Un motif original de l orientalisant étrusque - article ; n°1 ; vol.86, pg 41-78
39 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un motif original de l'orientalisant étrusque - article ; n°1 ; vol.86, pg 41-78

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
39 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1974 - Volume 86 - Numéro 1 - Pages 41-78
Jean-Paul Thuillier, ~~Un motif original de l'orientalisant étrusque~~, p. 41-78. L'Auteur s'est proposé de rechercher les plus anciennes représentations étrusques de jeux athlétiques: c'est en l'occurrence une scène de pugilat qui apparaît sur une olla en bucchero de Véies et une « situle » en argent doré trouvée à Chiusi, deux objets datant de la seconde moitié du VIIe s. av. notre ère. L'étude de ces scènes révèle déjà certains traits caractéristiques des jeux étrusques et apporte une confirmation au texte de Tite-Live (1,35,9) sur l'ancienneté et la nature de ces manifestations. Enfin l'Auteur a tenté de mettre en évidence l'influence de Véies sur la Rome étrusque, dans ce domaine également.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 71
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Paul Thuillier
Un motif original de l'orientalisant étrusque
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 86, N°1. 1974. pp. 41-78.
Résumé
Jean-Paul Thuillier, Un motif original de l'orientalisant étrusque, p. 41-78.
L'Auteur s'est proposé de rechercher les plus anciennes représentations étrusques de jeux athlétiques: c'est en l'occurrence une
scène de pugilat qui apparaît sur une olla en bucchero de Véies et une « situle » en argent doré trouvée à Chiusi, deux objets
datant de la seconde moitié du VIIe s. av. notre ère.
L'étude de ces scènes révèle déjà certains traits caractéristiques des jeux étrusques et apporte une confirmation au texte de Tite-
Live (1,35,9) sur l'ancienneté et la nature de ces manifestations. Enfin l'Auteur a tenté de mettre en évidence l'influence de Véies
sur la Rome étrusque, dans ce domaine également.
Citer ce document / Cite this document :
Thuillier Jean-Paul. Un motif original de l'orientalisant étrusque. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 86,
N°1. 1974. pp. 41-78.
doi : 10.3406/mefr.1974.963
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1974_num_86_1_963UN MOTIF ORIGINAL
DE LORIENTALISANT ÉTRUSQUE
PAR
Jean-Paul Thuillier
Membre de l'Ecole
Un des premiers actes de Tarquin l'Ancien, après son élection à la
tête de la cité romaine et une guerre victorieuse menée contre les Latins,
fut d'organiser des jeux pour célébrer l'événement 1. Tite-Live, qui nous
l'apprend, nous apporte des renseignements sur le lieu où se déroulèrent
ces jeux d'un éclat tout particulier (le futur Grand Cirque), sur les ins
tallations réservées aux spectateurs les plus éminents, sur la nature des
manifestations qui s'y déroulèrent et sur l'origine des principaux ac
teurs 2. Et c'est tout naturellement d'Etrurie surtout que vinrent ces
derniers: «On présenta des chevaux de course et des pugilistes, presque
tous étrusques ». Que différents jeux athlétiques, et spécialement le pu
gilat et les courses de chars, aient été populaires en Etrurie, on en a un
témoignage évident par les nombreuses fresques funéraires de Tarquinia
et Chiusi par exemple; et il y a un peu plus d'une dizaine d'années, les
peintures de la tombe des Olympiades, rendue célèbre tant par les ci
rconstances et les techniques de la découverte que par la fraîcheur et la
1 Qu'il me soit permis de remercier Madame M. T. Falconi Amorelli,
qui a bien voulu me faire bénéficier de sa grande connaissance de la céramique
étrusque.
2 Tite-Live, 1, 35,8: Turn primum circo qui nunc Maximus dicitur desi-
gnatus locus est. Loca divisa patribus equitibusque ubi spectacula sibi quisque
facerent; fori appellati: spectavere furcis duodenos ab terra alta susti-
nentibus pedes. Ludicrum fuit equi pugilesque ex Etruria maxime acciti. On re
connaît un type de tribunes analogue à celui dont il est question dans ce texte
sur les fresques de la tombe des Biges à Tarquinia: cf. J. Heurgon, La vie quo
tidienne chez les Etrusques, Paris, 1961, p. 259-260. 42 JEAN-PAUL THUILLIER
naïveté des scènes qui se déroulaient sur ses parois, apportèrent une
éclatante confirmation de ce fait *. Cependant, ces fresques funéraires
sont à dater, pour les plus importantes, de la seconde moitié du VIe s.
et de la première moitié du Ve s. avant notre ère; aucune, en particulier,
ne remonte au-delà de 550 avant J.-C. Les plus anciennes, sur lesquelles
se puissent voir des motifs d'athlètes, à savoir celles de la tombe des
Inscriptions et de la tombe des Augures, toutes deux de Tarquinia, sont
datées en général de 540-530 avant notre ère 2. Mais l'engouement de la
nation étrusque pour certains sports et surtout pour les pugilistes est
établi à une date plus haute encore par l'existence de ce type de motifs
sur plusieurs vases que nous nous proposons d'étudier. Or, ces vases
correspondent à la phase dite orientalisante et doivent être datés de la
seconde moitié du YIIe s. avant J.-C. Si l'on songe que le règne de Tar-
quin l'Ancien commence aux environs de 610 — 616 si l'on s'en tient à
la chronologie varronienne — et même s'il est vrai que la domination
étrusque sur Eome doit être abaissée de plusieurs années, il est donc
intéressant de constater que là encore, sur un point assez précis, la tra
dition historiographique est corroborée par les données archéologiques 3.
Le premier document que nous considérerons est une olla de buc
chero sottile incisé, trouvée à Véies au siècle dernier. Ce vaso nero, pour
reprendre la terminologie de l'époque, a été publié en 1839 par S. Camp
anari, qui nous en a laissé un dessin très précis 4; heureusement d'ail
leurs, car l'objet semble avoir disparu actuellement (Fig. 1). Il a ensuite
été décrit de nouveau — et de façon plus exacte — quelques années plus
1 Cf. la très belle publication de C. M. Lerici, E. Bartoccini, M. Moretti,
Tarquinia, la tomba delle Olimpiadi, Milan, 1959.
2 M. Pallottino, La peinture étrusque, Genève, 1952, p. 43 et 130.
3 En revanche, il semble que les premières représentations étrusques de
courses de chars ne remontent pas au-delà du troisième quart du VIe siècle
avant J.-C. Pour R. C. Bronson, le tout premier document serait constitué
par une amphore « pontique » de Munich (Chariot racing in Etruria dans Studi
in onore di L. Banti, Rome, 1965, p. 95): « The appearence of chariot racing
in the provincial art of Etruria and Ionia may be associated with the relative
popularity that this motif enjoyed on the Attic black-figures vases of the latter
half of the sixth century B.C. » (ibid., p. 104).
4 S. Campanari, Descrizione dei vasi rinvenuti nelle escavazioni fatte nel-
V Isola Farnese, Rome, 1839, p. 13 sq. et pi. 1. UN MOTIF ORIGINAL DE l'oRIENTALISANT ÉTRUSQUE 43
tard par G. Micali, qui signale le transport du vase à Turin, puis par
G. Karo à la fin du siècle x. Mais ces deux auteurs n'ont apparemment
pas vu eux-mêmes l'olla et se sont contentés de commenter le dessin
initial de S. Campanari. Or, ce bucchero de Véies est tout d'abord ex
ceptionnel aussi bien par sa forme que par son système de décoration.
En effet, ce type de vase, s'il s'inspire évidemment — quoique avec des
différences notables — d'une forme souvent illustrée dans la céramique
d'impasto, devient très rare dans la morphologie des vases de bucchero
précisément 2. Il ne s'agit cependant pas d'un unicum car d'une part,
on connaît deux ollas en bucchero de forme assez proche au Louvre 3 ;
et si le col de ces vases est un peu plus large que celui de l'olla véienne
et si l'aspect général est un peu plus écrasé, il existe d'autre part une
olla tout à fait similaire au British Museum4; malheureusement, on ne
possède aucune indication précise sur l'origine respective de ces trois
1 G-. Micali, Monumenti inediti a illustrazione della storia degli Antichi
popoli, Florence, 1844, p. 161-2 (η. 1: «II vaso mentovato trovasi oggidì a To
rino, dove già furono trasportati tutti gli oggetti antichi provenienti dagli
scavi di Vejo, dovuti alla liberalità della regina vedova Maria Cristina di Sar
degna ». G. Karo, De arte vascularia antiquissima quaestiones, Bonn, 1896,
p. 5 sq.
2 Des ollas stamnoïdes en impasto ont été trouvées dans plusieurs régions,
à Caeré (Monte Abatone) et Bisenzio par exemple (cf. Â. Âkerstrom, Der geo
metrische Stil in Italien, Lund, 1943, pi. 11, 8). Mais il est intéressant de cons
tater que la forme semble avoir été particulièrement répandue dans la région
de Véies (cf. M. Cristofani, Le tombe da Monte Michele, Florence, 1969, fig. 4
et J. Palm, Veian tomb groups in the Museo Preistorico, Borne, dans Acta Inst.
Beg. Sueciae, Opusc. Archeol., 7, 1952, pi. 7,1 et p. 58). Dans la première chambre
funéraire du tumulus de la Vaccareccia, a été découverte une olla d'impasto
rouge qui présente de surcroît en haut de la panse un rebord strié que l'on re
trouve sur le bucchero, délimitant la frise figurée: E. Stefani, Not. 8c, 11, 1935,
p. 337, fig. lib.
3 Ces deux bucchero (C 557 et C 561) appartiennent à la collection Cam
pana mais leur provenance exacte est inconnue. Bien qu'ils soient d

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents