Syndicalisme et politique : les syndicats britanniques face au gouvernement conservateur, 1970-1974 - article ; n°5 ; vol.25, pg 919-945
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Syndicalisme et politique : les syndicats britanniques face au gouvernement conservateur, 1970-1974 - article ; n°5 ; vol.25, pg 919-945

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Revue française de science politique - Année 1975 - Volume 25 - Numéro 5 - Pages 919-945
TRADE UNIONISM AND POLITICS : THE BRITISH TRADE UNIONS AND THE CONSERVATIVE GOVERNMENT, 1970-1974, by JACQUES LERUEZ The period of Conservative government in Great Britain from June 1970 to March 1974 was marked by numerous labour conflicts. Relations between the Government and the Unions were troubled not only by the many claims for wage and salary increases which were difficult to meet during a period of inflation and which the Government resisted, case by case initially and then by implementing a prices and incomes policy, but also and above all by the adoption in 1971 of an Industrial Relations Act. This Act, which was designed to establish regulations governing industrial relations both in enterprises and at national level, was never accepted by the big Unions and has since been repealed. [Revue française de science politique XXV (5), octobre 1975, pp. 919-945.]
SYNDICALISME ET POLITIQUE : LES SYNDICATS BRITANNIQUES FACE AU GOUVERNEMENT CONSERVATEUR, 1970-1974, par JACQUES LERUEZ La période de gouvernement conservateur qui va de juin 1970 à mars 1974 a été marquée en Grande-Bretagne par de nombreux affrontements sociaux. Les rapports gouvernement-syndicats ont été rendus difficiles non seulement par de nombreuses demandes d'augmentation de salaires difficiles à satisfaire en période d'inflation auxquelles le gouvernement a résisté, cas par cas d'abord, puis en mettant en œuvre une politique des revenus et des prix, mais aussi et surtout par le vote en 1971 d'une loi sur les relations du travail. Cette législation qui tentait de réglementer les rapports sociaux au niveau de l'entreprise comme à l'échelle nationale, n'a jamais été acceptée par les grands syndicats et a été abrogée depuis lors. [Revue française de science politique XXV (5), octobre 1975, pp. 919-945.]
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jacques Leruez
Syndicalisme et politique : les syndicats britanniques face au
gouvernement conservateur, 1970-1974
In: Revue française de science politique, 25e année, n°5, 1975. pp. 919-945.
Résumé
SYNDICALISME ET POLITIQUE : LES SYNDICATS BRITANNIQUES FACE AU GOUVERNEMENT CONSERVATEUR, 1970-
1974, par JACQUES LERUEZ
La période de gouvernement conservateur qui va de juin 1970 à mars 1974 a été marquée en Grande-Bretagne par de
nombreux affrontements sociaux. Les rapports gouvernement-syndicats ont été rendus difficiles non seulement par de
nombreuses demandes d'augmentation de salaires difficiles à satisfaire en période d'inflation auxquelles le gouvernement a
résisté, cas par cas d'abord, puis en mettant en œuvre une politique des revenus et des prix, mais aussi et surtout par le vote en
1971 d'une loi sur les relations du travail. Cette législation qui tentait de réglementer les rapports sociaux au niveau de
l'entreprise comme à l'échelle nationale, n'a jamais été acceptée par les grands syndicats et a été abrogée depuis lors.
[Revue française de science politique XXV (5), octobre 1975, pp. 919-945.]
Abstract
TRADE UNIONISM AND POLITICS : THE BRITISH TRADE UNIONS AND THE CONSERVATIVE GOVERNMENT, 1970-1974,
by JACQUES LERUEZ
The period of Conservative government in Great Britain from June 1970 to March 1974 was marked by numerous labour
conflicts. Relations between the Government and the Unions were troubled not only by the many claims for wage and salary
increases which were difficult to meet during a period of inflation and which the Government resisted, case by case initially and
then by implementing a prices and incomes policy, but also and above all by the adoption in 1971 of an Industrial Relations Act.
This Act, which was designed to establish regulations governing industrial relations both in enterprises and at national level, was
never accepted by the big Unions and has since been repealed.
[Revue française de science politique XXV (5), octobre 1975, pp. 919-945.]
Citer ce document / Cite this document :
Leruez Jacques. Syndicalisme et politique : les syndicats britanniques face au gouvernement conservateur, 1970-1974. In:
Revue française de science politique, 25e année, n°5, 1975. pp. 919-945.
doi : 10.3406/rfsp.1975.393636
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1975_num_25_5_393636SYNDICALISME ET POLITIQUE
les syndicats britanniques
face au gouvernement conservateur1, 1970-1974
JACQUES LERUEZ
Le 18 juin 1970, à la surprise de tous (les sondages d'opinion annon
çant une avance travailliste), M. Heath remportait les élections
générales et formait immédiatement le gouvernement. Cette victoire
— qui avait l'allure d'un congédiement pour M. Wilson plutôt que d'un
triomphe pour le chef conservateur — était due, de l'avis de la plupart
des observateurs, non seulement à la défaillance du vote flottant, mais aussi
à la réticence d'électeurs travaillistes habituellement fidèles ; si l'augment
ation des abstentions — en 1970, la participation a été de 72 % à
l'échelle nationale (71,3 % en Angleterre seule) contre 75,8 % en 1966
(75,9 % en Angleterre seule) — était quelque fois involontaire (en
raison des vacances, dans les Midlands notamment, d'une proportion non
négligeable d'ouvriers) elle ne l'était pas toujours. Ce désenchantement à
l'encontre de l'équipe au pouvoir depuis près de six ans s'expliquait
généralement par la persistance des difficultés économiques (montée de
l'inflation, chômage élevé, croissance médiocre) et au sein du mouve
ment syndical, en particulier, par la politique des revenus autoritaire et
assez sévère que le gouvernement Wilson menait depuis 1966. Mais la
goutte d'eau avait été sans conteste la tentative assez maladroitement
engagée en 1969 par Mrs. Castle, ministre de l'Emploi et de la Productivité,
pour réglementer le droit de grève et la vie interne des syndicats 2. Cette
tentative avait été abandonnée sous la pression des états-majors syndicaux
et aussi après un début de rebellion d'une partie du groupe parlementaire
1. On trouvera une présentation plus complète de Parrière-plan économique et de la
politique des revenus du gouvernement conservateur dans J. Leruez, Economie planning
and politics 1945-1974, 4e partie. A paraître chez Martin Robertson, Londres, automne
1975.
2. Voir le livre blanc In Place of Strife : a Policy for Industrial Relations.
919 Jacques Leruez
— notamment parmi les députés, habituellement disciplinés, qui ont le
soutien financier direct des grands syndicats 3 — mais elle avait laissé une
profonde amertume. Parallèlement au malaise général des relations
gouvernement-syndicats — et sans nul doute ce n'était pas fortuit
— on notait depuis quelques années une radicalisation des attitudes
ouvrières : multiplication des grèves dites « sauvages » et surtout élec
tion de dirigeants plus marqués à gauche que leurs prédécesseurs tels
que Clive Jenkins (techniciens et personnel scientifique), Lawrence Daly
(mineurs), Jack Jones (transport) et Hugh Scanlon (métallurgie). Ce sont
eux qui avaient contraint le secrétaire général du TUC, Victor Feather4,
en général plus accommodant, à exiger du gouvernement le retrait pur et
simple de la législation « anti-syndicale » et on peut penser que, malgré la
recommandation générale de voter travailliste qu'à chaque élection le
TUC ne manque pas de lancer, ils n'avaient pas été trop fâchés de l'échec
de M. Wilson ; d'abord parce qu'un passage dans l'opposition facilite le
rapprochement entre les deux « ailes » du mouvement ouvrier — pour
ne pas dire la reprise en mains par les syndicats des dirigeants politiques 5
— ensuite, parce que les conservateurs avaient annoncé qu'ils supprimer
aient le contrôle des revenus et des prix, enfin, parce qu'après tout, les
rapports qu'avaient eu les syndicats avec les gouvernements conservateurs
qui s'étaient succédés entre 1951 et 1964 n'avaient pas été pires, loin de
là, que ceux qu'ils venaient d'avoir avec le gouvernement Wilson. Les
chefs syndicalistes les plus anciens regrettaient presque l'époque bénie
de Sir Walter Monckton, longtemps ministre du Travail dans les années
cinquante, dont la recherche du compromis à tout prix provoquait l'ind
ignation de la droite, mais n'avait peut-être pas d'autre motif qu'un sens
aigu du véritable rapport des forces.
Cependant les choses paraissaient bien changées en 1970 ; en effet,
si les nouveaux dirigeants du pays avaient proclamé leur intention de
revenir à la libre négociation des salaires, ils n'avaient pas caché que
l'aggravation de la situation économique exigeait selon eux des économies
budgétaires substantielles, y compris dans les services sociaux6 (or le
3. Ils oscillent en moyenne entre un tiers et une moitié du groupe parlementaire
travailliste.
4. Maintenant Lord Feather. Il a quitté la direction du TUC après le congrès de
septembre 1973.
5. Sur les liens organiques et financiers entre syndicats et parti travailliste, voir
M. Harrison, The Trade Unions and the Labour Party since 1945, Allen and Unwin,
London, 1960 et du même auteur « Trade Unions and the Labour Party » in R. Kimber
et J.J. Richardson eds., Pressure groups in Britain, a reader, Dent, London, 1974.
6. Mrs. Thatcher, l'actuel leader de l'opposition et ministre de l'éducation de 1970
à 1974, allait se rendre particulièrement impopulaire en supprimant, dans les écoles, la
distribution gratuite de lait qui était pratiquée depuis la guerre. Notons cependant que les
travaillistes ne l'ont pas rétablie depuis leur retour au pouvoir.
920 Syndicalisme et politique en Grande-Bretagne
Welfare State est tabou) et les aides à l'industrie (la disparition
des entreprises déclinantes entraîne directement du chômage en
période de faible expansion), et des dégrèvements fiscaux à la fois aux
entreprises et aux ménages (dégrèvements qui profitent surtout aux plus
aisés) pour relancer les investissements industriels, toutes mesures qui
déplaisent en général aux syndicats. De plus, ils avaient également indiqué
qu'ils s'opposeraient par tous les moyens dans le secteur public aux
accords de salaires qu'ils jugeraient « inflationnistes », ce qui évidemment
réduisait la portée du retour à la libre n&#

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