ETUDE ELEVEURS EN MARAIS
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ÉLEVAGE EN MARAIS DE LOIRE-ATLANTIQUE Enjeux et perspectives Enquête auprès des acteurs des marais Brigitte Blanchard Stagiaire Odasea – Juin 2010 2 S O M M A I R E Introduction ...................................................................................................................5 1. Etat des lieux 1.1 Fonctions assurées par l’élevage en marais..........................................6 1.2 Spécificités de l’élevage en marais........................................................7 1.3 Apports et insuffisances des MAE ............................................................8 1.4 Prise en compte des éleveurs en tant qu’acteurs du territoire........ 10 1.5 Expériences innovantes mises en place.............................................. 13 2. Perspectives 2.1 Menaces sur l’élevage en marais ........................................................ 17 2.2 Evolutions en lien avec le plan national d’action en faveur des zones humides • Optimiser l’exploitation ..................................................................... 18 • Valoriser les produits .......................................................................... 20 • Communiquer, sensibiliser ................................................................ 21 • Conforter l’élevage en marais......................................................... 21 2.3 Inscription dans le plan national d’action en faveur ...

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Langue Français

Extrait













ÉLEVAGE EN MARAIS
DE LOIRE-ATLANTIQUE
Enjeux et perspectives

Enquête auprès des acteurs
des marais
Brigitte Blanchard
Stagiaire Odasea – Juin 2010 2


S O M M A I R E



Introduction ...................................................................................................................5

1. Etat des lieux

1.1 Fonctions assurées par l’élevage en marais..........................................6
1.2 Spécificités de l’élevage en marais........................................................7
1.3 Apports et insuffisances des MAE ............................................................8
1.4 Prise en compte des éleveurs en tant qu’acteurs du territoire........ 10
1.5 Expériences innovantes mises en place.............................................. 13

2. Perspectives

2.1 Menaces sur l’élevage en marais ........................................................ 17
2.2 Evolutions en lien avec le plan national d’action en faveur des zones
humides
• Optimiser l’exploitation ..................................................................... 18
• Valoriser les produits .......................................................................... 20
• Communiquer, sensibiliser ................................................................ 21
• Conforter l’élevage en marais......................................................... 21

2.3 Inscription dans le plan national d’action en faveur
des zones humides.................................................................................. 25


Conclusion .................................................................................................................. 27


Annexes
1. Paroles d’éleveurs
2. Liste des personnes interrogées
3. Bibliographie





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P a r o l e d ’ é l e v e u r



« Cet élevage,
c’est un état d’esprit.
C’est une autre culture.
Cela ne s’invente pas,
ça se vit. »


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Introduction


La Loire-Atlantique possède 70 000 ha de marais, répartis sur neuf sites, ce
qui en fait le deuxième département détenteur de marais au niveau
national.

Ces marais constituent un patrimoine exceptionnel et assurent des fonctions
complexes dont l’importance est reconnue par toutes les institutions
nationales et internationales.

Dans le département, un millier d’agriculteurs exploitent ces zones par un
élevage extensif, perpétuant ainsi aux portes de nos villes une tradition
séculaire. Par la fauche et le pâturage, ils assurent l’entretien indispensable
de ces zones et évitent la fermeture du milieu.

Cependant, ces éleveurs expriment des inquiétudes sur la pérennité de leur
activité et souhaitent conforter l’élevage en marais. Ils ressentent également
la nécessité de se positionner plus clairement face aux autres acteurs de ces
territoires.

La Chambre d’Agriculture de Loire-Atlantique a suscité en 2009 l’émergence
d’une commission « marais », regroupant 25 éleveurs représentant tous les
marais de Loire-Atlantique.
Ce groupe d’éleveurs a souhaité travailler à la reconnaissance socio-
économique de l’élevage en marais.

En s’appuyant sur une vingtaine d’entretiens avec trente-trois éleveurs des
différents marais de Loire Atlantique ainsi qu’avec divers interlocuteurs
institutionnels,
cette étude
• fait le point sur les spécificités de l’élevage en marais ainsi que sur les
aides agro-environnementales mises en place depuis une vingtaine
d’années,
• analyse les interactions des éleveurs avec les autres acteurs du
territoire,
• aborde les perspectives d’avenir de cet élevage,
• dégage des pistes d’action à inscrire dans le Plan national d’action en
faveur des zones humides.


