Séleucie sur l Euphrate - article ; n°3 ; vol.6, pg 253-267
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Séleucie sur l'Euphrate - article ; n°3 ; vol.6, pg 253-267

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Description

Syria - Année 1925 - Volume 6 - Numéro 3 - Pages 253-267
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1925
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Joseph Dobiáš
Séleucie sur l'Euphrate
In: Syria. Tome 6 fascicule 3, 1925. pp. 253-267.
Citer ce document / Cite this document :
Dobiáš Joseph. Séleucie sur l'Euphrate. In: Syria. Tome 6 fascicule 3, 1925. pp. 253-267.
doi : 10.3406/syria.1925.3109
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1925_num_6_3_3109SUR L'EUPHRATE SÉLEUCIE
PAR
JOSEPH DO BIÂS
Aux précieuses contributions apportées à nos connaissances sur l'a
rchéologie et la géographie de la Syrie par le livre de M. Franz Cumont,
intitulé Études syriennes, appartient une localisation nouvelle et convain
cante de l'ancien Zeugma, le plus important passage de l'Euphrate. Tandis que
jusqu'alors on plaçait généralement, d'après Ritter, le Zeugma, connu par tant de
conflits de guerre à la frontière romano-parthe, en face deBiredjild^M. Cumont
a démontré d'une manière décisive qu'il fallait chercher cette localité environ
12 kilomètres en amont, près du village actuel de Bâlkîs. M. Cumont a expliqué
qu'en deçà et au delà de ce zeugma, sur la rive droite de FEuphrate, était située
la ville de Séleucie et. sur la rive gauche, la ville d'Apamée, là où Sachau (2)
avait trouvé près du village de Tell-Mousanon seulement les ruines d'une ville,
mais aussi les débris d'un vieux pont ; mais il ajoute que les deux noms de
ces localités avaient disparu après la chute de la dynastie des Séleucides, de
sorte qu'à l'époque romaine le seul nom de la ville, située sur la frontière
même de l'empire en face de la Parthie, était celui de Zeugma (3).
Je n'aborderais pas à nouveau la question de la localisation de l'ancienne
Séleucie sur l'Euphrate, si l'exposé de M. Gumont n'avait pas provoqué des di
ssentiments <4) et si je n'étais pas en état d'apporter à la solution du problème
(*) Carl Ritter, Die Erdkunde im Verhàlt- (3) Fkanz Gomont, Etudes syriennes, Paris,
niss zur Natur und zur Geschichte des Men- 1917, p. 1 ! 9-150 : Villes de l'Euphrate. Zeug
schen usii)., X-, 32 (Die Erdkunde von Asien, ma, Néocésarée, Birlha.
VII, 4), Berlin, 4843, p. 959 ss. et 989 ss. Avant (4) ERïssTHoisiGMANN,//ïs£onsc/ie Topographie
lui Konr. Mannert, Géographie der Griechen von Nordsyrien im Altertum dans Zeitschrift
und Romer, VI, 1, Nûrnberg, 1799, p. 502 ss.,- des Deutschen Palàstina-Vereîns, XLVII(1924),
avait songé à Biredjik, mais d'après des argu p. 39, n° 414 et p. 51, n° 486, dans Paulys
ments pour la plupart inexacts. Real-Encyclopàdie der class. Ailertuinswis
(3) K. E. Sachau, Reise in Syrien und Meso- senschaft, Neue Bearbeitung herausgeg. von
G. Wissowa-W. Kroll, Suppl. IV (1924), col. potamien, Leipzig', 1883, p. 178.
Syria. — VI. 32 254 SYRIA
quelques documents, non encore utilisés à ce sujet, et qui, si je ne me trompe
pas, prouvent l'exactitude des affirmations de M. Cumont.
Le principal témoignage antique, ayant servi de point de départ à la l
ocalisation de Séleucie sur l'Euphrate, est un passage de Strabon (XVI, 2,
3, p. 749) qui dit, à propos de la Gommagène : "Eyst iïèpupvw -nôliv Sahara,
ev Y] ro fitxaileiov vrtripye, vvv ÏÏhxapyja. yéyove' yûpa. Se Tiepoteirai acpôâpa eùSatjucov, bliyy [Se'].
'EvrauÔa Ss vvv kart to Cevyua. rov Eucpparoi/ xazà rovro de SeXeuxeta fôpwaa, copovpiov v/jç
aç TtpoaoùpiojjÂvov utto Uo^nritov^ tw Koia|aayyjvw^', ev w t/;v EeXrçvrçv èniyJcrfieïatxv
Tiypocwiç ocvetke, xccBe[p^ocç y^povav riva, rivUtx xrtq Hvpiocç èc.iixeaev.
Les mots de Strabon ne sont pas tout à fait clairs <3> ; rien d'étonnant donc
qu'ils aient été interprétés de différentes manières. Les expressions importantes
de l'interprétation desquelles dépend la localisation de Séleucie, sont les mots :
evTauôa (près de Samosate ou en Commagène ?) et : ypovpiov r/% MeaoTOTapaç qu'on
traduisait généralement jusqu'ici par: forteresse de Mésopotamie (4).
M. E. Honigmann(5) s'est servi dudit passage de Strabon pour prouver qu'il
ne fallait pas chercher Séleucie dans le fameux Zeugma en Cyrrhestique, en
face de Biredjik (plus exactement près de Bâlkîs, comme a démontré M. Cu-
984 et 9^0, et dans la critique de l'ouvrage de de l'œuvre historique plus ancienne de Stra
M. Cumont, parue dans Orientalistische Lite- bon. Gf. Paulus Otto, Strabonis ISTOPIKQN
ralarzeitung, XXVII (4924), col. 89. YIIOMNHMATUN fragmenta dans Leipziger
(M II faut entendre Cn. Pompée Magnus (cf. Studien zur class. Philologie, XI. Suppl.
(1889), p. 97 n° 90 et p. 126 s. n° 128. Appien, Mithr., 114), et non pas Sex. Pompée,
comme dit C. Ritter, op. cit., p. 962. (4) Par exemple P. Otto, op. cit., p. 301 et
(2) Une partie des manuscrits de Strabon 347 ; V. Ghapot, La Frontière de l'Euphrate.
Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes porte : xî) Ko;j.[xaYY]vîî ce qui provient proba
et de Rome. Fasc. 99. Paris 1907, p. 277 n. 1 ; blement de la rectification du passage au lieu
du moins compréhensible : xw Ko|A(A<rp]vàS, Fr. Cumont, Études syriennes, p. 121s.
(5) HoNIGMANN, SeXsuxEta rj stcï tou Tië-ù^aa- c'est-à-dire : paitXeï. "W. H. Waddington,
Voyage archéologique en Grèce et en Asie Mi -coç dans Real-Encyclopàdie, II A 1 (1921),
col. 1203. Avant lui déjà Chr. Gottl. Gros- neure, III, Explication des inscriptions, p. 62,
a montré déjà que, chez des historiens grecs kurd, Strabons Erdbeschreibung , IV, Berlin
de l'époque impériale, les expressions : ô Kou.- 1834, p. 400 (mais en contradiction avec III,
p. 234 n. 1) et Edw. Rob. Bevan, The house of |jLayY]vdç, ô M^8oj, ellapOoatoc signifient presque
Seleucus, 1, London 1902, p. 219 s. et II, 266 régulièrement le roi du pays respectif.
avaient placé Séleucie près de Samosate. (3) Peut-être, parce qu'ils sont une répéti
tion trop concise de l'exposition plus détaillée SELEUCIE SUR L'EUPHRATE 255
mont), mais dans l'ancien Zeugma près de Samosate. Mais c'est justement le
contraire de ce que dit Strabon, car il est hors de doute que Strabon voulait
distinguer par l'adverbe vw le nouveau Zeugma de son temps ou de sa source,
de 'V ancien Zeugmâ (1). D'autres passages de Strabon ne laissent pas de doute
sur le lieu où il place cet ancien Zeugma. Voir Strabon, XVI, 1, 21, p. 746 :
ToVTO §' âv EÏY] ~0 CtVXQ, OTÏSp eïpYîWV 'Kp<XT0a8évY]Ç [c'est- à- dire : $l(XGTY)[Aoi\ , ZO OLTZQ
xaô' o rpj rb 'Csvypoc rov ïLvypy'rov vb T.où:oaôv} em vhv rov Tiypioç iïiâ&ocGiv et X\ I, 1 , (docfyccxov,
Zo, p. /4 / . y^yovrji 0 ocvttjç ra [j.sv izpoç rw iLvypxrrj yjxi tw Çsvyuxn, rw tz wv rw xocroc r/jv
Ko[x[mp/y)vyiv v.où -rw Tïdloci tw Y.<xxà. xw ©atyoxov, o'/ t£ Muy5ovîç, etc.). Pour éviter tout
malentendu, Strabon parle aussi ailleurs de Zeugma de Commagène en opposi
tion avec l'ancien passage près de Thapsaque (XIV, 2, 29, p. 664) : "kpjjxoa
§è duo H,<z[/.oG(XT(f)v rrjç K.op[/.acyrivrjS} r, Kpbç zfj iïi<zêcc<7si yjxi rù Çevyfj&zi y.eïraci', XVI, 1, 22,
p. 746 : Tô §' ol-kq rov -taxa. KoiJ.y.ayrjV/jV Çsùy[xaToç, et XVI, 2, 1, p. 749 : 'Anb rov
'Ia-07/oû y.o)jtov \ikjpi rov Çevyixaroç rov xarà Ko^cxyriVYiv) et partout OÙ il mentionne
Zeugma de FEuphrate, il indique clairement qu'il ne connaît pas d'autre Zeugma
à son époque (XI, 13, 4, p. 524; XI, 14, 15, p. 532 ; XVI, 1, 1, p. 736 <2>).
Il s'agit donc d'établir quelle localité Strabon entend par son appellation
de « Zeugma de Commagène », car ceux qui reconnaissent, outre le zeugma
près de Thapsaque, deux autres zeugmas, l'un près deBiredjik (plus exactement
Bâlkîs = Zeugma) et l'autre près de Samosate, peuvent affirmer que Strabon
ne parle que de ce dernier.
C'est, il est vrai, une supposition très hardie. Il semblerait que Strabon n'eût
rien su de Zeugma de Cyrrhestique (3), célèbre dans l'histoire des rapports
romano-parthes par tant d'opérations militaires, et qu'il eût parlé plusieurs
fois de Zeugma près de Samosate, qui n'est guère mentionné dans d'autres
récits historiques. Déjà C. Ritter (op. cù.,p. 962 s.) a fait remarquer ce g

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