Sur l élection présidentielle - article ; n°1 ; vol.17, pg 119-135
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Description

Revue française de science politique - Année 1967 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 119-135
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Luc Parodi
Sur l'élection présidentielle
In: Revue française de science politique, 17e année, n°1, 1967. pp. 119-135.
Citer ce document / Cite this document :
Parodi Jean-Luc. Sur l'élection présidentielle. In: Revue française de science politique, 17e année, n°1, 1967. pp. 119-135.
doi : 10.3406/rfsp.1967.392999
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1967_num_17_1_392999Sur l'Election Présidentielle
JEAN-LUC PARODI
Pour la première fois dans l'histoire politique française, une
élection a provoqué en l'espace de quelques mois la publication
d'une demi-douzaine d'ouvrages 1. Aucune consultation des cin
quante dernières années, ni le Cartel des gauches ou le Front
populaire, ni le Front républicain de 1956 ou la victoire gaulliste
de l'automne 1958 n'avaient suscité pareille éclosion d'études ou
de récits. Le phénomène est donc nouveau ; il semble lié à la
nouveauté même de l'élection, à l'intérêt qu'y ont pris les électeurs,
à l'aspect personnel de l'affrontement. Mais la publication quelques
années plus tôt du livre de Theodore White sur l'élection de
Kennedy, sa réussite devant la critique et son succès auprès des
lecteurs n'ont sans doute pas été sans influence sur les auteurs
français. Il faudra bien décrire un jour les ravages exercés dans
certains milieux politiques par la lecture de cet ouvrage, et d'abord
par la discutable traduction de son titre : The making of a Presi
dent devenant : « Comment on fait un Président ». Combien de
marginaux de la politique se sont voulus « faiseurs de rois, fai
seurs de présidents » !
1. Avant le troisième tour. Réalisé à l'initiative de l'Amicale des élèves
de l'Institut d'études politiques par Didier Millet, Jean-François Paoli, Gilles
Plazy, Robert Toubon, avec la collaboration d'une équipe de journalistes de
Combat. — Paris, la Table ronde, 1966. 20 cm, 207 p.. tabl., carte.
Cotta (Michèle) — <.< Historique de la campagne électorale et des élec
tions présidentielles », pp. 4-69 in Les élections présidentielles de 1965. — Paris,
mars 1966, 74 p. (Crapouillot. Numéro spécial.)
Derogy (Jacques), Kahn (Jean-François) — Les secrets du ballottage,
Le récit heure par heure, de la course à l'Elysée. — Paris, A. Fayard, 1966.
22 cm, 285 p., fig., cartes, portr.
Manceron (Claude) — Cent mille voix par jour pour Mitterrand. —
Paris, R. Laffont, 1966. 22 cm, 320 p., ill., carte.
Sainderichin (Pierre), Poli (Joseph) — Histoire secrète d'une élection,
549 décembre 1965. — Paris, Pion, 1966. 20 cm, 255 p.
Suffert (Georges) — ■ De Def ferre à Mitterrand, La campagne prési
dentielle. — Paris, Editions du Seuil, 1966. 21 cm, 192 p. Jean-Luc Parodi 120
Comme T. White, la plupart des auteurs français sont journal
istes 2 ; comme lui, ils ont choisi leur camp et ne le cachent pas.
La ressemblance s'arrête là. Peu d'entre eux retrouvent le ton, la
valeur dramatique, la compréhension des hommes et la connais
sance de la politique et de la société de leur pays qui caractérisaient
l'ouvrage de T. White. Il est vrai qu'ils étaient moins servis par
les faits : le dénouement était connu, une réélection ne prête guère
au lyrisme et François Mitterrand n'était pas John Kennedy.
Journalistes, ils le sont, et engagés dans la vie politique. Jacques
Derogy et Jean-François Kahn, collaborateurs de L'Express, ont
signé l'un et l'autre la motion des « 261 » intellectuels en faveur
du « candidat des républicains ». Il en va de même de Jean-
François Revel et de Michèle Cotta qui, rédactrice au même hebdo
madaire, a suivi d'assez près la naissance de la candidature Mit
terrand. Georges Suffert, chef du service de politique intérieure,
toujours à L'Express et qui fut longtemps secrétaire général du
Club Jean Moulin, ne cache pas le rôle qu'il a joué dans l'histoire
de 1' « expérience Defferre ». Seuls Pierre Sainderichin, chef des
services politiques de Sud-Ouest, et Joseph Poli, rédacteur politique
à Paris-Jour, ne se veulent pas des « partisans » et le disent.
C'est de la collaboration entre des journalistes de Combat et
l'Amicale des élèves de l'Institut d'études politiques de Paris qu'est
né Avant le troisième tour. Enfin Claude Manceron est le seul
qui ne soit pas, à proprement parler, un journaliste : « historien
et romancier de la Révolution et de l'Empire », à en croire la cou
verture de son livre, il est l'auteur d'une « Tribune libre » du
Monde intitulée : « Avec joie », qui relatait l'état d'esprit dans
lequel il se préparait à voter pour François Mitterrand.
Ces ouvrages se répartissent en trois groupes très différents.
Au dossier qu'a voulu établir Michèle Cotta s'opposent les témoi
gnages auxquels se livrent dans des genres divers Georges Suffert
et Claude Manceron ou les déclarations recueillies et classées par
Philippe Tesson et ses collaborateurs de Combat, et d'autre part
les révélations que prétendent apporter Derogy-Kahn et Sainde-
richin-Poli. Histoire-dossier, histoire-témoignage, histoire « se
crète », autant de conceptions différentes de la vie politique.
Le numéro spécial du Crapouillot est dû à Michèle Cotta et
Jean-François Revel3. La contribution de ce dernier, sous le titre
« Les leçons de la campagne », est à l'image de ses autres écrits,
trop souvent rapide et toujours polémique. Il n'en va pas de
même de ce que Michèle Cotta a intitulé « Historique de la cam-
2. Par quoi s'expliquent quelques ressemblances dans le style. Ainsi des
titres. Un exemple parmi d'autres : J. Derogy et J.-F. Kahn ouvrent sur :
« Le coup du 5 décembre », alors que G. Suffert décrit « le coup du 9 sep
tembre ». A noter aussi l'emploi facile du flash back.
3. Le dessin de Moisan qui orne la couverture est d'une intelligibilité obs
cure. ■
Présidentielle 121 L'Election
pagne électorale et des élections présidentielles » 4. Certes les his
toriens ne manqueront pas de relever les erreurs de détail que com
porte cet « historique » trop vite écrit peut-être : la chronologie
est parfois incertaine ou contradictoire, certains noms sont estro
piés, la première communauté de travail de Marcel Barbu est
confondue avec une commune du Dauphiné, etc. Sans doute crit
iqueront-ils également la tendance à l'anecdote. Rares mais plus
graves sont les lacunes : peut-on expliquer l'évolution de la candi
dature Defferre et, plus largement, les analyses politiques des
« centristes » en négligeant aussi totalement les élections munici
pales de mars 1965? Mais malgré ces faiblesses, le travail de
Michèle Cotta reste à l'heure actuelle le meilleur dont disposent
ceux qui désirent comprendre ce qui s'est passé en cette année
1965. Elle a su replacer l'élection dans un cadre chronologique
suffisamment vaste pour être significatif. Les textes cités sont nom
breux et divers : extraits de journaux (mais la place accordée à
L'Express est véritablement excessive), « discours-type » de Gaston
Defferre, principales conférences de presse, etc. Les candidats sont
habilement présentés en un diptyque opposant faits connus et accu
sations contestées. Les équipes sont bien décrites, en dépit de
quelques erreurs, difficiles à éviter, il est vrai, en matière de bio
graphies. En définitive, ce récit facile à lire des principaux épisodes
de la campagne en constitue un fort bon « historique ». Plus
encore, on y trouve, exprimées sans forfanterie, la plupart des
« révélations » que prétendront plus tard apporter d'autres
auteurs s. S'arrêtant le 19 décembre au soir, le récit ne comporte
aucune conclusion, ce qui est regrettable, car on ne saurait penser
que les pages de Jean-François Revel qui suivent puissent en
tenir lieu. Michèle Cotta a signé un manifeste favorable à François
Mitterrant ; cela ne l'a pas empêchée de donner à son travail une
objectivité incontestable et de faire preuve de compréhension à
l'&#

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