L habillement, la classe sociale et la mode - article ; n°1 ; vol.188, pg 35-54
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Economie et statistique - Année 1986 - Volume 188 - Numéro 1 - Pages 35-54
A revenu équivalent, les divers groupes sociaux arbitrent différemment entre le nombre de vêtements qu'ils achètent et leur qualité. Les ménages d'indépendants ne se fournissent pas dans la gamme de prix la plus basse, même lorsque, comme chez les petits agriculteurs, leur dépense est faible. Ils préfèrent restreindre leur budget en limitant le nombre de leurs achats. Les chefs d'entreprise, les gros agriculteurs, les professions libérales, dont les revenus sont plus élevés, limitent eux aussi leurs achats, mais en les choisissant dans la confection de luxe.
Les salariés ont une autre logique d'approvisionnement. Les ménages ouvriers achètent tous dans des gammes de prix bon marché, les plus aisés se contentant d'acquérir un plus grand nombre d'articles. Chez les autres salariés, et à partir d'un certain seuil d'achats (une trentaine par personne et par an), c'est surtout le prix qui fait augmenter le budget vestimentaire.
Ces types d'approvisionnement renvoient à deux comportements opposés, qui peuvent cependant coexister au sein du même groupe social. Ce sont deux tendances de la mode. Dans la première, le renouvellement de la garde-robe est rapide, l'habit doit être « à la mode », quelles que soient sa durabilité et sa commodité. Les cadres et ingénieurs d'entreprise, citadins de grandes villes, sont sujets, plus que toute autre catégorie à ces « folies » vestimentaires, que les sociologues nomment aussi « toquade ». À l'autre extrême, les habits achetés sont avant tout solides, durables, adaptés à la fonction. Cet approvisionnement « classique » trouve son idéal-type chez les notables des petites villes.
Clothes, social class and fashion - At equivalent income levels, different social groups make different choices between the quantity and the quality of the clothes they buy. The households of the self-employed do not make their purchases in the lowest price range, even when, as is the case among small farmers, they spend very little. They prefer to limit their budget by cutting down on the number of their purchases. Company managers, large farmers, and professionals, whose incomes are higher, also limit their purchases, but choose luxury items.
Salaried employees follow another provision logic. All working class households make their purchases in the inexpensive price range ; the most comfortable content themselves with acquiring a larger number of articles. Among the other salaried employees and starting at a certain threshold of purchases (about thirty per person and per year), it is above all the price which increases the clothing budget.
These types of provision reflect two opposed forms of behavior which can, however, coexist in the same social group. They are two fashion tendencies. In the first case, wardrobe renewal is rapid and the garment must be fashionable whatever its durability or usefulness may be. Cadres and company engineers, large city dwellers, more than any other category, are subject to these vestimentary excesses. At the other extreme, the garments purchased are above all well-made, durable and adapted to their function. This classic provision is the mode embodied by the notables of the small cities.
Indumentaria, categoria social y moda - Con un ingreso equivalente, los diversos grupos sociales arbitran en forma diferente entre el numéro de prendas que compran y su calidad. Los hogares de independientes no compran a precios bajos incluso cuando gastan poco, tal como ocurre con los pequenos agricultures. Prefieren reducir su presupuesto limitando el numéro de sus compras. Los empresarios, los grandes agricultures, las profesiones libérales cuyos ingresos son más elevados limitan tambien sus compras mas escogiendo confección de lujo.
Los asalariados no tienen la misma lógica. Los obreros compran todos articulos de bajo precio; los más acomodados se limitan a comprar mayor número de articulos. Entre los demás asalariados, y a partir de cierto número de compras (unas treinta por persona al año) es fundalmente el precio el que hace subir el presupuesto de la indumentaria.
Estos tipos de compras traducen dos comportamientos opuestos que pueden sin embargo coexistir en un mismo grupo social. Son dos tendencias de la moda. En la primera, el renovar de la indumentaria es rápido, esta debe de estar de moda fuere cual fuere su duración y comodidad. Los cuadros e ingenieros empresariales, ciudadanos de grandes urbes, suelen, más que cualquier otra categoria, dejarse atraer por esas locuras de la indumentaria que los sociólogos Maman tambien capricho. En el otro extremo, las prendas que se compran son, ante todo, sólidas, duraderas, adaptadas a su empleo. Estos compras clásicas suelen imperar entre notabilidades de las pequenas ciudades.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 240
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Nicolas Herpin
L'habillement, la classe sociale et la mode
In: Economie et statistique, N°188, Mai 1986. pp. 35-54.
Citer ce document / Cite this document :
Herpin Nicolas. L'habillement, la classe sociale et la mode. In: Economie et statistique, N°188, Mai 1986. pp. 35-54.
doi : 10.3406/estat.1986.2459
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1986_num_188_1_2459Résumé
A revenu équivalent, les divers groupes sociaux arbitrent différemment entre le nombre de vêtements
qu'ils achètent et leur qualité. Les ménages d'indépendants ne se fournissent pas dans la gamme de
prix la plus basse, même lorsque, comme chez les petits agriculteurs, leur dépense est faible. Ils
préfèrent restreindre leur budget en limitant le nombre de leurs achats. Les chefs d'entreprise, les gros
agriculteurs, les professions libérales, dont les revenus sont plus élevés, limitent eux aussi leurs achats,
mais en les choisissant dans la confection de luxe.
Les salariés ont une autre logique d'approvisionnement. Les ménages ouvriers achètent tous dans des
gammes de prix bon marché, les plus aisés se contentant d'acquérir un plus grand nombre d'articles.
Chez les autres salariés, et à partir d'un certain seuil d'achats (une trentaine par personne et par an),
c'est surtout le prix qui fait augmenter le budget vestimentaire.
Ces types d'approvisionnement renvoient à deux comportements opposés, qui peuvent cependant
coexister au sein du même groupe social. Ce sont deux tendances de la mode. Dans la première, le
renouvellement de la garde-robe est rapide, l'habit doit être « à la mode », quelles que soient sa
durabilité et sa commodité. Les cadres et ingénieurs d'entreprise, citadins de grandes villes, sont sujets,
plus que toute autre catégorie à ces « folies » vestimentaires, que les sociologues nomment aussi «
toquade ». À l'autre extrême, les habits achetés sont avant tout solides, durables, adaptés à la fonction.
Cet approvisionnement « classique » trouve son idéal-type chez les notables des petites villes.
Abstract
Clothes, social class and fashion - At equivalent income levels, different social groups make different
choices between the quantity and the quality of the clothes they buy. The households of the self-
employed do not make their purchases in the lowest price range, even when, as is the case among
small farmers, they spend very little. They prefer to limit their budget by cutting down on the number of
their purchases. Company managers, large farmers, and professionals, whose incomes are higher, also
limit their purchases, but choose luxury items.
Salaried employees follow another provision logic. All working class households make their purchases
in the inexpensive price range ; the most comfortable content themselves with acquiring a larger
number of articles. Among the other salaried employees and starting at a certain threshold of purchases
(about thirty per person and per year), it is above all the price which increases the clothing budget.
These types of provision reflect two opposed forms of behavior which can, however, coexist in the same
social group. They are two fashion tendencies. In the first case, wardrobe renewal is rapid and the
garment must be fashionable whatever its durability or usefulness may be. Cadres and company
engineers, large city dwellers, more than any other category, are subject to these vestimentary
excesses. At the other extreme, the garments purchased are above all well-made, durable and adapted
to their function. This " classic " provision is the mode embodied by the notables of the small cities.
Resumen
Indumentaria, categoria social y moda - Con un ingreso equivalente, los diversos grupos sociales
arbitran en forma diferente entre el numéro de prendas que compran y su calidad. Los hogares de
independientes no compran a precios bajos incluso cuando gastan poco, tal como ocurre con los
pequenos agricultures. Prefieren reducir su presupuesto limitando el numéro de sus compras. Los
empresarios, los grandes agricultures, las profesiones libérales cuyos ingresos son más elevados
limitan tambien sus compras mas escogiendo confección de lujo.
Los asalariados no tienen la misma lógica. Los obreros compran todos articulos de bajo precio; los más
acomodados se limitan a comprar mayor número de articulos. Entre los demás asalariados, y a partir
de cierto número de compras (unas treinta por persona al año) es fundalmente el precio el que hace
subir el presupuesto de la indumentaria.
Estos tipos de compras traducen dos comportamientos opuestos que pueden sin embargo coexistir en
un mismo grupo social. Son dos tendencias de la moda. En la primera, el renovar de la indumentaria es
rápido, esta debe de estar " de moda " fuere cual fuere su duración y comodidad. Los cuadros e
ingenieros empresariales, ciudadanos de grandes urbes, suelen, más que cualquier otra categoria,
dejarse atraer por esas "locuras" de la indumentaria que los sociólogos Maman tambien "capricho". En
el otro extremo, las prendas que se compran son, ante todo, sólidas, duraderas, adaptadas a suempleo. Estos compras "clásicas" suelen imperar entre notabilidades de las pequenas ciudades.VIE QUOTIDIENNE
L'habillement,
la classe sociale et la mode
par Nicolas Herpin *
personne et par an), c'est surtout le prix qui fait À revenu équivalent, les divers groupes sociaux
augmenter le budget vestimentaire. arbitrent différemment entre le nombre de vête
ments qu'ils achètent et leur qualité. Les mé
nages d'indépendants ne se fournissent pas dans Ces types d'approvisionnement renvoient à deux la gamme de prix la plus basse, même lorsque, comportements opposés, qui peuvent cependant
comme chez les petits agriculteurs, leur dépense coexister au sein du même groupe social. Ce sont
est faible. Ils préfèrent restreindre leur budget en deux tendances de la mode. Dans la première, le
limitant le nombre de leurs achats. Les chefs renouvellement de la garde-robe est rapide, l'ha
d'entreprise, les gros agriculteurs, les professions bit doit être « à la mode », quelles que soient sa
libérales, dont les revenus sont plus élevés, limi durabilité et sa commodité. Les cadres et ingé
tent eux aussi leurs achats, mais en les choisis nieurs d'entreprise, citadins de grandes villes,
sant dans la confection de luxe. sont sujets, plus que toute autre catégorie à ces
Les salariés ont une autre logique d'approvision « folies » vestimentaires, que les sociologues
nement. Les ménages ouvriers achètent tous nomment aussi « toquade ». À l'autre extrême,
dans des gammes de prix bon marché, les plus les habits achetés sont avant tout solides, dura
aisés se contentant d'acquérir un plus grand bles, adaptés à la fonction. Cet approvisionne
nombre d'articles. Chez les autres salariés, et à ment « classique » trouve son idéal type chez les
notables des petites villes. partir d'un certain seuil d'achat (une trentaine par
André Courrèges, c'est-à-dire qu'il a d'autres foncLe vêtement protège le corps contre les morsures
tions. Dans la vie quotidienne, chacun est amené à du froid ou l'ardeur des rayons de soleil, et contre les
interpréter le vêtement des personnes qu'il rencontre. autres agressions de l'environnement. Il contribue
À l'inverse, chacun compose sa mise en tenant ainsi à minimiser la dépense énergétique. Ce sont là
des aspects du vêtement qui importent davantage aux compte du sens qui, dans une société, est attribué
ruraux qu'aux citadins, aux ouvriers du bâtiment
qu'aux employés de bureau, aux personnes âgées jeunes. * Nicolas Herpin, mis à la disposition de l'INSEE par le CNRS, fait
partie de la division Conditions de vie des ménages du département Mais la nature n'est pas le seul milieu que le Population-ménages.
vêtement tient à distance. L'habit est « une seconde Les nombres entre crochets renvoient à la bibliographie en fin
peau », pour reprendre une expression du couturier d'article.
35 tenues portées. À ce titre, le vêtement est un aux Les agriculteurs :
élément important dans la parade sexuelle. L'habit
priorité aux enfants exprime aussi, de façon symbolique, des rapports
d'autorité ou de prestige. La tenue portée est en
effet une source d'informations, sur la personnalité
Le chef de ménage est cultivateur, viticulteur, éledu porteur, sa position sociale, réelle ou revendiquée,
veur, exploitant forestier mais aussi pêcheur. Son et ses intentions [1]; ces informations ne sont pas
exploitation est de taille petit

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