La Châtaigneraie cantalienne - article ; n°2 ; vol.15, pg 249-277
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Revue de géographie alpine - Année 1927 - Volume 15 - Numéro 2 - Pages 249-277
29 pages

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Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 91
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Marcel Grosdidier de Matons
La Châtaigneraie cantalienne
In: Revue de géographie alpine. 1927, Tome 15 N°2. pp. 249-277.
Citer ce document / Cite this document :
Grosdidier de Matons Marcel. La Châtaigneraie cantalienne. In: Revue de géographie alpine. 1927, Tome 15 N°2. pp. 249-277.
doi : 10.3406/rga.1927.5029
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1927_num_15_2_5029CHATAIGNERAIE CANTALIENNE LA
Par Marcel GROSDIDIER DE MATONS ».
Le Sud-Ouest du département du Gantai est formé d'un vaste
quadrilatère de terrains archéens que les habitants du pays
appellent lo Costognaou, la Châtaigneraie.
A l'Est, l'effroyable et profonde vallée du Goul, que continue
celle, plus sauvage encore, de la Truyère, sépare la Châtaigner
aie du pays de Barrez où, sur des terrains de même nature,
s'étendent les dernières coulées volcaniques du Cantal et du
plateau de la Viadène que couronnent les basaltes de l'Aubrac.
Au Nord, la Châtaigneraie touche au Garladès volcanique, au
bassin tertiaire d'Aurillac le long duquel elle est rongée par la
Gère; elle rejoint les plateaux du Limousin dans la région de
Montvert. A l'Ouest, elle dépasse le département et, bien que la
limite départementale soit toujours la très vieille frontière im
muable de l'Auvergne et du Quercy, rien ne la sépare des pays
du Lot que les géographes ont appelés plateau de la Tronquière
ou Haut-Quercy. Le pays du châtaignier se poursuit donc jus
qu'au Gausse, sur lequel il tombe, de 600 à 350 m., par une
région extrêmement ravinée de vallées boisées et bien habitées.
Au Sud, la vallée du Lot ne sépare pas partout du Rouergue
la Châtaigneraie. Celle-ci s'ouvre au contraire en deux riants
1 Je tiens à remercier tout particulièrement M. Miquel, de Maurs, qui a bien
voulu me communiquer de précieux renseignements, mon ami l'écrivain au
vergnat Paul Larrive et M. Geneste, directeur des Services agricoles, qui m'ont
fait part de leur grande connaissance du pays. 250 MARCEL GROStHDIËR DE MATONS.
bassins avant d'atteindre la rivière : l'un est un effondrement
que des dépôts lacustres tertiaires ont recouvert : le bassin de
Maurs; l'autre est un curieux petit pays produit par l'érosion
torrentielle intense et qui a conservé le vieux nom de Veinazès.
I. — Esquisse géologique de la Châtaigneraie.
Ainsi délimitée, la Châtaigneraie est, au point de vue géolo
gique, divisée en deux parties par la longue dépression houil
lère qui, de Decazeville à Gommentry, prend le Massif Central
en écharpe et sépare le bouclier limousin des terrains remaniés
lors des mouvements pyrénéens et alpins. Dans la Châtaigner
aie, cette dépression houillère, dans laquelle s'insère le bassin
de Maurs, forme une longue boutonnière Nord-Sud, rectiligne,
fort étroite et profonde souvent de plus de 100 mètres. Cette
boutonnière est suivie par le chemin de fer de Viescamp à Fi-
geac. C'est cette même dépression qu'emprunte, au Nord de la
Châtaigneraie, la voie qui mène à Paris.
La houille apparaît a la surface, dans les régions de Maurs,
de Pers et de Miécaze, mais d'une largeur si médiocre que l'ex
ploitation n'en vaudra sans doute jamais la peine. On rencontre
également dans la région de Miécaze des schistes probablement
cambriens, fortement comprimés, brisés, et la dépression tout
entière est accompagnée de dépôts lacustres tertiaires. Il y a là
évidemment un synclinal hercynien fortement comprimé entre
le Limousin et l'orient du Massif Central. Jadis très large, il a
donné passage aux eaux du bassin d'Aurillac vers le lac de
Maurs, ce dont témoignent les dépôts accrochés aux flancs, mais
la compression a été telle que les schistes du Cambrien et du
Carbonifère sont remontés en étroits sillons jusqu'à la surface.
Tous les dépôts sont lacustres et d'âge oligocène; cependant,
tandis que, ceux du bassin d'Aurillac appartiennent à l'étage
aquitaniens c'est le Sannoisien qui domine ailleurs et à Maurs;
mais ce serait s*avaiicer trop loin que d'en tenir compte pour
essayer de dater la séparation des deux lacs. Illustration non autorisée à la diffusion CHATAIGNERAIE CANTALIÈNN& 251 LA
Les schistes cristallins dominent; cependant les roches gra
nitiques apparaissent en deux longues bandes courant Nord-
Sud à l'Ouest et à l'Est de la dépression houillère. La bande
orientale est peu importante, d'une largeur maxima de
2 km. 1/2; elle se termine brusquement sur le bassin d'Aurillac;
la bande occidentale, au contraire, d'une largeur de 4 à 8 km.,
commence sur le bassin de Maurs et entoure tout l'occident du
bassin d'Aurillac de ses landes sablonneuses. Au Sud-Est, une
autre bande de terrains granitiques court au Nord de Montsalvy
depuis le bassin de Maurs jusqu'au pays de Barren. Dans le Lot
(plateau de la Tronquière), les granulites du Limousin rem
placent les granites, mais partout des dykes de porphyres, de
quartz et de serpentines témoignent d'une longue activité vol
canique aux époques paléozoïques.
II. -~ La topographie.
La topographie apparaît au premier abord compliquée. L'en
semble forme un dôme dont le sommet, de direction armori
caine Sud-Est -Nord-Ouest, présente une longue croupe absolu
ment ininterrompue. Cette croupe forme ligne de partage des
eaux entre les affluents du Goul et de la Gère d'une part et ceux
du Lot de l'autre. Cette croupe va de Montsalvy dans le Cantal
à Sousceyrac dans le Lot. L'altitude de l'ensemble du pays dé
passe 600 m., sauf dans les dépressions; mais veťs le sommet
du dôme elle dépasse largement 700 m.
La forme principale est celle de longs et étroits plateaux d
ivergeant au Nord-Est et au Sud-Ouest du sommet du dôme et
séparés par les profonds ravins des rivières, Ces plateaux, les
cams aux ondulations molles, sont parsemés de buttes coniques,
arrondies, de formes très régulières, que l'érosion a façonnées
et épargnées; ces buttes ont reçu uniformément le nom de
puecfis. Les principaux sont situés sur le sommet même du
dôme : le puech Lac ou puy de l'Arbre, au Nord de Montsalvy, 252 MARCEL GROSDIDIER DE MATONS.
à 830 m., est un curieux château d'eau d'où les rivières s'échap
pent dans toutes les directions. Isolé, on le voit de partout, et de
son sommet on jouit d'une vue incomparable sur les pays envi
ronnants, depuis le Gantai au Nord jusqu'à la cathédrale de
Rodez au Sud. Ce signal a servi aux opérations géodésiques de
Méchain et Delambre. Le puech de la Vergne, le puech Redon,
le puech del Fraisse (832 m.), entre les deux La Gapelle, le Su-
calion (827 m.), le puech Berthol (795 m.), le signal de Vaurs
(790 m.), le Puechal (748 m.), la Palzinde près de Saint-Saury
(762 m.), le haut Mont de la Bastide (781 m.) jalonnent très
exactement le sommet du dôme.
Dans la partie orientale, ces puechs clairsemés reposent sur
les cams et ne s'en distinguent pas, mais dans la partie occi
dentale, entre la dépression houillère et la Tronquière, ils appar
aissent en bataillons serrés et émergent au milieu de prairies
mal asséchées, dépourvues cependant de cours d'eau. Cette t
opographie bizarre, ces buttes moutonnées donnent à certains
coins l'illusion d'une topographie glaciaire. Ce n'est, bien en
tendu, qu'une illusion : les fonds sont des remplissages d'ar
gile schisteuse.
Le paysage schisteux est plus monotone, le paysage graniti
que plus tourmenté, notamment dans la région de Montsalvy
où les dyfces de quartz et les porphyres sont ruini formes. La
toponymie consacre ces formes, ce sont les nombreux peyre,
peyroux (endroits pierreux) qu'on rencontre à tout instant. Les
plus belles de ces fausses ruines sont les Planques et le Mur
du Diable à la Peyre de Junhac.
Les vallées actuelles des rivières, jeunes, ne peuvent expli
quer l'érosion intense que ce pays a subie, mais le nombre con
sidérable de vallées mortes, ces prairies qui rappellent les fa-
gnes, font songer à une Ardenne demeurée en place et traversée
aujourd'hui par une grande rivière étrangère entre les régions
tertiaires prévolcaniques du Gantai et les régions basses des

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