Signalons enfin que cette étude n’a aucune prétention de représentativité
statistique des éleveurs.
En effet, sur le millier d’éleveurs ayant une part de leur activité en marais,
seuls une trentaine d’entre eux ont été interrogés dans le cadre de cette
étude. Ils font presque tous partie de la commission « Marais » de la
Chambre d’Agriculture et sont donc fortement sensibilisés à ces questions.
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1. ETAT DES LIEUX


1.1 Fonctions assurées par l’élevage en marais

Le millier d’éleveurs en marais de Loire-Atlantique assure essentiellement une mission
de production laitière et bovine. Un faible pourcentage d’entre eux utilise des zones
de marais pour l’élevage équin ou ovin. Les productions laitières et bovines issues de
ces exploitations rencontrent le souhait de nombreux consommateurs de disposer
de produits de qualité, obtenus le plus naturellement possible.

Outre leur mission première de production, les éleveurs de marais assurent les tâches
suivantes :

• Entretien du marais et de son réseau hydraulique : entretien des chemins (utilisés
entre autres par les chasseurs et les promeneurs), lutte contre les espèces
invasives (jussie, ragondins), fauche et pâturage qui évitent la fermeture du
milieu, curage des fossés et douves, participation à la gestion des niveaux d’eau.
De nombreux éleveurs sont membres de syndicats de marais.
• Protection de la biodiversité : les pratiques traditionnelles d’élevage extensif ont
permis l’émergence d’un milieu exceptionnel au titre de la biodiversité. Les
milieux de prairies humides, hérités de siècles d’élevage sur ces zones sont
reconnus d’intérêt exceptionnel par l’Europe et classés en site Natura 2000. Les
mesures agro-environnementales, élaborées par les comités de pilotage dans
lesquels siègent les éleveurs, permettent, par des conditionnalités de fauche
tardive ou de pâturage extensif à des périodes propices et par un emploi très
limité ou une absence de fertilisation, de maintenir une flore et une faune uniques
(râle du genêt par exemple).
• Maintien d’un tissu rural : les éleveurs habitent ces zones de marais, ils y travaillent,
mettent leurs enfants dans les écoles, embauchent de la main d’œuvre sur
place. De nombreux exploitants participent à la vie politique locale. Certains
ouvrent leurs exploitations aux promeneurs, aux scolaires ou aux touristes. Les
activités de vente directe contribuent à l’animation de ces zones rurales.
• Entretien des paysages : les troupeaux broutent les prés et animent l’espace pour
le plus grand plaisir des habitants, des promeneurs et des touristes.
• Perpétuation d’une pratique traditionnelle : les marais ont été utilisés depuis des
siècles. Les moines au moyen âge ont construit un système hydraulique sur
certains marais, comme celui de Buzay sur l’estuaire qui fonctionne toujours. La
transhumance qui se vit sur certaines zones de marais ou sur les îles inondables de
Loire, le pastoralisme inhérent à l’élevage en marais, les troupeaux en liberté sur
des territoires immenses comme en Brière ou sur la Loire, sont les témoins vivants
d’une agriculture traditionnelle.

Toutes les contributions sont importantes, mais signalons que l’activité d’entretien du
marais est irremplaçable. En cas de disparition de l’élevage, l’entretien serait à la
charge des collectivités territoriales. Dans un des marais confronté à une déprise
importante, une mairie a lancé un appel d’offres pour l’entretien par fauche d’une
partie du marais. Avec une fauche d’une même surface tous les deux ans, par
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rotation des surfaces fauchées pour garantir des zones de refuge aux animaux. La
rétribution proposée est de 400 euros l’hectare. Cet exemple peut nous permettre
une première estimation sommaire du coût qui serait à la charge de la collectivité
en cas de déprise totale du milieu par les agriculteurs : sur les 70 000 ha de marais,
on peut estimer la superficie de prairies à 35 000 ha. Avec un contrat de fauche tous
les deux ans à 400 euros l’hectare, cela représente un coût annuel de 7 000 000
d’euros. Ce chiffre est à comparer aux 3 200 000 euros versés annuellement en MAE
pour les 20 000 ha contractualisés. De plus, une fauche bisannuelle ne garantit
absolument pas la même qualité d’entretien que celle qui est assurée par un
troupeau d’herbivores pâturant jusqu’au pied des arbres et en bordure de fossés

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