Trois notes d'iconographie - article ; n°1 ; vol.110, pg 219-230

Antoine Hermary

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1986 - Volume 110 - Numéro 1 - Pages 219-230
Le premier document présenté est inédit : c'est un lécythe attique à figures rouges du début du Ve s. av. J.-C. décoré d'un Éros tirant à l'arc, premier exemple d'un type iconographique promis à une grande fortune. Ensuite est examinée la scène figurée sur le col d'un cratère à figures rouges trouvé à Olynthe : elle doit représenter Héphaistos essayant en vain de se venger des Dioscures après la mise à mort du géant de bronze Talos, épilogue jusqu'alors inconnu d'une des aventures des Argonautes. On revient enfin sur l'inscription ID 2548 et l'identification du Dioskourion de Délos : les fragments d'un kouros archaïque et d'un kouros archaïsant trouvés dans la cella du « temple A » de GD 123 sont presque certainement les restes des xoana évoqués par l'inscription, et l'identification du sanctuaire avec le Dioskourion est donc pratiquement assurée.
παριστάνει τόν Ηφαιστο στην προσπάθεια του νά εκδικηθεί τους Διόσκουρους μετά τή θανάτωση του χάλκινου γίγαντα Τάλω, άγνωστο μέχρι τώρα επίλογο μιας περιπέτειας τών 'Αργοναυτών. Τέλος έπανερχόμεθα στην επιγραφή ID 2548 καί τήν ταύτιση του Διοσκούρειου της Δήλου : τά θραύσματα ενός αρχαϊκού καί ενός αρχαΐζοντα κούρου πού βρέθηκαν μέσα στό σηκό του « ναού Α » (GD 123), εϊναι σχεδόν αναμφίβολα ύπολείματα άπό ξόανα πού αναφέρονται στην επιγραφή, καί ή ταύτιση του ίεροΰ μέ τό Διοσκούρειο επιβεβαιώνεται έτσι καί στην πράξη.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_CORRESPONDANCE_HELLENIQUE
• Publié le: 01 janvier 1986
• Nombre de lectures: 17
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Antoine Hermary
Trois notes d'iconographie
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 110, livraison 1, 1986. pp. 219-230.
περίληψη
Ή πρώτη μαρτυρία πού παρουσιάζουμε εναι δημοσίευτη : πρόκειται γιά ρυθρόμορφη ττική λύκηθο τν αρχν το 5ου αώνα π.Χ.,
διακοσμημένη μέ ρωτα τοξότη, πρτο παράδειγμα νός εκονογραφικο τύπου πού θά χει λαμπρό μέλλον. Κατόπιν ξετάζεται ή σκηνή
πού εκονίζεται στό λαιμό νός ρυθρόμορφου κρατήρα πού βρέθηκε στήν λυνθο : θά πρέπει νά παριστάνει τόν φαιστο στήν
προσπάθεια του νά κδικηθε τούς Διόσκουρους μετά τή θανάτωση το χάλκινου γίγαντα Τάλω, γνωστο μέχρι τώρα πίλογο μις
περιπέτειας τν 'Αργοναυτν. Τέλος πανερχόμεθα στήν πιγραφή ID 2548 καί τήν ταύτιση το Διοσκούρειου τς Δήλου : τά θραύσματα
νός ρχαϊκού καί νός ρχαΐζοντα κούρου πού βρέθηκαν μέσα στό σηκό του « ναο Α » (GD 123), εναι σχεδόν ναμφίβολα πολείματα
πό ξόανα πού ναφέρονται στήν πιγραφή, καί ή ταύτιση το ίερο μέ τό Διοσκούρειο πιβεβαιώνεται τσι καί στήν πράξη.
Résumé
Le premier document présenté est inédit : c'est un lécythe attique à figures rouges du début du Ve s. av. J.-C. décoré d'un Éros
tirant à l'arc, premier exemple d'un type iconographique promis à une grande fortune. Ensuite est examinée la scène figurée sur
le col d'un cratère à figures rouges trouvé à Olynthe : elle doit représenter Héphaistos essayant en vain de se venger des
Dioscures après la mise à mort du géant de bronze Talos, épilogue jusqu'alors inconnu d'une des aventures des Argonautes. On
revient enfin sur l'inscription ID 2548 et l'identification du Dioskourion de Délos : les fragments d'un kouros archaïque et d'un
kouros archaïsant trouvés dans la cella du « temple A » de GD 123 sont presque certainement les restes des xoana évoqués par
l'inscription, et l'identification du sanctuaire avec le Dioskourion est donc pratiquement assurée.
Citer ce document / Cite this document :
Hermary Antoine. Trois notes d'iconographie. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 110, livraison 1, 1986. pp. 219-
230.
doi : 10.3406/bch.1986.1794
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1986_num_110_1_1794TROIS NOTES D'ICONOGRAPHIE
I) Le plus ancien Éros archer.
Au moment où je rassemblais, pour l'article du LIMC (vol. III, sous presse),
les représentations d'Éros dans la céramique attique, M. Dietrich von Bothmer a eu la
grande amabilité de me signaler l'acquisition par le Kimbell Art Muséum de Fort
Worth (Texas) d'un lécythe attique à figures rouges décoré d'un Éros athlétique en
train de tirer à l'arc qu'il attribuait au Peintre de Brygos. Je peux le publier ici grâce à
la générosité de Ruth Sullivan, Research Curator au Kimbell Art Muséum. Je dois
signaler, toutefois, que je n'ai pas examiné l'objet directement.
Fort Worth (Texas), Kimbell Art Muséum, inv. AP 84.16. Ht 33,3 cm. Fig. 1.
Sur l'épaule, au-dessous d'une frise d'oves à languette centrale et de petits points noirs,
est figuré un rinceau composé de cinq palmettes ouvertes et de deux en train d'éclore. Sur
la panse, entre deux bandes décorées d'une triple grecque alternant avec une croix oblique
cernée de quatre points, ou avec une croix noire inscrite dans une croix blanche, est représenté
un Éros ailé, en appui sur la jambe droite légèrement fléchie, la gauche, figurée de face, étant
presque soulevée du sol (le pied ne repose que sur deux orteils) ; les détails de la musculature
sont indiqués en lignes de vernis délayé et un anneau entoure la cheville gauche. Le torse, très
athlétique, est présenté de face; les lignes intérieures de la poitrine et du bas-ventre
sont marquées en traits de peinture noire, la cage thoracique, les coussinets abdominaux et
les côtes en lignes de vernis délayé; la toison pubienne forme une petite croix, le pénis et le
scrotum sont figurés de profil à gauche. Les bras du dieu (détails internes indiqués en vernis
délayé) sont tendus à l'horizontale vers la droite, la main droite tire la corde de l'arc en mainte
nant l'empenne de la flèche, la gauche tient l'arc par le centre et supporte l'extrémité de la
flèche. Une étoffe pliée est posée sur l'épaule droite et le bras gauche, elle retombe de part et
d'autre jusqu'au niveau des cuisses. Un long carquois ouvert est posé en travers de la cuisse
droite, attaché sur l'épaule droite par deux petites lanières rouges. La tête est de profil à droite,
le menton est fort, la bouche petite et pincée, le nez pointu et très retroussé à l'extrémité,
l'œil, à la paupière supérieure plus arquée, est figuré presque de face, le sourcil est placé haut;
de fines mèches ondulées couvrent le front et toute la partie droite du visage jusqu'à la
mâchoire inférieure. Un diadème radié enserre le crâne, retenant à l'arrière une grosse nappe
de cheveux retroussée : c'est la coiffure dite en krobylos ; une fine mèche parotide descend de
l'oreille au sein gauche. Les ailes, arrondies, sont composées d'une zone de pointillés et de deux
rangées de plumes allongées. 220 ANTOINE HERMARY [BCH 110
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1. — Kimbell Art Muséum AP 84.16. Photo du Musée. trois notes d'iconographie 221 1986]
L'attribution au Peintre de Brygos, proposée par D. von Bothmer, ne présente pas
de difficultés : l'ornementation végétale et géométrique, l'attitude du personnage,
l'anatomie du corps, la coiffure et les traits du visage s'intègrent bien à l'œuvre de cet
artiste telle que l'a constituée Beazley1 ; on comparera notamment, pour l'attitude et la
coiffure, l'Apollon d'une coupe du Vatican2 ; pour le torse, l'Achille du skyphos de
Vienne3; un des traits les plus frappants du visage, le nez pointu retroussé à l'extré
mité, se retrouve, un peu moins accentué peut-être, sur d'autres jeunes personnages : le
guerrier d'une autre coupe du Vatican4, la - jeune fille d'un lécythe de Boston5,
l'échanson du skyphos de Vienne6. Il est toutefois un peu étonnant que l'Éros de Fort
Worth ressemble si peu aux trois autres Érotes figurés sur des lécythes attribués au
Peintre de Brygos : celui de Gela7 montre le dieu une lyre (barbiton) à la main, dans une
attitude assez contournée ; son corps est nettement plus allongé et son visage
sensiblement différent ; il porte des sandales ailées. L'Éros de Boston8 est présenté le
corps de face et la tête de profil à gauche, les pieds tendus à peine décollés de la ligne du
sol : son torse est moins puissant, les cheveux sont blonds et courts, les traits et
l'expression du visage différents ; il tient un long bandeau dans les mains. Enfin
sur le lécythe de Palerme9, dont la surface est en assez mauvais état, le dieu vole en
oblique, une phiale dans la main gauche et, probablement, une oenochoé dans la main
droite levée ; ses proportions sont très élancées.
C'est sans aucun doute l'Ëros de Fort Worth qui, dans cette petite série, se
rattache le mieux à ce que l'on définit actuellement comme le style du Peintre de
Brygos et l'on peut se demander, après M. Wegner10, si les trois autres lécythes n'ont
pas été décorés par un ou plusieurs artistes11 appartenant au très abondant « cercle du
Peintre de Brygos »12. Le nouveau document, que je daterais vers 490, paraît être le
plus ancien et aurait pu inspirer les autres13. D'autre part, un Éros très fragmentaire
figuré à l'intérieur d'une coupe à fond blanc de Berlin avait été attribué par Beazley à la
« manière d'Onésimos »14, mais a été rattaché récemment à l'œuvre du Peintre de
Brygos par Dyfri Williams15 : l'anatomie du torse, la forme des bras, la coiffure
(1) ARV2, 368-385 (229 numéros) ; Paralipomena, 365-368. Voir en outre A. Gambitoglou, The Brygos
Pointer (1968); M. Wegner, Brygosmaler (1973); J.-J. Maffre, RA (1982), 208-212 fig. 8; D. Williams,
JbBerlMus 24 (1982), 29-40 ; M. True, dans Greek Vases in the J. Paul Getty Muséum (1983), 73-84.
(2) ARV2, 369, 6 et 1649 ; Wegner, o.c, pi. 15, b.
(3)380, 171 ; Charbonneaux/Martin/Villard, Grèce archaïque, fig. 400.
(4) ARV2, 373, 48 ; Cambitoglou, o.c, pi. 13, 1 ; Wegner, o.c, pi. 17, b ; J. Boardman, Alhenian Red
Figure Vases. The Ar