ECOGEOGRAPHIE DE LA TYPOLOGIE VEGETALE DE CERTAINES LOCALITES DE LA RIVE DROITE DU FIHERENANA

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• Publié par: NOURDDINEMIRHANI
• Publié le: 22 janvier 2014
• Nombre de lectures: 211
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

09/2010


ECOGEOGRAPHIE DE LA TYPOLOGIE VEGETALE DE
CERTAINES LOCALITES DE LA RIVE DROITE DU FIHERENANA
(SUD-OUEST MALGACHE)
Par
Nourddine MIRHANI
Département de Géographie, Université d'Angers, ESO-Angers UMR 6590 CNRS (France)
Département de Géographie, Université de Toliara (Madagascar)
[e-mail]

RESUME
Dans le contexte actuel de la dégradation croissante du milieu naturel du Fihérenana,
l’objectif de ce travail est de procéder à un diagnostic écogéographique de la typologie
végétale de la rive droite du fleuve. Pour ce faire, nous avons réalisé des prospections, des
observations, des enquêtes et des inventaires. Cette approche méthodologique nous a
permis de connaître les espèces caractéristiques, la structure de la mangrove et des
formations marécageuses et xérophiles. A travers l’affinité phytogéographique, nous avons
constaté que l’extension du Typha angustifolia est limitée, ainsi que son intérêt
économique. Le degré de ressemblance est faible quant aux formations xérophiles sur sable
roux clair et roux foncé. Par conséquent, lorsque des taxons non communs disparaissent
1dans l’un de deux sites de production , les riverains n’ont d’autre alternative que de les
rechercher dans les forêts primaires. Ces dernières deviennent les nouvelles cibles
d’exploitation. Des recommandations ont été émises pour assurer la bonne gestion de
l’ensemble de la typologie végétale analysée.
MOTS-CLES
Ecogéographie, formations végétales, affinité phytogéographique, Fiherenana


1 Sites de production désignent les formations xérophiles où la population s’approvisionne en plantes
médicinales, en bois de chauffe et de construction.
Nourddine MIRHANI 1
Canal de Mozambique
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Les études sur les groupements végétaux de la plaine de Toliara ont été entreprises
par THOMASSON [1981]. Ses discussions ont été focalisées sur des remarques
phytogéographiques et écologiques. Pour donner suite à ses travaux, nous avons choisi la
rive droite du Fiherenana (figure 1).
R4
Lacs de Sarako
Maromiandra
R1
R2
R3
Belalanda
Fleuve Fiherenana
Toliara ville
: Site du relevé (R)R3

Figure 1. Localisation du milieu d'étude
Source : Google earth

2Le domaine d’étude est semi-aride (Pm 355,4 mm, T 24,7°C ). Les marécages,
les dunes et les terrasses en constituent le paysage typique. Ce dernier est d’accès facile.
L’altitude des sites choisis ne dépasse pas 43 mètres. Les activités anthropiques sont
remarquables.
Le but de l’écogéographie est de représenter les espèces végétales caractéristiques,
expliquer leur distribution en fonction des types d’habitats et de comprendre les
3mécanismes qui contraignent ces répartitions . La méthode développée a tenu compte des
paramètres écologiques et sociaux du milieu. Les formations concernées sont celles sur
vasière (la mangrove), sur sol marécageux, sur dunes paraboliques et sur ancienne terrasse.

