VII Bouddhisme  et Upanisad - article ; n°1 ; vol.32, pg 141-169
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1932 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 141-169
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Przyluski
Etienne Lamotte
VII Bouddhisme et Upanisad
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 32, 1932. pp. 141-169.
Citer ce document / Cite this document :
Przyluski Jean, Lamotte Etienne. VII Bouddhisme et Upanisad. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 32,
1932. pp. 141-169.
doi : 10.3406/befeo.1932.4551
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1932_num_32_1_4551BOUDDHISME ET UPAMSAD
Professeur Par Jean au Collège PRZYLUSKI, de h rance,
avec la collaboration ď Etienne LAMOTTE.
Introduction'.
Le Bouddhisme et I'Upanisad se sont développés parallèlement pendant
une longue suite de siècles. Marquer les étapes de leur développement est une
tâche urgente qui contribuera sans doute à faire mieux connaître ces deux
grands courants de la pensée religieuse et philosophique dans l'Inde. Les
essais qui suivent sont des jalons destinés à orienter la recherche.
On connaît les grandes phases de l'histoire du Bouddhisme : période
primitive, Petit Véhicule, Grand Véhicule. Chercher dans l'Upanisad les
fragments qui correspondent à ces trois phases, c'est éclairer la chronologie
des textes et faciliter en même temps l'intelligence des deux doctrines, "car
tout s'enchaîne dans l'histoire de la pensée indienne : les théoriciens subissent
l'attraction des systèmes voisins ; le Bouddhisme et l'Upanisad n'ont pás man
qué de réagir l'un sur l'autre.
Ce travail est sorti d'un cours professé à l'École Pratique des Hautes-Études
pendant l'année scolaire 1931-1932. J'avais entrepris d'exposer les points'de
contact entre le Bouddhisme et l'Upanisad. Après avoir examiné la valeur de
upás et de son dérivé upâsaka, j'indiquai à mes auditeurs, parmi lesquels se
trouvait M. Et. Lamotte, l'importance de VAksyupanisad pour l'étude de la
théorie bouddhique des bhumi. M. Lamotte voulut bien se charger de préparer
une traduction de ce texte qui fut examinée et critiquée pendant le cours. On
remonta ensuite de la doctrine des sept terres aux idées plus anciennes sur la
méthode qui conduit à la Délivrance.
Le présent mémoire est divisé en quatre sections; La première a pour objet
d'établir qu'avant d'être une gnose, le Bouddhisme, comme l'Upanisad,
fournissait les moyens rituels d'obtenir la Délivrance. A ce stade, le salut n'est
pas uniquement obtenu par la connaissance, mais par l'acte. La seconde
section décrit un système commun aux plus anciennes Upanisad et au Boud
dhisme primitif: l'univers est divisé en trois zones qui sont en relation avec
les trois états psychiques et les trois étapes de la Délivrance. L'étage supé
rieur du monde est alors le svarga, séjour d'immortalité ; il n'y a pas encore — — 142
de nirvana, mais la théorie du nirvana, bien que plus récente, plonge ses
racines dans ce passé lointain. Avec la troisième section, nous atteignons une
nouvelle couche, de textes caractérisés par la substitution des' tétrades aux
anciennes triades : un quatrième monde que les Bouddhistes appellent nirvána
se différencie du svarga ; les étapes de la Délivrance sont au nombre de
quatre comme les états psychiques et les étages cosmiques. Avec la quatrième
section, on aboutit enfin à un système encore plus complexe où les plans
cosmiques, de même que les étapes de la carrière du Saint, sont au nombre
de sept.
La comparaison de ces différents systèmes avec les idées religieuses des
Iraniens serait instructive ; elle n'est encore qu'amorcée et fera l'objet de
recherches ultérieures. Je n'ai abordé l'examen de ce problème que dans la
quatrième section.
Les textes ont été établis et traduits par M. Lamotte. Je suis seul respon
sable des développements qui les accompagnent.
I
Upás et upâsaka.
La traduction française de la Chândogya-upanisad (*), œuvre posthume
de E. Senart et YUdgïthavidyâ du Prof. O.Strauss (2) ont ramené l'attention
sur le verbe upás dont l'emploi est fréquent dans les Upaaisad et qui a déjà
fait l'objet de longues discussions.
