Géoarchéologie de l eau : l aqueduc romain de Nîmes et le Pont du Gard  - article ; n°568 ; vol.101, pg 609-621
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Géoarchéologie de l'eau : l'aqueduc romain de Nîmes et le Pont du Gard - article ; n°568 ; vol.101, pg 609-621

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Annales de Géographie - Année 1992 - Volume 101 - Numéro 568 - Pages 609-621
A very integrated scientific study has been carried out during many years concerning the famous roman aqueduc of Nîmes and the Pont du Gard with very important discoveries. This dynamic research in time and space deals with the monument and its wilde environment. The water part is pointed out at several scales : liquid, as memory as its concerns carbonated deposits which are a quite good chronological guide and at least as fundamental element of the space structure and landscape in a geosystemic approach.
Une étude pluridisciplinaire croisée, conduite depuis plusieurs années, a permis de modifier considérablement les connaissances sur l'aqueduc romain de Nîmes et le célèbre Pont du Gard. Elle repose sur une analyse spatio-temporelle du monument et de son environnement. Élément essentiel, le thème de l'eau est ici abordé à plusieurs niveaux, liquide, comme fait-mémoire par le biais des concrétionnements internes et externes et, enfin, en tant que paramètre fondamental de la structuration du géosystème et de l'espace.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Guilhem Fabre
Jean Vaudour
Géoarchéologie de l'eau : l'aqueduc romain de Nîmes et le Pont
du Gard
In: Annales de Géographie. 1992, t. 101, n°568. pp. 609-621.
Abstract
A very integrated scientific study has been carried out during many years concerning the famous roman aqueduc of Nîmes and
the Pont du Gard with very important discoveries. This dynamic research in time and space deals with the monument and its
wilde environment. The water part is pointed out at several scales : liquid, as memory as its concerns carbonated deposits which
are a quite good chronological guide and at least as fundamental element of the space structure and landscape in a geosystemic
approach.
Résumé
Une étude pluridisciplinaire croisée, conduite depuis plusieurs années, a permis de modifier considérablement les connaissances
sur l'aqueduc romain de Nîmes et le célèbre Pont du Gard. Elle repose sur une analyse spatio-temporelle du monument et de
son environnement. Élément essentiel, le thème de l'eau est ici abordé à plusieurs niveaux, liquide, comme fait-mémoire par le
biais des concrétionnements internes et externes et, enfin, en tant que paramètre fondamental de la structuration du géosystème
et de l'espace.
Citer ce document / Cite this document :
Fabre Guilhem, Vaudour Jean. Géoarchéologie de l'eau : l'aqueduc romain de Nîmes et le Pont du Gard . In: Annales de
Géographie. 1992, t. 101, n°568. pp. 609-621.
doi : 10.3406/geo.1992.21117
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1992_num_101_568_21117ANNALES
GEOGRAF rff
568 année
Géoarchéologie de Veau
aqueduc romain de Nîmes
et le Pont du Gard
Professeur Institut Directeur de Géographie Guilhem de Recherche U.R.A FABRE(l au 903 C.N.R.S. Université et Jean U.R.A Aix-Marseille VAUDOUR(2 903 C.N.R.S II
Objets de longs débats ex Collectif 1989) parfois logomachiques
longtemps suspectées ou mal intégrées les recherches pluridisciplinaires
sont maintenant bien accueillies spécialement par les géographes La
présente contribution veut en témoigner après étude un ouvrage
humain de grande ampleur aqueduc romain de Nîmes En effet ce
monument illustre surtout travers le Pont du Gard qui serait le
second site le plus visité de France était pas connu dans le détail
Toutes les données reposaient sur une étude déjà ancienne sans cesse
recopiée Espérandieu 1926 Sa connaissance vient être profondé
ment renouvelée depuis 1984 dans le cadre une Action Thématique
Programmée Archéologie Métropolitaine Différentes équipes apparte
nant aux Sciences de Homme et de la Société et aux Sciences de la
Terre et de la Vie ont su concilier dans une vision globale celle du
géosystème ou de hydrosystème des approches croisées différentes
échelles Dans cette collaboration la tâche du géographe était entre
autres choses éclairer archéologue et historien en repla ant ou- 610 ANNALES DE OGRAPHIE
vrage dans le paysage et en faisant appel des indicateurs de la
dynamique actuelle ou passée1
On insistera ici surtout sur le thème de eau dans espace et dans
le temps sur les contrôles physiques elle exercés aux différentes
étapes de histoire du momunent construction fonctionnement nor
mal abandon) sur les précieux témoins elle nous légués les
concrétionnements calcaires véritable mémoire solide et sur son
rôle dans le géosystème
eau liquide
Nîmes ne manque pas eau Certes en surface hormis le Vistre
ruisseau perenne né la Fontaine au débit moyen inférieur
200 l/s ou les cadereaux2 en crue elle est quasi absente tous les
grands cours eau permanents Vidourle Gard et Rhône étant par
ailleurs distants de plus de 15 kilomètres En profondeur par contre
deux aquifères plus ou moins interconnectés ont fait objet un captage
systématique dès époque romaine
aquifère de la garrigue de type karstique qui se vidange
partiellement la source de la Fontaine joyau du beau jardin la
fran aise du xvine siècle
aquifère contenu dans le détritique sous la ville une faible
profondeur de 10m selon les secteurs
Or apogée de la cité vers le Ier siècle après J.C Fiches Garmy
1982) quand fut décidée la réalisation une grande hydraulique les
ressources locales ne pouvaient plus convenir En effet compte tenu
de la technologie de époque limitée malgré tout Bonin 1984) la
construction un aqueduc dont les eaux étaient destinées aux édifices
publics puis aux besoins des notables et des citoyens 20 25000
personnes) devait répondre aux impératifs suivants
hydraulique réticulaire et gravitaire avec arrivée le plus haut
possible dans la ville
minimum de gêne exercée par les milieux naturel et humain
site de captage le moins éloigné possible
débit régulier et assez important de ordre de 500 l/s
eau de bonne qualité
Nos recherches tant documentaires que sur le terrain ont mis en
évidence impossibilité de recourir aux eaux de surface débits irrégu-
Voir annexe et bibliographie en fin de texte Nous renvoyons pour plus de détails
Cours eau temporaires nés dans la garrigue Ils coulent quelques heures par an de
fa on brutale cf la catastrophe du 03.10.1988 mais il en eu beaucoup autres avec une
venue en quelques minutes Us sont très semblables aux oueds du Maghreb Cadereau cadere
tomber eau OARCH OLOGIE DE EAU 611
liers turbidité prononcée protection délicate etc. Par contre elles
montrent il était possible de solliciter dans les environs un aquifère
se déversant partiellement en surface au droit une ou plusieurs sources
Fabre Fiches Paillet Coll. 1991 Malgré son éloignement relatif et
les contraintes exercées par la masse des garrigues il fallait contour
ner pour amener les eaux Uzès Nîmes le groupe des sources Eure
était bien analyse actuelle en quelque sorte le meilleur moins
mauvais choix envisageable Les études hydrologiques concernant le
régime principalement étiage tarissement) extension de im
pluvium évalué quelques 50 km2 notamment par le biais de bilans
hydrogéologiques et opérations de tra ages les paramètres physico
chimiques détaillés sur plusieurs chroniques etc. fournissent des ré
sultats qui concordent avec les critères définis auparavant Globalement
et en admettant leur invariance temporelle fausse dans absolu mais
acceptable dans la pratique les ingénieurs antiques ont été confrontés
des données voisines de celles de nos jours mais dans un contexte
moins anthropisé hypothèse une alimentation secondaire de aque
duc étayée par la connaissance du potentiel capable existant ainsi que
par les traces injections sauvages identifiées dans les concrétionne-
ments avait pu être avancée Gilly 1972) mais une alimentation unique
amont la sourde de Plantery comprise sans apport complémen
taire est maintenant bien établie
II La mémoire de eau
élément le plus significatif du fonctionnement un géosystème est
eau dans la mesure où ses caractéristiques intégrent les différents
paramètres du milieu en interaction amont au moment de obser
vation Pour reconstituer les paléofonctionnements dans le cas un
géosystème karstique il convient étudier les concrétionnements car
bonates qui sont les dépôts corrélatifs des dissolutions intervenues dans
le bassin-versant au niveau des sols et au niveau des réseaux souterrains
comme on déjà fait par ailleurs ex Vaudour coli 1988 Dans le
cas un aqueduc les transferts de matière sont de même nature mais
les dépôts générés par eau bicarbonatée calcique effectuent dans le
canal ou extérieur de celui-ci et non au voisinage des émergences
ou dans le lit des rivières Ces concrétions représentent en quelque
sorte la mémoire de eau Vaudour 1984 1986 et articles sous la
direction de Fabre Fiches Paillet 1991 1992)
Les concrétions aqueduc sont des roches carbonatées presque
pures 98 de origine biochimique édifiées sous action
algues du type cyanophycées étroitement liées des bactéries Cya-
nobactéries) comme on les trouve dans les cours eau Elles se 612 ANNALES DE OGRAPHIE
présentent sous la forme une association de calcite sparitique gros
cristaux et de micrites mélangées de la matière laiteuse organo-
bactérienne Leur histoire est particulièrement instructive1 Le faciès
le plus significatif et le plus pur est ass

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