Une tour de l enceinte gallo-romaine d Angers (Maine-et-Loire) - article ; n°1 ; vol.38, pg 97-116
21 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Une tour de l'enceinte gallo-romaine d'Angers (Maine-et-Loire) - article ; n°1 ; vol.38, pg 97-116

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
21 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Gallia - Année 1980 - Volume 38 - Numéro 1 - Pages 97-116
20 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 136
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Michel Provost
Une tour de l'enceinte gallo-romaine d'Angers (Maine-et-Loire)
In: Gallia. Tome 38 fascicule 1, 1980. pp. 97-116.
Citer ce document / Cite this document :
Provost Michel. Une tour de l'enceinte gallo-romaine d'Angers (Maine-et-Loire). In: Gallia. Tome 38 fascicule 1, 1980. pp. 97-
116.
doi : 10.3406/galia.1980.1790
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1980_num_38_1_1790UNE TOUR DE L'ENCEINTE GALLO-ROMAINE D'ANGERS
(Maine-et-Loire)
par Michel PROVOST
Le tracé du rempart gallo-romain d'Angers se suit aisément sur les cadastres de la
ville d'Angers (section J. de 1842 et DH de 1971)1. Mais seules quatre tours de cette
enceinte étaient connues (évêché, Puységur, place Kennedy2 et château) avant les fouilles
que nous avons dirigées au n° 52 rue Toussaint, en 1974 et 1975 (parcelle cadastrale
DH 437 (1971). Ce sauvetage nous a permis d'étudier une tour, située à un changement
d'orientation de la courtine, qui, pour implanter ses fondations, a dû détruire une partie
des éléments d'un quartier de Juliomagus (trois murs, un égout et une rue) (fig. l)3.
Cette découverte fait suite à la visite systématique de toutes les caves des maisons
situées de part et d'autre du mur d'enceinte. Nous avons remarqué dans la cave d'une
maison qui devait être abattue le départ d'une tour ruinée, réutilisée dans des constructions
assez récentes, mais dont la base était à coup sûr gallo-romaine. Cette maison faisait
partie d'un ensemble de logis qui s'étaient appuyés sur le mur d'enceinte au cours des
siècles. Sa démolition fait partie d'un projet d'ensemble visant à mettre en valeur le mur
d'enceinte. Celle du n° 52 de la rue possédait sur deux étages de hauteur, des pièces en
quart de cercle, tapissées des deux côtés, et percées d'une fenêtre donnant sur une petite
cour intérieure de 1,50 m X 1,50 m. La cave, de forme irrégulière, n'avait pas au premier
abord retenu notre attention. Les petits moellons irréguliers qui flanquent sa paroi sont
tout au plus datables du Moyen Age (?). La cave du n° 54 nous montra l'extérieur du
1 Sur le tracé du rempart gallo-romain d'Angers, voir Mallet et Enguehard, L'enceinte gallo-romaine d'Angers,
dans Annales de Bretagne, 71, 1, 1964, p. 85 à 100.
2 Chanoine Pinier et Dr Lepage, Fouilles gallo-romaines à Angers, dans Revue de l'Anjou, 84, mars, juin 1922,
p. 156-157.
3 Cette étude est le résultat d'un travail d'équipe des « Jeunes Andécaves », parmi lesquels il faut citer Michel
Rafin, Lisette Després, Franck Héry et Michelle Monaque. Les photos sont de l'auteur, sauf mention particulière.
Nos remerciements vont tout spécialement à MM. G. Fouet et G. Villeval de Toulouse, ainsi qu'à tous ceux qui ont
facilité cette étude : MM. les Maires d'Angers, J. Turc et J. Monnier ; M. Enguehard, architecte des Monuments
historiques ; Mme Huchard, Conservateur des Musées d'Angers ; Mlle Bâtez, Conservateur de la Bibliothèque municip
ale, et Mlle de Coutançais, des Archives départementales.
Gallia, 38, 1980. 98 MICHEL PROVOST
mur A
secondaire mur E
0 60 120cm
1 Plan de situation de la tour d'enceinte de la rue Toussaint, à Angers.
n° 52. Le parement de cette tour était bien gallo-romain et reconnaissable à son petit
appareil régulier et à ses cordons de briques. Il se trouvait de plus dans le prolongement de
celui du rempart.
I. La tour d'enceinte (fig. 2)
A. — L'élévation de la tour en opus caementicium*, composé d'un revêtement mural
cachant l'intérieur du mur. Les restes de cette tour ont démontré qu'elle devait être pleine
au moins sur une hauteur d'un étage, sans doute même sur deux. Le revêtement extérieur
du mur est en petit appareil irrégulier alternant avec des cordons de briques5. Le petit
appareil est formé de moellons d'arkose d'une taille rectangulaire et grossière, reliés par
un mortier extrêmement dur. Nous avons noté des joints de fer6 sur la courtine voisine
de la tour et des deux côtés de celle-ci.
De l'élévation antique ne demeuraient que les alternances suivantes (coupe stratigraphique
de la tour, fig. 3) : côté sud-ouest : 2 pierres, 1 brique, 3 pierres, 2 briques, 3 pierres, 2 briques,
4 Giuseppe Lugli, La tecnica edilizia romana, Rome, 1957, p. 440-441, et pi. 87 à 106. — - A. Grenier, Manuel
d'archéologie gallo-romaine, III, 1958, p. 64-66.
5 A. Grenier, op. cit., p. 71-72.
6 A. Grenier [op. cit., p. 70) ne signale les joints au fer que pour l'époque juJio-claudienne. Or, à Montmaurin,
M. G. Fouet en a rencontré dans la villa du milieu ive siècle ; cf. G. Fouet, La villa gallo-romaine de Monlmaw in,
XXIe Suppl. à Gallia, 1969, pi. 42 : stries au fer salle 41. ENCEINTE GALLO-ROMAINE D'ANGERS 99
2 La tour d'enceinte de la rue Toussaint (état au moment de la fouille). 100 MICHEL PROVOST
SCHI5TE
3 Coupe stratigraphique de la fouille de la tour.
3 pierres, 2 briques ; — côté nord-est : 1 brique, 1 pierre, 1 brique posée horizontalement, puis
2 pierres disposées obliquement, enfin 2 pierres et 1 brique placées horizontalement. Le reste de la
tour a dû être démoli lors du creusement de la cave à l'intérieur du blocage romain. L'épaisseur
des moellons, des briques ainsi que des joints a été notée sur la coupe : moellons, 7 à 10 cm, briques,
3 à 5 cm. La longueur des moellons d'arkose est très variable, de 8 à 33 cm, avec une nette pr
édominance de 14 à 16 cm. Leur forme très irrégulière est frappante et devait sans doute être rectifiée
par des joints au fer (les premiers rangs, au contact avec les gros blocs, côté nord-est, semblent en
porter encore trace). Les briques apparaissent le plus souvent posées, en travers du mur, donc en
largeur, mais pas exclusivement. Les chaînages de briques ne se trouvent qu'en façade de la tour,
dimensions moyennes : 20 à 32 cmx39 à 44 cm, épaisseur moyenne : 3 à 5 cm. De manière générale,
on a relevé des joints de même épaisseur que les briques.
L'intérieur de la tour présente une alternance de mortier très dur et de matériaux
divers (moellons d'arkose, éclats de pierre, et morceaux de briques surtout) posés de façon
plus ou moins irrégulière, mais souvent inclinés, qui laissent parfaitement comprendre le
système de construction : on verse le mortier, puis l'on dispose, à la main, les cailloux et
fragments de briques. Le tout est recouvert d'une autre couche de mortier qui s'enfonce
plus ou moins, mais laisse des trous entre les pierres donnant au mur l'aspect d'un gigan
tesque fromage de Gruyère. Parfois la couche supérieure de moellons est inclinée dans le
sens inverse de la précédente donnant ainsi l'aspect d'une arête de poisson. Le mortier
extrêmement dur (les pierres se fendent avant que le mortier ne cède) nous a semblé être à
base de chaux et parfois teinté en rose par mélange de brique pilée. De temps à autre des
lignes horizontales plus marquées indiquent les étapes de la construction.
B. — Les fondations de la tour en grand appareil de réemploi. Les fondations de la tour
sont composées de deux niveaux de gros blocs de réemploi séparés par une couche de
mortier et de pierres, reposant sur un remblai romain égalisant le schiste en place.
Niveau I : blocs en grand appareil (juste au-dessous du mur) (plan du niveau I, fig. 4).
Ces pierres de grandes dimensions (plus de 60 cm) sont posées côte à côte sans joint de GALLO-ROMAINE D'ANGERS 101 ENCEINTE
FONDATIONS c's la TOUR
NIVEAU 1
4 Fondations de la tour. Plan du niveau I.
ciment (fig. 5). Cependant, les intervalles entre les blocs ont été remplis de matériaux
divers : moellons d'arkose, pierre coquillère, calcaire dit de Saint-Barthélémy. Le tout a été
recouvert d'une couche de mortier. Ce dernier s'est glissé entre les blocs jusqu'à une profon
deur qui varie de quelques centimètres à plus d'une vingtaine. La partie inférieure reste
sans mortier. La partie sud-est du premier niveau se caractérise par une accumulation de
pierres de grandes dimensions : 4 bases de colonne, 8 fûts de colonne, et 3 chapiteaux
composites. 2 bases étaient placées au-dessus et au voisinage supérieur des chapiteaux.
Les trois chapiteaux composites ont été découverts l'un à c&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents