Les invariants du parti communiste français - article ; n°1 ; vol.36, pg 65-81
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Description

Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1981 - Volume 36 - Numéro 1 - Pages 65-81
Die Invarianten der Kommunistischen Partei Frankreichs. Im Buch von Henri Fiszbin, Les bouches s'ouvrent (1980) sind aus der Feder eines (früheren) führenden Funktionärs der Partei einige dauerhafte Elemente des kommunistischen Universums konkret dargelegt : das Funktionieren der Partei im Sinne einer totalen Institution (in der Bedeutung von Goffman), deren Sektencharackter (imexakten Sinne Webers aus der Protestantischen Ethik), Arbeiterhabitus der Führung. Mit dem Aufweis —gestutzt auf das oben erwähnte Buch—, wie ein Funktionär von 1980 denkt und handelt, ist zugleich der Versuch verbunden, die Geschehnisse zwischen 1948 und 1953 aufzuhellen, eine Periode also, in der die französischen Kommunisten, die Intellektuellen an ihrer Spitze, all das ohne objektiven Zwang reproduzierten, was innerhalb der UdSSR und der Volksdemokratien mittels des Terrors durchgesetzt wurde.
The Invariant Features of the French Communist Party. Henri Fiszbin's recent book Les bouches s'ouvrent (1980) brings to light, in a concrete way, some of the permanent features of the communist world, such as the way in which the Party functions as a «total institution» (in Goffman's sense) and as a sect (in the sense defined by Weber in The Protestant Ethic), or the working-class habitus of the leadership. The book is here used as a means of analysing the thinking and behaviour of a Party, official in 1980, with a view to a clearer understanding of what was happening between 1948 and 1953, when, without objective constraints, the French Communists, not least their intellectuals, reproduced everything which the Soviet and East-European parties imposed through terror.
Les invariants du parti communiste français. Le livre d'Henri Fiszbin, Les bouches s'ouvrent (1980) met au jour, concrètement, sous la plume d'un (ancien) dirigeant quelques-unes des permanences de l'univers communiste : fonctionnement du parti comme une institution totale (au sens de Goffman), caractère de secte (au sens précisé par Weber dans L'éthique protestante), habitus ouvrier de la direction. Démontant, grâce à ce livre, comment pense et agit un permanent en 1980, on vise en particulier, à rendre mieux intelligible ce qui se passait dans les années 1948-1953, où sans contrainte objective, les communistes français, intellectuels en tête, ont reproduit tout ce que l'URSS et les démocraties populaires imposaient par la terreur.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madame Jeannine Verdès-
Leroux
Les invariants du parti communiste français
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 36-37, février/mars 1981. pp. 65-81.
Citer ce document / Cite this document :
Verdès-Leroux Jeannine. Les invariants du parti communiste français. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 36-
37, février/mars 1981. pp. 65-81.
doi : 10.3406/arss.1981.2108
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1981_num_36_1_2108Résumé
Les invariants du parti communiste français.
Le livre d'Henri Fiszbin, Les bouches s'ouvrent (1980) met au jour, concrètement, sous la plume d'un
(ancien) dirigeant quelques-unes des permanences de l'univers communiste : fonctionnement du parti
comme une institution totale (au sens de Goffman), caractère de secte (au sens précisé par Weber
dans L'éthique protestante), habitus ouvrier de la direction. Démontant, grâce à ce livre, comment
pense et agit un permanent en 1980, on vise en particulier, à rendre mieux intelligible ce qui se passait
dans les années 1948-1953, où sans contrainte objective, les communistes français, intellectuels en
tête, ont reproduit tout ce que l'URSS et les démocraties populaires imposaient par la terreur.
Abstract
The Invariant Features of the French Communist Party.
Henri Fiszbin's recent book Les bouches s'ouvrent (1980) brings to light, in a concrete way, some of the
permanent features of the communist world, such as the way in which the Party functions as a «total
institution» (in Goffman's sense) and as a sect (in the sense defined by Weber in The Protestant Ethic),
or the working-class habitus of the leadership. The book is here used as a means of analysing the
thinking and behaviour of a Party, official in 1980, with a view to a clearer understanding of what was
happening between 1948 and 1953, when, without objective constraints, the French Communists, not
least their intellectuals, reproduced everything which the Soviet and East-European parties imposed
through terror.
Zusammenfassung
Die Invarianten der Kommunistischen Partei Frankreichs.
Im Buch von Henri Fiszbin, Les bouches s'ouvrent (1980) sind aus der Feder eines (früheren)
führenden Funktionärs der Partei einige dauerhafte Elemente des kommunistischen Universums
konkret dargelegt : das Funktionieren der Partei im Sinne einer totalen Institution (in der Bedeutung von
Goffman), deren Sektencharackter (imexakten Sinne Webers aus der Protestantischen Ethik),
Arbeiterhabitus der Führung. Mit dem Aufweis —gestutzt auf das oben erwähnte Buch—, wie ein
Funktionär von 1980 denkt und handelt, ist zugleich der Versuch verbunden, die Geschehnisse
zwischen 1948 und 1953 aufzuhellen, eine Periode also, in der die französischen Kommunisten, die
Intellektuellen an ihrer Spitze, all das ohne objektiven Zwang reproduzierten, was innerhalb der UdSSR
und der Volksdemokratien mittels des Terrors durchgesetzt wurde.jeannine verdesleroux
LES INVARIANTS
DU PARTI COMMUNISTE
ne s'agit que du conflit entre deux conceptions du
fonctionnement d'un parti politique, d'une simple
«différence d'opinions» (p. 25), pourquoi ces
«déchirements», ces «traumatismes», ce «déses
poir» ? Si son adhésion au parti communiste est
raisonnée et non «religieuse» ainsi qu'il tient à le
répéter (p. 17, p. 160), pourquoi Henri Fiszbin
ressent-il sa démission du poste de secrétaire de la
fédération de Paris comme un «saut à pieds joints Le en la media de document précédent été qui Paris déçu FRANCAIS direction livre position 1979, se ressenti et : avec propose il d'Henri le ne entre bureau et «irremplaçable». la qui contient du par sympathie présenté d'expliquer Fiszbin, parti semble le politique l'auteur secrétariat pas communiste, de Les par dont de nature l'affrontement comme du bouches l'éditeur «révélations» Reçu bénéficie de parti la à il communiste, par un «embarrasser» s'ouvrent fédération a rapidement comme toute acte les survenu, et mass- prise l'ausans (*), un de a
dans l'inconnu» ? (p. 22), pourquoi la démission
d'un autre secrétaire plonge-t-elle ses camarades
«sensibles à ses motivations» dans une «véritable
panique» et leur apparaît-elle comme un acte «un
peu monstrueux, injustifiable en tout cas» (p. 55) ?
D'autre part, si les reproches avancés par la directeur, interrogé par les journalistes, n'a cessé de
tion étaient les véritables «causes» de l'affaire, proclamer l'intégrité de sa foi et de minimiser la
Henri Fiszbin a toutes les raisons de s'étonner que charge critique de son écrit.
«des erreurs aussi monumentales, aussi lourdes de Deux impressions dominantes s'en dégagent.
conséquences, aient pu échapper si longtemps à la D'abord, il rend sensible une atmosphère, faite
vigilance de la direction du parti» (p. 97). d'un côté d'accusations violentes, de pressions, de
Le lecteur le plus acharné ä découvrir le «campagnes insidieuses de discrédit» (p. 90), de
«fond réel» de l'affaire Fiszbin cherchera en vain l'autre, de désarroi, de révolte, de blessures mor
dans le récit des faits concrets assez graves pour ales; en cela, il ressemble, malgré tout le temps
constituer l'enjeu d'un conflit aussi violent, aussi écoulé entre les deux «affaires», au récit qu'a fait
durable et aussi étendu. Seulement la question Charles Tillon du «procès» monté contre lui en
«quel est le fond de l'affaire Fiszbin ?» est tout à 1952 (1). En second lieu, entendant s'adresser non
fait secondaire. En effet, la compréhension ne aux seuls communistes mais aux Français «ind
passe pas par la quête quasi policière de faits, épendamment de leurs convictions politiques»
d'anecdotes, de rumeurs, que la direction a niés ou (p. 9), le livre n'expose pas une analyse politique
travestis, et dont la seule connaissance aurait des d'intérêt général mais raconte des luttes internes
pouvoirs explicatifs. Il faut rappeler ici ce qui, de l'appareil dirigeant, luttes dont au fil des pages,
étant admis dans le champ des sciences sociales, on ne sait plus si elles sont très simples ou très
est souvent oublié et surtout lorsqu'il s'agit du complexes ; le tableau oscille en effet entre le récit
parti communiste : l'analyse demande que soient d'un problème «somme toute naturel» (p. 26) et
substituées aux interrogations «indigènes», des l'évocation d'une «ténébreuse affaire à laquelle
problématiques spécifiquement constituées, au lieu personne ne peut plus rien comprendre» (p. 129).
de reprendre comme le font tant d'«experts», les Ramenant le «contentieux» qui s'était créé entre la
problèmes tels qu'ils sont posés par la direction direction du parti communiste et le secrétariat
du parti communiste, mais pour leur apporter des fédéral parisien à «la liberté de ton et de critique
réponses inversées. qui caractérisait (...) la vie intérieure du parti à
Paris» (p. 106), donc à quelque chose de clair, de
compréhensible, Henri Fiszbin réintroduit les *En collaboration avec Maurice Goldring et Jean-Jacques
interrogations et la confusion tant les effets qu'il Rosat, Paris, Grasset, 1980, 246 p.
décrit longuement paraissent disproportionnés par 1— C. Tillon, Un «procès de Moscou» à Paris, Paris, Ed. du
rapport aux faits qui sont censés les produire : s'il Seuil, 1971, 198 p. 66 Jeannine Verdès-Leroux
On voit ici ce qui nous sépare de certains Les invariants du PCF
«experts» qui entendent fonder une compétence Il faut en écarter les dogmes qui varient mais sans (et un monopole) sur ce qu'Alain Besançon appelait conséquences réelles. Par exemple, la dictature du récemment un «sensus communismi» (2), constitué prolétariat était présentée dans le Manifeste de
au cours d'un passage dans les rangs du parti ; ces Champigny (1968) comme une des six «principales
spécialistes tendent à concevoir l'analyse du parti lois de la révolution socialiste» et Waldeck Rochet
communiste ^pjûjrjg |_*histoire de ses «de^sçnjs^-, *~*-*"%*î*ta** ^ £»-«_»«-» ¿/«'-»«rv-tt Aine* tj% ^>-nt 4"Í_Q-*p _ r» *Qfir-^*f f^»^'7* a l_ra*« rt :
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