir les princ
ipaux types de paysages.
1° Le morcellement du relief
Les montagnes de la région d'Aïn Mlila se divisent en plusieurs
petits massifs nettement séparés les uns des autres, mais qui appar
tiennent tous au même type général. De faible étendue (au total, la
moitié environ de la surface occupée par les plaines) , ces montagnes
dont les sommets atteignent de 1100 à 1800 m, n'en dominent pas
moins nettement les plaines qu'ils encadrent (et dont l'altitude
moyenne est voisine de 900 m). Vers le Sud, par exemple, le Djebel
Tarbent, cependant modeste, s'enlève, en moins d'un kilomètre, des
800 m de la Plaine des Ouled Zouai au 1 136 m de son sommet. Au
Nord, le puissant Djebel Guérioun domine toute la région (1 729 m) et
le sommet de son versant occidental est une véritable corniche haute
de plus de 200 m. Ces reliefs vigoureux forment un contraste saisis
sant avec l'étendue des plaines voisines.
.^T *
Photo 1. La plaine des Ouled Zouai et le Djebel Tarbent
(au premier plan, mechta détruite) 32 A. FREMONT
Tous sont taillés dans les formations calcaires du Crétacé infé
rieur qui ont été plissées, fracturées et soulevées selon plusieurs phases
tectoniques. De remarquables formes structurales s'en dégagent. La
plupart de ces montagnes sont dissymétriques. Deux types de versants
s'opposent le plus souvent : — les uns, assez réguliers, de pente
moyenne sont entièrement taillés dans la roche en place, et ils cor
respondent à d'anciennes surfaces d'érosion en roche dure ou à des
surfaces structurales que ravine maintenant l'action très intermittente
de petits oueds (Pente E. du Guérioun, N. du Fortass, O. du Nif
Enser) — les autres (qui correspondent à des crêts, des cuestas ou
des escarpements de faille) opposent à un sommet abrupt taillé en
pleine roche, une partie inférieure un peu plus douce, généralement
composée de débris grossiers et que ravinent encore de petits oueds
(pente O. du Guérioun, E. du Nif Enser). Mais partout les formes
sont vigoureusement dessinées et les crêtes bien marquées en lignes
presque géométriques. Tous ces solides édifices sont cependant percés
de grottes dont l'ampleur est souvent considérable. Dans le Guérioun,
le Nif Enser et le Hanout notamment, d'immenses salles, d'origine
karstique, profondes de plusieurs dizaines de mètres et également
larges communiquent entre elles, formant un véritable réseau sou
terrain qui débouche sur les corniches par d'étroites ouvertures.
Un seul ensemble montagneux échappe à cette description : plus
basse, la « Chebka » qui s'étend au Sud d'Aïn Kercha un peu au-
dessus de 1 000 m d'altitude, est un dédale incohérent de croupes
molles aux pentes convexes développé dans des argiles miocènes et
qu'entourent des reliefs plus vigoureux dégagés dans des calcaires
du trias ou du crétacé (Djebel Oum Kchid).
Mais aux djebels, ce sont les plaines qu'il faut surtout opposer.
Car tous ces massifs ne sont que des îles montagneuses au-dessus des
plaines, nettement séparés les uns des autres, mais alignés selon
quelques directions privilégiées (en rapport avec les principaux pli
ssements) : au sud, du NE au SO, dans la même direction que le Bou
Arif et l'Aurès (djebels du sud des Ouled Zouai : Tarbent, Azem,
Toumbait, Guentas), au centre et au nord, du NNE au SSO (Fortas
Guérioun, Hanout, Marhsel), au sud-est, de l'ENE à l'OSO (Fedjouj,
Ank Djemel, Oum Kchid). Entre tous ces massifs où dominent les
faciès calcaires s'étendent de vastes plaines d'ennoiement qu'encom
brent les débris quaternaires arrachés aux reliefs voisins.
Au nord, de part et d'autre des vastes massifs du Guérioun et du
Fortass, elles sont peu étendues : plaine d'Aïn Mlila (à l'O.) et des
Ouled Msad (à l'E.). Le drainage de la première est assuré en direc- MLILA 33 AIN
tion du Rummel par l'Oued El Guerrah, mais dans sa partie méri
dionale des formes d'inorganisation hydrographique sont déjà appa
rentes (marécages). Le drainage vers l'extérieur de la plaine des
Ouled Msad n'est pas assuré.
Mais c'est dans le sud que l'endoréisme des plaines est le mieux
marqué. Deux grandes plaines s'étendent au milieu des petits mass
ifs méridionaux : à l'ouest, la plaine des Ouled Zouai qu'encadrent
le Nif Enser, les petits djebels des Ouled Zouai et le Hanout; à l'est,
la grande plaine des Bouliled entourée du Hanout, du Mahrsel et du
Fedjouj. Plus au sud, autour du Sebkhet Djenndli, une troisième
plaine s'étend au pied du Bou Arif : sans appartenir à la région d'Aïn
Mlila; elle présente des traits analogues aux deux précédentes. L'inor
ganisation du drainage, la présence en leur centre d'un ou deux lacs
salés, les sebakh, (Sebkhet ez Zemoul aux Ouled Zouai, Garaet Annk
Djemel aux Boulided) sont, en effet, les traits les plus caractéris
tiques de ces plaines. Elles n'ont cependant pas partout le même
aspect. Ainsi, la Plaine des Ouled Zouai, encadrée de près par les
djebels, s'incline assez régulièrement en

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