En 1909, E. Senart a prouvé que, dans de nombreux passages de la
Chândogya-upanisad où Deussen et Bôhtlingk. rendent upâspav «verehren»,
le contexte réclame autre chose. Sa conclusion est que, dans la grosse majorité
des cas, il faut choisir le sens de « connaître, croire, savoir d'une science
intime et certaine (3). »
Dans Die Lehre der Upànishaden und die Au/ange des Buddliismus, p. 37,
H. Oldenberg écrivait en 1915 : « In feierlicher Haltung, bald mit bald ohne
Spruche, trat man vor die zu ehrende Wesenheit hin (upa-sthá) ; man setzte
sich auch in ehrerbietiger Meditation zu ihr hinzu (upa-âs, upa~ni-shad — es
fállt in die Augen, dass wir uns hier der Sphâre der « Upànishaden » nahém)» »
La note 97 à laquelle renvoie ce passage mentionne l'article de Senart sans
discuter ni adopter ses conclusions, car au début de la note suivante, upâsïta
(!) Collection E. Senart, I, Paris, 1930.
(2) Sitçungberichten der Preuss. Akad. des Wissenschaften, Phil.-Hist. Klasse]
1931, хш.
(3) Florilegium ou Recueil de travaux d'érudition dédiés à M. le Marquis Melchiot
de Vogue, 18 oct. 1909, Paris, p. 575 et suiv. — — 143
est traduit par « man soil verehren ». Dès lors, l'article de Senart- tombe à pea
près dans l'oubli (1).
Dix ans plus tard, le Prof. Schayer critique finement les idées en cours. Il
note que la bhakti du théisme hindouistique est inconnue à l'âge védique et
qu'il ne peut alors être question d'une « Verehrung » au sens d'adoration
contemplative. Il ajoute : « Upâsana ist zweifelsohne der psychische Akt, in
dem der Mensch eine Wesenheit, als mit dieser oder jener Substanz
gleichwertig, fur sich gewinnt. Ausserdem ist auch upâsana das Verfahren,
die Méthode, die zur Erlangung der magischen Herrschaft fïihren soil. la
■diesem Sinne bedeutet upâsana einen hoheren Typus des magischen Praxis,
die auf der blossen Erkenntnis der verborgenen Zusammenhânge beruht und
die Opfertechnologie zu einer kontemplativen Mystik umdeutet (jnâna-
mârga im Gegensatz zum karma-rnârga) (á). »
Dans son récent mémoire sur VUdgïthavidyâ, le Prof. O. Strauss traduit
d'abord upâs par « umwerben » comme avait déjà fait Schayer, mais il en
donne ensuite une définition différente: « Wir vverden uns daher huten,
upâsana mit Deussens Bhâsya-Ubersetzuug aïs « Verehrung » zu verstehen,
dagegen mit seinem System des Vedânta «fromme Meditation» als gute
Wiedergabe annehmen und so upâs mit « meditieren » im Sinne hingebungs-
voller bzw. verehrungsvoller Konzentration auf eine zu realisierende
Vorstellung ùbersetzen. » (p. 10).
Je ne crois guère possible de trouver un mot qui, dans tous les cas,
traduise exactement upâs, parce que le verbe sanskrit n'a pas toujours le
même sens. On est passé du karnia-mârga au jnâna-mârga et le mot a
évolué en même temps que la doctrine. Comme d'autre part, certaines
Upanisad sont faites de fragments qui n'ont pas tous le même âge, on conçoit
que, dans deux passages différents, il puisse être nécessaire de rendre upâs
par deux équivalents distincts. L'important est de tracer la courbe sémantique
où peuvent s'inscrire les valeurs successives du mot.
Le sens étymologique n'est pas douteux : upahâs signifie « s'asseoir auprès servir,' et au-dessous », d'où au figuré « honorer,
de « rendre hommage » est-on passé dans la gnose rendre au hommage sens de ». « connaître, Comment
savoir d'une science qui pénètre jusqu'à l'essence intime de l'objet» ? (3)
(*) Keith y fait brièvement allusion et le rejette sans discussion : « Senart argues
that Upâsana means 'knowledge', but this is clearly unproved» (Religion and Phi
losophy of the Veda, p. 492, n. 2).
(2) Roc-nik Orjentalistyciny, III, p. 59-61.
(3) E. Senart, Florilegium. de Vogue, p. 581. — 144 —
« Rendre hommage», c'est reconnaître quelqu'un pour eminent, et cette
reconnaissance se manifeste rituellement par les gestes, par la condui

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