L'implantation néolithique en Bretagne centrale - article ; n°1 ; vol.1, pg 33-54

Charles-Tanguy Leroux

Description

Revue archéologique de l'ouest - Année 1984 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 33-54
Since the discovery, in 1964, of the stone-axe factory working the «dolérite du type A» at Plussulien, in the south-west of Department des Côtes du Nord, excavations and surveys concerned not only megalithic graves at Laniscat and Plenauff, but also dwelling places at St-Nicolas-du-Pélem and Trémargat.
A consistent vision begins to émerge from this, concerning the neolithisation of that part of central Brittany (chronology, links with the «classical» coastal areas, cultural affinities, territorial organisation, demography). Some of these data can even give a basis for trial extrapolation, to western France in general.
Depuis la découverte en 1964 des ateliers de taille de la dolérite du type A à Plussulien, dans le sud-ouest du département des Côtes-du-Nord, des fouilles et prospections ont intéressé non seulement les ateliers, mais aussi des sépultures mégalithiques à Laniscat et Plélauff et, plus superficiellement, des habitats à Saint-Nicolas-du-Pélem et Trémargat.
Une vision cohérente commence à s'en dégager en ce qui concerne la néolithisation de cette partie de la Bretagne centrale (Chronologie, rapports avec les zones «classiques» du littoral, affinités culturelles, organisation territoriale et démographie). Certaines données permettent même de tenter des essais d'extrapolations à l'échelle de tout l'ouest de la France.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_L-OUEST
• Publié le: 01 janvier 1984
• Nombre de lectures: 50
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Charles Tanguy Le Roux
L'implantation néolithique en Bretagne centrale
In: Revue archéologique de l'ouest, tome 1, 1984. pp. 33-54.
Abstract
Since the discovery, in 1964, of the stone-axe factory working the «dolérite du type A» at Plussulien, in the south-west of
Department des Côtes du Nord, excavations and surveys concerned not only megalithic graves at Laniscat and Plenauff, but also
dwelling places at St-Nicolas-du-Pélem and Trémargat.
A consistent vision begins to émerge from this, concerning the neolithisation of that part of central Brittany (chronology, links with
the «classical» coastal areas, cultural affinities, territorial organisation, demography). Some of these data can even give a basis
for trial extrapolation, to western France in general.
Résumé
Depuis la découverte en 1964 des ateliers de taille de la dolérite du type A à Plussulien, dans le sud-ouest du département des
Côtes-du-Nord, des fouilles et prospections ont intéressé non seulement les ateliers, mais aussi des sépultures mégalithiques à
Laniscat et Plélauff et, plus superficiellement, des habitats à Saint-Nicolas-du-Pélem et Trémargat.
Une vision cohérente commence à s'en dégager en ce qui concerne la néolithisation de cette partie de la Bretagne centrale
(Chronologie, rapports avec les zones «classiques» du littoral, affinités culturelles, organisation territoriale et démographie).
Certaines données permettent même de tenter des essais d'extrapolations à l'échelle de tout l'ouest de la France.
Citer ce document / Cite this document :
Le Roux Charles Tanguy. L'implantation néolithique en Bretagne centrale. In: Revue archéologique de l'ouest, tome 1, 1984. pp.
33-54.
doi : 10.3406/rao.1984.859
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rao_0767-709X_1984_num_1_1_859Rev. archéol. Ouest, 1, 1984, p. 33-54
L'IMPLANTATION NEOLITHIQUE
EN BRETAGNE CENTRALE
Charles-Tanguy par LEROUX*
Résumé.- Depuis la découverte en 1964 des ateliers de taille de la dolérite du type A à Plussulien, dans le sud-ouest du département
des Côtes-du-Nord, des fouilles et prospections ont intéressé non seulement les ateliers, mais aussi des sépultures mégalithiques à Laniscat
et Plélauff et, plus superficiellement, des habitats à Saint-Nicolas-du-Pélem et Trémargat.
Une vision cohérente commence à s'en dégager en ce qui concerne la néolithisation de cette partie de la Bretagne centrale (Chronol
ogie, rapports avec les zones «classiques» du littoral, affinités culturelles, organisation territoriale et démographie). Certaines données
permettent même de tenter des essais d'extrapolations à l'échelle de tout l'ouest de la France.
Abstract.— Since the discovery, in 1964, of the stone-axe factory working the «dolérite du type A» at Plussulien, in the south-west
of Department des Côtes du Nord, excavations and surveys concerned not only megalithic graves at Laniscat and Plenauff, but also dwel-
ling places at St-Nicolas-du-Pelem and Trémargat.
A consistent vision begins to émerge from this, concerning the néolithisation of that part of central Brittany (chronology, links with
the «classical» coastal areas, cultural affinities, territorial organisation, demography). Some of thèse data can even give a basis for trial
extrapolation, to western France in gênerai.
carbone obtenues grâce à l'amabilité de Mme G. Deli- Depuis une vingtaine d'années, des recherches sui
vies ont été menées en Bretagne centrale et plus particu brias (Delibrias et Le Roux, 1975) de bien comprend
lièrement dans le sud-ouest des Côtes-du-Nord, sur les re le fonctionnement, la chronologie, l'évolution
hauteurs entourant la vallée du Blavet en amont du lac technologique et la signification culturelle de ce site
artificiel de Guerlédan. Un premier bilan fait apparai- exceptionnel (Le Roux./>? Giot et al, 1979, p. 359-
tre le Néolithique de cette région sous un jour nouveau 366).
qui s'explique par le développement, dès le début du qua La production des ateliers semble démarrer vers
trième millénaire B.C. (en chronologie calibrée), d'une 5200-5100 Bi\ et, en se basant sur les techniques
puissante industrie de la pierre polie dans cette partie extractives utilisées, peut être divisée en quatre phases
du massif armoricain que l'on considérait généralement (Le Roux, 1973).
jusqu'ici comme néolithisée tardivement.
Nous passerons tout d'abord en revue les différents la roche - PHASE n'est exploitée 1 : (sans doute qu'en jusque des zones vers fracturées 4 800 BJP.) où : sites étudiés avant de présenter quelques conclusions
générales. des blocs sains se trouvent emballés au sein d'une gan
gue d'argile d'altération ; ils en sont extraits dans un sys
tème de fosses à ciel ouvert assez comparable à certaines
minières de silex et les déjections comprennent un mélanI.- LES ATELIERS DE SELEDIN ge d'argile remaniée et de déchets de débitage associés à EN PLUSSULIEN. quelques très modestes foyers montrant que toute l'acti
C'est en 1964 que nous avons découvert (Le Roux vité devait se dérouler de manière assez indifférenciée
et Giot, 1964), sur les coulées doléritiques dinantiennes dans les fosses elles-mêmes.
de l'anticlinal de Laniscat-Merléac qui venaient alors
- PHASE 2 : Peut-être dès 5 000 B.P., devant l'épud'être réétudiées (Nicolas et Sagon, 1963), l'emplace
ment de l'important centre de production des hacnes isement progressif des zones les plus favorables, se déve
polies du «Type A» dont l'existence était pressentie loppe l'abattage de la roche franche à l'aide de gros per
depuis une quinzaine d'années (Cogné et Giot, 1952). cuteurs plus ou moins en «chapeau de gendarme» et
Les prospections et fouilles entreprises ont permis, pouvant atteindre une dizaine de kilogrammes. Ces énor
en s' appuyant sur une importante série de dates radio- mes outils devaient être maniés à deux mains et permet-
* Directeur de la Circonscription des Antiquités préhistoriques de Bretagne, 6, rue du Chapitre, 35000 RENNES. Fig. 1 : Carte de la région de Plussulien - Laniscat - Plélauff : 1 .— Menhirs (existants ou détruits); 2.— Sépultures mégalithiques
(existantes ou détruites); 3.— Tumulus; 4.— Ateliers de L.— Sélédin; Liscuis; 5.— S.— Habitats Sélédin. de surface; 6.— Camp de Toul-Goulic;K.— Kerivoelen; 35
taient de détacher de grands éclats massifs pouvant dé même été reconnue à une dizaine de mètres du front de
passer 20 cm de diamètre voire, en profitant du réseau carrière. Quelques essais thermiques nous ont d'ailleurs
de diaclases et en s' aidant éventuellement de pics, coins confirmé que le comportement mécanique de la roche
et leviers en matière organique qui ne nous sont pas par s'accordait parfaitement avec ce schéma (Le Roux,
venus, séparer de l'affleurement des gros blocs atteignant 1971).
parfois la tonne ; ces derniers, utilisés comme de vérita
- PHASE 4 : Probablement à partir de 3800 Bi\ bles établis pour le travail de façonnage des ébauches de
haches se retrouvent pris dans une accumulation enche environ, on assiste à la mort lente du site, sans doute
vêtrée de déchets de taille accumulés pratiquement à sec bientôt précipitée par la concurrence croissante du mét
et dont les calibres très variés témoignent d'une certaine al ; l'exploitation semble se réduire progressivement
à un simple «grapillage de blocs» dans les déblais et à organisation du travail.
l'arrachage des pointements les plus favorable sur les
- PHASE 3 : Au Néolithique final, sans doute vers anciens fronts de taille. Les couches d'industrie corre
4 200 Bi\ et peut-être après un arrêt partiel de l'exploi spondantes sont peu nettes car situées dans les niveaux
superficiels remaniés par les défrichages et les racines. tation, on assiste à une révolution technologique avec
L'abandon définitif des ateliers parait se placer vers l'utilisation systématique du feu pour l'abattage de la
3600 B P. à en juger d'après l'évidence indirecte fournie roche (et sans doute aussi le gros débitage) : de grands
par la sépulture de Plélauff que nous examinerons plus brasiers dont on retrouve les lits cendreux sont en effet
loin. allumés au pied du front de taille pour faire craquer les
A la différence des techniques d'exploitat