Sensibilité des comportements non verbaux aux variations de la densité de communication - article ; n°1 ; vol.82, pg 173-187
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Description

L'année psychologique - Année 1982 - Volume 82 - Numéro 1 - Pages 173-187
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 61
Langue Français

Extrait

Bernard Rimé
J. Gaussin
Sensibilité des comportements non verbaux aux variations de la
densité de communication
In: L'année psychologique. 1982 vol. 82, n°1. pp. 173-187.
Citer ce document / Cite this document :
Rimé Bernard, Gaussin J. Sensibilité des comportements non verbaux aux variations de la densité de communication. In:
L'année psychologique. 1982 vol. 82, n°1. pp. 173-187.
doi : 10.3406/psy.1982.28413
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1982_num_82_1_28413L'Année Psychologique, 1982, 82, 173-187
Laboratoire de Psychologie
expérimentale et sociale1
et Centre de Psychologie du Travail
et de Dynamique des Groupes
Université de Louvain
SENSIBILITÉ DES COMPORTEMENTS
NON VERBAUX
AUX VARIATIONS DE LA DENSITÉ
DE COMMUNICATION2
par Bernard Rimé et José Gaussin
SUMMARY : Sensitivity of non-verbal behaviour
to variations in communication density
The main purpose of this study was to test the hypothesis according to
which an increase of the density of communication implies an increase of
the rate of non-verbal activity displayed by the subject involved in an
interactive process. The experimental design also permitted to examine some
methodological aspects of non-verbal behavior (NVB) measures : temporal
and cross-situational stability, relations between measures of length and of
frequency, inter correlations between different variables implied in NVB.
Thirty-four male subjects were individually submitted to two interactive
situations with an experimenter, namely an oral test of immediate memory
(low density of communication) , and an interview (high density of commun
ication). Both situations were repeated four times with a seven-day interval
between each repetition. The subjects video- recordings were analysed by
eight judges who examined eleven commonly used NVB variables, among
which a number of facial and bodily movements as well as indices of para-
language and proxemia. In support of the hypothesis, highly significant
1. Faculté de Psychologie, voie du Roman Pays, 20, B-1348 Louvain-
la-Neuve, Belgique.
2. Les auteurs adressent leurs remerciements à Gilberte Decubber qui
a assuré la coordination de la longue phase d'analyse des enregistrements
vidéo, ainsi qu'à Richard Robert pour la mise au point des différents dis
positifs techniques utilisés dans cette étude. Celle-ci a pu être menée grâce
à l'appui de l'Union chimique de Belgique. 174 B. Rimé et J. Gaussin
differences between the two conditions of communication were observed for
most of these variables. The discussion emphasizes the relations existing
between verbal encoding and movement.
Key-words : non-verbal behaviour, communication density.
Beaucoup de secteurs de recherche exploitent actuellement
les variables du comportement non verbal (CNV). Il s'agit des qui recouvrent, outre les aspects non verbaux du dis
cours (« paralangage »), les différentes facettes de l'activité visible
de l'individu en situation sociale : mouvements faciaux, oculaires,
corporels, gestuels, etc. (pour revue, voir par exemple l'ouvrage
de Harper, Wiens et Matarazzo, 1978). Cette activité apparaît
frappante à l'observateur qui fait l'effort d'y prêter attention.
L'émission verbale, tout particulièrement, s'accompagne géné
ralement d'abondantes manifestations motrices dans des zones
corporelles très diverses. Mais les recherches sur les GNV ont
surtout été préoccupées par l'utilisation de ces variables comme
indices d'attitudes ou de traits des sujets observés. De ce fait,
la question plus générale des relations entre la parole et le mou
vement est demeurée dans l'ombre, d'autant plus que cette
approche centrée sur la dimension expressive des CNV amenait
à considérer le mouvement corporel comme constituant en soi
un langage, un code ou un système de signes. Cette perspective
a fait très tôt l'objet de mises en garde par des auteurs comme
Moscovici et Pion (1966), Moscovici (1967), et Wiener, Devoe,
Rubinow et Geller (1972).
La présente étude prend place au sein des efforts entrepris
en vue de clarifier les relations de la parole et du mouvement
et de situer des points de départ pour leur analyse. Parmi les
facteurs susceptibles d'affecter la quantité d'activité non verbale
présentée par un locuteur, la densité de la communication pourr
ait être une variable importante. A densité accrue, en effet,
l'information circulant dans le canal de communication, plus
riche et plus diversifiée, impose aux partenaires un travail de
décodage et d'encodage plus lourd. Or, on a actuellement des
raisons de penser que l'activité mentale ne se départit pas d'un
certain taux d'activité motrice (Cacciopo et Petty, 1981), et il
y a même lieu de se demander si l'activité motrice du locuteur
ne remplirait pas certaines fonctions instrumentales, au regard
de ses activités d'encodage-décodage (Rimé, sous presse a). Cette
étude visera donc à éprouver l'hypothèse selon laquelle l'éléva- Les comportements non verbaux 175
tion de la densité de la communication engendre un accroiss
ement des taux d'activité non verbale chez le sujet impliqué dans
la situation d'échange. On manque toutefois d'éléments permet
tant de formuler une prédiction claire quant aux zones corpor
elles dans lesquelles de telles modifications seraient attendues.
A cet égard, l'étude a pris un caractère exploratoire, et on a
décidé de faire porter le recueil des variables dépendantes sur
toutes les zones abordées par les recherches sur les CNV.
Le dispositif expérimental utilisé a également permis de poser
certaines questions méthodologiques relatives aux mesures des
GNV. Malgré l'abondant usage qu'elle a fait de ces au
cours de la dernière décennie, la littérature s'est peu arrêtée à
ces questions, sauf pour ce qui concerne certains aspects parti
culiers tels que la mesure de la direction du regard, par exemple
(von Granach et Ellring, 1973 ; Rimé et McCusker, 1976).
C'est ainsi qu'on ne dispose pratiquement pas pour ces variables
de données systématiques à propos de leur degré de stabilité
temporelle et intersituationnelle. Afin d'entreprendre un pas dans
ce sens, on a donc posé ici la question du niveau des corrélations
observées, à travers des moments différents et des situations
différentes. Une deuxième question relative à ces mesures
concerne leurs modalités. La plupart des CNV peuvent être
mesurés tant en termes de fréquence d'occurrence qu'en termes
de durée, sans qu'on sache s'il s'agit ou non d'approches équi
valentes. Les intercorrélations des mesures effectuées selon ces
deux modalités seront donc examinées. Enfin les interrelations
éventuelles des variables des CNV soulèvent une troisième ques
tion qui pourra être abordée au moyen du matériel recueilli
dans cette recherche. Ces variables sont nombreuses et diverses,
et on ignore s'il existe entre elles certaines dimensions de covar
iation. Cette question, importante sur le plan méthodologique,
a évidemment des prolongements non négligeables sur le plan
théorique.
EXPÉRIENCE
APERÇU GÉNÉRAL
On a profité d'un dispositif expérimental constitué à d'autres fins et
impliquant diverses mesures de laboratoire (épreuves de mémoire, temps
de réaction, épreuves de vigilance) répétées à quatre reprises, à intervalle 176 B. Rimé et J. Gaussin
d'une semaine, sur un même échantillon d'individus, pour y introduire
des mesures de CNV. A chaque reprise, chacun des sujets fut, à cette
fin, soumis à deux niveaux d'une situation d'interaction sociale : interac
tion à faible densité de communication d'abord, consistant en un test
de mémoire avec items proposés oralement par l'expérimentateur et
réponses orales formulées par le sujet, et interaction à forte densité de
communication ensuite, par le moyen d'un entretien mené par le même
expérimentateur. Des contraintes inhérentes à l'étude déjà planifiée
dans laquelle s'est insérée la présente ont empêché d'y réaliser le contre-
balancement souhaitable de l'ordre des conditions d'interaction à travers
l'échantillon de sujets. On verra cependant que cette lacune du plan
e

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