Variétés archéologiques - article ; n°1 ; vol.41, pg 233-254
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1941 - Volume 41 - Numéro 1 - Pages 233-254
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1941
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Dupont
III. Variétés archéologiques
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 41, 1941. pp. 233-254.
Citer ce document / Cite this document :
Dupont Pierre. III. Variétés archéologiques. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 41, 1941. pp. 233-254.
doi : 10.3406/befeo.1941.5710
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1941_num_41_1_5710VARIETES ARCHÉOLOGIQUES
par Pieppe DUPONT
Membre de l'Ecole Française d'Extrême-Orient,
Secrétaire général de l'Institut bouddhique.
I. — VISNU MITRES DE L'INDOCHINE OCCIDENTALE
On sait que la civilisation indo-mône de Dvâravatï, qui s'est développée au
Siam jusqu'aux XI-XIIe siècles environ, a été caractérisée du point de vue
religieux par une prépondérance presque absolue du bouddhisme. Ce sont donc
surtout des images de Buddha que l'art de Dvàravatï a produites. Mais quel
ques centres hindouistes ont existé aussi, consacrés au culte du liňga et du
Visnu à quatre bras. Ces cultes se retrouvent dans le Cambodge priangkorien,
avec d'ailleurs ceux d'Umâ et du Hari-Hara qui sont inconnus au Siam.
Les l'.nga appartiennent à des types très divers, les plus remarquables provenant
■de Si Màha P'ôt (province de Prâchinburi). Les Visnu, tous mitres, se répartissent
en deux types, celui de Si T'èp, encore mal situé chronologiquement, et celui du
littoral siamois, pour lequel nous avons des répondants sûrs dans le Cambodge
préangkorien. C'est ce dernier qui sera étudié ici. Il n'appartient d'ailleurs pas
spécifiquement à l'art de Dvàravatï, non plus qu'à l'art préangkorien, ni même à
l'art qui s'est développé en péninsule malaise, dans la région de Ligor et C'àiya,
donc dans un secteur probablement étranger aux limites anciennes de Dvàravatï.
En apprenant la provenance des spécimens connus, on en viendra peut-être même
à penser que leur dispersion est due aux hasards des escales. Mais, puisque la.
plupart d'entre eux se trouvent à l'intérieur des frontières actuelles du Siam, c'est
ли titre de l'archéologie de ce piys qu'ils doivent être étudiés.
Description et classement des images. — II existe actuellement dix-neuf
images inventoriées, offrant entre elles quelques différences de détail, mais aussi
un tel nombre de caractéristiques communes qu'elles ressortissent certainement à
tin unique prototype archéologique et iconographique. Sous réserve des dégâts
qu'elles ont pu subir, elles représentent toutes un Visnu debout, à quatre bras.
La tête, généralement recouverte d'une sorte de calotte, porte une haute mitre
-cylindrique. Les mains supérieures tiennent respectivement le disque et la
conque, les mains inférieures la boule (lotus) et la massue. Le buste est nu, 234 p. Dupont
sans bijoux. Un rectangle d'étoffe serré autour des reins descend presque jusqu'aux
chevilles; ses extrémités, réunies et serrées sur le devant du corps, retombent
jusqu'au sol, entre les jambes; une boucle et parfois une ceinture servent à le
fixer. Le plus souvent, une longue écharpe, enroulée autour des hanches et nouée
à droite, se superpose à ce vêtement. Enfin, les bras supérieurs sont souvent réunis
à la partie postérieure de la mitre par deux éléments d'arcature, tandis qu'une
extrémité de l'écharpe ou une tige de pierre, placée sous la main inférieure droite
qui tient la boule, descend jusqu'au socle de la statue et fait pendant à la massue»
Le socle lui-même, non sculpté, comporte sur sa face inférieure un long tenon en
forme de pyramide tronquée qui s'encastrait dans une cuve à ablutions.
Deux particularités d'ordre technique sont aussi à signaler. La première
concerne la façon dont les quatre bras sont réunis au buste. Sculpter des statues
à bras multiples a toujours constitué un problème difficile pour les artistes
extrême-orientaux quand ils voulaient laisser à leurs œuvres un aspect à peu près
conforme à Tanatomie humaine. Ils n'ont trouvé en fait que deux solutions dans le
cas des statues à quatre bras. La première consiste à réunir de chaque côté les
deux bras immédiatement avant qu'ils n'atteignent l'épaule. La seconde consiste à
sculpter deux épaules distinctes qui se confondent ensuite. C'est cette dernière
méthode qui a été pratiquée ici, autant que l'état des pièces permette de le
constater; tandis que l'autre méthode est employée pour les Visnu originaires
de Si T'èp.
La seconde particularité consiste en la présence d'éléments d'arcature joignant
la tête aux mains supérieures, et de deux étais, dont l'un est constitué par la
massue vishnouite, qui flanquent latéralement le corps. Ils se combinent avec la
retombée d'étoffe descendant entre les jambes et formant pratiquement un autre
appui. J'ai déjà étudié ces particularités (i) qui se rencontrent au Cambodge, non
seulement sur les Visnu mais aussi sur plusieurs statues d'Umâ. Elles répondent
à certaines craintes de l'artiste, n'osant pas sculpter isolément les membres
supérieurs et craignant que les membres inférieurs ne suffisent pas à supporter
le corps ; elles sont destinées aussi à assurer l'équilibre et la stabilité de l'e
nsemble. C'est en somme un stade intermédiaire entre les statues indiennes
archaïques, taillées partie en ronde-bosse et partie en relief, et les khmères
de l'art de Rolûos où la complète est réalisée. Nous savons d'ailleurs
que ce perfectionnement technique eut lieu dans l'art du Kulên (2), soit au
début du IXe siècle. Celui-ci devient donc une sorte de terminus ad quem pour
tout essai de datation des Visnu mitres du Cambodge et accessoirement pour
ceux du même type trouvés dans les régions voisines. Ce fait est à retenir.
L'origine exacte de la plupart des images dont nous disposons est connue-
On en trouvera ci-dessous la répartition.
(1) La statuaire en ronde-bosse dans l'Asie du Sud-Est. RAA., X, 97 et suiv.
(2) Cf. Chronique du BE., XXXVIII, 1938, 433. archéologiques * 233 Variétés
Du Siam continental, proviennent cinq statues trouvées dans Yâmp'o1 de Si
Mâha P'ôt (province de Prâchinburi) (pi. XXVII-A, XXVII-B, XXIX-A, XXIX-B,
XXX-B) (i). Deux d'entre elles (pi. XXVII-A et XXVII-B) présentent des analogies
tellement immédiates qu'elles semblent dues au même auteur ou au même atelier.
Elles sont particulièrement caractérisées par les détails suivants: mitre massive
et légèrement évasée vers le haut, visage rond, modelé musculeux du corps, écharpe
enroulée horizontalement et comportant un large nœud à droite, main gauche
appuyée sur la hanche au-dessous de l'écharpe, main droite reposant sur le nœud
bouffant. Sur la statue de la planche XXVII-B on distingue en outre les longs plis
obliques du vêtement ajusté grâce à la boucle. Chacune de ces statues a trois bras
brisés et n'a conservé ni ses étais, ni son socle. Il existe cependant encore à Si Máhá
P'ôt, près de l'enceinte du Mirang P'râ Rot, un socle surmonté de deux pieds brisés
que j'ai vu en 1937 et qui appartient sans doute à un de ces Visnu. Deux autres
statues (pi. XXIX-A et XXIX-B), quoique relevant du même type, ont en commun
quelques variantes spéciales : mitre plus haute et plus étroite, ceinture mince nouée
à la taille juste au-dessous de la boucle, écharpe à plis serrés légèrement en biais
vers la droite, corps généralement moins musclé. Aucune n'a conservé son socle.
En outre, il manque à l'une la tête et les bras, à l'autre, les avant-bras.
Les trois images précédentes dont la tête a été conservée, portent une sorte
de calotte découpée devant les oreilles et recouvrant la nuque, sur laquelle la mitre
est ajustée.
Quant à l'image de la planche XXX-B, elle est certainement plus tardive que
les autres : outre ses proportions assez peu harmonieuses, on remarque la présence
d'une sorte d'auréole et de pendants d'oreilles sculptés; les d

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