Station préhistorique à Hang-Gon près Xuan-Loc (Sud Viêt-Nam) - article ; n°2 ; vol.51, pg 433-452
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1963 - Volume 51 - Numéro 2 - Pages 433-452
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

E. Saurin
XIII. Station préhistorique à Hang-Gon près Xuan-Loc (Sud Viêt-
Nam)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 51 N°2, 1963. pp. 433-452.
Citer ce document / Cite this document :
Saurin E. XIII. Station préhistorique à Hang-Gon près Xuan-Loc (Sud Viêt-Nam). In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-
Orient. Tome 51 N°2, 1963. pp. 433-452.
doi : 10.3406/befeo.1963.2088
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1963_num_51_2_2088STATION PRÉHISTORIQUE
A HANG-GON PRÈS XUAN-LOC
(SUD-VIET NAM)
par
E. SAURIN
Au cours du mois de juin 1960, un défrichement effectué dans son domaine
par la «Société des Plantations de Xuan-Loc» mit au jour des tessons de poteries
et divers objets de pierre. Ces vestiges retinrent l'attention de M. Lallet, assistant,
et de M. Daroussin, directeur de la plantation, avec qui Mme E. Castagnol, avisée
par eux, eut l'amabilité de nous mettre en rapport.
Nous avons pu ainsi, grâce à ces concours éclairés et obligeants, auxquels nous
devons tous nos remerciements, visiter le site à plusieurs reprises, y recueillir
des matériaux, avoir communication de ceux trouvés par M. Lallet, et étudier les
caractères de cet habitat préhistorique fortuitement découvert, et voué, sous la
poussée des jeunes hévéas qui désormais le recouvrent, à un nouvel enfouissement.
LE SITE
Les vestiges se trouvent sur une croupe aplanie de terre rouge basaltique, allongée
Est-Ouest, dont l'altitude est de 250 mètres, située, par 116,518 grades de longi
tude Est et 12,040 grades de latitude Nord, à 3 kilomètres au Sud-Est des bâtiments
d'exploitation de la Société et du dolmen dit de Xuan-Loc, découvert et fouillé
en 1927 M. Sise sur le territoire du village de Hang-Gon, à 10 kilomètres au Sud
de Xuan-Loc, cette croupe est entourée, sur la plus grande partie de son périmètre,
par les vallées étroites, mais profondes et abruptes, de deux ruisseaux permanents
qui confluent à l'Ouest et au pied même de ce plateau : le Suoi Ram au Nord et le
Suoi Sau au Sud, ces mêmes désignations s'appliquant aussi à d'autres cours
d'eau du voisinage, d'après la carte au l/100.000e, feuille Saigon Est, où les deux
précédents ne sont pas dénommés. A l'Est, ce plateau se relie insensiblement aux
ondulations de terre rouge de la région. Il constituerait un bon exemple d'« éperon
barré » : sa partie orientale ne présente aucune trace de mur ou de levée de terre,
mais l'accès a pu en être défendu par des clôtures de bois ou par des abattis ; et le
fait que les vestiges sont nettement limités de ce côté par une ligne Nord-Sud
donne à penser qu'il a été effectivement clôturé.
(1) Les fouilles de Xuan Loc (dans BSET, nouvelle série, t II. n° 2. Saieon. 1927), 434 E. SAURIN
Le terrain était couvert de forêt dense. Le défrichement au bull-dozer et surtout
le dessouchage ont remanié le sol sur une épaisseur pouvant atteindre par endroits
trois à quatre mètres. D'après les tessons inclus dans la terre encore adhérente aux
racines des arbres abattus, on peut noter que les vestiges se trouvaient à une pro
fondeur comprise entre 0,50 et 1 mètre. Les bull-dozers n'ont pas fait de transport
de terres, de sorte que les objets exhumés sont restés sensiblement sur place. Et il
apparaît qu'en l'espèce ce mode de fouille quelque peu brutal fut un inconvénient
mineur : le site a été occupé pendant une assez courte durée; son mobilier est
relativement peu abondant; de sorte qu'il ne devait pas présenter de stratigraphie
complexe; aucunes traces de cendres ou de débris de cuisine n'ont été ramenés
en surface, ces restes organiques ayant été certainement dissous dans la terre rouge,
poreuse et acide, dont le pH est compris entre 5 et 6 (1). Par contre le défrichement
a dégagé toute la superficie de l'habitat dont nous pouvons avoir une idée assez
nette (fig. 15).
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Fig. 15.
La surface occupée s'étendait sur 350 mètres d'Est en Ouest et 150 mètres du
Nord au Sud entre Suoi Ram et Suoi Sau. Là s'était établi un petit village. Le grou
pement des tessons permet d'inférer qu'il se composait d'une vingtaine de cases
en bois ou paillotte — il n'y a pas de substructions ni de pierres de construction —
disposées aux bords nord et sud du plateau, en haut de la pente dévalant vers les
ravins, mais non pas sur le sommet même qui, sauf en un point 6, ne montre
pas de débris et constituait un espace libre. En a et à l'Ouest de c, ces cases étaient
contiguës (hachures de la figure 1). Sur le bord ouest du plateau, trois groupes de
tessons semblent indiquer des maisons isolées. Enfin, en d, quelques cases étaient
Henry Y., Terres rouges et terres noires basaltiques d'Indochine; leur mise en culture, Hanoi,
1931. STATION PRÉHISTORIQUE À HANG-GON PRÈS XUAN-LOG 435
installées au bas des pentes, ici modérées, et au bord de la profonde entaille
du Suoi Sau.
Les teneurs du sol en P2 O5 semblent confirmer, pour les terres rouges du site
les observations faites par M. Castagnol, d'après les méthodes d'Arrhenius, sur
d'autres terrains du Tonkin et du Laos contenant des niveaux archéologiques W :
près des tessons, la terre tient 1,407 % de P2O5; en dehors de l'habitat, près
du Suoi Ram, cette teneur est seulement de 0,127 %; elle est de 0,959 % à quelque
deux kilomètres de là, sous hévéas, ce qui indique peut-être une occupation anté
rieure. La teneur moyenne en P2 O5 des terres rouges de Xuan-Loc est de 0,470 % ;
celles des terres rouges de la région vont de 0,368% (Xuyen-Moc) à 0,700 %
(An-Loc) (2).
Le matériel recueilli sur l'emplacement de l'habitat comprend de la poterie,
des objets de pierre taillée et de pierre polie, des moules de haches et d'épingles
en bronze, des pierres marquées de sillons ou de traits, qui feront l'objet des para
graphes suivants.
LA POTERIE
Récipients
Les tessons de poterie constituent les vestiges les plus nombreux, mais leur
quantité n'est point telle qu'elle puisse témoigner d'une longue occupation du site.
Ils peuvent se répartir en plusieurs catégories :
a. Poterie grossière à surface brun-rouge ou brun-noir, à cassure grise plus
ou moins foncée, bien cuite, caractérisée par l'abondance et les grandes dimensions,
jusqu'à deux millimètres, des grains de dégraissant, essentiellement constitués
de quartz, de feldspath altéré et d'oolithes ferrugineux.
Par sa texture tout au moins, c'est une poterie atypique que l'on trouve en Indo
chine depuis le Bacsonien jusqu'aux temps historiques.
Les tessons de cette catégorie proviennent de grandes jarres à rebord et à fond
plat (pi. XXIII, 13) dont l'ouverture mesurait 0,30 à 0,40 mètre de diamètre et
dont l'épaisseur des parois atteint et dépasse parfois 1 centimètre, ou de vases de
moindres dimensions. Les bords sont simplement épaissis (pi. XXIII, 14, 15),
parfois boudinés, le boudin étant obtenu par rabattement du bord sur le col
(pi. XXIII, 16); un rebord à gorge (pi. XXIII, 17) peut avoir servi à loger un
couvercle.
Cette poterie est lisse, sans ornementation. Quelques tessons montrent des
traces d'engobe.
b. Poterie claire, jaune ou gris-jaune pâle, à cassure jaune-clair à grise. Le dégrais
sant comprend des grains de quartz, de feldspath, du mica altéré, des oolithes ferru
gineux, des cristaux noirs ferro-magnésiens.
Les tessons de cette série indiquent des vases de dimensions moyennes ou petites
dont l'épaisseur des parois ne dépasse par 5 millimètres : marmites, écuelles à pied
(1) Castagnol E., Méthode ď analyse du sol appliquée à la recherche des emplacements ancienne-
ments habités, in Bull. Inst. Indoch. pour l'étude de l'homme, 1939, Hanoi, 1940.
(2) Henry Y., Terres rouges et terres noires basaltiques d'Indochine. 436 E. SAURIN
(pl. XXIII, 6, 7), petits pots à pied (pi. XXIII, 8), marmites à bourrelet circulaire
(pi. XXII, 12).
De rares fragments portent un estampage « au panier », parfois effacé selon des
bandes ou filets lisses.

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