De l influence de l homme sur la terre - article ; n°51 ; vol.10, pg 193-215
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De l'influence de l'homme sur la terre - article ; n°51 ; vol.10, pg 193-215

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Description

Annales de Géographie - Année 1901 - Volume 10 - Numéro 51 - Pages 193-215
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1901
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alexandre Ivanovitch Woeikof
De l'influence de l'homme sur la terre
In: Annales de Géographie. 1901, t. 10, n°51. pp. 193-215.
Citer ce document / Cite this document :
Woeikof Alexandre Ivanovitch. De l'influence de l'homme sur la terre. In: Annales de Géographie. 1901, t. 10, n°51. pp. 193-215.
doi : 10.3406/geo.1901.4925
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1901_num_10_51_4925N° 51. — 10e année. 15 mai 1901
ANNALES
DE
GÉOGRAPHIE
I. — GÉNÉRALE
DE L'INFLUENCE DE L'HOMME SUR LA TERRE
Second article^.
VI
LE DESSÈCHEMENT ET ťlRRIGATION. LES BASSINS DE RETENUE DES EAUX2.
Les eaux intérieures et les marais ont donné lieu à des travaux
très importants, et qui ont considérablement changé la face de cer
taines parties de la terre. Les plus importants en Europe sont ceux
qui ont fait disparaître le lac Fucin en Italie et le lac de Harlem en
Hollande. En Russie, on ne s'est pas encore attaqué aux lacs et proba
blement il se passera beaucoup d'années avant qu'on le fasse. En
revanche, nous avons procédé à des dessèchements sur une plus
grande échelle que dans aucun autre pays du globe. Le plus import
ant de ces travaux, accompli sous la direction du général Jilinsky, a
fait disparaître une partie notable des célèbres marais de Pinsk, prin
cipalement dans le bassin du Pripet, affluent du Dniepr. Il reste
encore beaucoup à faire à cet égard dans la Russie d'Europe et la
Sibérie Occidentale. Notre célèbre botaniste A. N. Beketof a émis
l'opinion qu'on finirait par dessécher les toundras de l'extrême Nord
■de la Russie d'Europe, marais qui ne dégèlent qu'à une très petite
profondeur et ont un sol constamment gelé au-dessous. Il prouve que
les conditions de relief et d'écoulement des eaux ont une importance
1. Voir Ann. de Géog., X, p. 97-114, 15 mars 1901.
2. I. Lévakovskh, Vody Rossii po otnochéniiou le éia naseléniiou [Les eaux de la
Russie dans leur rapport avec la population].
ANN. DE GÉOG. — Xe ANNÉE. 13 Ш GÉOGKAPHIE GÉNÉIULE.
capitale dans ces pays : l'eau froide provenant de la fonte des neiges
séjourne trop longtemps, et le sol ne peut s'échauffer assez aux
rayons du soleil. Si l'on donnait de l'écoulement à ces eaux, la condi
tion du pays changerait, et au lieu de marais ne produisant tout au
plus que des mousses et des lichens, on pourrait avoir, sinon des
terres arables, au moins des prairies et des pâturages.
Par l'irrigation artificielle, l'homme a changé la face de contrées
bien plus considérables que par le dessèchement, et des centaines de
millions d'hommes vivent et prospèrent sur des terres artificiellement
irriguées.
Cependant, les changements produits par ces travaux ne sont pas
partout de même importance. Les plus grands sont ceux qui concer
nent des déserts, c'est-à-dire des pays qui seraient absolument arides
et improductifs, souvent même absolument privés de végétation, sans
l'intervention de l'homme, qui y fait parvenir l'eau des fleuves, comme
le Nil ou l'Indus,ou les eaux artésiennes, comme par les beaux travaux
qu'ont accomplis les ingénieurs français dans le Sahara algérien.
Dans des contrées recevant une notable quantité de pluies, comme
la plus grande partie de l'Inde, l'irrigation a plus ou moins changé la
face du pays suivant la méthode employée et les cultures. L'influence
est le moins considérable là où on élève l'eau par la force de l'homme,
des animaux ou des machines. Elle est plus grande là où l'on conduit
l'eau des rivières sur les champs, ce qui donne la possibilité d'irriguer
des surfaces plus étendues. On a exécuté de grands travaux de ce
genre dans l'Inde, par exemple sur le Satledj, le Gange, la Djoumna,.
dans le Nord; le Godavery, le Kistna, le Cavery dans le Sud. Cependant
l'eau de ces rivières ne sert à l'irrigation que pendant les crues, quand
il pleut beaucoup; dans les années de sécheresse l'eau d'irrigation
des rivières fait défaut comme les pluies. C'est pourquoi depuis long-
temps, dans l'Inde, on a construit de grands réservoirs permettant
d'emmagasiner beaucoup d'eau et d'en donner aux cultures, même
dans les années de sécheresse. C'est dans le Sud de l'Inde et à Ceylan
que nous trouvons les travaux les plus grandioses de ce genre.
Quelques-uns égalent en grandeur le lac de Genève. Les souverains,
du pays considéraient ces travaux comme des œuvres agréables aux
dieux et les construisaient même dans des conditions où le rendement
était trop petit pour les dépenses faites. Ces immenses constructions
modifiaient d'autant mieux le pays que la culture la plus importante,
celle du riz, convertit les champs en marais temporaires. Ainsi une
grande étendue était couverte, d'un côté par les bassins de retenue
ou lacs artificiels, de l'autre par les rizières.
La construction de grands réservoirs d'eau est un des travaux, est
même le travail par lequel l'homme modifie le plus heureusement les
conditions de la nature à son profit, et cela en maintenant l'harmonie L'INFLUENCE DE L'HOMME SUR LA TERRE. 195 DE
de la nature. La Chine, le Japon, l'Espagne en possèdent depuis long
temps; les ingénieurs français en ont construit en Algérie. Nul doute
que l'on ne puisse faire plus et mieux encore. C'est ce qu'a montré,
pour les Alpes et les Cévennes, Auguste de Gasparin, dans le tome VI
du Cours ď Agriculture de son frère le comte de Gasparin. Il énumère
beaucoup de vallées, où des terrasses et des seuils montrent l'exis
tence d'anciens lacs, qu'il ne serait pas bien difficile de rétablir en
construisant des barrages à la place des anciens seuils. Actuellement
de tels travaux seraient encore plus utiles, vu le développement des
applications de l'électricité et le transport de la force à distance. Le
plus illustre des ingénieurs anglo-indiens, Sir Arthur Cotton, a éla
boré pour l'Inde des projets du même genre, devant servir à la fois
à irriguer les terres, à donner de l'eau aux canaux de navigation et à
fournir de la force motrice. Enfin, un eminent ingénieur russe, Mr N.
V. Fogel, dans un mémoire manuscrit, a montré ce qu'on pouvait
faire sous ce rapport sur le versant Nord de la chaîne du Caucase.
On a construit ou proposé de construire de grands bassins de
retenue, non seulement pour l'irrigation, mais aussi pour les besoins
de la navigation et comme réserves de force motrice pour les fabriques
et usines. La Russie peut se vanter d'avoir des ouvrages considérables
de ces deux espèces. En fait de bassins pour la navigation, nous avons
ceux du cours supérieur de la Volga {Verkhnéooljsk'd beichlot) et les
grands réservoirs qui alimentent le bief de partage du système de
Vichny-Volotchek, par lequel sont reliées les eaux tributaires de la
Caspienne et de la Baltique : les premières, par la Tvertsa, affluent de
la Volga; les secondes par la Msta, qui appartient au système des
grands lacs russes tributaires de la Neva. On a proposé de construire
des réservoirs de ce genre sur d'autres tributaires de la Volga, de
manière à assurer le débit de notre grand fleuve pendant l'étiage d'été.
Des ingénieurs français, qui ont étudié le cours de ГОка depuis Ko
lomna jusqu'à Nijny-Novgorod, ont émis l'opinion qu'il suffirait de
7 ou 8 demi-barrages sur le cours de la rivière pour la rendre acces
sible pendant toute l'année à de grands bateaux fluviaux. En fait de
réservoirs d'usines, nous avons des constructions plus grandioses
encore, notamment dans l'Oural; plusieurs de ces réservoirs ont les.
dimensions de lacs alpins de moyenne grandeur.
VII
LA NEIGE ET LES AVALANCHES1.
La neige a une immense importance dans les régions froides^ du
globe et dans les montagnes des latitudes même voisines de l'équa-
1. N. I. Klingex, Sniejnyi pokrov [La neige] {Météor. Viestnik, 1893); A. A. Iz- .
196 GÉOGRAPHIE GÉNÉRALE.
teur. Pár elle-même, la neige est au plus haut point un corps meuble,
facilement emporté par le vent. Grâce à sa mobilité, elle peut devenir
nuisible à l'homme, mais elle peut être utile aussi quand il sait la
diriger là où elle lui est nécessaire.
L&

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