Une tentative infructueuse de réouverture de la Monnaie de Grenoble en 1652 - article ; n°34 ; vol.6, pg 151-181
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Une tentative infructueuse de réouverture de la Monnaie de Grenoble en 1652 - article ; n°34 ; vol.6, pg 151-181

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Description

Revue numismatique - Année 1992 - Volume 6 - Numéro 34 - Pages 151-181
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31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Christian Charlet
Une tentative infructueuse de réouverture de la Monnaie de
Grenoble en 1652
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 34, année 1992 pp. 151-181.
Résumé
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Citer ce document / Cite this document :
Charlet Christian. Une tentative infructueuse de réouverture de la Monnaie de Grenoble en 1652. In: Revue numismatique, 6e
série - Tome 34, année 1992 pp. 151-181.
doi : 10.3406/numi.1992.1977
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1992_num_6_34_1977CHARLET* Christian
UNE TENTATIVE INFRUCTUEUSE DE
RÉOUVERTURE DE LA MONNAIE DE GRENOBLE
EN 1652
Résumé. — Entre 1605 et 1702, la Monnaie de Grenoble ne connut d'activité que de
1641 à 1643 et de 1660 à 1662. Toutefois, elle faillit rouvrir en 1652-1653: la ferme
avait été donnée à bail et les poinçons et matrices des espèces à fabriquer avaient même
été gravés par Jean Warin. Mais le maître et fermier particulier, Mathieu Corbuys,
titulaire du bail, dut renoncer en raison d'une obstruction persistante, encouragée par
le comportement des autorités locales et du Parlement du Dauphine.
La relation de cette tentative infructueuse de réouverture de la Monnaie de Grenoble
permet de décrire en détail la procédure d'adjudication d'une au milieu du
xvne s. et met en lumière les conflits de compétence et d'autorité entre la Cour des
Monnaies, juridiction nationale souveraine depuis une siècle, et le Parlement d'une
prestigieuse province, jalouse de ses franchises et privilèges. Elle permet également de
mieux comprendre les particularités de la circulation monétaire dans des régions fron
talières largement ouvertes sur l'étranger.
Le 4 janvier 1652, sur le rapport du conseiller Laurens Denison, la Cour
des Monnaies rendait un arrêt1 à l'initiative de son procureur général
François Duduit. Celui-ci, en effet, venait de lui « remonstrer » la nécess
ité de prendre des mesures urgentes à l'égard de la Monnaie de la ville de
Grenoble. Trois raisons étaient avancées :
- l'existence, dans les locaux de cette Monnaie, de plusieurs fers, poin
çons et matrices ayant servi au travail effectué dans le passé et qui
n'avaient pas été « difformez » comme ils auraient dû l'être, d'où des ri
sques d'abus;
- le fait que la Monnaie ne soit pas affermée;
- la présence, dans l'hôtel des monnaies, de particuliers indûment in
stallés et y demeurant sans avoir reçu l'autorisation nécessaire de la Cour.
* Membre de la Société Française de Numismatique, 228 rue de Courcelles 75017
Paris.
1. Arch. nat., Zlb 411 (cf. pièces justificatives).
Revue numismatique, 1992, 6e série, XXXIV, p. 151-180. 152 CHRISTIAN CHARLET
En conséquence, Duduit demandait :
— la « difformation » des coins qui devrait être effectuée en présence de
son propre substitut, du juge-garde de la Monnaie et des autres officiers
de celle-ci ;
— la publication de la ferme de la Monnaie et la réception des enchères
par le juge-garde;
— une injonction aux occupants des bâtiments d'avoir à vider les lieux
afin de laisser la place au fermier qui se présentera pour faire travailler la
Monnaie de Grenoble, ainsi qu'aux officiers, ouvriers, monnayers, etc.
« dont le ministère est nécessaire audit travail ».
La Cour adopte en totalité le point de vue de son procureur général et
ordonne ainsi :
— la « difformation », laquelle toutefois ne devra avoir lieu qu'après
jugement des boîtes des années dont le millésime est gravé sur les fers en
cause ;
— la publication de la ferme de la Monnaie de Grenoble sur les lieux et
aux conditions définies par Duduit;
— l'éviction des particuliers, qui occupent indûment les logements des
officiers, dans le délai d'un mois suivant la signification qui leur sera
faite, sous peine de voir leurs biens « mis sur les carreaux ». Comme on le
constatera plus loin, cette dernière injonction ne sera jamais suivie d'ef
fet.
La Monnaie de Grenoble était en effet en chômage depuis le printemps
de 1643, le maître et fermier de l'époque, Pierre Ferté, s'étant alors
trouvé dans l'impossibilité d'en assurer le bon fonctionnement2. Après
l'expiration du bail, la Cour avait, en vertu de l'édit d'octobre 1647,
rendu le 20 mars 1648 un arrêt qui portait commission au premier des
Présidents ou Conseillers trouvé sur les lieux ou, à défaut, au juge-garde,
de faire publier la ferme et la maîtrise de la Monnaie de Grenoble pour
quatre ans. L'arrêt, semble-t-il 3, spécifiait en outre que le nouveau
maître et fermier serait tenu de faire installer à ses frais un moulin afin de
fabriquer les espèces suivantes : écu d'or, louis d'or de 5 et 10 livres, louis
d'argent de 30, 15 et 5 sols. Comme on le voit, il n'était pas prévu de faire
frapper à Grenoble des louis d'argent (écus blancs) de 60 sols. Cet arrêt
ne fut apparemment pas exécuté4.
On peut se demander si l'intérêt subit manifesté par la Cour des Monn
aies au début de 1652, près de quatre ans après son arrêt de mars 1648
2. Cf. notre article « La Monnaie de Grenoble sous le règne de Louis XIII », RN 1990,
p. 109 et suiv.
3. Nous n'avons pas encore pu retrouver le texte de cet arrêt. Son contenu n'est
donc connu que par les arrêts ultérieurs qui y font référence.
4. Les arrêts de 1652 le laissent en effet entendre. LA MONNAIE DE GRENOBLE EN 1652 153
resté lettre morte, ne fut pas une conséquence de la décision prise en
Conseil d'État le 8 juillet 1651 de créer une Monnaie à Pignerol dont le
Traité de Munster avait confirmé la cession définitive à la France. En
fait, la comparaison des dates montre que la Cour des Monnaies prit
position sur le principe de la remise en activité de la Monnaie de Grenoble
plusieurs semaines avant d'être saisie du projet concernant Pignerol. Les
lettres patentes d'accompagnement de l'arrêt du Conseil d'État ne furent
signées que le 25 mars 1652 et enregistrées par la Cour le 10 mai. De
surcroît, aucune mention, tant dans le texte de l'arrêt du Conseil que
dans celui des lettres patentes ni celui de l'arrêt de vérification de la
Cour, n'évoque un lien quelconque entre la Monnaie de Grenoble et celle
de Pignerol. Il faut donc en déduire que la création de l'une et la réouver
ture de l'autre furent deux événements indépendants quoique concomit
ants 5.
L'arrêt du 4 janvier à peine connu, les événements se précipitent. Le 3
février, la Cour est saisie d'une requête émanant d'un certain Daniel
Bressieux, bourgeois de la ville de Grenoble6. Ce dernier, ayant appris
que « la Cour a donné des ordres pour faire publier la ferme de la monnoye
de ladite ville sur laquelle il a dessein de faire ses enchères », demande à la
Cour l'autorisation de faire travailler par commission la Monnaie de Gre
noble jusqu'à la publication du bail. Bressieux motive sa demande par la
crainte que durant le délai de publication de la ferme de la Monnaie
certains ne transportent hors du royaume les quantités de matières d'or
et d'argent qu'il sait se trouver à Grenoble et dans les environs. Il offre
alors de fournir caution afin de faire frapper, par commission, des louis
d'argent de trois livres, ainsi que leurs divisions ; il demande en outre à la
Cour qu'injonction soit faite aux occupants de l'hôtel des monnaies de
vider les lieux sous huitaine. Le procureur général Duduit conclut à la
prise en considération de la requête, à l'exception de la fabrication des
louis d'argent de 60 sols.
La Cour se range à l'argumentation de son procureur général. Le 6
février 7, sur le rapport du conseiller Olivier de Faye, elle autorise Bres
sieux, sous réserve qu'il baille « bonne et suffisante caution » et paie le
droit de seigneuriage, à transformer les matières d'or et d'argent, qui
seront apportées par les particuliers en la Monnaie de Grenoble, en écus
d'or de 5 livres 4 sols, demi-écus de 52 sols, louis d'or de 5 et 10 livres,
louis d'arg

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