Wandalbert de Prüm et la date de la mort d Hilduin de Saint-Denis - article ; n°1 ; vol.108, pg 5-35
32 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Wandalbert de Prüm et la date de la mort d'Hilduin de Saint-Denis - article ; n°1 ; vol.108, pg 5-35

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
32 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1950 - Volume 108 - Numéro 1 - Pages 5-35
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Léon Levillain
Wandalbert de Prüm et la date de la mort d'Hilduin de Saint-
Denis
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1950, tome 108. pp. 5-35.
Citer ce document / Cite this document :
Levillain Léon. Wandalbert de Prüm et la date de la mort d'Hilduin de Saint-Denis. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1950,
tome 108. pp. 5-35.
doi : 10.3406/bec.1950.449410
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1950_num_108_1_449410WANDALBERT DE PRUM
ET
LA DATE DE LA MORT D'HILDUIN DE SAINT-DENIS
Wandalbert, moine de l'abbaye de Prtim, au diocèse de
Trêves, écrivit son Martyrologe sur la demande que lui fit,
lors d'un séjour à Cologne, un de ses amis, Otric, clerc de
l'église de cette ville. Dans sa lettre de dédicace à cet ecclé
siastique, il nous renseigne sur ses moyens d'exécution et se
livre à des calculs sur le nombre des vers des diverses parties
de son œuvre poétique 1. Il résulte de ces calculs que le Martyr
ologe proprement dit avait 877 vers 2. L'édition critique des
Carmina Wandalberti, publiée par Duemmler dans les Mo-
numenta Germaniae historica, ne donne que 871 vers au Mar
tyrologe. Or, un manuscrit du xe siècle contient deux tercets
que l'éditeur allemand a eu raison d'écarter comme tous les
autres passages des autres manuscrits qui n'ont pas pour
eux l'unanimité de la tradition, car, si ces tercets avaient
fait partie de la rédaction primitive de l'ouvrage, ils devraient
se retrouver dans tous les manuscrits. En outre, ils con
cernent des contemporains de Wandalbert qui n'avaient pas
de titre spécial à figurer dans un martyrologe. Cependant,
on ne peut pas ne pas être frappé que les deux notices de
trois vers chacune parfont exactement le nombre de vers
que l'auteur attribue à son poème. Nous croyons pouvoir
établir qu'elles sont de Wandalbert lui-même sous l'inspira
tion de son abbé Marcward.
1. Wandalbert, Carmina, édition Duemmler, Mon. Germ, hist., in-4°, Poetae
latini, t. II, p. 576 et suiv.
2. Dom Henri Quentin, Les Martyrologes historiques, Paris, 1908, in-8°,
p. 396, note 1, LÉON LEVILLAIN 6
Le premier de ces tercets est le suivant :
Deseris heu proprium saevo sub tempore ovile,
Aldrice, Christi famulorum norma decusque,
Pastor cum Senonum decedens menia linqfuis x.
Il s'agit donc là de l'archevêque de Sens bien connu, Al-
dric. Ce prélat, né dans le Gâtinais en 775, fut élevé dans le
monastère de Ferrières, au diocèse de Sens, sous l'abbatiat
du célèbre Alcuin. Il y reçut les ordres sacrés jusqu'à la prê
trise, qui lui fut conférée par le métropolitain Jérémie qui
siégea de 818 à 828. Entre temps, il était entré dans la
chancellerie impériale : un diplôme de 807 est souscrit par
lui comme notaire2, et son biographe le qualifie encore de
praeceptor palatinus sous Louis le Pieux3. C'est parce qu'il
avait reçu la formation spéciale imposée aux fonctionnaires
de ce service public qu'il put être délégué par l'empereur
pour tenir au palais du roi Pépin Ier d'Aquitaine la charge
de chancelier de 827 à 829 4. Il était alors depuis quelques
années, exactement depuis 821, abbé de Ferrières6. Il cessa
ses fonctions de chancelier et d'abbé quand il fut appelé par
la faveur impériale et, semble-t-il, contre le gré du clergé et
de la population de Sens, qui avaient élu successivement
deux autres candidats, à remplacer sur le siège métropolitain
de cette ville l'archevêque Jérémie, décédé le 7 décembre
828. Il fut consacré le 6 juin 829 e. Quelques jours plus tard,
il fit partie de la délégation envoyée à Saint-Denis par les
Pères du Concile de Paris et souscrivit l'acte de cette déléga-
1. Wandalbert, Carmina, édition Duemmler, p. 596, en note. Cette notice
s'insère dans le manuscrit entre celles des saints du 9 octobre, Denis et Abraham,
et celles des saints du 10, Loth, Cassien et Gérion, Victor et Florent. Le ma
nuscrit présente deux fautes de copie : menio pour menia et linguis pour linquis.
2. Diplôme original de Charlemagne, Ingelheim, 807, 7 août ; édition E. Mtihl-
bacher, Mon. Germ, hist., in-4°, Diplomata Karolinorum, t. I, p. 275, n° 206.
3. Vita Aldrici, édition Dom Mabillon, Acta sanctorum ordinis sancti Bene-
dicti, saec. iv, pars 1», p. 568.
4. Son nom apparaît dans la souscription des diplômes de Pépin Ier, n° VII
(24 juin 827) à n° XIII (5 mars 829) ; édition L. Levillain, Recueil des Actes des
rois ď Aquitaine, Pépin Iei et Pépin II, p. 21-47.
5. Il succédait à l'abbé Adalbert, qui avait remplacé l'abbé Sigulf, disciple et
successeur d'Alcuin.
6. Voir sa lettre à Frotier, évêque de Toul, publiée par E. Duemmler, Mon,
Germ, hist., in-4°, Epistolae, t. V, p. 287. LA DATE DE LA MORT d'hILDUIN 7
tion relatif à la réforme de l'abbaye san-dionysienne1. Il col
labora donc, à cette date, et encore en 832 2, avec l'empereur
et l'archicbapelain Hilduin, à l'expansion de la règle béné
dictine. C'est qu'avant tout il était resté, sous le rochet et le
camail de l'évêque, un moine qui conserva immuable le pro
pos de déposer la crosse et la mitre archiépiscopales dès que
les circonstances le lui permettraient pour reprendre la coulle
et la ceinture de cuir dans son ancienne abbaye 3. La mort, qui
le surprit le 10 octobre 836 4, l'empêcha de réaliser son des
sein. Du moins, sa dépouille mortelle reposa dans ce monast
ère de Ferrières où, chaque année, on célébrait la « translatio
sancti Aldrici », comme on y commémorait solennellement, le
10 octobre, le « transitus sancti Aldrici archiepiscopi Seno-
nensis et abbatis hujus locib. » Ainsi les moines de Ferrières
n° 1.7 ; Acte édition synodal Dom Mabillon, de Saint-Denis, de Re diplomatica, original mutilé; VI, 74, Archives édition nationales, de 1709, p. К 518, 9,
sous la date erronée de 832 ; édition A. Werminghofï, Mon. Germ, hist., in-4°,
Concilia, t. II, p. 683. Voir, sur la date, nos Études sur l'abbaye de Saint-Denis
à l'époque mérovingienne ; II : Les origines de Saint-Denis, dans Bibliothèque de
l'École des chartes, t. LXXXVI, 1925, p. 38, note 4.
2. Charte de l'abbé Hilduin ; original mutilé, Archives nationales, К 9, n° 5 ;
édition Dom Félibien, Histoire de l'abbaye royale de Saint-Denis en France,
pièces justificatives, p. xnx, n° LXXII ; — édition partielle J. Tardif, Monum
ents historiques, Cartons des rois, p. 84, n° 123 ; — édition A. Werminghoff,
op. cit., p. 688. — Voir nos Études citées dans la note précédente, p. 38, note 1.
3. Loup de Ferrières, dans une lettre à l'archevêque de Sens, Wenilon [Cor
respondance, édition Levillain, t. II, p. 206, n° 130), écrit : « Quin etiam, decessor
vester bonae memoriae Aldricus, qui praefati Caesaris jussu et mirabili bonorum
annisu nobis, cum esset abbas, ablatus et eclesiae Senonicae pontifex factus est,
ad nos immutabiliter proposuerat regredi, episcopali cura omissa, quando hanc
vitam, ut credimus, feliciore mutavit. »
4. Fr. Kurze, Einhard, Berlin, 1899, in-8°, p. 81, note 2, combat avec raison
la date de 841 donnée pour la mort d'Aldric par Simson et par Wattenbach, et
encore admise par Duemmler dans l'annotation des vers du Martyrologe dont
nous nous occupons ici. Il adopte la date de 836, qui est aussi celle que donne
L. Duchesne, Fastes épiscopaux de V ancienne Gaule, t. II, p. 417.
5. Ces mentions du décès et de la translation sont tirées d'un calendrier de
Ferrières (manuscrit du Vatican, Regin. 1573, ancien Petau, G 53, fol. 1-7), dans
lequel elles sont à l'encre rouge. Lucien Auvray, qui a étudié ce manuscrit, a
transcrit la mention du transitus avec une erreur : /// (au lieu de VI) idus
octobris (Deux manuscrits de Fleury-sur- Loire et de Ferrières conservés au Vatican,
Orléans, 1889, in-8°, p. 12 ; extrait des Annales de la Société historique et archéo
logique du Gâtinais). Nous avons dû la transcription exacte de cette mention à
notre ami toujours regretté Alexandre Vidier qui, lors d'un séjour à Rome, avait
copié les articles intéressants de ce calendrier. L. Duchesne (loc. cit.) était arrivé
à fixer la date de la

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents