Reconstitution des familles de Rosny-sous-Bois de 1620 à 1669 - article ; n°2 ; vol.37, pg 412-418
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Reconstitution des familles de Rosny-sous-Bois de 1620 à 1669 - article ; n°2 ; vol.37, pg 412-418

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Description

Population - Année 1982 - Volume 37 - Numéro 2 - Pages 412-418
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

Jacques Houdaille
Reconstitution des familles de Rosny-sous-Bois de 1620 à 1669
In: Population, 37e année, n°2, 1982 pp. 412-418.
Citer ce document / Cite this document :
Houdaille Jacques. Reconstitution des familles de Rosny-sous-Bois de 1620 à 1669. In: Population, 37e année, n°2, 1982 pp.
412-418.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1982_num_37_2_17331412 NOTES ET DOCUMENTS
réduire la natalité, les partisans de cette ligne attribueront l'échec dont le
recensement rend compte à un défaut quantitatif plutôt que qualitatif de
la politique démographique.
Depuis son retour au pouvoir, Mme Gandhi n'a pas tranché sur la
question de la politique à suivre. Silence curieux, voire inquiétant quand
on sait quelle ferveur la bureaucratie a su montrer sous l'état de siège pour
légitimer la coercition en matière de planning familial. On insiste occasion
nellement sur le fait que la contraception doit être volontaire et qu'il faut
créer une « atmosphère propice » à l'usage de la contraception. On recon
naît en même temps que le Ministère de la Santé et du Bien-Etre Familial
— un tiers du budget duquel est absorbé par le planning familial — est bien
incapable de créer à lui seul une telle atmosphère. Le recensement ne fera
sans doute qu'aviver cette frustration - et la tentation totalitaire qui
l'accompagne.
Armindo Miranda,
Institut Chr. Michelsen, Bergen, Norvège.
RECONSTITUTION DES FAMILLES
DE ROSNY-SOUS-BOIS DE 1620 À 1669
Les études par reconstitution des familles sur la période antérieure à
1670 sont rares. Les difficultés de lecture semblent rebuter les meilleures
volontés. Pour ces registres anciens, on se limite donc le plus souvent à de
simples comptages d'actes. Le risque de sous-enregistrement est pourtant
particulièrement redoutable, non seulement pour les décès mais aussi pour
les baptêmes et les mariages. Seule la reconstitution des familles permet d'en
juger. C'est ce qui nous a incité à faire remonter avant 1670 l'étude d'un
village de l'enquête nominative de l'INED dont les registres sont très bien
tenus. Il s'agit de Rosny-sous-Bois, gros village proche de Paris. Le registre
des baptêmes et des mariages y remonte à 1620, celui des sépultures à 1640,
mais les âges n'y figurent qu'à partir de 1650 et pas toujours régulièrement.
Age au mariage. Nous l'avons calculé par générations en utilisant la
reconstitution des familles de 1670 à 1719 pour les
générations 1650-1669. Le tableau 1 donne le classement des âges des
nouveaux mariés et les âges moyens au mariage pour deux groupes de
générations.
Les différences entre les générations 1610-1639 et 1640-1669 ne sont
pas significatives (chi 2 = 1,29 pour 1 dl chez les garçons et 1,11 chez les
filles). Celle entre les générations 1610-1669 et 1670-1729 (c'est-à-dire en
gros entre les xvn" et xvnť siècles) n'est pas significative pour les garçons NOTES ET DOCUMENTS 413
Tableau 1. — Classement des âges des nouveaux mariés
1*10-1639 1670-1729 1640-1669 1610-1669 Age au
mariage Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles
16 2 32 4 5 15-19 ans 2 16
20-24 ans 25 36 20 33 45 69 43 85
26 18 48 36 70 65 25-29 ans 22 18
24 23 20 30-34 ans 2 9 8 10 15
5 1 5 1 5 3 35-39 ans
4 40-44 ans 2 1 2 1
2 45-49 ans
64 72 62 77 126 149 151 178 Total
24,8 27,2 23,9 27,5 25,6 Age moyen 26,5 22,9 27,9
(chi 2 = 0,18 pour dl) mais l'est pour les filles (chi 2 = 9,94). Dans ce
village proche de Paris, l'âge au mariage est resté stable pour les garçons
mais a augmenté fortement pour les filles. L'écart d'âge entre et
filles lors du mariage a donc tendu à diminuer. Il était probablement élevé
au xvii" siècle (plus de trois ans).
Fécondité. Dans la plupart des reconstitutions de familles portant sur des
périodes anciennes, l'étude de la fécondité se heurte à une
difficulté : l'âge des mères est mal connu ou même n'est pas connu du tout.
En d'autres termes, les fiches MF 3 sont nombreuses. En effet, avant 1670,
les filiations sont rarement indiquées dans les actes de mariage, et les âges
au décès sont inexacts, surtout pour le femmes décédées à un âge avancé.
Il n'en va pas ainsi à Rosny, tout au moins pour les fiches des couples
formés après 1640 car une liste de confirmation datant de 1663 indique les
âges de nombreux adultes. Nous avons comparé ces âges à ceux qui sont
connus par les actes de baptême des mariées identifiées de manière certaine.
Ils semblent très exacts.
Le tableau 2 donne les taux de fécondité par âges pour les fiches MF
portant sur l'ensemble de la période 1617-1669; parmi elles les couples
formés avant 1640 sont rares.
2 Tableau Taux APPARENTS DE FECONDITE PAR AGES DE LA
(pour mille) DescenMÈRE
Age au Nombre 30-34 4044 mariage 15-19 20-24 25-29 35-39 4549 de fiches dance de la femme
15-19 300(40) 17 9,53 448(33,5) 437(80) 338(65) 367(60) 240(25) 000(20)
20-24 33 6,59 467(83,5) 344(160) 310(145) 275(120) 155(90) 000(55)
14 4,61 25-29 513(39) 300(60) 240(50) 125(40) 000(30)
30 ans et + 353(14) 283(10) 2 3,10 160(10) 000(10)
Entre parenthèses figure le nombre de femmes-années. 414 NOTES ET DOCUMENTS
En utilisant le nombre de fiches de chaque groupe d'âges au mariage,
calculons la descendance de ces femmes. Elle est de :
17 33 14 2 9,53 x — + 6,59 x — + 4,61 x — + 3,20 x — = 6,82
60 66 66 66
Ce chiffre ne tient pas compte des naissances « perdues », c'est-à-dire
de celles qui ne furent pas enregistrées ou qui survinrent hors paroisse. Les
mariages des enfants permettent de corriger cette descendance. Les filiations
sont indiquées à partir de 1660 dans les actes de mariage. Nous pouvons
donc retrouver les naissances perdues de tous les enfants nés après 1640.
Sur 71 enfants mariés à Rosny, nous avons récupéré deux naissances, soit
2,8 % , proportion très faible qui ne laisse guère soupçonner de sous-enre
gistrement des naissances pour la période 1640-1669.
D'autre part, nous n'avons pas tenu compte des ondoyés décédés pour
calculer la fécondité. Ils sont d'ailleurs très rares (4 pour 743 naissances
survenues de 1640 à 1669, soit 0,5%). Nous admettons que cette proportion
était en fait de l'ordre de 3 % , chiffre estimé pour la France entière à une
époque où les ondoyés décédés sont correctement enregistrés. La descendance
des femmes de Rosny devient avec ces corrections :
6,82 x 71 x 1,03 = 7,23
69
Comparons ces résultats à ceux d'une population ancienne ne semblant
pas pratiquer la limitation des naissances, par exemple celle des quarts nord-
est et nord-ouest de la France de 1670 à 1679, dont la distribution des
âges au mariage des femmes est la suivante: 15-19 ans: 11 %; 20-24 ans:
33 % ; 25-29 ans : 29 % ; 30 ans et plus : 27 % . Calculée selon cette
répartition, la descendance des femmes de Rosny est de 5,72 (après
corrections), alors qu'elle atteint 6,68 pour la France du nord-est (période
1670-1689). Notre première impression quant à la forte fécondité des
femmes de Rosny avant 1670 venait donc de la répartition par âges des étudiées.
Si nous nous limitons aux taux apparents en leur appliquant la
répartition par âges indiquée ci-dessus, la descendance des femmes de
Rosny, mariées avant 1670, est de 5,40 contre 5,78 pour les femmes du quart
nord-est de la France, mariées de 1670 à 1689.
La différence est faible et probablement négligeable. Apparemment
l'enregistrement des naissances n'est pas plus défectueux qu'après 1670.
La quasi-totalité des fiches que nous avons utilisées pour ces calculs
se rapportent à des couples formés de 1640 à 1669. Pour la période
antérieure (1617-1639), nous ne connaissons en effet que très rarement
l'année de naissance de l'épouse. Pour étudier cette période, nous pouvons
calculer la fécondité par durée de mariage, sans tenir compte des âges
au mariage et comparer les taux de fécondité à ceux des mariages formés
de 1640 à 1669. Les résultats figurent au tableau 3. NOTES ET DOCUMENTS 415
Tableau 3. — Taux apparents de fécondité par durées de mariage
Epoque
10-14

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