Les effets démographiques de la politique familiale en RFA et dans ses Länder depuis la seconde guerre mondiale - article ; n°2 ; vol.44, pg 395-415

Karl Schwarz

Description

Population - Année 1989 - Volume 44 - Numéro 2 - Pages 395-415
Schwarz Karl. — Les effets démographiques de la politique familiale en RFA et dans ses Lander depuis la seconde guerre mondiale. La fécondité en Allemagne fédérale est une des plus basses enregistrées dans le monde (1,4 enfant par femme). Elle était pourtant passée de 2,10 à 2,51 enfants par femme entre 1950 et 1965. Cette forte natalité était étroitement liée à la baisse de l'âge au mariage et entraîna un changement dans le calendrier des naissances, mais resta sans lendemain. Il est difficile d'examiner l'influence que peut exercer la politique familiale. Les allocations accordées aux familles ne sont pas négligeables. En 1986 elles étaient par mois de 50 marks pour le 1er enfant, de 100 pour le 2e, de 220 pour le 3e et de 240 pour le 4e et les suivants. En outre des aides multiples sont prévues pour encourager les couples mariés ou non à avoir des enfants. Mais il existe de grandes différences régionales. Elles expliquent en partie celles de la fécondité. Par exemple, en Bade-Wurtemberg la natalité est relativement élevée, peut-être parce que l'allocation maternelle de la RFA y est complétée par celle du gouvernement régional et que les femmes seules, mariées ou non, qui se consacrent à l'éducation de leurs enfants reçoivent une pension pendant trois ans. A Berlin (Ouest), la fécondité relativement élevée est vraisemblablement stimulée par le grand nombre de places disponibles dans des crèches, des jardins d'enfants et des garderies. En Sarre, une diminution des aides familiales suite à la réunion de cette région à la RFA, s'accompagne d'une baisse de la natalité.
Schwarz Karl. — The impact of family policies on population growth in West Germany and its Lander since World War II. The period index of total fertility in West Germany is one of the lowest in the world (1.6 children per woman), Yet, between 1950 and 1956 it increased from 2.10 to 2.51 children per woman. This sharp increase in fertility was closely related to a reduction in the age at marriage which led to a temporary change in the timing of births. It is difficult to assess the present impact of family policy on fertility. Family allowances are not negligible in amount; for example in 1986 these benefits came to DM50 for the first child, DM100 for the second, DM220 for the third and DM240 for fourth and subsequent children. In addition, there are many incentives for both married and unmarried women to produce children. However, there are considerable disparities between different Lander which may, in part, account for differences between birth rates. Thus, the birth rate in Baden-Wiirtemberg is relatively high, possibly because the government of that Land supplements the family allowance paid by the federal government with one of its own that is paid to all women, married or unmarried, who decide to remain at home to rear their children, during the first three years of the children's lives. In West Berlin, the relatively high birth rate may be encouraged by the many crèches, day nurseries and kindergartens available. The union of Sarre province with West Germany led to a decrease in family allowances, which was accompanied by a drop in the birth rate.
Schwarz Karl. — Los efectos demográficos de la política familiar en la RFA y en sus Lander a partir de la segunda guerra mundial. La fecundidad en Alemania Federal es una de las más bajas que se conocen en el mundo (1,6 hijos por mujer). Y sin embargo dicho indice habia pasado de 2,10 a 2,51 hijos por mujer entre 1950 y 1965. Este fuerte incremento de la natalidad se hallaba estrechamente ligado a la disminución de la edad al matrimonio e implicó un cambio en el calendario de nacimientos pero no tuvo continuidad. Es dificil examinar la influencia que puede ejercer la política familiar. El monto de las pensiones otorgadas a las familias es considerable. En 1986 se elevaba a 50 marcos mensuales por el primer hijo, a 100 por el segundo, a 220 por el tercero y a 240 por el cuarto y cada uno de los siguientes. Además, se hallan previstas multiples ayudas tendientes a estimular a las parejas, casadas o no, a proerear. Pero en este campo existen grandes diferencias régionales que explican en parte las diferencias de fecundidad. Por ejemplo, en Bade-Wurtemberg la natalidad es relativamente más elevada posiblemente porque a la pension otorgada por el gobierno central se aňade la del gobierno regional y porque la mujeres solas, casadas о no, que se dedican a la educación de sus hijos reciben una pension durante très afios. En Berlin occidental la relativamente elevada fecundidad, parece estimulada por el gran numero de plazas disponibles en las casas de cuna, jardin de niňos y guarderias. En Sarre, la disminución de pensiones familiares, consecunecia de la reunificación de dicha región a la RFA, coincide con un descenso de la natalidad.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: POPULATION0
• Publié le: 01 janvier 1989
• Nombre de lectures: 22
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Karl Schwarz
Les effets démographiques de la politique familiale en RFA et
dans ses Länder depuis la seconde guerre mondiale
In: Population, 44e année, n°2, 1989 pp. 395-415.
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Schwarz Karl. Les effets démographiques de la politique familiale en RFA et dans ses Länder depuis la seconde guerre
mondiale. In: Population, 44e année, n°2, 1989 pp. 395-415.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1989_num_44_2_3462Résumé
Schwarz Karl. — Les effets démographiques de la politique familiale en RFA et dans ses Lander depuis
la seconde guerre mondiale. La fécondité en Allemagne fédérale est une des plus basses enregistrées
dans le monde (1,4 enfant par femme). Elle était pourtant passée de 2,10 à 2,51 enfants par femme
entre 1950 et 1965. Cette forte natalité était étroitement liée à la baisse de l'âge au mariage et entraîna
un changement dans le calendrier des naissances, mais resta sans lendemain. Il est difficile d'examiner
l'influence que peut exercer la politique familiale. Les allocations accordées aux familles ne sont pas
négligeables. En 1986 elles étaient par mois de 50 marks pour le 1er enfant, de 100 pour le 2e, de 220
pour le 3e et de 240 pour le 4e et les suivants. En outre des aides multiples sont prévues pour
encourager les couples mariés ou non à avoir des enfants. Mais il existe de grandes différences
régionales. Elles expliquent en partie celles de la fécondité. Par exemple, en Bade-Wurtemberg la
natalité est relativement élevée, peut-être parce que l'allocation maternelle de la RFA y est complétée
par celle du gouvernement régional et que les femmes seules, mariées ou non, qui se consacrent à
l'éducation de leurs enfants reçoivent une pension pendant trois ans. A Berlin (Ouest), la fécondité
relativement élevée est vraisemblablement stimulée par le grand nombre de places disponibles dans
des crèches, des jardins d'enfants et des garderies. En Sarre, une diminution des aides familiales suite
à la réunion de cette région à la RFA, s'accompagne d'une baisse de la natalité.
Abstract
Schwarz Karl. — The impact of family policies on population growth in West Germany and its Lander
since World War II. The period index of total fertility in West Germany is one of the lowest in the world
(1.6 children per woman), Yet, between 1950 and 1956 it increased from 2.10 to 2.51 children per
woman. This sharp increase in fertility was closely related to a reduction in the age at marriage which
led to a temporary change in the timing of births. It is difficult to assess the present impact of family
policy on fertility. Family allowances are not negligible in amount; for example in 1986 these benefits
came to DM50 for the first child, DM100 for the second, DM220 for the third and DM240 for fourth and
subsequent children. In addition, there are many incentives for both married and unmarried women to
produce children. However, there are considerable disparities between different Lander which may, in
part, account for differences between birth rates. Thus, the birth rate in Baden-Wiirtemberg is relatively
high, possibly because the government of that Land supplements the family allowance paid by the
federal government with one of its own that is paid to all women, married or unmarried, who decide to
remain at home to rear their children, during the first three years of the children's lives. In West Berlin,
the relatively high birth rate may be encouraged by the many crèches, day nurseries and kindergartens
available. The union of Sarre province with West Germany led to a decrease in family allowances,
which was accompanied by a drop in the birth rate.
Resumen
Schwarz Karl. — Los efectos demográficos de la política familiar en la RFA y en sus Lander a partir de
la segunda guerra mundial. La fecundidad en Alemania Federal es una de las más bajas que se
conocen en el mundo (1,6 hijos por mujer). Y sin embargo dicho indice habia pasado de 2,10 a 2,51
hijos por mujer entre 1950 y 1965. Este fuerte incremento de la natalidad se hallaba estrechamente
ligado a la disminución de la edad al matrimonio e implicó un cambio en el calendario de nacimientos
pero no tuvo continuidad. Es dificil examinar la influencia que puede ejercer la política familiar. El monto
de las pensiones otorgadas a las familias es considerable. En 1986 se elevaba a 50 marcos mensuales
por el primer hijo, a 100 por el segundo, a 220 por el tercero y a 240 por el cuarto y cada uno de los
siguientes. Además, se hallan previstas multiples ayudas tendientes a estimular a las parejas, casadas
o no, a proerear. Pero en este campo existen grandes diferencias régionales que explican en parte las
diferencias de fecundidad. Por ejemplo, en Bade-Wurtemberg la natalidad es relativamente más
elevada posiblemente porque a la pension otorgada por el gobierno central se aňade la del gobierno
regional y porque la mujeres solas, casadas о no, que se dedican a la educación de sus hijos reciben
una pension durante très afios. En Berlin occidental la relativamente elevada fecundidad, parece
estimulada por el gran numero de plazas disponibles en las casas de cuna, jardin de niňos y
guarderias. En Sarre, la disminución de pensiones familiares, consecunecia de la reunificación de dicha
región a la RFA, coincide con un descenso de la natalidad.LES EFFETS DÉMOGRAPHIQUES
DE LA POLITIQUE FAMILIALE
EN RFA ET DANS SES LÂNDER
DEPUIS LA SECONDE GUERRE
MONDIALE*
INTRODUCTION
Les enquêtes empiriques donnent peu d'exemples convaincants
concernant les effets des mesures de politique familiale sur l'évolution
démographique, pour plusieurs raisons :
• Des changements dans l'évolution de la natalité ont pu être
attribués à des mesures de politique familiale alors qu'il existe d'autres
causes. Par exemple, l'augmentation passagère du taux de natalité de 1980
à 1982. Comme on l'observe dans de nombreux pays d'Europe, il est
douteux qu'elle soit imputable à des mesures de politique familiale.
• Comme de nombreux facteurs influent sur l'évolution démograp
hique, il est difficile d'estimer l'influence d'une politique familiale.
• II est rare qu'un gouvernement prenne une mesure isolée, ce qui
interdit de relier les changements démographiques à une mesure particul
ière.
• II est souvent difficile de démêler les causes et les conséquences.
Ainsi les familles vivant en maison individuelle ont-elles plus d'enfants que
les locataires. Est-ce la vie en qui détermine le nombre
d'enfants ou est-ce le nombre d'enfants qui incite à construire sa maison ?
• D'aucuns espèrent trouver dans les enquêtes d'opinion des idées
concernant le nombre d'enfants désirés. Mais ces enquêtes ne sont guère
fiables car les réponses sont souvent prédéterminées et stéréotypées.
• II est difficile d'isoler les effets à long terme des effets à court
terme. Pourtant il faut savoir si une mesure nataliste a eu un effet
momentané ou si elle a modifié la descendance finale des familles.
• II est impossible par définition de savoir quelle aurait été l'évo
lution des mariages et des naissances si aucune mesure n'avait été prise
en faveur du mariage et des familles.
* Traduit de l'allemand par Jacques Houdaille.
Population, 2, 1989, 395-415. POLITIQUE FAMILIALE EN R.F.A. 396
• II existe une foule de mesures gouvernementales qui influent
indirectement sur l'évolution démographique et qui peuvent renforcer ou
neutraliser l'effet d'une politique en faveur des familles.
• Les données manquent pour mesurer directement les effets d'une
politique familiale sur la démographie; lors des enquêtes, on pourrait
demander si telle ou telle mesure précise a poussé au mariage ou à avoir
un certain nombre d'enfants. De telles questions seraient vouées à l'échec
parce qu'elles impliquent, de la part des enquêtes, une capacité de
réflexion et de distanciation, alors que les enquêtes saisissent la plupart
du temps des rationalisations.
Conscient de tous ces problèmes, on commencera par exposer
l'évolution de la politique familiale en RFA depuis trente ans. Puis on
discutera l'évolution des mariages et des naissances depuis 1950, par année
de calendrier et cohortes de naissances, avant d'aborder dans une troisième
partie le lien entre ces deux ordres de phénomènes.
I. LES MESURES DE POLITIQUE FAMILIALE EN RFA
A) Mesures prises par le gouvernement fédéral
Passons en revue, pour commencer, les mesures familiales au sens
strict (allocations, compensations, etc.) avant de discuter les mesures au
sens large comme les r