Testament de François de Vendôme, vidame de Chartres. 1560. - article ; n°1 ; vol.11, pg 327-342
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1850 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 327-342
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1850
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jules De Pétigny
Testament de François de Vendôme, vidame de Chartres. 1560.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1850, tome 11. pp. 327-342.
Citer ce document / Cite this document :
De Pétigny Jules. Testament de François de Vendôme, vidame de Chartres. 1560. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1850, tome 11. pp. 327-342.
doi : 10.3406/bec.1850.452262
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1850_num_11_1_452262tí
ÏESTAMENT
FRANCOIS DE VENDOME
VIDAME DE CHARTRES.
1560.
La maison des comtes de Vendôme, issue des seigneurs de
Montoire, occupait un rang élevé dans la hiérarchie féodale au
treizième et au quatorzième siècle. Fidèles vassaux des rois de
France, ils avaient été comblés des faveurs de la couronne, et de
nobles alliances avaient étendu au loin leurs possessions et leur
influence territoriale. Leur sang s'était mêlé à celui des illustres
familles de Ponthieu, de Bretagne, de Montfort, de Roye, de
Mayenne, de Dreux, de Périgord, de Chabannes. Ils possédaient
les comtés de Vendôme et de Castres; lesbaronnies de Montoire
et de Lavardin ; les seigneuries de Lautrec et de Lésignan en
Languedoc, de la Chartre, de Bonnival, d'Épernon, de Bréten-
court, de la Ferté-Aleps, de Rimalard, du Theil, de Cailly, de
Quillebœuf, et bien d'autres encore. Mais, arrivés à cette haute
fortune, ils ne pouvaient éviter longtemps la destinée qui pouss
ait toutes les grandes maisons féodales à venir se fondre dans
quelque branche de la race capétienne. Le mariage de la sœur
de Bouchard Vil avec Jean de Bourbon, comte de la Marche, en
1 364, fixa le sort du Vendômois. Bouchard, mort sans postérité,
laissa ses États à la maison de et le vieux château de
Vendôme devint le berceau de la dynastie royale qui devait don
ner à la France Henri IV et Louis XIV.
Cependant la descendance mâle des anciens possesseurs du
Vendômois n'était pas éteinte. Une branche puînée , issue au
treizième siècle de Pierre, comte de Vendôme, et de Gervaise de
Mayenne, subsistait encore à la fin du quatorzième. Dotés des
biens de leur aïeule, ces seigneurs possédaient dans le Maine les
baronnies de la Chartre et de Lassa y ; ils s'étaient alliés aux 328
maisons de Dreux et de Montmorency, et vers l'époque où le
berceau de leur famille passait dans les mains des Bourbons,
Robert de Vendôme, seigneur de la Ghartre-sur-Loir, recueillait
les titres et les grands biens des vidâmes de Chartres, en épou
sant la fille et l'unique héritière du dernier de ces riches vassaux
des évêques chartrains. L'extinction de la maison de Vendôme,
comme puissance féodale, n'en fut pas moins consommée par le
mariage de la jeune fille à qui était échu l'héritage de la branche
aînée. Ainsi la succession féminine devenait pour tous les grands
fiefs un principe de mort à côté de la perpétuité que l'exclusion
des femmes assurait à la race royale. C'est à la loi salique que
la royauté a dû sa force et la France sa grandeur.
Déchue du rang des grands feudataires, la maison de Vendôme
conserva du moins jusqu'au seizième siècle cette illustration d'
opulence et de noblesse à laquelle devaient se borner désormais
les descendants des hauts barons du moyen âge. François de-
Vendôme, vidame de Chartres, en fut le dernier rejeton. Il fai
sait partie de cette brillante pléiade de chevaliers qui jeta tant
de splendeur sur la cour du roi François 1er, et nul ne parut
près du trône avec plus d'éclat et d'honneur. Ses richesses
étaient considérables ; car, seul héritier de sa race , il en avait
réuni sur sa tête toutes les vastes possessions. « II n'y avoit
«■ point en France, dit Le Laboureur, de seigneur ny plus illus-
« tre, ny plus riche, ny plus vaillant que ce vidame de Chartres,
• prince de Chabannais, seigneur de la Ferté Arnaud, depuis
« nommée Au vidame à cause de ses ancestres, de Lassay, de la
« Chartre, de Milly, de Pouzanges, de Thissanges , de Confolens
« et d'autres grandes terres, chevalier de l'ordre du roy, capi-
» taine de cinquante hommes d'armes et colonel général de l'in-
« fanterie françoise en Piémont1. » Cette haute fortune était
relevée par les plus brillantes qualités personnelles, un extérieur
séduisant, une bravoure héroïque, une âme fière et loyale, une
générosité sans bornes; tellement, dit Brantôme, que de son
temps on ne parlait que du vidame de Chartres. La vie de Fran
çois de Vendôme est toute une épopée chevaleresque remplie de
traits qui semblent empruntés aux romans de la table ronde ou
aux folles conceptions de Cervantes.
Un jour, un fier hidalgo vient du fond de l'Espagne le trouver
é. Addit. nux Mémoires de Caslelnau; liv. II, с 7. 329
à Paris, et lui dit que, attiré par la réputation de sa valeur , et
ne connaissant pas en Europe de plus parfait chevalier, il le
prie de lui servir de parrain dans un duel en champ clos. Le
■vida me, reconnaissant de cette marque d'estime, n'hésite pas à
l'accepter. Le rendez- vous pour cette passe d'armes est donné
dans uue ville d'Italie, et François de Vendôme, pour faire hon
neur à l'homme qui s'était confié à sa bravoure, s'y rend eu
poste avec une troupe de cent gentilshommes « tous vêtus d'une
« même parure et fort superbe, chacun ayant au cou une chaîne
« d'or qui faisait trois tours \ »
Plus tard, en 1549, il fut envoyé comme otage en Angleterre
avec le duc d'Aumale et le seigneur d'Annebaut, pour la garant
ie du traité conclu à Boulogne, le 24 mars de cette année, entre
Henri П et les ministres d'Edouard Vf. Cette sorte de captivité
honorable ne fut pour lui qu'une occasion de faire briller sa ma
gnificence aux yeux des étrangers. « II fit, dit Brantôme, un
« festin au roy d'Angleterre et aux dames de sa cour, le plus su-
« perbe qu'il est possible d'ouïr parler. Les mets estoient servis
« tous par artifices si bien faits et si bien appliquez, qu'on les
« voyoit venir du ciel, lequel estoit représenté ainsi dans la salle
« où se foisoit le festin. Quant se vint au fruit des confitures, ce
« ciel si artificieusement fait et façonné se mit à esclairer et ton-
« ner et gresler, de telle façon et tempeste que dans la salle on
« n'oyoit que tonnerre et esclairs, et au lieu de pluye du ciel et
« grešle, on ne vit que dragées de toutes sortes pleuvoir et gres-
« 1er et tomber dans la salle l'espace d'une demie heure, et pieu-
« voir encore après toutes sortes d'eaux de senteurs si bonnes,
« si odoriférantes et si suaves que toute la compagnie demeura
« en toute admiration d'une telle représentation et artifice si
« splendide. » Ces ingénieuses galanteries n'amollissaient pas les
courages. François de Vendôme eu donna bientôt la preuve par
un bizarre contraste. Curieux de parcourir dans toute son éten
due cette île de la Grande-Bretagne, si peu connue alors sur le
continent, il pénétra jusqu'au nord de l'Ecosse, et là, s'associant
aux grandes chasses des sauvages habitants du pays sur les bruyèr
es d'Inverness, on le vit dévorer avec eux la chair crue et pal
pitante des animaux qu'ils venaient d'abattre.
l. Brantôme, Éloge de M. le vidante de Chartres, second colonel ijénéral des
bandes françaises de Piedmont,
I. (Troisième série) 22 330
Des prouesses plus sérieuses honorèrent sa vie militaire. Il
se distingua parmi les plus braves, en 1544, à la bataille de Ceri-
soles. En 1552, il servit sous le duc de Guise au siège de Metz
où , par un habile stratagème, il prit tout un détachement de
l'armée ennemie, dont il renvoya généreusement les officiers
sans rançon. Nommé en Í 557 colonel général de l'infanterie en
Piémont, après la mort de Bonnivet son parent * , il se montra
digne de commander à ces vieilles bandes, l'élite de l'armée
française. Mais là une circonstance malheureuse ternit sa répu
tation et arrêta le cours de sa glorieuse carrière. Dès sa jeunesse
il s'était attaché aux princ

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