2 MIRHANI, 2007.
3 BLONDEL, 2005.
Nourddine MIRHANI 2

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I- METHODE
Des prospections préliminaires et des enquêtes ont été effectuées. Elles ont été
suivies des relevés floristiques. La méthode a consisté à établir des placeaux de 10 m x 10
m. Les espèces qui s’y trouvaient ont été dénombrées. Les paramètres retenus sont
dendrométriques, floristiques et stationnels. Le coefficient de communauté de
4SØRENSEN a été utilisé pour apprécier la corrélation floristique ou l’affinité
phytogéographique.
II- RESULTATS
1- La formation sur vasière : mangrove (R1)
Le site d’inventaire se trouve dans la commune rurale de Belalanda. Cette dernière
se situe à 7 Km au Nord de Toliara.
La mangrove considérée occupe l’embouchure Nord du Fiherenana. Elle est limitée à
l’Ouest par des dunes vives, à l’Est par un cordon littoral stabilisé et un marais. Les
espèces caractéristiques sont :
- Avicennia marina ou « Afiafy » à pneumatophores rapprochées entre eux ;
- Rhizophora mucronata ou « Tanga marovahatse » à racines adventives ;
5- Bruguiera sp. ou « Tanga tokambahatse », à racines en « arceaux pleins » ;
- Sonneratia alba ou « Farafaka », à pneumatophores plus espacées entre eux.
Ces espèces couvrent les familles de RHIZOPHORACEAE, AVICENNIACEAE et
SONNERATIACEAE. Elles ont des particularités floristiques et structurales semblables
dans la mesure où elles partagent le même habitat. Elles sont basses (hauteur inférieure à 9
mètres) et constituent une mangrove secondaire de faible variété floristique.
2- La formation sur sol marécageux (R2)
Cette formation se localise dans des couloirs dépressionnaires envahis par les eaux
douces, dans et sur les berges des lacs saumâtres interdunaires de Sarakobe (Belalanda),
dans les zones marécageuses d’estuaires et d’arrière mangrove. Elle s’observe à l’Ouest et
le long de la R.N9 du côté d’Ambondrolava à 10, 8 Km et à 8 km au Nord de Toliara sur
une altitude de 6 à 8 m. Elles se répartissent suivant les stations.

4 Cf. GOUNOT 1969, p.86.
5 HUMBERT, 1965.
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Stations inondées :
- cas du peuplement monophytique ou « pur » (figure 2)
La communauté végétale ne comprend que trois espèces : Typha angustifolia ou
« Vondro », Scirpus pterolepis ou « Dremotse », Eliocharis mutata ou « Boboke ». La
hauteur maximale du Typha atteint facilement les 3 m, surtout lorsqu’il s’associe avec des
mangroves qui lui servent de support. Sa puissance germinative lui permet de fournir dans
2une unité très restreinte (de 1 m ) plus de 25 individus. Le sol est de couleur grisâtre et est
sans débris organiques.


Figure 2. Peuplement pur à Typha angustifolia sur Figure 3. Peuplement mixte à Acrostichum aureum
station salée. et Typha angustifolia sur ancienne exploitation
de canne à sucre.

- cas de formation plurispécifique ou mixte (figure 3)
Le terrain est une ancienne exploitation abandonnée depuis la période coloniale. La
flore regroupe :
- des fougères d’une forte abondance-dominance, Acrostichum aureum ou « Saro ». La
hauteur maximale est de 2,50 m ;
- des herbes de diverses dimensions à savoir Typha angustifolia, Cyperus sp., Eliocharis
mutata , Scirpus pterolepis ;
- des arbustes de faible densité, Vernonia diversifolia, Pluchea bojeri appelés localement
« Samonte ».
La famille dominante est CYPERACEAE. Le sol inondé, de couleur noirâtre est
principalement constitué de débris organiques.
Stations exondées :
Scirpus pterolepis (Hauteur enregistrée 60 cm) occupe une place importante dans les
stations exondées. Il s’associe à Cynodon dactylon dans certains points peu salés. Les
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autres espèces reconnues sont Veronica sp., Phragmites mauritianu, Pluchea bojeri,
Vernonia diversifolia.
En somme, 8 espèces se classent dans la formation mixte et 3 dans le peuplement pur
des stations inondées. 6 espèces sont observées dans une station exondée (bord des
marécages). Dans l’ensemble, 10 espèces y sont rencontrées.
3- Les formations sur dunes paraboliques (R3) et sur ancienne terrasse (R4)
La formation sur dunes paraboliques (figure 4)
Cette formation fait partie du fourré littoral des dunes paraboliques. Elle se situe à 7,6
km au Nord de la ville de Toliara sur une altitude de 23 m à 35 m. La localité porte le nom
du Sarakobe, faisant partie de la commune rurale de Belalanda.
Ces dunes anciennes, plus ou moins stabilisées sont exposées aux influences du vent
Sud, Tsiokatimo. Le sol est rubéfié et est très filtrant.
19 espèces appartenant à 17 genres et à 10 familles ont été inventoriées. La localité
est marquée par la dominance d’Euphorbia stenoclada : « Famata » accompagné de
Didierea madagascariensis : « Sono » constituant la haute futaie. Ils s’associent