Un lot de céramiques provenant d une fosse-dépotoir datée du XVIe siècle à Amiens - article ; n°1 ; vol.5, pg 263-278
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un lot de céramiques provenant d'une fosse-dépotoir datée du XVIe siècle à Amiens - article ; n°1 ; vol.5, pg 263-278

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Cahiers archéologiques de Picardie - Année 1978 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 263-278
16 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 178
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Pascale Touzet
Un lot de céramiques provenant d'une fosse-dépotoir datée du
XVIe siècle à Amiens
In: Cahiers archéologiques de Picardie. N°5, 1978. pp. 263-278.
Citer ce document / Cite this document :
Touzet Pascale. Un lot de céramiques provenant d'une fosse-dépotoir datée du XVIe siècle à Amiens. In: Cahiers
archéologiques de Picardie. N°5, 1978. pp. 263-278.
doi : 10.3406/pica.1978.1273
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0398-3064_1978_num_5_1_1273UN LOT DE CERAMIQUES PROVENANT
D'UNE FOSSE-DEPOTOIR DATEE DU XVIe SIECLE,
A AMIENS (SOMME)
Pascale TOUZET
En août 1976, une fouille de sauvetage était entre « Une porte ou fermeture de passage (passage du Lo
gis du Roy) existait entre les bâtiments de l'abbaye (abprise dans le centre de la ville d'Amiens, non loin de la
cathédrale et de ce qui reste de l'ancien Logis du Roy. baye de Saint-Martin-aux-Jumeaux) et la Prison de la
Barge. Ce passage conduisait à la fortification démoliA cet endroit, l'importance des vestiges archéologi
ques, référables essentiellement au Haut et Bas-Emp e, mais dont il restait le fossé (cette est
le rempart qui longeait la rue actuelle des Trois-Cailire (intra-muros) nécessitait une fouille de sauvetage
loux et qui remonte au Bas-Empire). L'Hôtel des Trois- de vaste envergure; elle fut dirigée par M. MASSY,
Conservateur à la Direction des Antiquités Histor Cailloux est indiqué comme étant situé au bout de la
iques de Picardie, avec la collaboration de M.D. PITON rue de la Barge, c'est-à-dire vers l'extrémité Ouest du
cloître qui était fermé par une porte»... La constructet N. MAHEO.
ion de l'Hôtel des Trois-Cailloux « est de beaucoup anLes remblais modernes, épais de 2 à 3 m, furent déca térieure au Logis du Roy, qui fut appelé Hôtel des Trois- pés par l'entreprise de construction qui laissa deux Cailloux dès sa construction. Les caves (l'une d'elles mois ensuite pour fouiller méthodiquement (1 ). Les n
existe encore et se trouve intégrée au projet de iveaux appartenant à l'époque médiévale, restituent construction actuel) de la maison des Trois-Cailloux, généralement en milieu urbain, à Amiens, peu de do rue du Cloître de la Barge » sont datées du XIIIe siècle. cuments archéologiques importants; étant en sur
face, ils ont été les plus bouleversés par les niveaux Il existait donc une série de maisons habitées par les
modernes ou par les caves, enfin par les bombarde chanoines de la cathédrale, dont les façades don
ments de la dernière guerre et par les multiples tr naient sur la rue actuelle du Cloître de la Barge ; avant
avaux de tous ordres effectués chaque année dans la que le Logis du Roy ne soit édifié, au XVIIe siècle, des
ville d'Amiens. jardins devaient s'étendre derrière ces maisons jus
qu'aux limites de la fortification antique, ou de ses fosLe terrain qui nous préoccupe se situe à l'angle de la sés, représentées par la rue actuelle des Trois-Cailrue du Cloître de la Barge et du Passage du Logis du
loux. Roy, lequel longe le parking Jules Bocquet, construit
en 1973. Les manuscrits de PINSARD (2) mention
Les fosses-dépotoirs nent l'existence, à cet endroit, d'anciennes maisons,
dites claustrales, lesquelles appartenaient, déjà à la Les fouilles archéologiques se sont établies à l'empl
fin du Moyen Age (XVe-XVIe) au chapitre de la cathé acement des maisons faisant l'angle de la rue du Cloî
drale d'Amiens. Elles étaient donc depuis longtemps tre de la Barge et du Passage du Logis du Roy, les
habitées par les chanoines de la Cathédrale (3) et (4). jardins s'étendant derrière ces maisons et d'une par
La rue actuelle du Cloître de la Barge était ancienne tie de l'ancienne prison dite de la Barge.
ment dénommée «rue des Trois-Cailloux»; une des A l'emplacement des maisons bordant la rue, deux maisons des Chanoines était appelée «Hôtel des caves reliées l'une à l'autre n'ont pas permis la
Trois-Cailloux». Vers l'Est, c'est-à-dire actuellement fouille ; datée du XIIIe siècle, la cave principale située à
le parking Jules Bocquet et le Palais de Justice, se troude l'Hôtel dit des Trois-Cailloux, est vait l'ancienne abbaye aux- Jumeaux. D'autre part, il une cave à deux étages (le niveau le plus bas est enexistait, longeant de part et d'autre le passage du Lo core actuellement bouché par les remblais qui s'y sont
gis du Roy, des bâtiments qui servaient de prison, ap anciennement accumulés). Ces caves ont été dé
pelés Prison de la Barge et Prison des Grands Cha truites lors des travaux (1). peaux. Un procès-verbal daté de 1458 donne quel Le talus bordant le passage du Logis du Roy, exigé ques indications sur la situation de ces maisons (5) : dans tout chantier de travaux, a coupé ce qui restait
des anciens bâtiments de la prison et il n'a été possi
ble d'observer que deux ou trois fondations de mur, (1 ) Nous remercions ici M. BOUCHON, maître d 'œuvre, d'avoir per
mis qu'une telle expérience de fouille méthodique en milieu urbain, mais aucun niveau, au moment du premier décapage
soit possible. effectué par les machines de l'entreprise de construct
(2) Manuscrits PINSARD, Tomes 5, 1 6, 36, 54. ion.
(3)Tome 5, p. 1 82 : « En 1 536, il y avait 26 La superficie fouillée s'étendait à l'emplacement des maisons claustrales et 44 chanoines». anciens jardins jouxtant les maisons claustrales. (4) Inventaire sommaire des Archives départementales anté Dans ce secteur, les terrains ont peu bougé durant rieures à 1790, rédigé par Georges DURAND, archiviste. Somme,
Tome VI, Archives Ecclésiastiques, Série G. (1480-1701), p. 102.
(5) Inventaire sommaire des Archives anté
(1 ) II était prévu que ces caves soient conservées dans le cadre de rieures à 1790, rédigé par Georges DURAND, archiviste. Somme,
tome VI, Archives Série G (1480-1701), p. 102. la nouvelle construction.
263 le Moyen Age jusqu'à une période récente, à part tout
la fameuse construction du Logis du Roy.
Les fouilles ont mis au jour, outre les structures du
Haut et Bas-Empire, des fosses-dépotoirs et des puits
du Moyen Age jusqu'au XVIe siècle. Certaines fosses
ont restitué un mobilier de type carolingien, assez di
sséminé ; d'autres, plus nombreuses, des céramiques
du Bas Moyen Age ; la fosse-dépotoir dont l'étude du
mobilier fait l'objet de cet article, est une fosse homog
ène, datée précisément de la fin du XVIe siècle. Cette
disparité de datation d'une série de fosses, de taille et
de contenance également fort différentes, montre as
sez la permanence du type d'occupation dans ce sec
teur durant une période historique assez vaste. Sur
une surface de 600 m2 environ, on compte environ
deux puits et une quinzaine de fosses-dépotoirs dont
la chronologie s'étale à peu près depuis la transition
entre le Bas-Empire et l'époque franque jusqu'au XVIe-
XVIIe siècle. La fosse-dépotoir, la plus vaste, fouillée
intégralement, a donné un lot important de cérami
ques datées de la deuxième moitié du XVIe siècle;
cette fosse, parementée de blocs de pierres taillées
sur une hauteur de 2 m, se termine dans le fond en
forme de cuvette aux parois en terre et a une profon
deur totale de 3 m ; elle affecte en plan une forme
ronde imparfaite ; sa largeur varie donc de 3 m à
3,50 m (mesures extérieures) et de 2 m à 2,50 m (me
sures intérieures).
Le mobilier extrait de cette fosse se compose de 74 po
teries reconstituées et d'une quantité de tessons de
poteries permettant d'évaluer au total plus d'une
bonne centaine de vases. Ceux-ci révèlent une desti
nation, un usage, des formes et une qualité très va
riés. Une monnaie en cuivre, trouvée dans la fosse,
montre, semble-t-il, l'effigie de Charles QUINT (1 506-
1555). Pour l'anecdote (car une telle expérience n'est Fig. 1 . - Grès gris de Cologne. valable que sur une grande échelle), l'occasion nous
fut donnée de pouvoir faire analyser par le laboratoire
municipal d'Amiens, les déchets alimentaires conte — La poterie à usage culinaire
nus dans un seul vase du lot (vase n° 22) : on a pu mett Très mal connues, comparées à la céramique du Beaure en évidence des arêtes et des vertèbres de pois vaisis par exemple, les céramiques dites communes son, des os

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents