L appartenance à un groupe facilite le financement des entreprises - article ; n°1 ; vol.336, pg 79-92
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'appartenance à un groupe facilite le financement des entreprises - article ; n°1 ; vol.336, pg 79-92

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Economie et statistique - Année 2000 - Volume 336 - Numéro 1 - Pages 79-92
In France, as in other countries, a number of studies have shown the indisputable influence of financial constraints on business investment, especially among SMEs. These latter businesses are reported to find it harder to obtain market financing and bank loans. Yet, more often than not, these enterprises are independent, i. e. not controlled by a group. This begs the question as to the reasons for this disadvantage: is it solely to do with their small size or also to do with their status? Belonging to a group influences a business’ level of financing and the structure of that financing. Independent businesses find it harder to obtain financing than businesses of the same size controlled by a group. Belonging to a group could reduce the asymmetry of information between companies and capital suppliers. However, less asymmetry in independent businesses’ relations with the banks than with the capital markets could explain why the proportion of all bank credits in their financing is larger than for companies controlled by a group.
In Frankreich wie auch im Ausland zeigten mehrere Studien, daß die Finanzzwänge einen gewissen Einfluß auf die Investitionstätigkeit der Unternehmen, insbesondere der KMU haben. Demnach hätten letztere keinen so leichten Zugang zur Mittelbeschaffung am Finanzmarkt und zu den Bankkrediten. Diese Unternehmen sind aber oftmals unabhängig, das heißt werden von keinem Konzern kontrolliert. Man kann dann fragen, welches die Gründe für diesen Nachteil sind: ist er lediglich auf ihre geringe Größe oder auch auf ihren Status zurückzuführen?
Die Zugehörigkeit eines Unternehmens zu einem Konzern hat einen Einfluß auf die Höhe der Finanzierung seiner Tätigkeit wie auch auf die Struktur dieser Finanzierung. Die unabhängigen Unternehmen haben größere Schwierigkeiten, an Finanzmittel heranzukommen als die Unternehmen gleicher Größe, die aber von einem Konzern kontrolliert werden. Die Zugehörigkeit zu einem Konzern könnte zur Reduzierung der Informationsasymmetrie zwischen den Unternehmen und den Geldgebern beitragen. Mit einer Asymmetrie, die bei den Beziehungen der unabhängigen Unternehmen zu den Banken weniger ausgeprägt ist als bei ihren Beziehungen zu den Finanzmärkten, ließe sich jedoch erklären, weshalb der Anteil aller Bankkredite an ihrer Finanzierung bedeutender ist als im Falle der von einem Konzern kontrollierten Unternehmen.
En Francia y en el extranjero, varios estudios han demostrado la influencia palmaria del ámbito financiero sobre la inversión de las empresas, y de las pymes ante todo. Éstas accederían con menos facilidad a las financiaciones de mercado y a los empréstitos bancarios. A menudo éstas son empresas independientes, o sea no controladas por un grupo. Uno puede entonces interrogarse acerca de los motivos de esta desventaja: ¿ está relacionada acaso con el pequeño tamaño de estas empresas o con su estatuto?
El pertenecer una empresa a un grupo influye en el nivel de financiación de su actividad y en la estructura de esta financiación. Las empresas independientes tienen más dificultades en encontrar financiaciones que aquellas empresas de tamaño equivalente pero controladas por un grupo. Pertenecer a un grupo podría ser un factor de reducción de la asimetría de información entre las empresas y los que ofrecen los capitales. Por otra parte, una asimetría menos fuerte en las relaciones de las empresas independientes con los bancos que con los mercados de capitales podría explicar por qué la cuota del conjunto de los créditos bancarios en su financiación es superior de lo que es para aquellas empresas controladas por un grupo.
En France comme à l’étranger, plusieurs études ont montré l’influence certaine des contraintes financières sur l’investissement des entreprises, notamment des PME. Ces dernières accéderaient ainsi moins facilement aux financements de marché et aux emprunts bancaires. Or, le plus souvent, ces entreprises sont indépendantes, c’est-à-dire non contrôlées par un groupe. On peut alors s’interroger sur les raisons de ce désavantage: est-il lié seulement à leur petite taille ou bien également à leur statut? L’appartenance d’une entreprise à un groupe influe sur le niveau du financement de son activité et sur la structure de ce financement. Les entreprises indépendantes éprouvent plus de difficultés à trouver des financements que les entreprises de taille équivalente mais contrôlées par un groupe. Appartenir à un groupe pourrait être un facteur de réduction de l’asymétrie d’information entre les entreprises et les offreurs de capitaux. Cependant, une asymétrie moins marquée dans les relations des entreprises indépendantes avec les banques qu’avec les marchés de capitaux pourrait expliquer que la part de l’ensemble des crédits bancaires dans leur financement est plus importante qu’elle ne l’est pour les entreprises contrôlées par un groupe.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 28
Langue Français

Extrait

ENTREPRISES
L’appartenance à un groupe
facilite le financement
des entreprises
Élizabeth Kremp et Patrick Sevestre*
En France comme à l’étranger, plusieurs études ont montré l’influence certaine des
contraintes financières sur l’investissement des entreprises, notamment des PME. Ces
dernières accéderaient ainsi moins facilement aux financements de marché et aux
emprunts bancaires. Or, le plus souvent, ces entreprises sont indépendantes, c’est-à-dire
non contrôlées par un groupe. On peut alors s’interroger sur les raisons de ce désavan-
tage : est-il lié seulement à leur petite taille ou bien également à leur statut ?
L’appartenance d’une entreprise à un groupe influe sur le niveau du financement de son
activité et sur la structure de ce financement. Les entreprises indépendantes éprouvent
plus de difficultés à trouver des financements que les entreprises de taille équivalente
mais contrôlées par un groupe. Appartenir à un groupe pourrait être un facteur de réduc-
tion de l’asymétrie d’information entre les entreprises et les offreurs de capitaux.
Cependant, une asymétrie moins marquée dans les relations des entreprises indépen-
dantes avec les banques qu’avec les marchés de capitaux pourrait expliquer que la part
de l’ensemble des crédits bancaires dans leur financement est plus importante qu’elle
ne l’est pour les entreprises contrôlées par un groupe.
* Au moment de la rédaction de cet article, Élizabeth Kremp faisait partie de l’Observatoire des entreprises de la Banque de France.
Patrick Sevestre appartient à ERUDITE, Université Paris XII – Val de Marne et au Centre de Recherche de la Banque de France.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
o 79ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N 336, 2000 - 6➜
Les données utilisées proviennent de deux sourcesaccès des PME à des financementsL’externes, notamment aux financements différentes. La première est un fichier « Statut » où
de marché, est assez restreint (CNCT, 1998 ; sont identifiées les entreprises indépendantes, les
Demartini et Kremp, 1998). Ainsi, dans une filiales et les têtes de groupe potentielles (cf. enca-
étude sur le financement de l’investissement dré 1). Une distinction supplémentaire est faite
des petites entreprises industrielles, Rosenwald pour les entreprises contrôlées par un groupe : les
(1998) montre que « la moitié des montants groupes ne comportant qu’une ou deux filiales ont
investis par ces entreprises est financée par de été classés comme « mini-groupes » (1), les autres
l’autofinancement et un tiers par des crédits constituant la catégorie des « grands groupes ». De
bancaires ». Si leur taille constitue sans doute plus, les têtes de groupe faisant partie du secteur
l’un des facteurs explicatifs des difficultés ren-
« administrations d’entreprises » (secteur 741 J
contrées par ces entreprises pour se financer, il dans la nomenclature NAF) ont été isolées comme
n’est probablement pas le seul. Pour le véri-
holdings (2) (cf. tableau 1).
fier, on cherche ici, à partir de données de la
Banque de France, à évaluer l’influence, à
1. Cette notion diffère de celle de « micro-groupe » retenue par l’Insee
taille donnée, de l’appartenance d’une entre- depuis une quinzaine d’années basée sur les effectifs employés du
groupe dans son ensemble (Vergeau et Chabanas, 1997).prise à un groupe sur le niveau et la structure
2. Enfin, 130 entreprises se détenant réciproquement de façon
du financement de son activité. majoritaire ont été éliminées de l’échantillon.
Encadré 1
ISOLER LES GROUPES ET LES ENTREPRISES INDÉPENDANTES
Le fichier « Statut » a été constitué en utilisant une Déterminer les vraies têtes de groupe
méthodologie voisine de celle retenue à l’Insee pour
créer LIFI, c’est-à-dire en ne retenant que les liens Si l’on peut aisément déterminer les entreprises filiales
financiers entre entreprises (1) du fichier « liens finan- d’un groupe « au premier tour », c’est-à-dire les entre-
ciers » de la Banque de France disponibles en 1996. Ce prises qui sont détenues à plus de 50 % par une autre
dernier recense près de 600 000 liens financiers entreprise, il est sensiblement plus compliqué de déter-
concernant plus de 300 000 entreprises (repérées par miner le propriétaire « ultime » de ces entreprises,
un identifiant Sirene), à partir d’informations fournies c’est-à-dire la tête de groupe.
par les entreprises aux succursales de la Banque de
France. Ces informations concernent à la fois leurs par- Le jeu des participations indirectes et croisées rend en
ticipations dans d’autres entreprises et leur actionna- effet complexe le repérage des têtes de groupe. Pour
riat, c’est-à-dire les individus et/ou les entreprises qui effectuer ce repérage, un programme informatique dont
détiennent leur capital (qu’ils soient résidents ou non), la logique s’inspire de la méthodologie développée
ainsi que la part du capital détenu. Ces données ont été dans Insee (1980) a été élaboré. Toutefois, on s’est limi-
complétées par des informations sur les sociétés finan- té ici à la définition stricte du contrôle, c’est-à-dire au
cières et les banques provenant de la base Bafi (BAse cas où plus de 50 % du capital est contrôlé par une
FInancière de la Banque de France) (2). même entreprise, directement ou indirectement.
Le nombre de groupes obtenu est très nettement supé- La situation la plus simple est celle où une entreprise
rieur à celui connu grâce aux travaux de l’Insee et du contrôle directement une autre, à plus de 50 % du capi-
Sessi (Thollon-Pommerol, 1990, 1996 ; Vergeau et tal, sans être elle-même contrôlée majoritairement. On
Chabanas, 1997 ; Feuvrier, 2000), car le champ de l’en- parle dans ce cas de tête de groupe au premier tour.
quête LIFI est plus restreint : l’Insee interroge, sur leur
actionnariat aval, c’est-à-dire leurs participations, les
entreprises répondant à au moins l’un des trois critères 1. Un second fichier « groupes de sociétés et groupes fami-
suivants : employer 500 salariés et plus, réaliser plus de liaux » a été constitué en tenant compte également des liens
financiers entre entreprises et individus. Celui-ci permet400 millions de chiffre d’affaires, détenir plus de 8 mil-
notamment de repérer des groupes « familiaux », c’est-à-dire
lions de francs de titres de participation. Du fait de ces
des ensembles d’entreprises sans liens financiers entre elles
critères, une partie des mini-groupes échappe sans mais contrôlées par un même individu ou encore des entre-
doute à cette enquête (3). Néanmoins, une assez gran- prises qui contrôlent ou sont contrôlées, majoritairement par
de similitude existe entre le fichier retenu et le fichier une autre entreprise qui est elle-même contrôlée par un indivi-
du (Kremp et Sevestre, 2000).LIFI de l’Insee en ce qui concerne l’importance macro-
2. Pour plus de détail sur la construction de ce fichier, se repor-économique des groupes. Ainsi, les effectifs contrôlés
ter à Kremp (1998).
par un groupe sont d’un peu plus de 7 millions de sala-
3. En 1995, le fichier de l’Insee concernait un peu plus de
riés dans le fichier « Statut », contre 6,1 millions (en 54 000 entreprises appartenant à un groupe, dont 6 682
1995) dans le fichier LIFI. étaient répertoriées comme têtes de groupe.
o80 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N 336, 2000 - 6➔



Encadré 1 (suite)
A, tête de groupe de B À l’évidence, les configurations des participations peu-
vent être beaucoup plus complexes. Ainsi, alors que
A l’on repère au premier tour, 54 891 têtes de groupe,
seulement 43 000 d’entre elles apparaissent être réel-60
lement des têtes de groupe potentielles. Toutefois, on
B ne connaît plus de 50 % de leur actionnariat, que pour
14 399 d’entre elles. On suppose que ce seuil suffit
B, filiale directe de A pour isoler les « têtes de groupe certaines », même si,
du fait des participations indirectes, il ne garantit pas
de façon absolue qu’une entreprise repérée comme
Toutefois, par le biais des participations indirectes, une tête de groupe le soit effectivement. Néanmoins, on
entreprise peut être filiale d’une autre sans être directe- peut penser que pour les entreprises dont on connaît
ment contrôlée par celle-ci à plus de 50 %. Le

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents