Analyse de risque et principe de précaution - Notes de Synthèse __
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Analyse de risque et principe de précaution - Notes de Synthèse __

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Département Sciences sociales, agriculture et alimentation, nemeespace et environnt ___________________________Notes de Sy__ nthèse
Analyse de risque et principe de précaution : vers de nouveaux rapports "connaissance" / "politique" ?
Claude Roger, mars 2000
D’abord issue de la montée des préoccupations environnementales du début des années 1980 et fortement relayée par les médias, l’angoisse du public et des consommateurs, principalement en matière de sécurité sanitaire des produits alimentaires, s’est alimentée des progrès de la connaissance comme des incertitudes scientifiques. Mais le concept de risque diffère selon les pays et les instances internationales : il peut n’être que sanitaire mais aussi social, économique ou culturel ; il peut être scientifiquement démontré et donc à gérer, ou simplement suggéré par un faisceau de présomptions et donc à prévenir. Une "culture de la précaution" s’est particulièrement développée en France ces dernières années, ce qui n’est pas le cas chez tous ses partenaires commerciaux ni reconnu par les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Toutefois et au nom d’un "principe de précaution" de plus en plus fréquemment invoqué, le traitement des questions globales qui se posent aux communautés nationales (biotechnologies, sécurité sanitaire, etc.) et internationales (réchauffement climatique, biodiversité, etc.) comme les nouvelles relations entre science, progrès technique et société, intègrent souvent dans les processus de décision publique, des expertises de plusieurs disciplines et des contributions des différents acteurs sociaux et économiques. L’interface de la connaissance et de la prise de décision politique s’en trouve donc modifiée.
1. RISQUE ET PRINCIPE DE RESPONSABILITE
1.1 Le risque : une construction sociale
Par delà le risque aléatoire (tremblement de terre) ou le risque intentionnel (attentat), la notion de risque renvoie aux catastrophes ou aux dangers dont les hommes entendent se prémunir ou porter remède. Mais si pendant longtemps la nature a été infiniment plus puissante que l’homme, le pouvoir de faire et défaire de ce dernier lui donne une part de responsabilité dans ses maux : sociaux par leurs effets, les cataclysmes ne sont pas entièrement naturels par leur cause et l’homme serait un des principaux auteurs des maux qui l’affectent. La définition classique de la responsabilité est celle d’une imputation qui établit ex post une relation de causalité entre un acte (attribué à un auteur) et ses conséquences. Elle s’étend à une responsabilité par anticipation relativement à un être ou un objet dont on doit prendre soin longtemps (nature, survie humaine).
Le concept de risque est donc difficile à définir car c’est aussi une construction sociale où s’intriquent étroitement le naturel, le technique, le politique et le social, et où une rationalité scientifique s’inscrit dans l’espace politique. Les médias y jouent un rôle fondamental : le grand public ne se serait pas particulièrement intéressé à l’épidémiologie de l’Encéphalite spongiforme bovine (ESB ou "maladie de la vache folle") avant que les médias fassent leurs titres sur les suspicions en matière de sécurité sanitaire de la viande bovine.
1.2 Différentes conceptions de l’analyse de risque
Tout serait simple s’il appartenait au savant d’évaluer le risque et au politique de prendre la décision qui permet d’y faire face. Mais le savant ne possède pas tout le savoir scientifique des effets futurs des actions actuelles, tant ceux des technologies incriminées que ceux des éventuelles propositions de solution.
Une première approcheconsidère que, lorsque le risque potentiel paraît grave et puisque le mal est plus visible que le bien, il faut retenir le scénario du pire et donc s’abstenir de toute action risquant de le provoquer. Le politique va alors s’interdire d’agir pour ne pas se fonder sur la seule peur mais ce principe politique n’est pas très efficace: soit il interdit le développement de toute activité humaine, soit il continue comme auparavant bien qu’il ait été averti d’un risque potentiel encouru.
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