Un four de potier au Ve siècle avant J.-C. à Béziers, place de la Madeleine - article ; n°1 ; vol.45, pg 13-28
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Description

Gallia - Année 1987 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 13-28
The supervision of the diggings prior to the construction of a car park on place de la Madeleine in Béziers in 1986, allowed the excavation of a very interesting pottery-kiln of the 5th century B.C. situated near the area excavated in 1985. This is a basic discovery for the protohistory research : it is the most ancient pottery-kiln of a Greek type found on the western coast of the Mediterranean Sea. Moreover, its exceptional preservation state is quite unique and made possible to study its construction techniques and its working. Its homogeneous filling up allows to date it in the 5th century B.C. and gives evidence of a local production of grey-monochrome pottery which will henceforth be termed biterroise, as well as of a production of turned kitchen pottery.
So, the pottery-kiln of Béziers raises again, though on a more concrete basis, the problem of locally produced turned table and kitchen pottery that copies similar products of Greek workmanship. Furthermore, this discovery throws a new light on the issue of contacts between the Greeks and the natives.
La surveillance des terrassements pour la construction du parc de stationnement de la place de la Madeleine, à Béziers, en 1986, a permis la fouille d'un très intéressant four de potier du Ve s. av. J.-C, se trouvant à proximité de la zone fouillée en 1985.
Cette découverte est fondamentale pour la protohistoire puisqu'il s'agit du plus ancien four de type grec trouvé sur les côtes occidentales de la Méditerranée. De plus, son exceptionnel état de conservation le rend tout à fait unique et a permis l'étude des techniques de construction et de fonctionnement. Le comblement, très homogène, autorise une datation dans la première moitié du Ve s. et a mis en évidence une nouvelle production de céramique grise monochrome, qui sera qualifiée désormais de «biterroise», ainsi que, vraisemblablement, une production de céramique de cuisine tournée.
Le four de Béziers pose donc à nouveau, mais de façon plus concrète, le problème des productions locales des céramiques tournées de table et de cuisine imitant les produits analogues de fabrication grecque. Enfin, cette découverte permet de mieux saisir et cerner le problème des contacts entre Grecs et indigènes en Languedoc occidental.
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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Daniela Ugolini
Christian Olive
Un four de potier au Ve siècle avant J.-C. à Béziers, place de la
Madeleine
In: Gallia. Tome 45, 1987. pp. 13-28.
Citer ce document / Cite this document :
Ugolini Daniela, Olive Christian. Un four de potier au Ve siècle avant J.-C. à Béziers, place de la Madeleine. In: Gallia. Tome 45,
1987. pp. 13-28.
doi : 10.3406/galia.1987.2877
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1987_num_45_1_2877Abstract
The supervision of the diggings prior to the construction of a car park on "place de la Madeleine" in
Béziers in 1986, allowed the excavation of a very interesting pottery-kiln of the 5th century B.C. situated
near the area excavated in 1985. This is a basic discovery for the protohistory research : it is the most
ancient pottery-kiln of a Greek type found on the western coast of the Mediterranean Sea. Moreover, its
exceptional preservation state is quite unique and made possible to study its construction techniques
and its working. Its homogeneous filling up allows to date it in the 5th century B.C. and gives evidence
of a local production of grey-monochrome pottery which will henceforth be termed "biterroise", as well
as of a of turned kitchen pottery.
So, the pottery-kiln of Béziers raises again, though on a more concrete basis, the problem of locally
produced turned table and kitchen pottery that copies similar products of Greek workmanship.
Furthermore, this discovery throws a new light on the issue of contacts between the Greeks and the
natives.
Résumé
La surveillance des terrassements pour la construction du parc de stationnement de la place de la
Madeleine, à Béziers, en 1986, a permis la fouille d'un très intéressant four de potier du Ve s. av. J.-C,
se trouvant à proximité de la zone fouillée en 1985.
Cette découverte est fondamentale pour la protohistoire puisqu'il s'agit du plus ancien four de type grec
trouvé sur les côtes occidentales de la Méditerranée. De plus, son exceptionnel état de conservation le
rend tout à fait unique et a permis l'étude des techniques de construction et de fonctionnement. Le
comblement, très homogène, autorise une datation dans la première moitié du Ve s. et a mis en
évidence une nouvelle production de céramique grise monochrome, qui sera qualifiée désormais de
«biterroise», ainsi que, vraisemblablement, une production de céramique de cuisine tournée.
Le four de Béziers pose donc à nouveau, mais de façon plus concrète, le problème des productions
locales des céramiques tournées de table et de cuisine imitant les produits analogues de fabrication
grecque. Enfin, cette découverte permet de mieux saisir et cerner le problème des contacts entre Grecs
et indigènes en Languedoc occidental.FOUR DE POTIER DU Ve S. AV. J.-C. UN
À BÉZIERS, PLACE DE LA MADELEINE
Par Daniela UGOLINI et Christian OLIVE
En accord avec la Ville de Béziers, la Direction LE FOUR
des Antiquités du Languedoc-Roussillon a pu mener
en 1985 une importante fouille archéologique à Le four était situé à proximité de la zone
Béziers, place de la Madeleine, dans le cadre d'un fouillée en 1985, sous la rue Paul-Riquet (fig. 1), à
sauvetage programmé préalable à la construction 2,90 m de profondeur par rapport au niveau actuel
d'un parc de stationnement souterrain1. des trottoirs. Lors de sa découverte, il avait été très
La fouille couvrait environ 900 m2, soit un peu légèrement endommagé dans sa partie supérieure par
plus du tiers de la surface concernée par les travaux. la pelle mécanique.
Les recherches de terrain se sont déroulées pendant
huit mois2 et les résultats sont d'un très grand
intérêt : ils permettent de suivre dans le détail le
développement de la ville antique du ve s. av. J.-C.
Les structures jusqu'au xne s.3.
La surveillance du chantier au cours des tr La chambre de chauffe du four avait été creusée
avaux a permis de recueillir de nombreuses données dans le sol argileux : elle était profonde de 0,50 m et
complémentaires et surtout de découvrir et de avait une forme parfaitement circulaire d'un diamèt
fouiller le très intéressant four de potier que nous re de 1,20 m (fig. 2). Le sol entourant la fosse était
présentons ici. Ce dernier est daté par son comble fortement rubéfié par la chaleur dégagée lors du
ment du ve s. av. J.-C.4. fonctionnement du four, sur une épaisseur d'une
vingtaine de centimètres. Un décrochement d'envi1 La direction de cette fouille a été confiée aux auteurs ron 10 cm de large bordait le pourtour de la fosse : le par M. A. Nickels, Directeur des Antiquités du Languedoc-
tout, fosse et bordure, était enduit d'argile appliquée Roussillon. Nous tenons à le remercier pour la confiance et le
soutien qu'il nous a témoigné tout au long des travaux. Nous à la main formant une croûte homogène, d'une
sommes très reconnaissants aussi à la Mairie de Béziers qui épaisseur moyenne de 1 cm solidifiée, mais non
nous a facilité la tâche par tous les moyens, notamment par ses vitrifiée, par la chaleur du four. Services Techniques qui sont intervenus chaque fois que nous Au centre de la chambre de chauffe se trouvait les avons sollicités.
un pilier de forme rectangulaire constituant le 2 En juin 1984 avaient déjà eu lieu des sondages de
reconnaissance. La fouille proprement dite s'est déroulée entre support de la sole (fig. 3). Il était formé de quatre
le 29 mars et le 17 novembre 1985. briques crues : trois posées de chant sur le sol de la 3 Une très brève notice concernant les couches les plus chambre et une quatrième disposée à plat au-dessus récentes est parue dans Archéologie Médiévale, XVI, 1986, des trois autres. Elles étaient liées entre elles à p. 155.
4 Nous remercions M. Baron, chef de chantier de l'argile et mesuraient 0,295/0,297 m sur 0,290 m,
l'entreprise SOBEA chargée de la construction du parking, pour une épaisseur variant de 0,065 à 0,085 m. Le
pour avoir consenti à organiser le travail du chantier en pilier ainsi réalisé avait été enduit de la même argile fonction de notre découverte : de cette manière, nous avons pu observée sur les parois et le sol de la chambre de bénéficier d'une demi-journée pour fouiller et relever le four.
chauffe. Il avait donc un aspect régulier et homogène Sans sa compréhension et son aide, il ne nous aurait pas été
possible de sauver ces vestiges. sur une hauteur de 0,40 m.
Gallia, 45, 1987-1988. ;
DANIELA UGOLINI ET CHRISTIAN OLIVE 14
diamètre de 0,045 à 0,060 m, disposés de manière
symétrique. Cet élément, fortement rubéfié, avait
une surface supérieure encore très lisse, tandis que sa
face inférieure était noircie et craquelée par l'action
du feu. L'argile utilisée pour réaliser la sole était
assez pure bien que l'on puisse observer la présence
de galets relativement grands. La sole carrée était
complétée par des éléments d'argile, épais de 0,07 à
0,08 m, en forme d'arc de cercle présentant une
bordure biseautée. Ils étaient constitués de la même
argile utilisée pour la sole et, comme celle-ci, ils
présentaient une surface lissée, tandis qu'une couleur
noire et des craquelures importantes caractérisaient
leur face inférieure.
Lors de la fouille des fragments d'argile apparte
nant vraisemblablement à la coupole du four ont été
reconnus. Ils étaient fortement noircis et en très
mauvais état de conservation : ils avaient la même
consistance que les couches du comblement et il n'a
donc pas été possible d'en prélever des morceaux
mesurables.
L'alandier du four dont nous ne connaissons pas
la longueur, avait été coupé par une structure Fig. 1 — Béziers, place de la Madeleine. Situation des
d'époque romaine. A sa jonction avec la chambre de fouilles.
chauffe, il se présentait comme un fossé large de
0,32 m et de même profondeur que la chambre, soit
0,50 m. Ses parois conservaient le même revêtement
argileux déjà observé.
Le comblement
Le du four (fig. 4) était composé de
plusieurs couches :
• 2015 : couche sablo-argileuse contenant des
cendres et du charbon. C'est dans cette couche que se
trouvait la majorité des fragments de la sole et de la
coupole ;
• 2016 : semblable à la précédente, cette couche
a été individualisée en raison d

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